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Blandine Legal Dornez s’est engagée à raconter aux lecteurs du Nénuphar,
ses souvenirs de jeunesse à Sainte-Geneviève, son village natal.

L’été est arrivé. Même si j’aimais bien aller à l’école, j’étais contente d’être chez-nous tous les jours sans avoir à me lever si tôt. Sur la ferme il y avait beaucoup de travail, c’était amusant. Ayant plusieurs vaches, le lait partait pour la ville dans des bidons de huit gallons et la crème dans des bidons de cinq gallons. Je me souviens des jours où l’on gardait de la crème pour en faire du

beurre. La crème était mise dans des bocaux d’un demi-gallon remplis jusqu’à la moitié. Je m’assoyais au soleil, tôt le matin, après la traite des vaches et je brassais le bocal longtemps, ce qui me semblait des heures, jusqu’au moment où l’on voyait des petites boules de beurre. Là, c’était plus encourageant. Après avoir brassé encore un peu, le beurre était prêt. Ça, avec du bon pain de ménage et de la confiture, quel délice!

 

La crème avec du gâteau frais, mmmmm. Ça me rappelle un soir où maman m’a demandé de faire un gâteau au chocolat. C’était ma première tentative de cuire un gâteau. Elle et papa sortaient ce soir-là. Je sors donc la recette et mesure les ingrédients. J’étais fière de moi quand j’ai mis le plat au four. Sauf que... le gâteau n’a pas levé à mon goût. Quand mes parents sont revenus, mon chef-d’œuvre était sur la table. Maman me dit comme ça :

- « Alors, tu as décidé de faire une recette de carrés au chocolat? »

- « Non, c’est le gâteau que tu m’as demandé de faire. »

- « Tu as dû oublier de mettre la poudre à pâte. »

J’étais un peu déçue. Elle me dit alors :

- « Ne t’en fais pas. On l’émiettera dans un grand plat et on le
couvrira d’une bonne crème anglaise. Ton père ne dira rien et
tes frères n’ont pas besoin de savoir la vérité. Ce fut notre
dessert du dîner le lendemain et il n’y a pas eu de restes.

 

Un autre jour, maman et papa sont allés à notre deuxième jardin, derrière l’étable, assez loin de la maison. Ma mère me dit :

- « Occupe-toi de la pâte à tarte, s’il te plait. Mets là à cuire. Je veux faire des tartes au citron pour souper. »

J’abaisse donc la pâte et la dépose sur une assiette à tarte, sur l’envers de l’assiette, et hop au four! Après un certain temps, j’ouvre la porte du four et mes deux tartes avaient levé en forme d’igloo. Je cours au jardin presque en larmes pour parler à maman de mon problème. Elle me dit :

« Tu as oublié de faire des petits trous au fond. Je reviens à la maison, pique mes tartes avec une fourchette et le tout s’écroule. Je dépose mon résultat dans un bol et je le cache dans l’armoire. En voyant ça, ma mère me dit :

« Étends tout ça dans un grand plat, une fois rempli de sauce au citron, ça va être délicieux. Pas de gaspille, c’est ça qui compte. Je vous avoue avoir dégusté un assez bon dessert.

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