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Les enfants de Yuki, après deux ans d’université au Manitoba, ont chacun à leur tour, à trois ans d’intervalle, consacré une année entière à étudier le japonais à l’Université Tokai au Japon et à s’entraîner avec son réputé club de judo, les deux, de façon intensive. Nous vous présentons ici les écrits du journal de bord  de Vincent. Pour les écrits de France, cliquez ici.

TABLE DES MATIÈRES

7 jours avant le jour J
Premier jour au Japon
Merci aux Iwasa
Université Tokai – Kokusaikaikan (dortoir international)

Mon introduction au système ferroviaire japonais
Là où le Japon excelle!
Université Tokai – Le début
Festival de musique Ultra — édition japonaise
Je marche comme un éclopé
De long en large
Mes difficultés au Japon
Merveille n° 1 : la culture (une brève observation)
Un par un (compétition d’équipes de judo…)
Amis et bouffe!
Voyage à Hakone avec les étudiants du programme Bekka
Travailler fort… sans trop d’efforts
Pas de temps pour écrire, DÉSOLÉ!
Première coupe de cheveux au Japon!
Le festival universitaire de Tokai
Foire internationale de 2014 (Hawaï)
Une joute oratoire (inachevée)
Fête de Noël
Premier... pour la première fois
Pratique au Kōdōkan
Mᵐᵉ Kinoshita
Une bonne pratique
Cérémonie de passation à Tokai!
Un petit tour à Kamakura et à Enoshima
Noël avec les Iwasa
Tournoi de Tokai!
International Friday Night (Édition Tokai 2014)!
Nouvel An 2015 - Une expérience japonaise
Magasiner pendant la période des Fêtes au Japon
Une deuxième blessure
Résolutions du Nouvel An
Mochi-tsuki
Yokohama
Concours de discours Bekka
Deuxième tournoi à Tokai
Un dîner avec des Coréens!
Coupes de cheveux dans le Kaikan
Cuisine en rénovation
Une journée de célébrations
Sobetsukai - Une fête de fin d'année pour le club de judo
Présentation de fin d'année de Kendo/Judo
Costco au Japon!
Shibuya - En haut, en bas et à travers?
Muneta est venu s'entraîner!
L'anniversaire de Fubuki!
Yokohama encore une fois
Un rendez-vous avec Nishiyama sensei
Kyoto, une visite à l’ouest du Japon
Six mois au Japon – Réflexions et avis
Un mois chargé!
Osaka, en reprise
Retour sur le mois de mars :
    1- Le pays des enfants
    2- Ouvrez les yeux et jetez un coup d’œil autour de vous
    3- Anniversaire au Japon
    4- Fête surprise en retard
    5- Cérémonie de remise des diplômes
    6- Déménager, au Japon
    7- Lutte 
Test de placement et résultats
Château d'Odawara : à la sakura
Un autre aspect du Japon : Chinko Matsuri
Bonjour l'océan Pacifique!
Le 2ᵉ semestre : études en perspective
Nouvelles couleurs
« Shiokawa! »
La fête culinaire japonaise est devenue internationale!
Travailler dans un festival, une expérience japonaise
Se réchauffer, mais avoir froid?
Manga
Les commentaires de ma sœur
La vie à Yokohama!
Hôpitaux, hôpitaux... et quoi!? Pas encore...
Le sommet est maintenant derrière moi
Une autre blessure
Problèmes de bicyclette
Eh bien... je suppose que vous aviez raison
Yoroshiku
Concours de discours : C'est reparti!
Un dernier séjour à l’hôpital... espérons-le!
Une année terminée
Concours de feux d’artifice de Yokohama 2015!
Des projets pour l'été!
Gorge --> Polypes
Chiba, une autre visite (Festival d’été à Showa 2015)
DisneySea : Style japonais
Un nouveau manga et une vieille amie

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29 août 2014

7 jours avant le jour J (jour du départ)

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Je pars dans sept jours.

 

Pour être honnête, je n’ai pas encore vraiment réalisé... je crois que c’est dû au fait que je ne suis pas en mesure de comprendre quels sont les changements que j’aurai à vivre. Je n’ai aucune idée de tout ce que j’ai

ici et que je tiens pour acquis, mais je sais qu’un de mes plus grands défis sera de compenser ces choses une fois rendu là-bas.

C’est difficile d’avoir la pleine connaissance de ce qui m’attends de l’autre côté de la planète. Oui, bien sûr, j’ai quand même une certaine idée, vu que ma sœur a vécu la même expérience il y a trois ans. Mais franchement, c’est trop à assimiler.

 

Une question que tout le monde me pose ces temps-ci : « Es-tu prêt? »

 

Ma réponse : « Je suis NÉ prêt! » C’est une blague, ha! ha! Je n’ai aucune idée si je le suis, mais je crois que ça n’a pas d’importance. Je sais que peu importe ce qu’il va arriver, je vais toujours faire de mon mieux et pour moi, cette pensée seule est suffisante pour m’empêcher de laisser la panique me faire perdre la tête.

 

Je ne dis pas que je ne suis pas inquiet, parce que croyez-moi, je le suis. J’ai peur de ne pas être accepté. J’ai peur de ne pas être assez bon pour m’entraîner avec l’équipe. J’ai peur de subir une autre commotion cérébrale. J’ai peur que mon japonais ne soit pas assez bon. J’ai peur de faire des erreurs. J’ai peur de faillir.

 

Ceci dit, ça me laisse beaucoup de place pour me surprendre moi-même.

 

J’ai passé les derniers jours à la planification et l’organisation d’une activité de collecte de fonds qui aura lieu demain au bar The Oak. Pas vraiment la meilleure façon de se préparer à partir pour un an...

 

J’espère que lorsque ce sera fini, je pourrai me concentrer sur ce voyage. J’ai déjà commencé à faire mes bagages et j’ai aussi envoyé quelques boîtes par la poste avec des articles dont j’aurai besoin là-bas.

 

Mais quand j’y pense, cela fait plusieurs années que ce voyage s’organise. Lentement mais sûrement, mon père m’y a préparé. Je n’ai aucune idée s’il savait que j’allais le faire ou non, mais comme d’habitude, il avait fait ses plans. C’est peut-être la raison pour laquelle je ne me sens pas dépassé par cette FOLLE aventure. Je présume que je ne réaliserai jamais complètement les bienfaits de son encadrement.

 

Je pars dans sept jours...

 

            … je pars dans sept jours!

 

4 septembre

La veille

Plein d’idées me passent par la tête. Suis-je prêt? Ai-je peur? Et si...

 

J’ai passé la plus grande partie de ma dernière journée à la maison, à faire mes bagages, à nettoyer et à passer du temps avec ma famille. Ma mère a cuisiné un excellent repas, comme d’habitude. Mon dernier repas ici. C’est ce genre de pensée que j’ai pour chaque chose : « Oh! c’est la dernière fois que je fais ceci avant un an. »

 

Au fur et à mesure du temps qui s’écoule, je sens mon esprit s’échapper. Tout semble flou, irréel même. Je ne peux m’empêcher de penser à ce qui m’attend là-bas. Serai-je à la hauteur du défi?

 

Au revoir Canada, prends soin de ceux que j’aime pendant mon absence.

 

À dans un an!

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 7 septembre 2014

Premier jour au Japon

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Bien, le titre est faux, puisque ça fait deux jours que j’y suis, mais on laisse passer ça sur le compte de l’effet dramatique ha ha.

 

Jour 1 : Le vol s’est bien déroulé sans trop de turbulence. Par chance, le siège à côté du mien était libre, ce qui m’a donné plus de liberté de

mouvement. J’ai regardé trois films durant le vol de 14 heures : X-Men : Days of Future Past, The Amazing Spider-Man 2 et Godzilla. J’ai aussi réussi à dormir environ une heure et demie, ce qui veut dire que j’étais éveillé le reste du temps. Qu’ai-je fait

d’autre? J’ai écouté de la musique en remplissant les formulaires de douanes et d’entrée au Japon. J’ai dû poser beaucoup de questions pour être certain que tout était correctement rempli, et même là, j’ai réussi à faire quelques erreurs. J’ai aussi lu un peu et mangé.

 

Voici un des repas pris à bord de l’avion. Pour ne pas nuire à la réputation de la ligne aérienne, je ne vais pas oser une comparaison avec la nourriture de ma mère... ;-)

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Au moment où j’ai débarqué de l’avion, j’ai tout de suite ressenti l’humidité et la chaleur comme un choc au visage. J’avais été averti, mais je m’attendais à un peu plus d’air conditionné dans les confins de l’aéroport. En traversant l’aéroport, ma mémoire visuelle est entrée en fonction et je me suis souvenu de presque tout de ma visite précédente, trois ans auparavant. Très utile dans un pays dont on ne comprend pas très bien la langue.

 

On dirait bien que j’attire le trouble parce que ça ne faisait même pas 20 minutes que j’étais au Japon que ça a commencé. Ça m’a pris une heure pour passer par les services d’immigration et de douanes. C’est assez épeurant quand trois Japonais discutent, tes papiers à la main, en regardant dans ta direction. Et c’est comme ça que ça a fini. Il ne m’ont pas laissé entrer, et j’ai été renvoyé au Canada.

C’est une blague! Une fois passés les services d’immigration et de douanes, je suis sorti et j’ai tout de suite trouvé mon ami Shigenori Iwasa qui m’attendait. Nous avons échangé des embrassades, pris des photos, puis avons entamé le long trajet de quatre heures jusqu’à sa maison située à Tama-shi, dans la préfecture de Tokyo. Shigenori m’a surnommé « ame otoko », qui se traduit littéralement par « homme de pluie » parce qu’apparemment, j’ai causé la pluie et le traffic pour le trajet de retour à la maison. Après quelques mauvais tournants, quelques arrêts, beaucoup d’appels téléphoniques et bien des discussions, un arrêt au supermarché pour acheter ma literie (futon, couvertures et oreiller), Iwasa-san et moi sommes arrivés à la maison...

… où Reiko, la femme de Shigenori, nous attendait avec son large sourire coutumier. J’ai aussi eu la chance de rencontrer leur troisième fils pour la première fois, Yoshiki.

Après les introductions, c’était évident que Reiko voulait me parler exclusivement en japonais. Au moins, ça me donne une bonne pratique. Mon japonais n’est pas si pire que je croyais, mais c’est clair que je suis venu au bon endroit pour apprendre.

NOURRITURE! Dans notre famille, la cuisine de Reiko a toujours eu bonne réputation. Vous allez certainement voir plusieurs de ses repas ici, chaque fois que je vais visiter les Iwasa. Je laisse parler l’image (vous avez le droit de saliver).

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Après avoir skypé avec ma famille au Manitoba, j’ai pris un bain relaxant, style japonais, dans lequel j’ai bien failli tomber endormi, pour me retrouver enfin dans mon lit.

Jour 2 : Ma chambre au Canada n’a pas de fenêtre (c’est illégal, je sais...). Ainsi, il n’y a aucune lumière la nuit, ce qui me permet de faire la grasse matinée tranquille. Je n’ai pas ce luxe au Japon ni n’importe où ailleurs en fait. Je me réveille donc à 6 h 30, souffrant du décalage horaire, mais pleinement réveillé. Reiko n’était pas prête à préparer mon déjeuner, mais c’est pourtant ce qu’elle fait gentiment. Bon, par déjeuner, je veux parler du déjeuner japonais qui, pour nous étrangers, correspond à un repas complet trois services. Néanmoins délicieux, ça demande quelques ajustements pour manger tant de nourriture si tôt dans la journée. 

J’ai réussi à étudier un peu de japonais avec le manuel que j’ai apporté avec moi du Canada. J’ai aussi pu saluer Kenzo, le deuxième fils des Iwasa, avant son départ pour l’école. Il a de l’école un DIMANCHE!! Un gars courageux qui doit étudier pendant toute une année pour arriver à être accepté à son université de choix.

Vers midi, je décide de faire un somme pour m’aider à récupérer du décalage horaire. J’avais imaginé dormir pendant deux heures. Apparemment, mon corps avait d’autres idées. J’ai dormi jusqu’à 18 h 45, où j’ai sauté hors du lit. Reiko a simplement ri quand je lui ai expliqué et m’a conduit à la table à manger.

En finissant de souper, j’ai réussi à avoir une profonde conversation avec Reiko et Shigenori, ce que je considère comme inestimable. Nous avons parlé pendant une heure et pourtant ça n’a pas paru si long. Probablement parce que la nourriture de Reiko est telllllement délicieuse. Pardon maman, mais

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tu as de la sérieuse compétition ici.  

 

Reiko a préparé des gyozas en mon honneur parce qu’elle savait que j’aime bien ça et semble-t-il que les gyozas et la bière vont bien ensemble. L’intention derrière cette photo est de rendre papa jaloux. :P)

Kenzo est arrivé de l’école peu après et nous avons visionné une partie du festival de l’école de Yoshiki. On avait demandé à Yoshiki d’agir à titre de commentateur pour un combat humoristique de lutte entre deux drôles de personnages. C’était très divertis-

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(Gauche : Kenzo Iwasa
Droite : moi, bien habillé)

sant et je regrette de n’avoir pas pu comprendre ce qui se disait. Par la suite, Shigenori a voulu que je lui démontre mes talents de DJ. J’ai donc joué un de mes mixages pendant que je lui expliquais comment je procédais pour l’enregistrement. Puis, je l’ai amené à ma chambre, ainsi que Kenzo, où j’avais installé mon portable. Je leur ai fait une courte démonstration de la production de musique de danse électronique, même si c’est assez difficile à comprendre. Surtout en l’expliquant en anglais.


Peu après ça, Reiko m’a aidé à préparer mon habit et ce dont j’aurai besoin demain. Je vais me rendre à l’Université Tokay pour rencontrer quelques personnes et obtenir mon visa. Après un bain chaud et la rédaction de mon blogue, je suis allé au lit.
 

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 10 septembre 2014

Merci aux Iwasa

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Hier, j’ai finalement intégré le dortoir. Cela signifie que je dois aussi dire adieu à ma famille d’accueil et je crois qu’elle mérite d’être reconnue.

 

Donc, depuis que je suis arrivé au Japon, j’ai vécu et passé mon temps avec les Iwasa.

- Mère : Reiko

- Père : Shigenori

- 2 ͤ  fils : Kenzo

- 3 ͤ  fils : Yoshiki

 

Comment est-ce que je les connais? Si ce n’était de la Seconde Guerre mondiale, je ne les connaîtrais pas, ha ha. Après la guerre, on a créé à Tokyo une nouvelle université japonaise avec une forte influence américaine, nommée Université chrétienne internationale (anglais : International Christian University, dite ICU). Reiko, Shigenori et mon père ont tous trois obtenu leur diplôme de cette université. Et c’est ainsi que j’en suis venu à les connaître.

 

Maintenant, à mon arrivée au Japon, j’ai dû et je dois encore remplir beaucoup de papiers. Même si quelques-uns, et quand je dis quelques-uns, je veux dire très peu, comportent des instructions en anglais, cela m’aurait pris des semaines à les remplir. C’est‑à‑dire, sans aucune aide. Reiko et Shigenori ont tous deux pris plusieurs jours de congé de leur travail, ils m’ont conduit à travers la ville aux endroits où je devais aller et m’ont aidé à remplir la paperasse administrative, ce qui m’a grandement facilité la tâche.

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Leur maison

Reiko a passé une journée avec moi pour m’expliquer le fonctionnement du système ferroviaire au Japon, dans lequel on peut facilement se perdre. Elle a fait tout le travail et je n’avais qu’à la suivre, en souriant, prétendant savoir ce qui se passait. Nous avons eu de bonnes discussions et elle écoutait attentivement, toujours souriante, en me consacrant toujours toute son attention, même lorsque nous étions très occupés. Et en plus, lorsque nous sommes revenus à la maison après 12 heures de constantes 

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Reiko, maîtresse dans sa cuisine

activités, elle s’est immédiatement attelée à préparer le souper même si je pouvais bien voir qu’elle était aussi fatiguée que moi. Est-ce que j’ai mentionné que sa cuisine est toujours... SUPRÊME comme dirait mon père. Grâce à elle, je ne me suis pas ennuyé de la nourriture de ma mère et j’ai mangé plus à chaque repas que ce que j’aurais dû.

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Shigenori adore sa moto! Et sa tenue de moto... :P

Shigenori m’a aidé toute la journée hier à ramasser quelques-uns des articles dont j’aurai besoin au cours de cette année. On devait entre autres aller dans divers magasins pour me procurer un vélo, un futon, une couverture, un routeur pour l’accès Internet (merveilleuse idée) et plusieurs autres choses. Il m’a aidé à mettre en place un plan de repas à Tokai. Tout ceci aurait été facile si j’avais parlé japonais, mais impossible à faire en anglais. L’anglais de Shigenori et de Reiko est très bon, aussi, ils pouvaient toujours comprendre ce que je voulais dire. J’ai appris à mes dépens que ce n’est pas chose courante au Japon. La plupart des gens peuvent à peine parler anglais, alors oubliez comprendre des scénarios complexes. Cela me prouve encore une fois à quel point je suis chanceux de les avoir pour m’aider. Après avoir terminé tout ce que nous avions à faire, Iwasa et moi avons passé plus d’une

heure et demie à chercher une pizzeria, et pendant ce temps-là nous ne pouvions nous empêcher de rire. Je n’aurais pu demander une meilleure fin pour « mon ancienne vie » ici, au Japon.

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Sourire!

Kenzo et moi avons eu du plaisir ensemble, à la maison. Il aimait vraiment ma musique que je lui ai montrée et il souriait toujours même lorsque je l’embêtais. Kenzo a étudié toute l’année afin de pouvoir entrer à l’université de son choix, ICU. Et quand je dis toute l’année, je veux dire TOUTE l’année, tous les jours, même les dimanches, de 9 h à

21 h 30. J’ai beaucoup de respect pour sa persévérance et je lui souhaite la meilleure des chances. Même s’il devait être épuisé lorsqu’il rentrait à la maison, il ne l’a jamais laissé voir. Il me questionnait sur ce que je faisais et m’a accordé beaucoup de son temps.

Au cours de mon séjour chez les Iwasa, Yoshiki a dû dormir dans la chambre de Kenzo pour me laisser une chambre à moi seul. Yoshiki était très occupé en raison de sa participation à l’organisation d’activités pour le festival de son école et je n’ai donc pas eu beaucoup d’occasions de tisser des liens avec lui. Mon japonais n’est pas très bon et le peu de temps que nous avons eu ensemble ne nous a pas permis d’échanger vraiment. Ce qui me donne une raison de plus de vouloir apprendre le japonais.

 

En fin de compte, cette famille m’a donné quelque chose d’inestimable : ils m’ont fait me sentir chez moi dans ce pays si différent du mien. Leur patience à m’expliquer et à répondre à toutes mes questions, à essayer et à deviner mon anglais et mon japonais, tout en m’offrant les meilleurs services, est une chose pour laquelle il me manque les mots pour exprimer ma gratitude. Est-ce que j’ai mentionné qu’ils ont payé pour TOUTES mes dépenses quand j’étais chez eux? Y compris mon vélo et tout le reste. Et en plus de tout ça, ils m’ont donné plusieurs autres articles comme des bols, cuillères, fourchettes, serviettes, etc.

 

Merci Reiko, Shigenori, Kenzo et Yoshiki.

 

Mon père dirait : « Tu ne connais pas ta chance. »

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 12 septembre 2014

Université Tokai – Kokusaikaikan (dortoir international)

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Ça fait maintenant quelques jours que j’ai intégré le dortoir et je dois avouer que j’aime ça. Ils ont rénové la bâtisse depuis ma dernière visite, il y a trois ans, et j’en suis bien heureux; l’ancienne était légèrement... débraillée.

Je vais simplement vous montrer plusieurs photos et vous pourrez voir par vous-mêmes. Si chaque photo vaut mille mots... ça serait beaucoup trop long à lire pour vous et à écrire pour moi.

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Mon côté de la chambre. Il y a aussi quelques placards au bout du lit qu’on ne peut pas voir sur cette photo. Pas mal spacieux, je dirais.

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La salle à manger. Les résidents de différents pays se partagent les réfrigérateurs. Le drapeau de mon pays n’est même pas là parce que je suis le seul Canadien et ils ne se sont pas donné la peine d’en mettre un. Les Coréens ont un frigo à eux seuls...

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La cuisine. J’envisage apprendre à cuisiner un peu,
donc cette pièce va m’être très utile.

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La salle d’étude, si vous ne voulez pas étudier dans votre chambre.

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La salle de lavage. Il y a aussi des lavabos à gauche
où l'on se brosse les dents.

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Les plaques d’identification. Rouge signifie que vous n’êtes pas dans l’édifice et vous la retournez lorsque vous revenez.

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Mon numéro de chambre et la plaque d’identification à côté

Malheureusement, les visiteurs n’ont pas le droit
de rester pour la nuit, donc c’est tout pour aujourd’hui.
J’espère que vous avez aimé ma visite guidée.

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 15 septembre 2014

Mon introduction au système ferroviaire japonais

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La fin de semaine dernière, les 13 et 14 septembre, avait lieu un tournoi national de judo à Saitama, une ville située à environ deux heures au nord de l’Université Tokai. Étant membre de l’équipe de judo, je suis quasiment obligé d’y aller, même si je ne fais pas officiellement partie de l’équipe. Mais surtout, je veux y aller! Je n’ai encore jamais eu la

chance de voir un tournoi au Japon, donc, j’ai décidé d’y aller.

J’ai demandé à quelques membres du club comment m’y rendre et ça n’a pas été long qu’on m’offrît de m’y amener. Au Japon, tout le monde utilise le système ferroviaire pour se rendre là‑bas, mais par moi-même, incapable de parler ou de lire encore beaucoup de japonais, je pourrais facilement me perdre et aboutir à cinq heures de distance de ma destination.

 

Donc, samedi matin, je me suis levé tôt, suis arrivé à la gare juste avant mon coéquipier et nous sommes partis pour le tournoi. Nous n’avons pris que deux trains en fin de compte, mais nous devions utiliser deux lignes ferroviaires différentes et marcher environ une demi-heure pour arriver au site du tournoi. Tout ce que j’ai eu à faire, c’est suivre de près mon coéquipier, chose qui n’est pas si facile avec l’énorme quantité de personnes qu’il y a au Japon.

 

Une fois rendu au site du tournoi, je me suis assis avec l’équipe de l’Université Tokai et j’ai commencé à regarder les combats. D’abord, dès que je l’ai vu à la gare, j’avais remarqué que mon coéquipier portait des pantalons et des souliers de ville ainsi qu’un polo universitaire tandis que je portais une chemise décontractée, un pantalon en coton ouaté et des souliers de tennis montants. Je savais déjà que j’allais me démarquer. Et c’est ce qui est arrivé, mais ce fut le moindre de mes soucis ce jour-là. Les combats étaient pas mal captivants, surtout qu’il s’agissait de la crème du Japon. J’ai vraiment aimé l’intégration des universités au tournoi. Durant le tournoi, j’ai aperçu Akinori Hongo, un ancien judoka, un des meilleurs du Japon à son époque, qui était venu au Canada pendant quelques années pour aider à entraîner notre équipe nationale, et que j’avais eu le plaisir de rencontrer à quelques reprises. J’ai voulu aller lui parler, mais mon coéquipier m’a dit que ce serait très difficile.

Au Japon, voyez-vous, le judo est intégré au système scolaire. Au moment où vous arrivez à l’école secondaire, si vous prenez ça au sérieux, vous pratiquez à temps plein à l’école affiliée à l’université où vous désirez vous entraîner. Les athlètes ont donc un profond attachement à leur équipe et tous assistent au tournoi pour encourager leurs coéquipiers. Seuls les meilleurs de la catégorie U21 (21 ans et moins) de chaque université sont choisis pour participer à ce tournoi et Tokai est considérée comme ayant la plus forte équipe parmi les universités. (En passant, Yasuhiro Yamashita s’est entraîné à Tokai en son temps. Il est maintenant vice-président de l’université et je l’ai déjà rencontré à plusieurs reprises.)

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La coupe junior mondiale du comité olympique japonais au Saitama Budokan* 

Nous avons acheté nos dîners d’un dépanneur à proximité. Je n’avais pas déjeuné ce matin-là et j’ai dévoré un énorme plat d’une sorte de spaghetti avec un pain melon, et englouti deux litres de jus de pomme. Du meron pan avec du jus de pommes est mon goûter préféré et je vais probablement écrire un article seulement à propos de ça. Ha ha.

 

Pendant le tournoi, le coéquipier qui m’avait servi de guide pour venir ici m’informe qu’il allait passer la nuit à Saitama avec le reste de l’équipe. Mais moi, je devais retourner à Tokyo parce que j’avais rendez-vous avec quelques amis, ce qui voulait dire que je devrais soit trouver quelqu’un pour m’aider ou retourner seul. Heureusement, quelques membres de l’équipe du Danemark qui s’entraînent pour quelques jours à l’université en ce moment étaient au tournoi et j’ai pu leur demander si je pouvais les accompagner pour retourner à la résidence. Ils étaient d’accord, et j’ai quitté le tournoi avec eux, sans savoir ce qui allait arriver.

 

Aussitôt que nous sommes arrivés à la gare, j’ai réalisé que cela n’allait pas bien se passer. Ils étaient venus à Saitama par aérotrain. Je leur ai demandé pourquoi et leur réponse fut que c’était la seule façon. Pourtant, je savais que ce n’était pas le cas : je n’étais pas venu par aérotrain. Mais je n’avais pas le choix et je les ai suivis lorsqu’ils sont montés à bord. Ils avaient l’air de savoir où ils allaient. Nous avons jasé et blagué pendant un certain temps et avons rapidement dû changer de train. C’est là où ça s’est compliqué.

 

Ça peut sembler très difficile de comprendre ce que c’est que d’essayer de trouver son chemin dans une gare japonaise quand on ne lit pas le japonais. Croyez-moi, c’est presque impossible. Heureusement, le père d’un membre de l’équipe danoise avait avec lui une liste des trains à prendre. Malgré ça, c’est quand même difficile. Nous avons fini par prendre le mauvais train, devant revenir sur nos pas de quelques stations, nous informer, prendre un autre train, rechanger de lignes, poser d’autres questions, changer de gare complètement, nous informer à nouveau, tout ça pendant que je m’assurais qu’on était sur le bon chemin en essayant de déchiffrer les kanji japonais.

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Les membres de l’équipe du Danemark à bord du train.

Au moment où nous sommes montés à bord du dernier train qui nous ramènerait à la résidence, il était 19 h 45. Je devais rencontrer mes amis pour souper vers 19 h 30. Si j’avais pris les mêmes trains qu’à l’aller, j’aurais pu revenir avant 19 h.


Le dernier train a mis jusqu’à 21 h 10 pour revenir à la gare près de Tokai. Pendant tout ce temps, je savais que plusieurs personnes allaient paniquer. D’abord, mes amis m’attendaient. Natsumi était celle avec qui j’étais en contact et je savais qu’elle allait être très inquiète. C’est une bonne amie de ma sœur et elle devait se sentir responsable de mon bien-être. Je savais qu’elle aurait contacté ma sœur pour l’informer de ma disparition, ainsi que quelques autres coéquipiers. Une chose que vous ne comprenez peut-être pas, c’est que je n’avais pas de téléphone. Je n’avais aucun moyen de les joindre. La dernière fois que je leur avais parlé, c’était il y a six heures avec le téléphone d’un coéquipier.

Je me sentais terriblement mal de les inquiéter et je sentais la frustration monter en moi. Je détestais le fait que mon japonais ne soit pas assez bon et d’être encore incapable de lire la plupart des kanji. Je détestais ne pas avoir de téléphone ni de visa, je détestais que personne ne parle anglais, mais surtout, je détestais ne pas m’être suffisamment préparé pour ceci. 

Je suis sorti du train en sachant que Natsumi allait m’attendre à l’entrée. Aussitôt que je suis arrivé à la barrière, je l’ai vu et elle a souri de soulagement. Je lui ai présenté mes excuses pour l’avoir fait attendre et j’ai tenté de lui expliquer ce qui était arrivé. Elle m’a dit que c’était correct (bien sûr que ce ne l’était pas), et m’a simplement demandé de la suivre au restaurant où les trois autres dames m’attendaient impatiemment. Quand on m’a dit que tous les membres de l’équipe masculine de judo avaient été avisés de ma disparition et me cherchaient, j’ai été rempli de honte. En plus d’avoir publié sur Twitter, ils avaient envoyé des messages privés à beaucoup de gens. Je me suis senti quand même chanceux que tant de gens, que je n’avais même pas encore rencontrés, se souciaient de moi. 

Nous avons soupé ensemble et beaucoup ri quand ils ont expliqué ce qui était arrivé de leur côté et que j’ai raconté ce qui s’était produit de mon côté, dans de bizarres conversations à bâtons rompus mi-anglaises mi-japonaises. J’étais content d’être en leur présence ce soir-là, même si je me sentais mal de les avoir fait attendre.
 

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De gauche à droite : moi, Haruka, Saori, Natsumi et Megumi.

Elles m’ont donné des indications sur la façon de me rendre au tournoi le lendemain, et en plus, elles ont trouvé quelqu’un que je pourrais suivre pour y aller. Nous nous sommes dit au revoir et je suis revenu au dortoir.

* Un budokan est un dojo où l'on pratique les budō (arts martiaux japonais).

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 15 septembre 2014 (suite)

Là où le Japon excelle!

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Dimanche matin, je me suis levé tôt, j’ai préparé quelques affaires à emporter, puis j’ai rencontré quelques difficultés en prenant ma douche. J’ai réalisé que j’allais être en retard. J’ai sauté sur mon vélo pour me précipiter à la gare, je l’ai stationné, et je dévalais les escaliers vers le quai... quand j’ai vu le train partir avec mon guide.

J’avais alors deux choix :
1. Retourner au dortoir
2. Prendre le train suivant

 

C’est de Mamoru Vincent Blais-Shiokawa qu’on parle! J’ai donc pris le train suivant, n’ayant AUCUNE idée de ce que CETTE journée me réservait. Heureusement, j’avais une photo du train à prendre sur ma tablette. Mais, comme je l’ai déjà dit, c’est très difficile, même avec une carte et un horaire, de trouver les bons trains à prendre.

 

Arrivé à la deuxième station, où je devais changer de train et de ligne, j’ai trouvé le bon train... ou c’est ce que je croyais. J’étais à la veille d’embarquer quand j’ai réalisé que je ne savais pas comment me rendre de la gare au site du tournoi, ni même le nom du site du tournoi. J’ai ressenti une légère panique m’envelopper. Heureusement, j’avais ma tablette et je me suis mis à chercher un signal WiFi disponible. J’en ai essayé plusieurs avant d’en trouver un gratuit. Mon premier appel a été pour Natsumi. Pas de réponse, elle devait être au travail. Ensuite, ma sœur. Je n’avais aucune idée de l’heure qu’il était au Canada, mais je n’avais pas beaucoup d’options. Par chance, ma sœur a répondu. J’ai expliqué la situation et elle et mon père m’ont aidé. À l’aide de LINE, Google Maps, Facebook, Notes et des captures d’écran, ils ont réussi à me donner une idée précise de la façon pour m’y rendre. J’ai raccroché sans savoir si j’allais être capable de trouver un autre signal WiFi si je me reperdais.

 

Juste avant de monter à bord du train, j’ai décidé de m’informer auprès d’un membre du personnel de la gare. Une chance que je l’ai fait, parce qu’il m’a dit que j’étais au mauvais quai. C’est une des choses les plus difficiles au sujet du système ferroviaire. Les panneaux des quais affichent EXACTEMENT la même information, et pourtant les gens savent quel train va où.

 

Je suis monté à bord, j’ai changé de train à quelques stations plus loin et je suis finalement arrivé à la bonne station. J’allais sortir, quand la barrière m’a arrêté pour provisions insuffisantes sur ma carte PASMO[1]. Il y avait plein de monde derrière moi qui attendait de passer. J’ai couru au guichet le plus près pour remplir ma carte et je suis sorti. Mais est-ce que j’étais sorti en un seul morceau?

 

J’ai pris un taxi pour me rendre au site du tournoi en demandant : « Saitama Budokan ni ittekudasai », ce qui signifie « Allez au Budokan Saitama s’il vous plaît. » J’ai payé 1 000 yens, environ 13 $, pour une course de 8 minutes... mais j’étais rendu et c’est ce qui comptait.

 

En me dirigeant vers l’espace des estrades où se trouvaient les membres de l’équipe de l’Université Tokai, j’essayais de me souvenir du nom du coéquipier que je devais rencontrer ce matin-là. Je me suis assis, parmi les regards légèrement surpris de mes coéquipiers de me voir là. J’ai vite trouvé qui était mon guide et je lui ai présenté mes excuses pour mon retard.

 

Dès le début des combats, l’intensité des encouragements était au rendez-vous. Un des gérants de l’équipe, Gou-san, est venu me parler ainsi qu’au frère de Haruka Tachimoto, Shoo-san (Haruka est très connue à Tokai pour être d’un rang élevé dans la catégorie des moins de 70 kg. Ma sœur a eu la chance de s’entraîner avec elle et elles sont devenues amies. Elle était aussi au souper avec moi la veille.) Ça me faisait plaisir que des gens viennent me parler comme ça, même si nos échanges étaient limités, en général moi posant des questions et eux tentant de trouver une réponse simple pour moi. Après un moment, j’ai regardé autour de moi les groupes des autres universités et j’ai remarqué Kyle Reyes, un des judokas du Canada qui s’entraîne avec Nihon Daikagu, de l’Université du Japon. Je suis allé le saluer même si je doutais qu’il me reconnaisse. Après un bref échange, je suis retourné à mon siège où l’on m’a offert d’aller chercher un dîner, encore une fois. Pas de meron pan cette fois, mais j’ai calé un autre deux litres de jus de pomme. Au moment de réintégrer mon siège, je me dis que ce serait bien de prendre une photo avec Kyle, alors je plonge la main dans mon sac à dos pour prendre ma tablette... pour me rendre compte qu’elle n’y est pas. À nouveau, la panique m’envahit. Mes coéquipiers tentent de m’aider à la chercher, me demandent quand je l’ai vu la dernière fois. Je me souviens que ça doit être quand j’ai ajouté un montant supplémentaire sur ma carte de train, puisque je l’avais avec moi et que je ne l’aurais pas juste laissée traîner dans le train.

 

C’est là où le Japon excelle! Mes amis ont appelé la station et, à mon grand soulagement, ont confirmé qu’elle y était. Si ça avait été au Canada, il y a de fortes chances que ma tablette aurait été volée. Mais le Japon est probablement un des endroits les plus sécuritaires pour perdre quelque chose, si cela a du sens. Mais oui, ils l’avaient et allaient la garder jusqu’à mon retour.

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Mon ami a pris cette photo de Kyle et moi avec son téléphone.

Comme le tournoi tirait à sa fin, j’ai décidé d’essayer de parler avec sensei[2] Hongo. Je me suis enquis auprès de quelques employés et ils m’ont immédiatement escorté jusqu’au joseki[3], où j’ai dû vraiment me faire remarquer avec ma chemise d’un bleu brillant. C’était un peu intimidant. Mais j’ai attiré très vite l’attention de sensei Hongo et j’étais content qu’il me reconnaisse. Nous avons parlé de mon séjour au Japon et de son nouveau poste au sein de la communauté japonaise de judo. Nous nous sommes laissés avec la promesse de rester en contact et de s’arranger pour partager un repas ensemble un moment donné.

 

Le tournoi terminé, Yazawa-san et Shou-san m’ont accompagné sur le chemin du retour et m’ont invité à aller souper avec eux. Nous avons mangé des ramens dans un authentique petit restaurant et discuté, comme nous pouvions, de divers sujets. La nourriture était bonne et, même si je ne comprenais pas grand-chose de ce qu’ils disaient la plupart du temps, ce fut tout de même plaisant. Nous sommes revenus à la station de gare et j’ai réclamé ma tablette. J’ai dû remplir quelques formulaires et je ne connaissais pas l’adresse de Tokai ni le numéro de téléphone, alors mon ami a trouvé ces renseignements sur Internet et les a écrits pour moi. Nous sommes ensuite revenus à la résidence.

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Shou-san, Yazawa-san et moi, mangeant du ramen.

Ce fut une longue journée et nous étions à moitié endormis sur le chemin du retour. La conversation était au minimum pendant les changements de trains. Finalement, rendus à Tokaidaigaku-mae, la station près de Tokai, nous nous sommes dit au revoir et nous avons pris chacun notre route. J’ai débarré mon vélo et monté la côte jusqu’au dortoir.

 

Qu’est-ce tout ça m’a appris? Bien, la seule chose est que, même si je dis à tout le monde que je me suis rendu au site du tournoi par moi-même, en réalité, ce n’est pas vrai. Natsumi, Haruka, mon père, ma sœur et des gens sur mon chemin m’ont tous aidé à m’y rendre et sans eux, il y a de fortes chances que je serais encore en train de chercher. Sans mes coéquipiers, je n’aurais pas retrouvé ma tablette. Une chose que je n’aime pas du tout, c’est de devoir compter sur les autres, mais je crois que j’ai appris aujourd’hui que c’est ce que je vais devoir faire pendant un certain temps. Bien sûr, je pourrais mieux me préparer et faire des recherches, comme m’a suggéré ma sœur, mais peu importe, je vais toujours oublier quelque chose. Heureusement, je ne suis pas seul.

 

[1] La carte PASMO est une carte à puce sans contact, utilisée notamment pour le métro de Tokyo comme moyen de paiement. (Source : Wikipédia)

[2] Sensei : maître qui donne son enseignement à un élève.

[3] Joseki : le côté du dojo qui se trouve à droite et où les professeurs se tiennent (à l’opposé du shimozeki, le côté des élèves)

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20 septembre 2014 

Université Tokai – Le début

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Jeudi, le 18 septembre, j’ai participé à la cérémonie d’admission pour les étudiants du programme Nihongo Bekka (seulement ceux qui ne font pas partie d’un programme d’échange). La cérémonie était un peu étrange. Il y avait une fanfare qui jouait pour créer de l’ambiance, probablement la fanfare des écoles secondaires ou des universités

affiliées. Elle a joué un pot-pourri de chansons thèmes de Doraemon, d’Alladin et de chansons que je connaissais, ainsi que d’autres que je ne connaissais pas. Nous sommes entrés au son de la fanfare et j’étais le premier de la file, c’est bien ma chance! Nous nous sommes assis sur des chaises de classe ordinaires et nous avons attendu pendant environ 20 minutes avant que les dignitaires entrent dans la pièce.

Un peu après, le maître de cérémonie a pris le micro et, non sans surprise, a commencé à parler en japonais. Encore une fois c’est bien ma chance… ha ha. Toute la présentation était en japonais, je n’ai donc pas pu comprendre grand-chose. La musique, qui s’était tue lors des présentations, a repris, et les rideaux de la scène ont commencé à s’élever. Un autre microphone et huit autres dignitaires sont apparus, incluant Yasuhiro Yamashita, la personne la plus connue dans le monde du judo, après Jigoro Kano[1], bien entendu. Un de ces dignitaires s’est avancé au micro et a commencé à parler.

Ce que je n’ai pas dit, c’est que cette cérémonie a commencé à 14 h. S’il y en a qui me connaissent, ils savent que pour moi, ce moment de la journée est le pire temps pour me demander de m’asseoir et d’écouter, ou d’étudier. Comme d’habitude, j’ai commencé à m’assoupir. Le fait de ne rien comprendre n’a pas aidé non plus. J’ai senti ma tête cogner des clous à quelques reprises et j’ai même failli m’endormir pendant une fraction de seconde. Mais à ma grande surprise, c’était la même chose du côté des dignitaires, plusieurs avaient les yeux fermés et la tête baissée. Alors je ne me sentais pas si mal. Un deuxième dignitaire s’est avancé au micro... et a pris autant de temps. Il était tout aussi intéressant que le précédent... ha ha. Puis, on nous a demandé de nous lever de nos sièges pour la 5 ͤ  fois, et la fanfare a commencé à jouer. Mais cette fois, les dignitaires et tout le monde autour ont commencé à chanter. Apparemment, c’était l’hymne de Tokai? Par la suite, une autre personne a pris le micro et il parlait de façon plus compréhensible que les intervenants précédents. Il nous a dit avoir remarqué que nous ne chantions pas avec les autres et nous a demandé d’apprendre ce chant par cœur pour que nous puissions le chanter lors de la cérémonie de départ. Plus facile à dire qu’à faire, mais je vais essayer.

En revenant à mon dortoir, je me suis livré à quelques réflexions. « Je fais maintenant partie de l’université. Je suis officiellement un étudiant de l’Université Tokai, et ce n’est pas une mince affaire. Je suis membre d’un contingent de 26 000 étudiants, je vis la vie d’un étudiant international et le mode de vie japonais, en plus de suivre un régime japonais, et tout ça par moi-même. » Ce que je ressentais à ce moment-là était un mélange de fierté et d’angoisse. 

Ils ont dit « Ganbatte[2] »! Et c’est ce que je ferai.
 

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L’affiche dit « Cérémonie d’admission de l’Université de Tokai ». J’ai dû me mettre sur mon trente-et-un.

[1Jigoro Kano est le fondateur du judo.
[2] Ganbatte : généralement « bonne chance » ou « bon courage », mais ici, « fais de ton mieux », « ne me déçois pas ».

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1 ͤ ʳ octobre 2014

Festival de musique Ultra — édition japonaise

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Au mois de mars de cette année, j’avais reçu un courriel au sujet du début de la vente de billets pour Ultra Japan[1]. Ma première réaction a été de l’ignorer puisque je n’étais pas en mesure de me payer un vol pour le Japon juste pour aller voir ce concert…, mais je me suis soudainement ravisé et j'ai vérifié les dates… pour ensuite constater

que j’allais ÊTRE AU JAPON à ce moment-là! Que j’étais content!

Quelques mots sur Ultra : c’est mon endroit de rêve depuis que j’ai commencé à faire du DJing. J’ai toujours pensé que j’allais m’y produire un jour, même si c’est peu probable, et j’ai aussi toujours voulu assister à ce genre de festival de musique de danse électronique. Ultra est un des plus gros et j’ai visionné des tas de vidéos de mes DJ favoris jouant dans ce type de concert partout dans le monde. Le Canada ne l’accueille pas, je n’ai donc jamais pu y participer… jusqu’à ce jour!

J’y serais certainement allé seul s’il l’avait fallu, mais j’ai décidé de contacter une amie au Japon qui pourrait être tentée de venir avec moi, Anzu, la coloc de ma sœur lors de son séjour au Japon. Anzu est venue à Winnipeg l’été dernier et elle est demeurée chez-nous durant une semaine! Après quelques messages, nous avons acheté nos billets et reçu un code électronique par courriel.

 

Après ça, il ne s’est rien vraiment passé jusqu’à deux jours avant l’événement, où Anzu a communiqué avec moi pour qu’on s’entende sur le moment de notre départ et comment nous allions nous y rendre.

 

Le jour J, j’ai quitté mon dortoir à 6 h du matin et suis arrivé à Ebina où Anzu m’attendait. La dernière fois que nous avions organisé une rencontre, nous avions perdu une heure à nous chercher, mais cette fois, nous avions un bien meilleur plan, ha ha! Comme nous étions tous les deux fatigués, nous avons dormi durant le trajet en train, Anzu ayant réglé son réveil. Pourtant, je me suis réveillé à ce moment-là, mais pas Anzu. Je ne voulais pas la réveiller avant d’être certain de risquer de manquer notre arrêt… ce qui a bien failli arriver. Oh Anzu… ha ha! Deux trains plus tard, nous étions à bord du Yurikamome, un train servant surtout au tourisme et qui circule lentement autour de Tokyo, pour observer les points saillants de la ville. Au cours de mon dernier séjour au Japon, j’avais accompagné mon père à bord de ce train et je me suis rappelé plusieurs des endroits où nous étions déjà passés. Nous avons vu plusieurs lieux célèbres, y compris la tour de Tokyo et la Tokyo Skytree, deux des plus hautes structures de la planète. Comme nous approchions de notre destination, Anzu et moi avons repéré le parc et les installations scéniques que j’avais tellement désiré voir. Nous sommes descendus du train et la sortie de la station n’était qu’à quelques mètres de l’entrée du parc. Jusque-là, j’avais peur que nous soyons arrivés trop tôt, mais à notre surprise, il y avait déjà au moins 30 personnes qui attendaient en ligne. Anzu m’a dit : « Je me demande à quelle heure ils sont arrivés. » Nous ne le saurons jamais.

 

Après nous être acheté un déjeuner au dépanneur le plus proche, nous avons attendu en ligne durant 20 minutes avant de pouvoir entrer dans le parc… seulement pour entrer dans une autre file d’attente. Ce manège s’est répété trois fois et finalement, on a scanné les billets sur le téléphone d’Anzu et nous sommes entrés dans le parc Ultra… pour nous ramasser ensuite dans une autre file d’attente pour acheter des lunettes de soleil. Cette file était beaucoup plus longue. Environ 40 minutes plus tard, nous étions en route vers la partie principale du parc. Un DJ était déjà en train de jouer à ce moment-là. Nous avons fait le tour des différentes boutiques qui étaient là, acheté du Pocari Sweat (une boisson énergétique populaire au Japon), pris quelques photos, gagné un laissez-passer VIP pour la terrasse des pionniers, et nous nous sommes dirigés vers le devant de la scène principale.

 

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Scène principale d’Ultra Japon

À ce moment-là, tout ce que j’avais imaginé s’est concrétisé. La scène, l’éclairage, le son, la foule. J’étais en mesure de reconnaître la plupart des chansons grâce à mon DJing et j’ai été instantanément immergé dans le moment présent. Après la présentation du premier DJ, nous avons décidé de nous rendre à un deuxième emplacement, une petite salle appelée la station de radio. J’ai eu la chance de voir pour la première fois une femme DJ en action. J’ai décidé de rester là pour une autre présentation, et quelle bonne décision j’ai prise! Ce DJ était vraiment bon! Il a fait sauter la foule sans arrêt, moi compris! Son nom est DJ Komori, si ça vous intéresse, et Anzo et moi sommes restés tout au long de sa prestation. Nous nous sommes même retrouvés dans les photos affichées sur son site Web le lendemain!

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DJ Komori faisant vibrer la foule!

Ensuite, c’était le temps de prendre une pause. Sautiller sans arrêt peut devenir très fatigant. Nous avons acheté des ramens et nous nous sommes assis à l’ombre pour admirer les installations en mangeant et en jasant. Puis, j’ai eu une autre occasion de manger du kakigōri (de la glace concassée arrosée de sirop) et nous sommes revenus à la scène principale. Nos laissez-passer pour la terrasse

des pionniers nous ont permis de passer 30 minutes sur une terrasse surplombant la scène principale. C’était relaxant et on nous a remis chacun un verre de Red Bull.

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Anzu et moi en haut de la terrasse des pionniers

Après ça, nous nous sommes dirigés vers le dernier emplacement pour les DJ qui s’appelle la scène mondiale. C’est une grande salle souterraine avec d’imposants projecteurs et d’immenses écrans DEL. Anzu et moi avons eu du plaisir à cet endroit où les DJ réchauffaient l’ambiance.

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La scène mondiale

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La scène principale durant le segment de Fedde Le Grand

Nous sommes sortis de là fatigués et la tête dans la brume, c’est pourquoi nous avons décidé de nous reposer. Nous avons trouvé une place à l’ombre de quelques palmiers et avons dormi pendant 30 minutes. J’aurais dû prendre le temps d’aller aux toilettes, mais nous sommes revenus directement à la scène principale parce que je ne voulais pas manquer Fedde Le Grand qui allait s’y produire.

C’était fou, comme prévu, mais le soleil était encore très brillant et l’effet n’était pas aussi fort que si l’on avait été dans le noir. Après environ 30 minutes, j’ai réalisé que ça allait être impossible de revenir à notre place si nous essayions de sortir, tellement il y avait de monde autour de nous. J’ai donc eu la BRILLANTE idée d’aller aux toilettes seul, puisqu’Anzu disait être bonne pour encore cinq heures… J’ai réussi à m’y rendre après 10 minutes où j’ai attendu en ligne. C’est une première pour moi. En général, les femmes doivent attendre, mais les toilettes des hommes se libèrent rapidement. Eh bien, pas au Japon. Ensuite, je suis retournée directement et j’ai eu beaucoup de misère à revenir à ma place de départ. C’est là que j’ai réalisé la stupidité de ma décision. Il y avait bien trop de monde pour que je puisse retrouver Anzu. Même avec ma mémoire photographique, ce serait impossible de retrouver l’endroit exact. J’ai commencé à crier son nom en essayant de voir au-dessus des têtes, mais Anzu est très petite et je savais que je n’allais jamais la retrouver. J’ai finalement eu la chance de grimper sur une des barrières installées devant la scène et j’ai continué de crier son nom. J’allais abandonner quand Anzu est sortie de nulle part, et a traversé la foule pour me rejoindre. Soulagés, nous avons fait face à la scène, prêts à danser. 

 

Mais, comme je l’ai mentionné, pour une raison quelconque, ils avaient installé des barrières tout partout, sur lesquelles il y avait des gens debout ou assis qui bloquaient notre vue de la scène. Ça n’allait pas être bien plaisant si ça continuait. Heureusement qu’avec quelques déplacements et le mouvement de la foule, nous avons pu nous appuyer nous aussi sur une barrière et Anzu a pu y grimper et voir au-dessus de la foule.

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Vers la fin de la nuit, l’ambiance était complètement dingue!

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Perfection...

Je ne voulais pas être juste devant la scène… mais nous avions une très bonne place, nous y sommes donc demeurés pour le restant de la soirée. Après Fedde Le Grand, il y a eu Afrojack dont je connaissais la plupart des chansons. C’est super, et vers la fin de sa prestation, il commençait déjà à faire noir. Ensuite, il y a eu Alesso qui a aussi produit plusieurs grands succès, y compris « If I lost myself ». À ce moment-là, la noirceur était venue, Anzu et moi étions morts, mais la musique m’énergisait! J’avais peine à croire que j’étais réellement en train de vivre ça! Ultra! Sa prestation était incroyable et je pouvais chanter, sauter et danser durant la plupart des chansons. Il y a eu une pause légèrement plus longue entre Alesso et les derniers DJ de la soirée, Axwell et Ingrosso, pour leur permettre d’installer une plus grande scène (comme si ce n’était pas déjà assez grand). Et là, leur prestation a placé le spectacle à un autre niveau. Bien sûr, ils avaient l’avantage d’être les derniers, dans une noirceur complète, et sur une plus grosse scène, mais en plus, leur choix de musique était parfait. J’aimerais vraiment pouvoir faire de la musique comme ça. Anzu et moi avons dansé et sauté jusqu’à épuisement, et continué après ça. Durant la plupart des prestations, la foule criait les paroles et les mélodies des chansons, et je m’y suis joint. Je me suis retrouvé à chanter les deux dernières chansons avec un parfait étranger qui était autant dans l’ambiance que moi! BONS MOMENTS!

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Le style décontracté…

Le festival s’est terminé à 21 h et après quelques centaines de photos et vidéos, une tonne de musique, une somme folle d’éclairages, de feux d’artifice, de flammes et neuf DJ, c’était le temps de partir. Cela nous a pris 25 minutes, seulement pour sortir du parc. Anzu et moi avons décidé d’aller voir le pont arc-en-ciel, qui n’avait pas ses lumières arc-en-ciel ce soir-là ha ha, et d’aller manger chez McDonald dans l’aire de repos.

 

Il était déjà 23 h lorsque nous sommes repartis. À bord du train, nous avons remarqué que j’avais plusieurs coups de soleil, incluant celui sur mon nez qui était clairement visible parce que j’avais porté des lunettes de soleil toute la journée… (PAS FIN!) Anzu, par contre, n’avait aucune marque. (PAS JUSTE!) ha ha

Ce fut très difficile de rester éveillé dans le train et, comme je devais rester debout dans le train bondé, j’ai failli tomber à quelques reprises, littéralement tombant endormi. J’étais soulagé d’arriver à ma station, 1 heure et 40 minutes plus tard. J’ai monté la côte avec ma bicyclette, mes yeux se fermant tout seuls, et suis arrivé à la barrière juste avant 1 h du matin, pour m’apercevoir qu’elle était fermée. Zut!

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Merci, Anzu de m’avoir accompagné!

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Ne t'inquiète pas, ne t'inquiète pas mon enfant.

Tu vois, le ciel ne t’a pas laissé tomber...
(Traduction libre de Don’t You Worry Child)

J’ai marché jusqu’au restaurant d’en face et on m’y a dit que je devrais dormir dehors ce soir-là. J’ai dit, pas question, je n’allais pas payer un hôtel, et j’ai décidé de sauter par-dessus la clôture. J’ai réussi et, comme je traversais le campus, j’ai réalisé que j’aurais facilement pu pédaler autour du campus puisque ma résidence est en dehors des barrières… Trop tard. J’ai donc dû sauter par-dessus la deuxième barrière, entrer par la porte arrière du Kokusaikaikan (mon dortoir), en disant bonne nuit à tous les gars encore éveillés dans le hall d’entrée (quoi?) et j’ai enfin rejoint mon lit.

Quelle magnifique journée! Un rêve devenu réalité. Ultra peut maintenant être rayé de ma liste de choses à faire avant de mourir. 
 

[1] Ultra Japan est un festival de musique électronique en plein air.
     Pour en savoir davantage, rendez-vous sur le site Web vivrelejapon.

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1 ͤ ʳ octobre 2014

Je marche comme un éclopé*

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Ma vie commençait à devenir assez rude, ici, au Japon. L’entraînement poussait mon corps, tandis que les études poussaient mon esprit à sa limite. Il semblait que ça allait seulement continuer dans ce sens jusqu’à…

… mardi matin le 30 septembre, durant la pratique, Dieu a décidé de m’infliger ma deuxième plus grosse blessure : le déchirement d’un ligament dans le genou. 

Comment est-ce arrivé? Je pratiquais au sol avec un judoka plutôt poids lourd depuis environ 12 secondes quand ce dernier a décidé de tirer sur ma jambe au moment où je la retirais. Le résultat : un énorme POP et j’ai ensuite boité hors du matelas pour aller appliquer de la glace.

Ce fut une dure journée. Malgré que je ne ressentais pas trop de douleur, je savais que quelque chose n’allait pas. J’ai décidé de continuer à boiter jusqu’à ce que je sache ce qui se passait. Ma sœur m’a recommandé d’aller avec quelqu’un voir le Dr Miyazaki, celui qui s’occupe des membres du club de judo.

J’avais mis de la glace tout de suite, puis à nouveau 20 minutes plus tard. Je me suis aussi servi d’une petite serviette comme renfort autour de ma jambe. Je suis entré dans ma classe en retard et tout le monde m’a regardé boiter jusqu’à ma place. Je devais attendre toute la journée et ce fut très difficile de porter attention au cours. 

Finalement, j’ai contacté un de mes amis du club de judo, Kotaro Sasaki, qui a été assez gentil pour m’amener voir le médecin après la pratique. Bien entendu, je n’ai pas fait la pratique. J’ai dormi au lieu.

Kotaro a aussi une blessure au genou, et il devait y aller aussi de toute façon. Nous avons pédalé jusqu’à la clinique, garé nos vélos, puis boité jusqu’à l’intérieur. Au moment d’enlever mes souliers, ce qui est la coutume quand on entre dans un édifice au Japon, j’ai ressenti des ondes de douleur dans la jambe. Nous nous sommes identifiés, avons attendu, puis c’était finalement mon tour.

Le médecin m’a fait asseoir et a manipulé ma jambe pendant un petit moment avant de poser son diagnostic. De toute évidence, je me suis blessé le ligament extérieur du genou droit. Il ne croyait pas que c’était trop grave, malgré ce qu’il a ensuite dit qui m’a coupé le souffle : 

- Tu ne peux faire de judo pendant un mois.

Évidemment, il a dit ça en japonais, mais ça m’a quand même pris par surprise. Je lui ai demandé ce que je pouvais faire pour accélérer la guérison, mais à part la glace et du repos, il m’a dit peut-être des flexions et des exercices vers l’avant pour aider à la stabilisation. Il m’a dit que je n’avais pas besoin d’orthèse, mais a insisté pour que je me procure au moins un bandage de contention pour plus de support. Il se souvenait de ma sœur lors de son séjour trois ans auparavant et a été assez gentil de me laisser partir sans payer, même si je n’avais pas ma carte d’assurance avec moi.

Au moment où nous sortions, j’ai rencontré une des filles du club de judo qui travaillait à la clinique. Elle avait connu ma sœur et, après avoir échangé nos comptes Facebook, ri de mon défi du seau de glace (qu’elle avait trouvé tout simplement hilarant), Kotaro et moi sommes ensuite allés souper. 
 

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Kotaro Sadaki appréciant son repas!

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BOOM! Yakiniku! Viande grillée à la japonaise.

Kotaro a eu la gentillesse de m’amener à un restaurant où l’on offre un buffet de yakiniku à volonté. Il a étudié l’anglais très sérieusement et son anglais est bien supérieur à celui de la plupart des Japonais que j’ai rencontrés. Nous avons eu des discussions intéressantes durant ce délicieux souper. Ensuite, j’ai boité jusqu’à mon dortoir, étudié pour mon test du lendemain et me suis endormi.

Ce n’est que le lendemain que j’ai réalisé l’impact de ma blessure. J’ai dû boiter jusqu’à mon pupitre. Chaque petite marche prend deux fois plus de temps. Pour aller à l’école, je ne peux plus pédaler jusqu’en haut de la côte, au lieu de cela,

j’arrête en bas, descends et commence à boiter. À la cafétéria, ma nouvelle façon de marcher attire bien des regards sur moi. Gravir les escaliers est devenue ma hantise du jour ainsi que ma tâche la plus difficile. Tout le monde me regarde à l’école, lorsque je me déplace dans les corridors jusqu’à ma classe.

J’ai dû avertir sensei Agemizu, l’entraîneur en chef de Tokai, que je ne pourrais pas pratiquer pendant un certain temps. Il n’avait pas l’air très content… chaque fois que je tombe sur un membre du club de judo, je ne peux m’empêcher de penser qu’il doit me prendre pour un lâche.

Seul le temps pourra prédire comment ça va finir. Mais c’est sûrement un signal d’alarme.

* Titre original : I walk with a limp, like an old school pimp... en référence à I'm In Miami Bitch de LMFAO.

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12 octobre 2014

De long en large

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Depuis que j’ai été blessé à la jambe, je ne peux pas faire beaucoup de pratique de judo. Mais cela ne m’empêche pas de faire un peu de musculation pendant ce temps. En tout cas, quand on nous le permet…

Voyez-vous, au Japon, bien, à Tokai à tout le moins, c’est un des judokas plus âgés qui doit demander au sensei (enseignant) au nom de tous ceux qui sont blessés, la permission de nous laisser faire de la musculation. Au début, je ne comprenais pas, mais on m’a expliqué que, pour les Japonais, la musculation n’a pas la même importance que pour nous au Canada. Pour eux, regarder les autres se battre et apprendre peut être tout aussi bénéfique, sinon plus.

Quand nous avons la permission d’aller en bas, je me joins au groupe, j’enfile un maillot et je me dirige vers le petit espace de musculation en dessous du club. Habituellement, ce n’est pas trop bondé et je peux me promener, ramasser ce dont j’ai besoin et faire mon truc à moi. Puisqu’il n’y a personne pour s’occuper de moi, j’essaie de me souvenir de quelques exercices que Barb (mon entraîneur) me faisait faire au Canada. Je finis par faire la même chose, limité par le nombre de bancs, de poids et d’appareils. Il y a un autre gymnase sur le campus où nous allons parfois pour l’entraînement du matin, mais y aller à partir du club prendrait trop de temps. D’ailleurs, je veux continuer à faire partie du groupe. Donc, je fais d’habitude de petits exercices ici et là. 

Aujourd’hui,  j’ai réussi à faire des uchi-komis avec des cordes que j’ai apportées du Canada. Ça a attiré l’attention des quelques athlètes près de moi. C’est qu’au Japon, il y a beaucoup de judokas appliqués à s’entraîner et à gagner qui sont disposés à pratiquer les uchi-komis. Ils n’ont donc pas besoin de cordes. Mais au Canada, surtout au Manitoba, c’est un parcours pas mal plus solitaire. Un judoka doit trouver des façons de pallier le manque de partenaire d’entraînement. 

Ceci étant dit, je crois que je viens de trouver une des raisons pour lesquelles le Japon est si performant à ce sport. Bien sûr, le judo est intégré au système scolaire et il y a des sommes exorbitantes de commandite, mais je ne crois pas que ce sont les seules raisons. Voyez-vous, en faisant partir du club, j’ai la chance de côtoyer des champions mondiaux et olympiques, et de pratiquer et de m’entraîner avec eux. J’ai la chance de les voir comme personne. Et devinez quoi! Ce sont des personnes! J’avais peine à le croire. J’en ai observé tellement sur YouTube et sur Internet durant les tournois et les entrevues… et chaque fois, ils ont l’air tellement sérieux. Ils ont l’air comme s’ils allaient vous tuer et s’entraînent comme des bêtes, et mangent, respirent et dorment du judo. Oui, c’est vrai qu’ils s’entraînent fort, mais ils rient, blaguent, échangent avec plusieurs membres du club et sourient. Parfois, ils sont paresseux aussi.

Mais il y a une chose que je n’avais pas au Canada : je n’avais pas de plaisir durant les pratiques. Ici, les gars vivent ensemble, font à peu près tout ensemble, alors ils se connaissent très bien et apprécient être ensemble. Au Manitoba, j’ai très peu de partenaires et encore moins de partenaires sérieusement motivés, et seule ma sœur comprend vraiment mon style de vie puisque le sien est très semblable. C’est très difficile de demeurer motivé dans ces circonstances, peu importe à quel point vous aimez le judo. Prendre plaisir à ce que vous faites améliore grandement la performance, et l’appui des autres ne peut que vous aider à vous motiver davantage.

Il y a deux jours, j’ai eu la chance de voir une équipe d’élite réaliser un entraînement en circuit. J’avais peine à croire ce que je voyais. Tout le monde se poussait au maximum, bien sûr, tout le monde criait, mais ce qui m’a surpris le plus était que tout le monde travaillait comme une unité, s’encourageant l’un l’autre. Vous pouviez sentir la fierté de Tokai en eux et leur désir de gagner. Je suis heureux d’avoir vu ça. 

Bon, je ne dis pas que d’avoir été blessé est une bonne chose, mais ça me permet de vivre des choses que je n’aurais pas vues autrement. Eille! Je me suis même fait un très bon ami grâce à ça. Quoique je déteste me faire regarder de travers par les entraîneurs et les senseis, je crois que je peux vraiment profiter de ma situation.

Comme dirait mon père : « Chaque crise offre des opportunités. »
 

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L’équipe d’élite participant à un entraînement de circuit.

Cliquez sur l'image pour visionner cette courte vidéo de leur circuit. (N'oubliez pas d'activer le son!)
J’adore leur énergie! Désolé pour la mauvaise qualité.

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18 octobre 2014

Mes difficultés au Japon

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Après six semaines au Japon, il y a certaines choses que je trouve personnellement difficiles ici. Je ne les ai pas toutes remarquées au début, mais après un certain temps, elles s’additionnent et deviennent tout un problème si je ne m’en occupe pas.

1. Lire le japonais
Le plus dur est d’être incapable de lire… à peu près tout. Non seulement je ne comprends pas mes propres devoirs, mon horaire de classe ou le menu du restaurant, ne pas pouvoir lire ajoute à mon stress général! Lorsque j’écris mes devoirs, s’il y a un mot ou un caractère que je ne comprends pas, ça peut m’empêcher de comprendre la phrase. Ça me rend la vie très difficile. 

2. Langue
Certains se demanderont peut-être pourquoi ce n’était pas mon premier choix comme difficulté. Bien, si on peut lire, on peut s’en sortir sans trop parler. Mais les deux vont ensemble. Ne pas pouvoir comprendre les instructions, que ce soit en classe ou à bord du train, que ça vienne d’un enseignant ou d’un ami, peut être pas mal frustrant. Aussi, c’est facile de mal comprendre quelqu’un et de faire quelque chose à l’opposé de ce qui est demandé. Essentiellement, ma vie entière dépend de ce que je peux réellement comprendre. Et quand on pose des questions, ou quand on parle tout court, ça peut être assez difficile de s’exprimer de façon compréhensible.

3. Compréhension de la culture
Celle-ci se rapporte aux deux premières et c’est la signification des mots et la façon dont je les interprète. Voyez-vous, quand vous entendez quelque chose dans votre langue maternelle, votre cerveau l’interprète d’une certaine façon. Mais le même mot dans une autre langue sera interprété différemment. À cause de ça, de toutes les choses qu’on me dit de faire, de remettre ou de remplir, j’en oublie une bonne partie. Pourquoi? La plupart du temps, c’est de ma propre faute, mais souvent, je réalise que je n’ai pas complètement compris ce qu’on attendait de moi. Et c’est pourquoi c’est aussi difficile de comprendre les intentions des gens ici, et donc de reconnaître ceux qui ont de bonnes intentions et ceux qui n’en ont pas. 

4. Magasinage
Ceci est probablement la raison pour laquelle le Canada me manque : au Japon, je ne trouve pas toujours l’équivalent de ce à quoi je suis habitué. Et quand je le trouve, c’est trois fois plus petit. L’autre jour, je voulais acheter des concombres. Je suis passé quatre fois devant la section où ils se trouvaient pour me rendre compte qu’il n’y avait que de minuscules concombres. C’est la même chose pour à peu près n’importe quoi : calepins, crayons, nourriture, tout ici est de plus petite taille ou en plus petite quantité. Et on dirait qu’ils n’ont pas de déodorant en bâton… Ça fait en sorte que tout prend plus de temps et c’est parfois contraignant.

5. Espace
Le dernier, mais non le moindre, le manque d’espace est difficile à s’accoutumer. Ce n’est pas quelque chose qu’on regarde de prime abord, mais après avoir été à plusieurs endroits, on ressent cette constante contrainte d’espace. On doit se préoccuper beaucoup plus des autres personnes, de l’endroit où on place ses choses, et même de la façon dont on se positionne dans une pièce. Sinon, on peut sans le vouloir déranger les gens autour.

Ceci était un aperçu des cinq plus importantes difficultés auxquelles je suis aux prises au Japon. Il y en a bien d’autres, mais je ne les ai pas encore bien définies et elles ne concernent peut-être que moi… mais ça, c’est une autre histoire!

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22 octobre 2014

Merveille n° 1 : la culture (une brève observation)

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Je ne peux évidemment pas parler des moments difficiles de ma vie au Japon sans parler de ses merveilles. Voici donc la première merveille que j’ai rencontrée au cours de mes deux derniers mois au Japon.

1. La culture (Les gens)

À mon arrivée au Japon, un de mes buts était d’adopter la culture japonaise. Mais c’est un énoncé très vague, surtout quand on ne comprend pas ce que ça implique. Qu’est-ce que la culture japonaise et pourquoi est-elle bonne ou mauvaise? Un étranger n’arrête jamais d’en apprendre au sujet de la culture japonaise, mais j’ai remarqué certaines choses.

 

D’abord, il y a presque toujours une mentalité commune. Ce que je veux dire par là, c’est que peu importe où on se trouve, il y a un certain nombre de « règles » non dites intégrées au moment, à la situation, à l’endroit et aux gens. Par exemple, on s’attend à ce que tu demeures silencieux afin de ne pas déranger les autres. Aussi, il y a toujours un besoin d’appartenir à un groupe, et je sens que le Japon permet à n’importe qui de s’y intégrer, ce qui rend le style de vie moins… solitaire, peut-être?

 

Mon père m’a toujours dit qu’au Japon, le clou qui dépasse se fait frapper. Ceci peut bien sûr être interprété de plusieurs façons, et peut être considéré comme bon ou mauvais. Mais ce que j’ai fini par réaliser, c’est que ce n’est pas que le peuple japonais soit contre les différences, c’est seulement qu’il y a tellement de monde que si on permettait à tout le monde de faire ce qu’ils voudraient, ce serait impossible de fonctionner. Par conséquent, on enseigne à la plupart des gens à respecter ces comportements non dits, et ça facilite ainsi la vie de tous.

 

Ceci étant dit, lorsqu’on fait place aux différences, le Japonais semble n’avoir aucune hésitation. On remarque cela le mieux lorsqu’on observe les vêtements portés par l’individu moyen. Les femmes ici semblent toujours être très bien habillées et les cheveux des hommes sont des œuvres d’art, ha ha!

 

Ici, les routines sont incroyablement bien respectées. Chaque fois qu’on entre dans un magasin, on entend quelqu’un dire : « Irasshaimase! ». Ce qui signifie essentiellement « Bienvenue dans notre magasin! » Ils posent les mêmes questions de façon mécanique, effectuent la même tâche inlassablement sans jamais se plaindre ni même laisser voir leurs émotions profondes. Aussi, les employés utilisent un langage plus courtois lorsqu’ils s’adressent à des clients.

 

Enfin, puisque la langue japonaise donne souvent lieu à des incertitudes ou à des conversations non concluantes, les Japonais confirment souvent les mêmes renseignements à plus de deux reprises. Voyez-vous, les Japonais n’aiment pas être décisifs et prendre des décisions. Pourquoi? Je crois que personne ne peut vraiment le dire, mais je sais que, depuis que je suis au Japon, j’ai eu à prendre plus décisions que jamais auparavant dans ma vie. Mais cela veut aussi dire que je dois en assumer les conséquences. Peut-être que les Japonais ont aussi peur que moi de faire des erreurs quand on doit choisir ce qu’il faut faire ou dire. Quoi qu’il en soit, tout fonctionne bien dans la vie des gens. Puisque tout le monde est occupé, ils ont souvent besoin d'avoir des aide-mémoire.

 

Ceci n'est qu'une infime partie de ce que la culture implique, mais je n’avais pas le goût d’écrire un roman alors… :P

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28 octobre 2014

Un par un
   
(Compétition d’équipes de judo des universités japonaises, les 25 et 26 octobre 2014 à Amagasaki)

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La fin de semaine dernière, j’ai eu la chance d’aller à Amagasaki, près d’Osaka, avec l’équipe de Tokai pour voir la compétition d’équipes de judo universitaire. Ce fut une fin de semaine vraiment incroyable et je suis très reconnaissant  d’avoir pu vivre une telle aventure.

Après avoir empaqueté tout ce dont je croyais avoir besoin, je me suis rendu vers 21 h 15 vendredi soir au club de judo, où les autobus étaient stationnés. Mon ami Kōtaro m’attendait avec impatience et m’avait même gardé un siège! Je suis entré et tous les visages des membres de l’équipe de Tokai se sont tournés vers moi avec surprise, puis j’ai regagné mon siège. Aucun étranger n’embarque jamais à bord de l’autobus avec l’équipe. C’est là où être mi-japonais et parler le japonais m’apporte les meilleurs avantages. Peu après, l’autobus s’est rempli et nous nous sommes mis en route!

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(Fubuki, Taisei, Kōtaro et moi-même à bord de l’autobus)

Kōtaro m’a présenté aux coéquipiers qui étaient assis à côté de moi. J’ai aussi parlé un peu avec ceux qui m’entouraient, leur montrant comment je DJ sur mon cellulaire, mes mix et ma musique. On s’endormait parfois, puis l’autobus faisait un arrêt pour qu’on puisse aller aux toilettes et s’acheter des collations. Je n’ai pas beaucoup dormi, ce qui était manifeste le lendemain. Voyez-vous, nous avons roulé de nuit, ce qui veut dire que nous avons acheté notre déjeuner avant de nous diriger vers le site du tournoi. Et Tokai était la première université dans la file d’attente! Nous avons enfilé nos vêtements officiels, puis nous nous sommes assis pour jaser.

 

Bientôt, les équipes des autres universités sont arrivées et, deux heures plus tard, nous étions coincés contre la clôture. Il y a eu quelques annonces pour nous dire d’entrer tranquillement et je n’ai guère compris jusqu’à ce que ce soit le temps d’entrer. Tout le monde s’est précipité sur les portes. C’était fou! Je ne m’y attendais pas et ne comprenais pas pourquoi… jusqu’à ce que j’entre à l’intérieur du site. Espace limité. Chaque université veut avoir le meilleur emplacement possible pour que tous puissent voir leurs coéquipiers combattre. Tokai est une assez grande université et, par le fait même, son club de judo l’est aussi. Nous occupons donc beaucoup d’espace! Réserver des sièges est crucial pour permettre à tout le monde d’être assis ensemble.

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Nous avons attendu un peu trop longtemps, j’imagine.
Voyez le nombre de personnes à l’arrière…

En attendant le début du tournoi, nous avons dormi environ 20 minutes. Au commencement, j’ai pu voir l’équipe féminine de Tokai l’emporter sur leur premier adversaire. Du côté des hommes, je dirais qu’il y a plus de 50 universités inscrites à la compétition. Chaque match, sept combattants s’affrontent individuellement. Ça a donc pris un bout de temps avant que les garçons de Tokai combattent. Leur première équipe adverse était de l’Université Tenri, assez connue dans le monde du judo. Mais Tokai l’a battue en 5 gains, 1 perte et un match nul. Pendant ce temps, toute l’équipe encourageait les combattants. Lorsque Kengo Takaichi, au 2 ͤ  rang au Japon dans la catégorie des moins de 66 kg, combattait son équipe criait « Kengo ikeyo! » (Vas-y Kengo!) C’était extraordinaire de se sentir faire partie de cette équipe. Étant donné qu’il s’agissait seulement des préliminaires samedi, les judokas ne combattaient qu’une seule fois. Nous avons quitté le site du tournoi et Kōtaro et moi sommes allés à Osaka. Oh! Vous ai-je mentionné que je me suis trouvé à un peu plus d’un demi-mètre d’Anai Takamasa, diplômé de l’Université Tenri? C’était plutôt cool!

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La façon de suivre les combats. Il y a des personnes derrière qui retournent
les planches sur le tableau avec les renseignements à jour.

Avant de traverser la barrière pour entrer dans la gare, j’ai constaté que mon sac coulait. Génial… ha ha. Quand Kōtaro s’est servi de ma bouteille de jus de pomme, j’ai oublié de bien refermer le couvercle avant de le mettre dans mon sac. Une chance que rien d’important n’a été mouillé, mais mon sac et mon chandail sentent maintenant le jus de pomme. Mais cela ne nous a pas arrêtés une minute.

À Osaka, Kōtaro m’a amené voir le château d’Osaka. C’est un très beau décor. Paisible, calme et massif. Voyez vous-mêmes.
 

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Château d’Osaka

Ensuite, nous sommes revenus à la gare pour nous rendre à Namba, le quartier commercial d’Osaka. Nous y avons parcouru des rues remplies de boutiques et de restaurants. Nous avons rencontré la petite amie de Kōtaro qui s’apprêtait à manger au restaurant avec ses parents. C’était la première fois que Kōtaro et moi rencontrions ses parents et je crois qu’il était… un peu nerveux. Ha ha.

Puis, nous avons déniché une toute petite boutique où nous avons mangé du tonkatsu et de la soupe au miso. Ensuite, nous avons acheté des boulettes de Takoyaki d’un petit commerce en plein air. Tout le monde m’avait recommandé de me procurer du Takoyaki. Apparemment, c’est la spécialité culinaire d’Osaka. C’était très bon, rien de surprenant, et nous l’avons dégusté dans un Starbucks, avec d’autres collations. J’ai aussi pu goûter à mon premier frappuchino au thé vert! Ha ha! 
 

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Les fameuses boulettes de Takoyaki d’Osaka

Après nous être reposés un peu, nous nous sommes dirigés vers un magasin d’électronique où nous avons tous deux rechargé un peu nos cellulaires (le mien était à 7 %...) et acheté une pile de cellulaire à bas prix. J’ai aussi trouvé un fer à lisser à TRÈS bon prix comparé à ceux au Canada. 

Avec nos estomacs et nos sacs un peu plus pesants, nous sommes allés à la gare ramasser nos autres sacs dans les casiers et sommes allés rejoindre nos coéquipiers.

Avec eux, nous avons marché dans les rues en cherchant un endroit appelé « Café Internet ». Ça aussi, c’était nouveau pour moi. Un café Internet n’est pas un hôtel, mais un endroit où on peut dormir. C’est une petite cabine dans laquelle il y a des prises pour charger tout ce dont vous avez besoin, un ordinateur et une lumière. La seule chose qui vous sépare de la cabine d’à côté est une planche de bois. Nous avons payé pour une douche que nous pouvions utiliser pendant 30 minutes. Nous avons aussi eu accès à un bar à boissons. Les murs de la chambre étaient couverts de toutes sortes de livres de manga. C’est l’endroit au Japon pour pouvoir être un « nerd ». Ha ha! Après ma douche, j’ai appelé mon ami et nous avons parlé un peu, en japonais, jusqu’à ce que j’apprenne que nous allions devoir nous lever à 5 h 30. Je me suis dépêché de me glisser dans mon lit et me suis endormi sans problème après cette longue journée.
 

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Café Internet : il n’y a qu’au Japon qu’on retrouve ce genre d’endroit.

Ma petite cabine confortable pour la nuit

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La salle de douche contient à peu près tout ce dont vous avez besoin.

Dimanche matin, Kōtaro m’a réveillé et nous sommes partis pour la gare à 6 h. Nous y avons rencontré un groupe de coéquipiers de Tokai. Débarqués du train, nous avons marché jusqu’au dépanneur, acheté un déjeuner et des collations, et nous nous sommes dirigés vers le site du tournoi. Cette fois-ci, j’ai aidé à réserver des sièges pour les membres de l’équipe. Aujourd’hui, Tokai a combattu très tôt. Encore une fois, les membres de l’équipe, moi y compris, avons encouragé les combattants. Ils ont remporté presque tous les matchs et se sont rendus à la prochaine ronde. N’ayant eu que neuf heures de sommeil dans les deux derniers jours, je suis tombé endormi. Après une heure, j’ai été réveillé par quelques coéquipiers qui me disaient de me tasser pour qu’on puisse regarder les gars de Tokai combattre à nouveau. Ils ont gagné encore cette fois-ci, mais on pouvait voir que leurs adversaires étaient de plus en plus forts. Les deux équipes, masculine et féminine, se sont tout de même rendues en demi-finale.

En me promenant autour du site durant une courte pause, j’ai rencontré un ancien élève de Tokai dont j’avais fait la connaissance deux ans auparavant quand il est venu à Vancouver pour compétitionner. Il avait connu ma sœur et c’est ainsi que nous avions été présentés. J’étais très surpris qu’il me reconnaisse, car je ne ressemble pas du tout à ce que j’étais à ce moment-là, mais il m’a suivi sur les réseaux sociaux. Nous avons jasé un peu, avec le peu de japonais que je connais. C’est étrange comment le monde du judo est comme une famille d’une certaine façon. 

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Shigeyuki Uehara et moi regardant le tournoi

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En bas à gauche, les gars de Tokai. En bas à droite, les filles de Tokai.
En demi-finales : Tokai ikeyo!

Malheureusement, l’équipe féminine a perdu son dernier match, ce qui les a laissées en troisième place. Mais l’équipe masculine s’est rendue en finale, leur adversaire était l’Université du Japon, une autre université réputée pour l’excellence de ses judokas. Kyles Reyes combattait justement pour elle, ce jour-là. Ils ont réarrangé les matelas pour les finales et environ une heure plus tard, ont commencé les derniers combats de la journée. 

Un par un, les combattants ont mis le pied sur le bord de l’espace de combat, se sont inclinés, et ont combattu de tout leur cœur. L’équipe les a encouragés plus fort que jamais en les regardant frayer leur chemin jusqu’en première place. Ils ont gagné tous les matchs sauf un qui s’est terminé à égalité, hikiwake, quelque chose que je n’avais encore jamais vu. Un par un, ils se sont inclinés, se sont agenouillés devant sensei Agemizu et un par un, ils ont fait la preuve de la force et de la valeur de leur entraînement.
 

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« Tokai iizo! »

Après la cérémonie de remise des médailles, tous les membres de l’équipe se sont rassemblés sur les matelas et ont lancé en l’air sensei Agemizu, ainsi que quelques autres personnes pour célébrer. C’était toute une scène et ça m’a fait chaud au cœur, même si je n’avais rien fait, juste d’être là, avec eux.

L’équipe s’est rassemblée dehors, où les étudiants des collèges affiliés à Tokai nous ont servi de la bière et du thé. Sensei Sato a porté un toast et avant longtemps, nous avions tous nos mains en l’air, lançant des acclamations de gratitude pour cette journée réussie. J’ai pris le temps de dire « otsukare sama desu » aux combattants que je connaissais, ce qui se traduit par « Merci pour vos bons efforts. » Après ça, c’était le temps de retourner aux autobus. 

Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés à un centre de service pour nous acheter un souper. J’avais l’estomac un peu dérangé, alors je n’ai acheté que quelques omiyage (cadeaux souvenirs). Pendant ce temps, je suis allé parler à quelques coéquipiers avec qui je n’avais pas encore parlé. Durant tout ce voyage, j’avais essayé de leur parler, mais c’était un peu difficile et intimidant, surtout parce que je ne comprends d’habitude pas ce qu’ils me demandent ou me disent lorsqu’on commence à parler. Mais je dois vraiment remercier Kōtaro qui a réussi à ouvrir les portes pour moi, d’une certaine façon. Je ne sais pas s’il l’a fait intentionnellement, mais on dirait qu’il leur disait quelque chose d’intéressant à mon sujet, et eux à leur tour venaient me demander d’en parler davantage. Ou, lorsqu’il était avec d’autres, il me demandait de venir afin de m’inclure dans le groupe ou de m’encourager à leur parler. Merci, Kōtaro, c’est très important pour moi.

 

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Kōtaro est un gars pas mal gentil.

Après ça, nous avons repris le chemin du retour, et Kōtaro m’a montré sa musique. Je crois que je vais explorer davantage la musique japonaise. Et je veux vraiment créer davantage de musique. Mais cela signifie que je dois être très concentré… quoique je pense que j’ai déjà atteint ce stade. Mais ça sera pour un autre article, celui-ci est déjà assez long! Ha ha!

 

Avant notre départ, la dernière pratique avant le tournoi a eu lieu vendredi matin. J’étais très fatigué et en plus, j’avais un test ce jour-là, alors j’ai bien failli ne pas y aller. Dieu merci, j’y suis allé quand même, car j’ai vu quelque chose d’incroyable ce matin-là. Après quelques uchikomis, la pratique s’est terminée, mais cette fois, nous avons formé un cercle, enroulé nos bras autour des épaules de chacun et attendu qu’un des aînés commence. Pour commencer quoi? Apparemment, c’est une tradition du club. Un aîné crie quelque chose et tout le monde commence à se balancer le corps de haut en bas. Ça dure environ cinq secondes jusqu’à ce que l’aîné crie encore, après quoi nous avons tous répondu « SHAA-! ». Ensuite, les combattants quittent les matelas pendant que le reste d'entre nous se regroupe pour effectuer une autre surprise. Ils commencent cette acclamation qui consiste essentiellement en un cri « TOKAI! », pour ensuite taper des mains à un certain rythme. Nous avons répété ceci quatre fois, suivis d’un dernier cri, et ce fut fini. Mais c’était adressé aux combattants et c’était un message que le club les appuyait et qu’ils étaient tous fiers de faire partie du groupe. Et moi, je suis fier de faire partie du groupe. Merci, Dieu, que j’y sois allé ce matin-là.

 

Cette fin de semaine m’a surtout vraiment ouvert les yeux sur la chance que j’ai d’être ici. J’ai quelques coéquipiers vraiment solides avec lesquels m’entraîner et d’éventuels bons amis à me faire. Même si je suis blessé en ce moment, lorsque je retournerai sur les matelas, j’aurai moins de raisons de me plaindre maintenant. Je ne vais avoir que plus de raisons de m’entraîner plus fort.

 

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1 ͤ ʳ novembre 2014

Amis et bouffe!

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Mercredi, quelques Vietnamiens de mon cours m’ont préparé un goûter. J’avais vu la nourriture qu’ils apportaient en classe tous les jours et je leur avais demandé si je pourrais y goûter un moment donné. Peu de temps après, il y avait un goûter complet devant moi et c’était délicieux! J’ai pu goûter à de la soupe vietnamienne et quelques autres

mets. Merci les gars! J’ai vraiment apprécié!

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Soupe vietnamienne, servie froide

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Le plat principal de mon goûter :
des œufs, du poisson, du riz et des concombres

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J’ai oublié le nom de ce légume,
ais il y avait aussi de la viande en dessous.

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Tan, Kien, Hai, Gwen et moi

Merci les gars!

De plus, mon coloc Cho m’a demandé jeudi si je voulais manger des pâtes avec lui. Voyez-vous, mon coloc est de Taiwan et il sait cuisiner. En fait, il étudie le japonais pour pouvoir apprendre à cuisiner des mets japonais et prévoit demeurer au Japon pour le restant de ses jours, je crois… je lui réponds donc « Pourquoi pas? » et lui offre mon aide. Je n’ai pas beaucoup d’expérience en cuisine, et je n’ai fait que lui passer des choses et laver la vaisselle pendant qu’il préparait notre repas. Mais en le regardant travailler, j’ai appris davantage au sujet de la cuisine en une heure que j’en ai appris durant toute ma vie. Cela demande juste de la pratique, haha. Finalement, c’était l’un des meilleurs repas que j’ai mangés jusqu’à présent. Merci Cho! J’ai hâte que nous puissions enfin nous parler (en japonais). 

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Cet incroyable plat de pâtes qu’il a cuisiné pour nous!

Cho, mon coloc

Samedi soir, le personnel japonais des dortoirs des gars et des filles m’ont invité à manger avec eux. Ils m’ont dit qu’ils allaient me cuisiner un mets appelé « nabe » et que je pourrais les aider à le préparer. Lorsque tout le monde fut arrivé avec les ingrédients, les hommes ont commencé à cuisiner. Nous avons découpé du tofu, bouilli de l’eau ajouté de la laitue et de la viande et bientôt, nous étions tous à table devant un délicieux repas. J’étais pas mal la seule personne à cette table qui ne pouvait pas vraiment parler japonais. Je sentais qu’ils voulaient vraiment que je sois avec eux, et je me demandais pourquoi. Probablement parce que je les avais aidés pour la première fête, mais aussi parce que mon japonais s’améliore… tranquillement. À la fin du souper, j’ai senti qu’il serait bon que je leur offre un petit dessert, alors j’ai sauté sur mon vélo pour aller au dépanneur, j’ai pris de la crème glacée au chocolat et je suis rapidement revenu. Je crois que c’était vraisemblablement le dessert parfait pour cette occasion et tout le monde était content!

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Niveau de concentration de Kenta : 100 %

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Otoko no ryouri : cuisine des hommes

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Le résultat final accompagné d’une sorte de champagne

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Un plat de nabe. Vous devriez tous l’essayer,
si vous en avez l’occasion.

C’était merveilleux de savoir que j’avais tous ces gens amicaux autour de moi, désireux de me faire plaisir et de m’offrir leur aide, leur temps et leur argent. C’était surtout merveilleux de ne pas être seul durant quelques soupers, pour faire changement.

 

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2 novembre 2014

Voyage à Hakone avec les étudiants du programme Bekka

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Jeudi dernier, notre classe s’est rendue à Hakone avec tous les étudiants du programme Bekka. Ce fut étonnamment agréable et j’ai pu voir plein de choses intéressantes comme des statues, des paysages, de vieilles et nouvelles choses, un petit musée des œuvres de Picasso, etc. Cette fois, je crois que les images vont expliquer mieux que je ne le pourrais.

Bonne visite!

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HAKONE!

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Les œufs sont servis chauds!!

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On s’amuse!

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Les fameux œufs noirs

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Elena avait peur d’essayer les œufs noirs.

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Ça sentait très bon… ha ha pour ceux qui aiment
l’odeur des œufs pourris.

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Premier service du buffet à volonté!

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Les enseignants jouissent d’un plaisir bien mérité!

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Et les étudiants... aussi!

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Amis et plaisir!

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Ashiyu : onsen (bain thermal) pour les pieds

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À l’intérieur d’une tour

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Des poissons!!

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Ha ha!

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On n’est jamais trop vieux pour ceci! Ha ha!

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C’est l’heure de la trampoline!

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Retour en autobus!

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Nous nous sommes bien amusés!

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6 novembre 2014

Travailler fort… sans trop d’efforts

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Mardi après-midi, j'ai couru à nouveau au dortoir des hommes pour la pratique de course à pied. Nous nous sommes alignés, avons salué, et nous nous sommes rapidement mis en route vers l'école. Pendant ce temps, j'ai découvert que nous allions faire ce qu'ils appellent un entraînement avec des pointes de vitesse, essentiellement des

sprints. J'avais vu de nombreuses autres équipes le faire sur l'une des collines de Tokai, et j'étais très excité de pouvoir le faire moi-même.

Une fois arrivés, on nous a séparés en deux groupes (le mien était les 66 kg et moins). Quelques instants plus tard, nous sommes partis en haut de la colline. Maintenant, j'ai ce genre de problème ici où, puisque je ne comprends pas environ 70 % de ce qu'ils disent, je ne sais pas où je vais. Par conséquent, je dois toujours suivre quelqu'un. Donc le premier tour, nous avons fait le tour du « V » qui sépare les deux collines ici à Tokai, ce qui nous a pris environ en peu plus d'une minute. Puis ce fut le tour de l'autre groupe. Une fois qu'ils ont terminé, nous nous sommes de nouveau alignés et nous sommes partis. Cette fois cependant, je savais où j'allais, donc j'ai fini par être le 2e de cette manche, à égalité avec Takaichi, le meilleur combattant parmi les 66 kg de Tokai. Le tour suivant après cela, j’ai terminé le premier, mais ce qui m'a vraiment frappé, c'est que lorsque notre groupe a décollé, j'ai dépassé tout le monde, et à ma grande surprise, certains d'entre eux m'ont encouragé. Évidemment, je pense que certains d'entre eux plaisantaient, mais cela me faisait du bien et m'a aidé à dépasser mes limites!

 

Après avoir fait suffisamment de tours, nous avons remonté la colline, nous nous sommes alignés, avons salué et la pratique était terminée. Moi et quelques autres coéquipiers sommes restés pour discuter et travailler un peu plus. Masaya est venu vers moi et nous avons grimpés jusqu’en haut de la colline chacun à notre tour en portant l’autre sur le dos. Nous avons fait nos adieux et je suis rentré chez moi.

 

Le lendemain, hier (mercredi), pendant l'entraînement nocturne, je suis retourné dans la partie souterraine du dojo avec les autres judokas blessés. J'avais initialement prévu de faire des uchikomis à la corde, mais au moment où je terminais ma quatrième série, ils ont sorti les grosses cordes blanches qu'ils utilisent pour travailler leurs bras. Depuis mon arrivée, j’ai toujours voulu essayer de faire ça, mais j’étais soit trop timide pour demander, ou j’avais peur d’échouer devant tout le monde. Ils avaient installé les cordes juste derrière moi, m'empêchant ainsi de pouvoir continuer mes exercices. Le premier judoka à s’exécuter sur les cordes était Hayato Watanabe. Je l'avais vu combattre à Osaka ainsi qu'à Tokyo, et il est sans aucun doute l'un des combattants les plus forts de Tokai. Pendant les pauses à l'entraînement, il s'était parfois approché de moi et m'avait posé quelques questions anodines. Même s'il semble être un dur à cuire, il sourit généralement en me parlant, ce qui me soulage. Mais cette fois, après l'avoir vu jouer le premier jeu de cordes, je lui ai demandé si je pouvais l'essayer. Il a dit qu'une fois qu'il aurait terminé ses trois séries, je pourrais certainement essayer. Deux séries plus tard, c'était maintenant mon tour. Je n'avais peur de rien, juste de ne pas pouvoir finir. Mais bientôt Takahashi, qui était le chronométreur, a crié : « Hajime » et j’ai donc commencé.

 

C’était certainement difficile, mais Hayato est resté durant la première série pour m'encourager et me pousser à aller plus vite. Cela m'a vraiment surpris. Il m'a ensuite demandé si je voulais faire deux autres séries, et même si mes bras étaient morts, j'ai accepté. J'ai remercié Takahashi d'avoir pris le temps de me chronométrer. Toutes les 20 secondes, nous changions le type d'exercices avec les cordes et il criait 5, 4, 3, 2, 1... CHANGE (en japonais bien sûr) avant chaque exercice.

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Mes judogis en train de sécher après la pratique.

Mais encore une fois, j'ai été pris au dépourvu. Même si Takahashi était juste là pour me chronométrer, il me poussait aussi plus fort quand je commençais à ralentir. Et il n'était pas le seul. Lorsque les autres judokas passaient à côté de moi, certains d'entre eux m’encourageaient en disant : « plus vite, plus vite» en anglais.

 

Après avoir terminé ma troisième série, je n'ai pas pu m'empêcher de rire du fait que je ne pouvais plus bouger mon cou, car je n'avais pas utilisé ces muscles-là depuis un moment. J'ai fait quelques autres exercices, au cours desquels j'ai discuté avec Matthew Baker, un autre métis japonais qui fait partie de l'équipe de Tokai, et Yuri Nishikawa, une fille qui s'est entraînée avec ma sœur il y a trois ans et qui est maintenant devenue mon amie!

 

Toutes ces expériences me donnent un léger sentiment d'appartenance, ce qui je crois est très important chez les équipes sportives universitaires ici au Japon. J'ai encore du chemin à parcourir (comme devenir ami avec un peu plus de 100 judokas haha), mais ce genre d'expérience m'aide juste à persévérer et me donne un petit regain de motivation.

 

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20 novembre 2014

Pas de temps pour écrire, DÉSOLÉ!

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Désolé les amis, ces deux dernières semaines ont été trop occupées pour que je puisse publier quoi que ce soit, mais je prévois me rattraper et vous dire tout ce que j'ai fait pendant cette période! Beaucoup de trucs passionnants! Je ne sais tout simplement pas comment ma sœur a réussi à maintenir un blogue de façon soutenue, j'ai vraiment du mal à trouver le temps.

Juste pour vous donner une idée, la semaine dernière, j'ai eu deux tests, un examen de mi-session, un concours d’éloquence en plus des devoirs, de la pratique du judo et des choses courantes de la vie quotidienne (lessive, nourriture, sommeil, etc.)

 

Bientôt, certains membres de l'équipe canadienne de judo viendront à Tokai pour s'entraîner. Je me demande comment cela va se passer. Ma jambe n’est toujours pas assez bonne pour que je puisse pratiquer, même si j’ai combattu quelques membres.

 

Mais oui, comme je l'ai dit, beaucoup plus de détails à venir bientôt.

 

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30 novembre 2014

Première coupe de cheveux au Japon!

 

Il y a donc deux semaines, j'ai reçu ma première coupe de cheveux au Japon! Quand ma sœur y était allée, elle m'avait raconté comment son expérience au salon de beauté avec son amie avait été tellement amusante et bla-bla-bla haha (je plaisante, France, je t'aime!) Bref, à cause de ça, j’avais vraiment hâte d'y aller et de me faire couper les cheveux. Mais plusieurs de mes amis étaient allés dans ceux situés dans les environs et avaient eu de mauvaises expériences. Alors je me suis retenu autant que possible.

 

Depuis que je suis arrivé au Japon, l'un des Mongols, appelé Tselmen, a eu une coupe de cheveux plutôt cool. C'est le genre de coupe de cheveux que la plupart des gens au Japon ne trouveraient pas ça très convenable, mais c'était quand même cool. Et j'ai été surpris de découvrir qu'il l'avait fait lui-même! Je lui ai fait des compliments sur le fait qu'il avait fait un excellent travail et j'ai plaisanté en disant qu'il devrait me faire la même chose! Mais apparemment, il ne l'a pas pris comme une blague. Chaque fois qu'il me voyait par la suite, il me demandait quand nous allions me couper les cheveux, et je répondais que je n'avais pas encore décidé quel genre de style je voulais. J'avais un peu peur et je le connaissais relativement bien, mais pas assez pour lui faire confiance avec mes cheveux haha.

 

Mais un soir, après avoir étudié jusqu'à environ minuit, je l'ai croisé en allant aux douches avec son coupe-cheveux. Je lui ai demandé ce qu'il faisait, et il a répondu qu'il allait faire quelques retouches à sa coupe. Puis il m'a demandé si je voulais me faire couper les cheveux à ce moment-là, et que c'était le moment idéal. Donc, vers 00 h 15, un dimanche soir, je suis entré dans les douches de notre dortoir pour me faire couper les cheveux par un Mongol que je connaissais à peine. Tu sais que tu es fou quand…

 

Le tout a pris environ une heure et demie, et nous avons débattu à plusieurs reprises sur la façon de les couper, compte tenu du fait que j'avais les cheveux bouclés et que je faisais partie du club de judo. Ça s'est plutôt bien passé et j'étais content du résultat. C'était une nouvelle coiffure que je n'avais jamais eue auparavant et bon… pourquoi pas, me suis-je dit?

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Pendant

J'ai reçu BEAUCOUP de compliments depuis, alors je suppose que je ne suis pas le seul à aimer ça. Même les gars qui sont passés près de moi pendant le festival me traitaient de « bel homme » en japonais. Ça, c’est quelque chose qui peut monter à la tête de quelqu’un haha.

 

D’accord, je n'ai pas eu la même expérience que ma sœur, mais j'ai eu la mienne et c'était assez stressant. Je ne le connaissais pas très bien, mais d'une manière ou d'une autre, je savais que je pouvais lui faire confiance. C'est un des avantages d'être au Japon.

 

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Après

Qu’en pensez-vous?

 

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23 novembre 2014

Le festival universitaire de Tokai

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Il y a deux semaines, nous avons organisé un festival scolaire ici à Tokai! C'était la première fois que je participais à un événement aussi important et c'était amusant dans l’ensemble! Chez nous, l'Université de Winnipeg n'aurait pas les moyens de réaliser quelque chose qui ressemblerait  même un peu à ça, alors j'ai grandement profité de cette expérience.

Maintenant, de quelle sorte de festival s'agissait-il? J’avoue ne pas être sûr. Tout ce que je sais, c'est que, de la porte sud jusqu'au bas de la « colline de Tokai », on avait installé des tentes où on vendait des aliments de différents pays à travers le monde. En plus de cela, si vous montiez la colline, il y avait encore plus de kiosques installés là-bas! Il y avait au total environ 100 kiosques ou plus avec de la nourriture (principalement) et diverses choses à vendre, dont le prix moyen était d'environ 300 yens (environ 3 dollars). Il y avait aussi des concerts ici et là, la nuit, avec des artistes coréens qui sont apparemment très populaires; les files d’attente étaient énormes! Dans certains des bâtiments, il y avait d’autres activités offertes par les clubs et les centres récréatifs de l’université, comme la langue des signes et le dessin. Le dernier soir du festival, il y a eu des feux d'artifice, mais le meilleur, c'est que nous n'avons pas eu d'école le lendemain ni pendant tout le festival! Vous pouvez donc imaginer à quel point c'était amusant!

 

Moi-même, je n'y ai pas trop participé pour plusieurs raisons. Tout d'abord, j'avais encore des pratiques de judo. Deuxièmement, je voulais étudier haha. Mais je me suis promené un peu en donnant des « CÂLINS GRATUITS » avec Anzu (la colocataire de ma sœur quand elle est venue au Japon) et quelques autres filles. Maintenant, quel est ce truc de câlins gratuits? Ne me demandez pas, je ne sais toujours pas haha. J'aime juste le faire et c'est amusant avec Anzu. Elle m'a en quelque sorte embarqué et j'ai dû dire oui haha. Nous tenons juste des pancartes avec l’inscription « CÂLINS GRATUITS » et ceux qui le souhaitent viennent nous donner des câlins gratuits. Maintenant au Japon, les câlins ne sont pas vraiment une chose courante, donc beaucoup de gens sont trop timides. SURTOUT LES FEMMES! Cela m'a vraiment frappé ce week-end de voir comment les femmes peuvent hésiter à toucher qui que ce soit. Évidemment, je suis un étranger pour la plupart d'entre eux, donc c'est compréhensible, mais par exemple, une fille essayait de pousser son amie à me faire un câlin, et son amie avait tellement peur, elle est tombée par terre pour ne pas s’approcher de moi. Ça brise le cœur, n’est-ce pas? Mais pendant ce temps-là, je peux pratiquer mon japonais avec mes amis donc ça ne me dérange pas de le faire. J'ai eu BEAUCOUP de câlins ce week-end.

 

Mes amis du personnel japonais des deux dortoirs internationaux offraient leur aide au kiosque russe. J’ai fini par me lier d'amitié avec la plupart des Russes qui font partie du programme Bekka et je me suis donc retrouvé à passer du temps à leur kiosque! J'ai essayé leur soupe qui était... passable. Ma mère a vraiment modifié ma perception de la nourriture pour la vie. Je les ai aussi aidés un peu, puis leur ai prêté main-forte pour défaire la tente le dernier jour!

 

Un soir, après avoir terminé notre journée de travail, le personnel et moi sommes retournés aux dortoirs et avons cuisiné du nabe. J'ai déjà écrit à ce sujet et vous pouvez le lire ici : Amis et bouffe.

 

Dans l'ensemble, le festival a été une expérience agréable et j'étais heureux d’avoir pu y participer.

 

Voici quelques photos pour vous donner une idée.

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1ᵉʳ décembre 2014

Foire internationale de 2014 (Hawaï)

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Le week-end dernier, l'université a accueilli ce qu'elle appelle la Foire internationale. C’est principalement un grand marché où les étudiants des différents pays se réunissent et construisent un stand dans les salles de classe du 4ᵉ étage du bâtiment 8, le bâtiment dans lequel j'étudie toute la journée. C'est aux élèves d'utiliser leur imagination pour montrer les points saillants de leur pays.

Étant l'un des seuls Canadiens ici, j'ai décidé d’aller donner un coup de main au stand hawaïen. Je n'ai pas vraiment beaucoup participé à la préparation, car j'étais occupé avec le judo et mon discours, mais j'y suis allé et j'ai aidé pendant la durée de la foire.

Certaines personnes pourraient ne pas être d'accord, mais je pense vraiment que c'était une expérience amusante. Ma tâche était de remettre des leis et de les reprendre, de m'incliner, m'incliner et m'incliner encore, de m'excuser et de dire merci encore et encore. Des tonnes d'étudiants sont venus nous voir, la plupart que je ne connaissais pas, certains avec lesquels je suis devenu ami. C'était très fatigant et très exigeant mentalement et physiquement. J'ai également dû me promener au 4ᵉ étage pour promouvoir notre stand, jouer du ukulélé et chanter des chansons.

Pourquoi donc ai-je tant aimé ce travail à la foire? Et bien, je pense que c’est pour m’avoir donné une expérience de travail au Japon. Vous voyez, chaque fois que vous entrez dans les magasins au Japon, vous entendez toujours : « Irasshaimase! » ce qui signifie bienvenue dans notre magasin. Mais ce n'est pas seulement ça; ils posent toujours les mêmes questions, s'excusent, s'inclinent et s'inclinent à nouveau même s'ils ne se sont pas trompés. C'est une politesse extrême que les entreprises japonaises imposent à tous les travailleurs. Quelle que soit votre humeur, tout le monde suit ces règles.

Je pense juste que j'ai eu la chance de pouvoir en faire l'expérience au moins une fois, car je n'ai pas l'intention de travailler au Japon.    

En plus de cela, j'ai également pu voir de nombreux stands de différents pays, notamment le Vietnam, l'Espagne, le Brésil, le Kazakhstan, la Thaïlande, la Chine, la Russie, etc. Au troisième étage, il y avait aussi des spectacles de différents pays. J'ai pu entendre de la guitare mongole, des mélodies chinoises célèbres, voir des danses et des groupes brésiliens, des danses arabes (auxquelles j'ai participé haha), et bien d'autres. J'ai aussi pu jouer avec l'un des autochtones hawaïens, Kahea Kashinoki, et chanter quelques chansons dans une ambiance hawaïenne. Il jouait du ukulélé pendant que je chantais des chansons comme Over the Rainbow, La vie en rose et, bien sûr, la préférée, I'm Yours de Jason Mraz.

Avec le discours et tout, la Foire internationale a été une expérience très intéressante.

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Danse du Kazakhstan

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Azusa porte une tenue indonésienne loufoque.

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Vêtements chinois avec quelques jolies dames prises au hasard. 

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Je ne suis pas certain de savoir de quel pays il s’agit.

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Anzu et moi au kiosque hawaïen

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Tenues du Kazakhstan

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6 décembre 2014

Une joute oratoire (inachevée)

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Il y a environ un mois et demi, notre professeur a distribué de la documentation à ceux qui voulaient participer à une joute oratoire. Comme ma sœur avait participé à cette compétition lors de son séjour au Japon, les professeurs ne m'ont pas vraiment laissé le choix. Ha ha. Afin de participer à la compétition finale, nous devions d'abord

présenter les deux premières minutes de notre discours à quelques étudiants et professeurs. Ils choisissent ainsi les 10 meilleurs qui devront par la suite se produire devant tout le monde.

Après avoir écrit mon discours en anglais, j'ai demandé à mon ami Maho Sagawa et à mon père de le traduire en japonais pour moi, et j'ai commencé à le mémoriser. Le jour de l'élimination, j'ai passé deux heures à pratiquer et j'avais tout mémorisé. Mais, comme je l'ai remarqué lorsque j’avais prononcé un discours dans le cadre de mon cours de japonais à l’Université de Winnipeg, je deviens VRAIMENT nerveux devant une foule quand il s’agit de parler en public. Même si j'ai tout mémorisé, en général, j’ai des trous de mémoire pendant que je prononce mon discours. Et cette fois-ci n'a pas fait exception. Je ne pensais pas avoir très bien réussi et j'ai été surpris d'apprendre que j'avais été choisi pour aller en finale.

Même si mon père avait travaillé très dur pour traduire mon discours, apparemment ce n'était pas la meilleure façon de présenter mon sujet, donc après en avoir mémorisé la moitié, mon professeur a décidé de réécrire à peu près tout le texte. Par conséquent, une semaine avant la joute, j'ai commencé à apprendre mon nouveau discours de cinq minutes. Maintenant, il faut aussi ne pas oublier que j'allais toujours à mes cours, que j'avais encore des tests, des devoirs et d'autres études à faire AINSI QUE des pratiques de judo et des tâches inhérentes à la vie de tous les jours.

Connaissant maintenant mon problème de nerfs, je me suis préparé cette fois pour ne pas avoir de trous de mémoire pendant la présentation. J'en avais mémorisé la plus grande partie trois jours avant l'événement. J'ai pratiqué devant mes amis plusieurs fois, mes amis japonais m'ont aidé avec l'intonation, j'ai pratiqué devant ma classe, des gens que je connaissais à peine et ma famille. Nous avons fait une répétition la veille et je me suis entraîné dans mon habit de soirée, sachant que je le porterais pendant ma présentation, j'ai pris des photos de la scène pour m'aider à la visualiser plus tard. J'ai même pratiqué avec mon amie en lui faisant lire les trois premiers mots de n'importe quelle phrase, que je devais ensuite compléter. Par conséquent, je connaissais assez bien mon discours.

Le jour J, mon professeur et mes camarades de classe m'ont souhaité bonne chance. J'ai quitté les cours plus tôt, portant mon costume et ma cravate, et je suis arrivé en avance, me permettant ainsi de marcher une fois de plus sur la scène avant la joute oratoire. Après, je suis sorti pour m'entraîner davantage. Beaucoup de gens m'ont complimenté pour mon costume, et un de mes amis m'a même dit que j'avais l'air génial, et cela a rendu ma journée mémorable.

Ensuite, ce fut le moment de faire ma présentation. J'étais le numéro 6; c’est pourquoi j'ai pu voir les autres faire leur discours avant moi. Tous les participants étaient nerveux et on pouvait sentir une certaine tension dans l'air. Bientôt, j'ai été appelé, j'ai monté les escaliers, j'ai pris une profonde inspiration, j'ai souri et je suis parti. Je vous raconterai plus tard comment ça s’est déroulé.

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Tous les participants ont reçu de l'argent pour acheter les manuels du prochain semestre, mais j'ai également reçu un cadre spécial, même si je ne sais pas trop pourquoi. Très probablement à cause du sujet que j'ai choisi pour mon discours.

Bientôt, ce fut fini, mon stress soulagé, et j'étais sur le chemin du retour au dortoir. Je me suis alors dépêché autant que j'ai pu et suis revenu pour la dernière heure de pratique.

Dans l'ensemble, l'expérience a été... bénéfique. J'ai en fait appris beaucoup de grammaire et de vocabulaire grâce à l’appui de tout le monde. Je suis un peu déçu de ma performance, mais je peux dire que j'ai fait de mon mieux.
 

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7 décembre 2014

Fête de Noël

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Vendredi soir, nous avons célébré Noël à l’avance. À mon retour du Grand Chelem de Tokyo, tout était déjà en place. Le personnel avait préparé un très bon thème de Noël. J'étais censé être le DJ ce soir-là, mais, parce que je suis arrivé un peu en retard et qu’un autre gars avait apporté ses affaires, je l'ai laissé s'en occuper! Je me suis ensuite

Je dois dire qu’ils ont assez bien décoré la salle.

rapidement changé afin de porter une « tenue du temps des fêtes», j'ai ramassé ma lessive et je suis retourné à la fête.

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La salle était remplie de monde. Il y avait de la nourriture sur la table, de la musique et un arbre de Noël tout décoré. Il y avait même une branche de gui suspendue... On a échangé des câlins et j'ai déposé mon cadeau avec ceux des autres. Nous devions apporter un cadeau d’une valeur de 5 $ pour une sorte de jeu d'échange secret.

 

Après avoir bavardé un peu, nous nous sommes réunis en cercle avec nos cadeaux. En gros, le jeu consistait à ceci : quelqu’un démarrait la musique et nous devions faire passer les cadeaux aussi vite que possible jusqu'à ce que la musique s'arrête.

J'ai abouti avec un cadeau de mon ami japonais : du maïs soufflé au caramel. Je l'ai ouvert et je me suis promené en en donnant à tous ceux qui en voulaient. Après cela,

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Nana et moi avec nos nouveaux cadeaux! J'ai le sien haha!

Ensuite, la musique a continué pendant un moment jusqu'à ce que mon amie Kahea et moi avons joué I'm Yours devant tout le monde, une dernière fois. Certaines personnes avaient manqué notre performance au festival et avaient demandé que nous la chantions à nouveau. Par la suite, la fête se poursuivit tranquillement et bientôt ce fut fini. J'ai donné un coup de main pour le nettoyage pendant que tout le monde se dirigeait vers le Budokan pour partager des boissons et des histoires. J'avais prévu d’y

nous avons célébré deux anniversaires : Chipa Mwenya et Maho Sagawa, deux membres du personnel des dortoirs internationaux. Chipa obtiendra son diplôme ce semestre et ce sera probablement sa dernière fête avec nous puisqu'il prévoit ensuite déménager à Osaka pour y travailler. Chipa et moi avons une relation plus étroite, car il peut comprendre la point de vue d'un étranger essayant de s'intégrer au Japon. Nous avons bien ri et je suis triste de le voir partir.

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Chipa Mwenya : mi-Africain, mi-Japonais

aller pour y passer un peu de temps, mais j'ai été invité à aller au karaoké avec le personnel japonais. Bientôt, nous étions en route pour la gare.

 

En chemin, j'ai commencé à jeter des feuilles d’automne sur un de mes amis japonais et tout à coup, cela s'est transformé en une bataille de feuilles générale. C'était drôle de voir des Japonais aussi extravertis et je me sentais plutôt bien d'avoir été à l’origine de ce jeu. Tout le monde a bien ri pendant que nous courions dans le noir en nous pourchassant.

Après nous être arrêtés à l'épicerie pour acheter de la nourriture et des boissons, et après avoir essayé le premier karaoké, qui était plein à craquer, nous nous sommes dirigés vers le suivant, et j'ai alors réalisé que j'avais été là-bas avec ma sœur et mon

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Karaoké au Japon!

père il y a trois ans! C'est drôle comment les choses arrivent. Nous avons choisi nos boissons gratuites et bientôt nous étions tous assis à choisir des chansons. Je ne connaissais pas la plupart des chansons que les autres avaient choisies, mais ce fut une période d’appren-tissage assez intéressante. C’est pas mal difficile de comprendre le sens d'une chanson à cette vitesse. J'ai aussi choisi quelques chansons anglaises qu’ils ont essayé de chanter. J'ai noté quelques noms de chansons à rechercher plus tard. Je pense vraiment que je dois commencer à écouter de la musique japonaise. Nous avons terminé avec Just the Way You Are de Bruno Mars.

Nous sommes revenus et avons dit nos adieux, et voilà, ce fut ma soirée.

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9 décembre 2014

Premier... pour la première fois

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Hier, notre équipe a eu un autre entraînement de courses de vitesse à l’université. Si vous vous souvenez, la dernière fois, j'avais fait une forte impression en étant l'un des premiers à terminer les courses de vitesse. Et apparemment, cette impression ne s'est pas estompée.

Cette fois, le sempai responsable de la course a pris les quatre coureurs les plus lents de nous tous et en a fait les capitaines des équipes de relais. Je n'avais jamais fait ça, mais je voyais bien qu'il allait y avoir un peu de compétition. Mais ce qui m'a vraiment pris au dépourvu, c'est que, lorsque le moment est venu pour le premier capitaine de faire son choix, le premier nom qu'il a dit était « Shiokawa! ». Je peux dire que tout le monde était aussi surpris que moi par leur « OOoooohhhhh... ». Certains ont même dit des choses comme « Saisho gaijin da ne! » ce qui signifie « Il a choisi l'étranger en premier! »

Ce n'était pas vraiment important, mais c’était quelque chose qui comptait beaucoup pour moi. Lentement, je commence à faire bonne impression dans le club. Je fais partie de l'équipe comme un coéquipier normal, ce qui était l'un de mes objectifs avant de venir ici. Ce genre de chose m'aide à garder ma motivation et ouais, m'a fait sourire, je suppose.

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Le 16 décembre 2014

Pratique au Kōdōkan²

Après le Grand Chelem de Tokyo, il y a eu un camp au Kōdōkan (lieu de naissance du judo), et le samedi, tous les membres du club devaient au moins participer à cet entraînement. Les autres jours, si vous étiez libre, on vous demandait d'y aller, mais comme j'ai des cours tous les jours, ce samedi était le seul jour où j'ai pu y aller.

Nous sommes tous arrivés à la gare à peu près à la même heure, à 7 h, et après avoir pris un petit déjeuner au combini³, nous avons pris le train pour Kourakuen. Une fois là-bas, nous n'avons marché quelques pâtés de maisons et sommes arrivés au Kōdōkan. J'y étais déjà allé avec mon père il y a trois ans, mais je ne me souvenais pas vraiment du bâtiment. Nous étions les premiers là-bas, bien sûr, et donc nous avions le vestiaire uniquement pour nous, les cent quelques d'entre nous, ha ha. Après cela, nous avons grimpé six séries d'escaliers pour finalement arriver au dojo. Nous nous sommes assis en attendant que l'entraînement commence.

Bientôt, d'autres judokas de différents pays ont commencé à se présenter, y compris des athlètes du Canada. Une fois l'entraînement commencé, je me suis aligné avec l'équipe de Tokai, ce qui était bizarre, mais comme j'étais venu avec l'équipe, j'avais l'impression que c'était le seul endroit où je devais aller. Habituellement, à l'entraînement, je m'assois sur le côté.

L'entraînement s'est bien passé. Mon entraîneur, Agemizu sensei m'a demandé si ma blessure guérissait bien et m'a ensuite dit de faire attention. J'ai pu m'entraîner avec quelques autres gars de différents pays et des Japonais de différentes régions du Japon. Je ne les ai pas vraiment tous battus, mais je me sentais un peu plus en contrôle par rapport aux entraînements à Tokai. Ce serait bien de pouvoir pratiquer plus souvent avec ces personnes, mais bon.

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De gauche à droite : Fubuki, moi et Masaya, quelques-uns de mes
meilleurs amis parmi mes coéquipiers.

Après la pratique, je suis allé saluer les coéquipiers canadiens. L'entraînement des filles était le suivant et certaines des filles canadiennes étaient également venues. Je parlais à un ami proche lorsque l'équipe de Tokai a été rappelée pour une petite réunion. Ça fait du bien de faire partie du groupe même si c'est peut-être juste dans ma tête.

Après cette réunion, nous avons été autorisés à quitter le lieu et à faire ce que nous voulions. J'avais l'intention de rentrer directement chez moi quand j'ai été invité à aller faire du magasinage avec des gars du judo. Nous sommes allés dans quelques magasins de vêtements de sport et j'étais vraiment tenté d'acheter un sac imperméable. Ici au Japon, ce serait très utile, comme je l'ai remarqué, la pluie ici tombe quand bon lui chante, ha ha.

Nous avons mangé des pâtes assez dispendieuses, mais qui étaient bonnes, avons eu quelques petites discussions sur des choses ordinaires autres que le judo, ce qui était bien, pour faire changement. Je suis reparti chez moi en ayant un peu plus d'espoir pour le futur.

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Shinjuku, Tokyo

² Kōdōkan : littéralement « École pour étude de la voie ». (Source : Wikipédia)
³ Combini : Genre de dépanneur

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17 décembre 2014

Mᵐᵉ Kinoshita

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Mercredi dernier, il y avait un examen d'entrée pour les étudiants non japonais désireux d'entrer dans les programmes réguliers de l'université. C'est un examen d'entrée régulier à l'université en japonais, donc seuls les étudiants de Bekka ont droit à un jour de congé. C’est très bien!

J'aimerais que nous ayons une journée comme ça chaque semaine. J'avais encore de l'entraînement (entraînement en montagne le matin et judo l'après-midi), et cela a rendu ma journée encore plus parfaite. Mais comme je n’ai pas très souvent ce genre de jour de congé, j'ai finalement décidé d'aller rendre visite à une vieille connaissance que j'ai faite il y a trois ans lorsque mon père et moi sommes venus au Japon rendre visite à ma sœur, Mᵐᵉ Kinoshita.

J'étais censé aller rendre visite à Mᵐᵉ Kinoshita peu de temps après mon arrivée à Tokai, mais avec le temps, je ne me rappelais pas où elle travaillait ni comment m'y rendre. Mais après vérification auprès de mes parents via Skype, j'ai décidé que c'était le moment idéal pour aller lui rendre visite.

Mᵐᵉ Kinoshita travaille au Yukokaikan (la résidence internationale de l'amitié), qui est UN AUTRE dortoir pour les étrangers. Tout le monde dans le club de judo m'avait demandé si c’est là que je demeurais, et après leur avoir répondu oui, j'ai réalisé mon erreur ce jour-là. Je ne savais pas à l'époque qu'il y avait deux dortoirs internationaux. Pas étonnant que personne ne m'ait compris quand j'ai dit que cela ne prend que trois minutes à pied... Le Yukokaikan est à environ 10 minutes de vélo au sommet de la colline, si vous êtes capable de la grimper...

Enfin, pourquoi Mᵐᵉ Kinoshita est-elle importante? Eh bien, tout d'abord, dans le passé elle nous a aidés, mon père et moi, lorsque nous avions besoin d'un endroit pour séjourner une nuit près de l'université. Elle nous a également conduits à la gare avec nos bagages! Je crois aussi qu'elle a aidé ma sœur pour certaines choses lorsqu’elle étudiait à Tokai.

Alors oui, j'ai enfin pu aller lui rendre visite et c'était super! Elle m'a offert son aide au cas où j’en aurais besoin.

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Mᵐᵉ Kinoshita et moi devant la résidence internationale

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Le 20 décembre 2014

 

Une bonne pratique

 

Donc au cours de ces trois mois d'entraînement, je dois dire que j'ai eu très peu de moments où je me sentais en confiance. Cela est dû en partie à ma blessure, mais surtout parce que tout le monde ici est tellement fort.

 

Mais j'ai réussi à obtenir un bon entraînement. Je m'entraîne toujours aussi fort que possible, mais souvent, beaucoup de gars ne veulent tout simplement pas s'entraîner avec moi, alors je finis par rester sur le côté pendant une grande partie de la pratique. Mais l'autre jour, j'ai réussi à me battre à chaque round, et même si j'ai quand même été pas mal plaqué au sol, j'ai réussi à lancer deux nouvelles personnes. De plus, j'ai également été capable de faire toute la partie de travail au sol et je n'ai pas perdu une seule fois! J'ai combattu quatre gars plus gros que moi et j'ai réussi à clouer au sol chacun d'entre eux.

 

Une chose que beaucoup ne réalisent pas, c'est que je suis d'abord un étudiant. Cela signifie que les études passeront en premier. Cela étant dit, je fais de mon mieux pour suivre le programme de judo. Mais même les entraîneurs tels que Sato sensei ont regardé mon emploi du temps et ont réagi en disant que c'était un emploi du temps difficile. La plupart des autres judokas n’ont même pas la moitié de mes cours, ce qui leur laisse plus de temps pour se reposer, s'entraîner et étudier. Je n'ai pas ce luxe, ce qui rend les choses encore plus difficiles à tous égards.

 

Bien que ce soit très dur mentalement, ce sont ces pratiques et les moments où vous remarquez les résultats de votre travail qui fait que tout ça en vaut la peine.

 

« L’avenir appartient à ceux qui s'y préparent aujourd'hui. » - Malcom X

 

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Le 28 décembre 2014

 

Cérémonie de passation à Tokai!

 

Une chose concernant ma participation au club de judo, c'est que vous pouvez voir les « entrailles » de ce qui en fait le meilleur club au monde, le meilleur club de judo au monde. L'autre jour, avec la fin du semestre à l’horizon et l’obtention du diplôme pour les étudiants de 4ᵉ année, j'ai pu assister à la cérémonie de passation des capitaines de l'équipe. Ce n'était rien de vraiment extraordinaire, mais pour moi c'était important.

 

Au cours de la cérémonie, on a nommé des noms, les gens se sont levés, ils se sont mutuellement inclinés et les capitaines sortants (des équipes masculines et féminines) se sont rapidement retrouvés face aux capitaines respectifs nouvellement nommés, et la nouvelle équipe a été présentée.

 

C’est peu de chose, mais c'est quelque chose que peu de gens ont la chance de voir ou de comprendre.

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29 décembre 2014

Un petit tour à Kamakura et à Enoshima

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Le week-end avant Noël, le 21 décembre, je suis sorti avec quelques amis à Kamakura pour m'amuser un peu. Nous avons pris le train tôt le matin jusqu'à Enoshima où nous avons pris un petit train touristique. En chemin, j'ai pu voir la mer pour la première fois. J'ai aussi réussi à voir de nombreux surfeurs évoluer sur les vagues malgré le froid. J'ai très

envie d'essayer ça un jour et ça adonne qu’un de mes amis veut bien me l'enseigner pendant l'été.


Une fois arrivés, la première chose que nous avons faite a été de nous arrêter pour aller voir le fameux « Daibutsu », une statue de Bouddha. Mais avant d'entrer sur le site, nous devions nous laver les mains, ce qui symbolise la purification de nos âmes avant d'entrer dans un lieu saint. Après quelques moments à attendre, il était là! C'était vraiment énorme...

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Les sandales du Daibutsu. Je pouvais y entrer tout mon corps.

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Le Daibutsu.

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Shotaro nous montrant comment purifier nos âmes correctement.

J'ai essayé de lire l'histoire du Daibutsu, mais j'aurais probablement dû le faire avant de partir. Nous avons pu entrer à l'intérieur de la statue. Apparemment, d'après les pancartes à l'intérieur du Daibutsu, sa tête a dû être renforcée, car le métal avait commencé à rouiller.

 

Après cela, nous sommes retournés à la gare et avons rencontré ce chat ha ha. Bien sûr, il fallait le croquer en photos.

 

Nous sommes également tombées sur un magasin d'armes et j'ai été très tenté d'acheter une épée japonaise traditionnelle connue sous le nom de « Katana ». Pas de soucis maman, j'ai encore tous mes morceaux.

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Un jour je serai aussi célèbre... ha ha

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Toutes sortes de Katana.

Nous avons atteint la gare, sauté à nouveau dans le train et nous voilà partis pour la partie centrale de Kamakura! Là, nous nous sommes promenés, entrant et sortant de divers temples, parcs et bâtiments. Ce jour-là, j'avais quelques problèmes avec l'école et des trucs en général, et j'étais très reconnaissant envers mon amie Valentina qui a pris le temps de m’écouter et qui m'a donné des conseils et a partagé ses problèmes avec moi.

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Nous sommes drôles.
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Une des meilleures photos que j'ai prises ce jour-là.

Après avoir visité tout ce que nous pouvions, Kahea et moi avons quitté le groupe pour nous diriger vers Enoshima, où nos amis russes attendaient. Dès que nous sommes descendus du train, nous avons été accueillis par un vent glacial. Cela s'est encore aggravé lorsque nous avons traversé le très long pont qui nous menait aux illuminations. Nous y avons rencontré les filles russes et avons grimpé la montagne. Cela fait partie de ce que nous avons pu voir pendant que nous nous gelions les fesses. Voici ce que nous y avons vu :

Nous avons bien ri et bien jasé. Après une pause pour prendre un repas chaud, nous sommes retournés à Tokai et ce fut la conclusion. Je peux maintenant cocher ces deux endroits sur ma liste de choses à voir!

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30 décembre 2014

Noël avec les Iwasa

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Pour célébrer Noël, j’ai été invité chez les Iwasa pour dîner avec eux le 23 décembre. J'ai quitté le dortoir vers 15 h 30 et je suis arrivé à la gare la plus proche de leur maison vers 17 h 07. Donc, si vous prenez le train rapide, cela prend environ 1 heure et demie. Quelques minutes plus tard, Shigenori est arrivé avec le sourire au visage. Ça faisait un petit bout de temps et c'était incroyable de le revoir!

Il m'a fait découvrir les illuminations près de la gare et a insisté pour prendre mille photos de moi avec l'illumination « Hello Kitty ». Ensuite, nous avons pris l’autobus qui mène chez lui, il m’a  expliqué le chemin afin que je le sache la prochaine fois que je viendrai.

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Les illuminations au Japon sont tout simplement sensationnelles.

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Le résultat n’est pas si mal…

Nous sommes arrivés, et après avoir crié « tadaima! », Reiko est venu nous saluer! Reiko est l'une des personnes les plus adorables que j'ai rencontrées dans ma vie et depuis mon séjour chez eux lorsque je suis arrivé au Japon, je me suis vraiment habituée à leur maison. C'était donc comme chez moi. Et c'est peut-être pour ça que je n'avais pas vraiment l'impression d'avoir raté Noël cette année.

 

J'ai rencontré la femme de Daisuke pour la première fois, et j'ai aussi pu voir leur enfant de trois mois, Merei! Daisuke est le fils aîné d'Iwasa, et je l'avais rencontré il y a trois ans lors de mon premier séjour au Japon. Il est arrivé quelques instants plus tard et il m'a tout de suite reconnue! Cette fois cependant, nous ne parlions qu'en japonais, alors qu'auparavant nous ne communiquions qu'en anglais. Daisuke est un professeur d'anglais et donc son anglais est vraiment bon.

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Daisuke et sa fille de trois mois, Mirei.

Reiko nous a alors suppliés de nous asseoir alors qu'elle commençait à servir les plats. Et comme d'habitude, ses plats étaient aussi copieux que délicieux. C'était vraiment étrange, car tout était en japonais. Bien que je n'aie pas tout compris, j'ai pu comprendre la majorité de la conversation et même certaines blagues. J'ai également reçu quelques cadeaux de Reiko et Shigenori.

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Daisuke nourrit Mirei, sous le regard attentif de Shuko.

Le repas était exquis! Ouais, vous devriez être jaloux!

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Le gâteau. C’était écrit « Joyeux Noël ».

Après le dîner, la femme de Reiko et Daisuke ont commencé à chanter des chansons de Noël, et la femme de Daisuke a même joué du piano! C'était drôle d'entendre des chants de Noël en japonais, mais j’ai bien aimé ça et cela m'a fait réaliser que cette période folle du temps des fêtes peut affecter les gens, le monde et la vie.

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La musique rend tout le monde heureux!

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Mirei chan a eu une longue journée.

Après cela, Reiko a insisté pour que je joue quelques chansons à la guitare. Je n’avais pas joué depuis un certain temps, mais j'ai réussi à faire quelques chansons. Le bébé dormait donc j'ai essayé de ne pas jouer fort et pour ceux qui savent comment je joue de la guitare, c'est rarement à faible volume. Mais de toute façon, c'était génial de jouer et je pense qu'ils ont apprécié.

 

Yoshiki, leur plus jeune fils, est ensuite arrivé à la maison alors que je m'apprêtais à partir. Comme son frère Kenzo, il doit se préparer aux prochains examens d'entrée à l'université. Pour ce faire, de nombreux étudiants japonais du secondaire choisissent d'aller dans des écoles du soir privées et préparatoires spécialisées pour ce type d'études après les heures normales de classe. Nous savions donc qu'ils rentreraient tous les deux tard. Bientôt, Daisuke et moi étions sortis de la maison puisqu'il avait gentiment accepté de me reconduire à la gare. Mais alors que nous arrivions à la voiture, Kengo est apparu sur son vélo! J'ai donc pu voir tout le monde ce jour-là!

 

Après avoir fait nos adieux, nous sommes partis pour la gare. Quelques instants plus tard, je prenais le train pour rentrer à la maison.

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31 décembre 2014

Tournoi de Tokai!

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C’était la fin des cours le 22 décembre, et comme c'était notre dernier jour d'école, beaucoup d’étudiants internationaux se sont bien amusés ce soir-là. Mais pas moi. Le lendemain, il y avait un tournoi pour les membres du club de judo.
 

Ce ne sont pas tous les membres qui y participaient. Je crois qu'ils avaient le choix et aussi bien sûr, les combattants les plus forts ne s’y inscrivaient pas. Donc au total, il y avait environ 50 combattants. J'avais proposé à mon ami de l'aider à s'échauffer ce jour-là alors je me suis présenté à 9 h avec mon uniforme. Après quelques uchikomis, des combats de préhension et quelques lancers, nous avons discuté des techniques de son premier adversaire. À 9 h 30, le tournoi a commencé. C'était vraiment intéressant de voir les membres du club, autrefois amicaux, devenir des ennemis. À ce moment-là, les amitiés sont oubliées, car chaque membre se bat pour lui-même. Mon ami a perdu son premier et unique match, mais il était contre un adversaire beaucoup plus gros. Ce tournoi était tout poids confondus, donc des combattants de -66kg pouvaient combattre des adversaires de -90kg.

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La période de réchauffement

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Bien entendu, ils doivent aussi arbitrer.

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Les gars sont prêts!

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Fubuki s’apprête à combattre.

Le tournoi a duré environ deux heures et demie, et d'après ce que j’ai constaté, il y avait deux gagnants des deux poules, car les gagnants ne se sont jamais battus. Ça ou je me suis gouré ha ha. Après le tournoi, Agemizu Sensei nous a tenu un long discours, principalement sur les vacances et ce qu'il ne fallait pas faire, puis il était temps de nettoyer le club.

Ils avaient déjà séparé les membres en trois groupes, j'ai donc choisi le numéro deux et je me suis assis pendant que les capitaines décidaient quel groupe nettoierait quoi. Notre groupe a été le gagnant, nous avons donc eu la tâche la plus simple : la zone du dojo. Nous avons nettoyé les fenêtres, les lumières, les tapis et les tapis à nouveau. J'ai trouvé que c'était assez mou, et la plupart d'entre eux ne l'ont pas vraiment nettoyé aussi bien qu'ils le pouvaient. Nous aurions pu terminer en 30 minutes, mais au lieu de cela, cela a pris plus d’une heure.
 

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C'est la seule fois où un grand dojo n'est pas apprécié ha ha.

Balaie, balaie et balaie encore. Mais cette fois, pas de balayage avec le pied.

Une fois que tout le monde eut terminé, ils ont sorti tous les objets oubliés de l'année écoulée et les ont disposés sur le sol. Maintenant, cela a pris un temps FOU. Personne ne bougeait. La plupart étaient trop timides pour prendre leurs affaires, alors ils se sont tout simplement assis et ont parlé. Environ une heure plus tard, nous avons finalement été autorisés à aller dîner, mais nous n'avions que trente minutes. Je me suis précipité au dortoir, je me suis fait les meilleurs sandwichs de tous les temps.

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Vous en voulez?

Quand je suis revenu au club, il n'y avait personne. J'ai appelé mon ami et il m'a informé que la réunion avait lieu dans un autre bâtiment. À ce moment-là, j'aurais dû me rendre compte que ça n'allait pas être une réunion habituelle, mais non, j'y suis allé à l'aveuglette. Oh et j’ai eu la surprise de ma vie! Je suis entré dans la salle de classe du bâtiment 7 et je me suis assis avec tous les yeux rivés sur moi. Et ma gêne ne s'est pas arrêtée là. En regardant vers l'avant, j'ai remarqué que tout le monde avait des crayons et des blocs-notes et qu'ils recopiaient ce qui était écrit au tableau. J'aimerais pouvoir vous dire ce qui était écrit, mais malheureusement, tout était écrit en kanji, et pas non plus l'écriture la plus précise. Alors qu'ils recopiaient tous sur leurs feuilles, je me suis assis là à essayer de trouver ou de reconnaître un kanji que je connaissais. Au moment où Agemizu sensei a commencé à parler, j'en avais trouvé trois... Même pendant qu'il parlait, je ne pouvais saisir que des mots ici et là, et je ne me sentais donc pas à ma place.

J'ai remarqué que l'heure de mon départ approchait et je suis resté aussi longtemps que j'ai pu, mais j'ai malheureusement dû partir pour me préparer à aller rendre visite à la famille Iwasa. Une fois de plus, j'ai quitté la pièce avec tout le monde qui me suivait des yeux. À partir de maintenant, je vais m'assurer de savoir dans quoi je m'embarque, même si j'étais content de voir quel genre de cours les autres membres doivent suivre.
 

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31 décembre 2014

International Friday Night (Édition Tokai 2014)!

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Vers la première semaine de novembre, j'ai appris qu’il y avait une soirée appelée The International Friday Night! Comme l'explication venait de mes amis très excités, en japonais, je n'étais pas sûr de ce que c'était. Mais cela semblait être une fête amusante, alors j'ai demandé à

mon amie si je pouvais être DJ lors de cet événement. Elle a contacté le personnel et bien sûr, je faisais maintenant partie du groupe.

Je n'ai pas vraiment fait beaucoup de préparation à part consulter quelques amis japonais pour savoir quelles chansons étaient populaires au Japon, et j'ai aussi participé à la vente de billets. La veille, j'ai pratiqué un peu… Ayant été informé que je ne jouerais que 15 minutes, j'ai alors décidé que ce serait les meilleures 15 minutes.

Le jour même, je suis revenu de l'école, j'ai changé de vêtements et je me suis dirigé vers le bâtiment, en emportant toutes mes affaires. Je suis arrivé en plein chaos. Rien n’était organisé et le responsable, Ekon, criait après tout le monde. Il nous a essentiellement ordonné de faire des choses pour lui et j'ai pensé que c'était assez impoli. Il n'arrêtait pas de me dire d’installer mes affaires alors que je n'avais pas de table pour le faire. Quoi qu'il en soit, après deux heures d'installation, environ 20 minutes avant l'ouverture des portes, j'avais installé mes affaires, mais c’était maintenant le temps de régler la balance du son. Mon son n'était pas assez fort. J'ai donc dû parler avec les gars du son pour essayer d'obtenir chaque centimètre de volume de ces haut-parleurs. J’ai fait l’aller-retour entre ma table et les techniciens un nombre incalculable de fois. Je suis même retourné dans ma chambre pour récupérer un adaptateur. Sans même savoir si le son était assez fort ou non, ils ont commencé à laisser entrer les gens. Au début, pendant le souper, c'était l'autre DJ, Yukina, qui jouait, alors j'ai discuté avec des amis, mangé un peu, mais j'ai vite été appelé pour la remplacer.

Il faut savoir que j’ai dû rester debout durant toute la soirée. Chaque fois qu'ils demandaient quelque chose, je le faisais de mon mieux. On m’a fait beaucoup de demandes folles. Un gars m'a demandé de jouer de la musique sur son ordinateur portable pour montrer une vidéo, mais cela n'a pas fonctionné. Si j'avais su avant, j'aurais pu me préparer. Ensuite, je devais essentiellement leur jouer de la musique de façon aléatoire et Ekon n'arrêtait pas de faire pression sur moi pour que je joue des morceaux qui feraient danser les gens. Gardez à l'esprit que tout cela s’est passé bien avant le moment de ma propre performance. J'ai dû utiliser des morceaux du set que j'avais préparé, ce qui signifiait que je devais plus tard en trouver de nouveaux sur place. Je pense que j'ai fait un très bon travail et que j’ai réussi à faire danser les gens. L'autre DJ avait même oublié son câble de recharge pour son ordinateur portable, alors je lui ai prêté le mien lorsqu’elle en avait besoin. Mais je ne pouvais pas jouer de la musique sur mon ordinateur portable sans ce câble, alors j’ai dû faire la navette plusieurs fois, juste pour ça.

À un moment donné, Ekon m'a dit que j'aurais besoin d'une sorte de musique d'introduction, encore une fois à la dernière minute, alors j'ai préparé quelque chose quelques instants avant qu'ils ne me présentent. Quand mon heure est venue de jouer, j'ai très bien réussi. Les gens dansaient, chantaient et m'ont même demandé de jouer plus longtemps. Je levais la main à la foule et je chantais pour eux et je pense que beaucoup d'entre eux ont apprécié ça. À plusieurs reprises, je suis même sorti sur le devant de la scène pour danser, tout le monde me regardait, et même si j'étais gêné, je pense que j'ai fait une très bonne impression pour beaucoup de gens ce soir-là.

J'ai finalement terminé mon set, mais ils m'ont gardé là pour jouer de la musique entre les autres performances. Il y avait un beatboxer, des jongleurs de ballons de soccer, un groupe — Ekon jouait du saxophone — et des chanteurs. Mon amie Anzu a même chanté quelques chansons, et lors de l'installation ce jour-là, j'avais remarqué à quel point elle était nerveuse. Quand est venu le moment de jouer, sa nervosité s'est vraiment manifestée, mais elle a chanté si bien que cela m'a rendu fou que tant de gens parlaient à l’arrière pendant qu'elle chantait. Je me suis donc dirigé vers le devant de la foule et lui ai souri pour la rassurer au maximum. Encore une fois, pour sa deuxième chanson, j'ai été rappelé à mon poste pour me préparer. Je pense qu'ils m'ont préféré à l’autre DJ, parce qu'ils ne l'ont jamais rappelée. À partir de là, j'ai chanté, en anglais, avec Anzu chantant Let It Go en japonais, le morceau du film Frozen de Disney.

Bien entendu, ils doivent aussi arbitrer.

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Après cela, on m'a demandé de jouer une chanson qui n'avait même jamais été confirmée si je l'avais ou non. Je l'ai rapidement recherché, l'ai chargé sur mon logiciel de DJ, et c'était parti. Eux, le personnel et les MCs, essayaient d'apprendre aux gens une danse sur place, et ils m'ont même demandé de recommencer la piste. Cela a un peu fonctionné...

 

Le groupe a rejoué, un autre chanteur a, en fait, très bien chanté All I Want for Christmas Is You, et puis pour clore la soirée, nous avons tous fait un cercle, et par tous je veux dire tout le monde dans le bâtiment. Nous nous sommes tenu la main et ils ont joué We Are the World de Michael Jackson, et nous avons chanté de tout notre cœur. C'est fou comme la musique peut réunir les gens. C'est pourquoi j’aime ça. Quoi qu'il en soit, après cela, le personnel a été appelé au milieu, nous avons dit nos remerciements et nos au revoir. Cette partie était vraiment bizarre. Je ne sais pas combien de fois ils ont répété merci, et encore merci. Les gens voulaient juste partir. Après cela, nous avons tous été appelés pour prendre une photo de groupe. Juste cela a pris environ 15 minutes... pendant qu'ils faisaient cela, Ekon m'a demandé de jouer de la musique. J'ai joué mon remix de Taylor Swift et j'étais content de voir des gens danser dessus.

 

Puis le nettoyage a commencé. Ekon m'a alors demandé de jouer de la musique pendant que les gens partaient. J'essayais de dire au revoir à certaines personnes quand Ekon est venu et m'a pressé de ranger mes affaires. J'ai offert un cadeau d'anniversaire à deux de mes amis, Maho et Azusa, toutes deux m'ayant aidé depuis mon arrivée au Japon. Avant de retourner à ma station, quelqu'un avait débranché toute mon installation, ce qui m'a rendu furieux. Mon matériel est assez cher et le débrancher comme ça ne peut que l'endommager. J'ai rangé mes affaires de la manière la plus rapide possible tout en étant précipité par Ekon, et j'étais sûr que j’allais perdre quelque chose dans tout le chaos. Après avoir rangé toutes mes affaires dans un coin, nous avons dû remettre la salle comme elle était avant le début de la soirée. Cela a pris... 45 minutes, je pense.

 

À la fin, le personnel s'est réuni et nous avons été félicités. J'ai ensuite été informé qu'il y avait un « nomikai », une soirée arrosée, pour certains membres du personnel. J'ai été invité et j'ai décidé d'y aller. Je suis retourné dans ma chambre pour me changer, car je sentais assez mauvais après toutes ces danses, d’avoir couru dans tous les sens et d’avoir rapporté mon matériel, et cela m’avait forcément fait transpirer comme un malade. Mon ami m'a dit que nous irions ensemble à l'endroit, mais j'ai été surpris de voir une voiture m'attendre alors que je sortais de mon dortoir. Je me suis faufilé sur la banquette arrière avec deux autres femmes et nous sommes partis. Le conducteur conduisait comme un fou. Il n'avait rien bu, mais il roulait vite pour impressionner les dames. J’ai eu l'impression que j'allais mourir plusieurs fois, ou que nous allions renverser un pauvre piéton. Je n'ai vraiment pas aimé ça. Nous sommes pourtant arrivés sans accident et avons attendu dehors l’arrivée des autres. À partir de là, c'était assez amusant. On a rempli des cruches de bières, servi de la nourriture et beaucoup ri. J'ai pas mal bu, mais c’était vraiment à cause d'une très longue journée, j'ai commencé à me sentir fatigué. Mais cette soirée arrosée était ma première vraie soirée au Japon, et je dois dire que c'était agréable.

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Mariko et moi faisons les fous.

Je devais tenir Yurie pour qu'elle ne
tombe pas du banc ha ha.

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Mon premier vrai Nomikai.

Nous nous sommes dit au revoir, avons échangé des étreintes et Chipa et moi étions de retour dans les dortoirs. Je lui avais demandé de s'assurer que je reviendrais au dortoir parce que j'étais assez épuisé. Une autre fille nommée Mariko a également marché avec nous puisqu'elle habite près de nos dortoirs.

Je suis entré dans ma chambre, j'ai fait le ménage sur mon lit et quelques instants plus tard, le sommeil a pris le dessus.

Mes impressions? Eh bien, j'ai tout aimé, mais j'aurais juste préféré être un peu plus respecté. Grâce à mes efforts, je crois que j’ai grandement contribué au succès de cette soirée. Mais, j'ai joué mon rôle à la japonaise, et j'ai travaillé en silence, selon la demande, pour le plus grand bien de la fête.
 

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Anzu et moi.

Une chose que cela m'a fait réaliser, c'est que je veux vraiment faire plus de DJ au Japon. À votre santé!

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5 janvier 2015

Nouvel An 2015 - Une expérience japonaise

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Cette année, j'ai eu la chance de fêter le Nouvel An en « famille ». Le 31 décembre, je suis arrivé sans trop de problèmes chez les Iwasa vers 18 h où Reiko m'attendait. Comme tout le monde arriverait plus tard dans la soirée, nous avons passé du temps ensemble à jaser. Voici ce que j’ai mangé pour souper ce soir-là!

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Oui, je sais à quel point j'ai de la chance...

Vers 18 h 30, je me suis rendu compte que j'avais oublié mes lunettes et ma solution pour lentilles de contact, ce qui serait un énorme problème puisque je restais là quelques jours. Donc, après avoir reçu des explications de Reiko sur la façon d'arriver au 7-Eleven le plus proche, j'ai enfilé ma veste et je suis parti dans la nuit. Je n'ai pas vraiment eu de problèmes pour m’y rendre. J'ai réussi à trouver ce dont j'avais besoin et je suis bientôt rentré chez les Iwasa. Yoshiki était revenu à la maison. Comme j’avais déjà soupé avec Reiko, j'ai simplement bavardé avec Yoshiki pendant qu'il mangeait. Ensuite, Reiko a allumé la télévision pour que nous puissions regarder l’émission nationale du réveillon du Nouvel An, que presque toutes les familles regardent à cette heure-là. On y présente des performances de tous les grands artistes, des discours, de petits numéros, tous selon un même thème. Mais peu de temps après, Yoshiki a changé de chaîne pour voir le boxeur japonais qui était en finale de la coupe du monde de boxe. Nous avons donc fini par regarder ça, ce qui était assez excitant.
 

Ensuite, nous sommes revenus à l’émission du réveillon du Nouvel An, et bientôt, Kenzo est arrivé à la maison. Après les salutations d’usage, il s’est assis pour manger. Mais on nous a bientôt tous servi un autre repas appelé « Toshikoshi Soba », le repas traditionnel des Japonais le soir du Nouvel An. Manger des « soba », des nouilles japonaises qui ressemblent à des spaghettis, au fil des années, est censé représenter que l'on vivra encore longtemps cette année. Comme les nouilles sont longues, vous pouvez vous l’imaginer au fur et à mesure que vous les mangez. Les nouilles étaient excellentes et je ne pouvais vraiment pas croire que je faisais ce dont j'avais entendu parler et que j’avais étudié plusieurs fois auparavant.

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Toshikoshi Soba : les nouilles du Nouvel An

Après le repas, nous avons regardé l’émission jusqu'à minuit, et à ce moment-là, nous avons tous dit : « Akemashite omedetou gozaimasu. Kotoshi mo yoroshiku onegaishimasu » qui peut se traduire par : Bonne année. Tous nos meilleurs vœux pour la nouvelle année. Et puis nous sommes tous allés nous coucher ha ha.

 

Le lendemain matin, je me suis réveillé tôt avec les garçons. Comme ils avaient encore de l’ÉCOLE le jour du Nouvel An, ils ont dû partir plus tôt. Ainsi, pour le déjeuner, Reiko avait préparé le repas traditionnel du Nouvel An appelé « Osechi ». Et elle a vraiment fait beaucoup d'efforts. Ce repas a une longue histoire et encore aujourd’hui je ne la comprends pas toute, mais voici ce que j'ai compris.

 

Ce repas était préparé par la mère, mais à l'époque, il n'y avait pas de micro-ondes ni de réfrigérateur, donc la plupart des repas devaient être cuisinés le jour même. Mais afin de permettre à la maman de faire une pause pendant la période des Fêtes, ce repas était préparé en grande quantité, un peu comme la cuisine de ma maman..., pour être consommé du 1ᵉʳ au 3 janvier. Cette nourriture pourrait être conservée à des températures plus fraîches et pourrait donc durer aussi longtemps. Le repas se compose de plusieurs sortes de petits hors-d'œuvre, tous séparés dans les compartiments d'une boîte traditionnelle spécialement conçue à cet effet. Ce qui est encore plus fou, c'est que chaque entrée a une signification particulière. Par exemple, la nourriture dorée que vous voyez sur l'image ci-dessous s'appelle kurikinton, et il est dit que si vous en mangez pendant le Nouvel An, vous gagnerez beaucoup d'argent cette année.

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Osechi – Édition 2015

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Et plus...

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Shigenori avait même fait écrire mon nom sur l’enveloppe des baguettes et j’ai eu le sentiment de faire partie de la famille.

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Soupe miso traditionnelle avec du mochi appelée Ozouni.

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Ils m'ont même donné l'argent traditionnel offert aux enfants d'un membre de la famille pendant le Nouvel An.

Alors oui, j'étais vraiment reconnaissant de pouvoir manger ce repas. Après cela, Kenzo est parti pour l'école et je me suis recouché. Peu après, Daisuke et sa femme sont arrivés et ils ont mangé leur part du déjeuner et nous avons discuté de divers sujets.

 

Une fois qu'ils ont eu terminé, nous nous sommes préparés à partir. Daisuke et Shuko m'emmenaient dans un temple à proximité afin de faire nos vœux pour cette nouvelle année. À l'origine, nous étions censés aller jusqu'à Hakone, mais depuis quelque temps la santé de Shuko n’est pas très bonne et nous avons décidé de rester proches. Nous sommes arrivés au temple et bien sûr, nous avons fait la queue. Le Japon est fou de ça. Pendant que nous attendions, il s'est mis à neiger, assez fort en fait. C'était l'une des plus belles chutes de neige que j'aie jamais vues. Quand nous sommes finalement entrés, nous avons purifié nos « âmes », jeté nos pièces de monnaie, nous nous sommes inclinés deux fois, puis nous avons applaudi deux fois et fait nos vœux. Après ce rituel, nous avons pris des boissons chaudes, debout près du feu.

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Le temple sous la chute de neige, ajoutant ainsi un sentiment de fraîcheur à cette nouvelle année.

Mais bientôt il était temps de partir pour... un « onsen »!!! Eh bien pas exactement un onsen, mais une version plus petite appelée « sento ». Les deux comprennent des bains d'eau chaude, et j'étais donc très excité. Nous sommes arrivés là, avons dit au revoir à Shuko qui entrait du côté des femmes. Daisuke et moi sommes entrés dans la section des hommes, avons placé nos affaires dans un casier et nous nous sommes lavés avant d'entrer dans les bains. Daisuke m'a montré tous les différents types de bains. Ce jour-là, nous avons essayé un bain à remous normal, un sauna, un bain extérieur (dans la neige, ce qui était parfait), un bain allongé, avec de l'eau qui coule juste dans le dos, un bain extrêmement chaud à 43°C, je crois, et en dernier, mon préféré, un bain d’eau fraîche.

 

Nous sommes partis, en ayant avec nous une sensation de quiétude.

 

Ce jour-là, nous avons fait quelques courses, avons beaucoup parlé, relaxé à la maison, mangé et bientôt, il était temps pour Daisuke et Shuko de partir. Daisuke s'endormait juste assis là, tenant Mirei, c'était plutôt drôle et mignon. Lui et moi nous nous étions endormis après les bains chauds, qui peuvent vraiment drainer votre énergie. J'ai eu la chance de pouvoir tenir Mirei plusieurs fois, elle était tellement mignonne. Daisuke et Shuko sont partis, et peu de temps après, j’ai pris un autre bain chaud ha ha, et je suis allé me coucher.

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Mirei-chan!

Le lendemain au réveil, j’ai à nouveau mangé avec les deux garçons et je leur ai dit au revoir. Je ne les verrai pas pendant un certain temps, et j'étais content d'avoir pu leur parler cette fois. J'ai joué un peu de guitare pendant que Reiko me faisait des bentos, puis je suis parti. 

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Un déjeuner normal chez les Iwasa.

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Merci les gars d'être si gentils avec moi.

Ce fut une expérience du Nouvel An très intéressante, et je suis heureux d'avoir pu assister à une célébration traditionnelle du Nouvel An japonais. Je n'ai pas pu voir Shigenori cette fois-ci puisqu'il rendait visite à la famille de sa mère à Akashi, mais j’ai encore eu le sentiment d’être chez moi.

 

Merci pour tout, Reiko!

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10 janvier 2015

Magasiner pendant la période des Fêtes au Japon

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Après avoir quitté les Iwasa, je suis allé à Shinjuku pour faire un peu de magasinage. Je voulais avant tout du parfum, car j’étais à court. Yoshiki et Shuko m'ont aidé à trouver le magasin qui vendrait le plus de parfums, qui s'appelait Isetan, et dont l'emplacement le plus proche était à Shinjuku.

On m'avait dit que les prix au Japon étaient plus bas durant la période des Fêtes, alors j'ai voulu en profiter. Mais les bas prix attirent les… GENS! C'était toute une expérience de marcher dans les rues quand chaque centimètre carré est complètement rempli de gens. C’était encore plus fou à l’intérieur du magasin. J'ai pu

demander mon chemin sans trop de problèmes, ce qui m'a beaucoup aidé à travers ce chaos.

L'un des vendeurs m'a expliqué les produits populaires et m'a permis d’en humer quelques-uns. Quand mon odorat commençait à perdre de son acuité, il me passait des grains de café pour changer l'odeur. J'ai dû sentir plus de 60 parfums ce jour-là, et chacun plus de quatre fois pour être sûr de mon choix. J'ai fini par en sélectionner deux qui, selon moi, avaient une image unique et feraient également ressortir ma personnalité.

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Je voulais aussi avoir un petit sac à dos, mais après avoir vu le prix, j'ai abandonné mon idée. Au Japon, l'image est très importante, donc le pouvoir de la marque en

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termes de prix peut être poussé à des normes assez ridicules.

 

Je suis sorti de là après environ 45 minutes. J'ai pris un repas dans un petit restaurant de hamburgers, puisque j'étais à Tokyo après tout, puis je suis rentré chez moi.

 

Pas tout à fait la journée des soldes de l’Après-Noël ou le Vendredi fou, mais je dirais que c'était une version plus calme des deux.
 

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15 janvier 2015

Une deuxième blessure

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Le 5 janvier, vers la fin du premier entraînement de judo de l'année, j’étais apparié avec un judoka du club plus lourd et plus fort que moi, quand quelque chose d'inattendu s'est produit pendant le combat. Je me faisais jeter violemment sur le tapis, mais je m'en fichais parce que

j'apprenais de lui et c'était un bon entraînement. Soudain, j'ai attrapé son pied en faisant un balayage du pied et j'ai presque tiré dessus. Un peu plus confiant, je me suis levé et j'ai fait face à mon adversaire. J'ai avancé ma main droite pour arrêter sa prise élevée, mais il a réussi à me plier. Juste à ce moment-là, il a reculé un peu, et je savais qu'il allait faire un lancer, alors je me suis préparé à l'arrêter. À cause de cela, j'ai fini par être très loin de lui quand il a lancé, et j'ai bloqué le lancer (uchi-mata gauche) en atterrissant sur mon genou gauche. Cela en soi aurait été bien, sauf que ce que font les combattants de Tokai, c'est qu'ils explosent encore plus à ce moment-là. Alors qu'il tirait le haut de mon corps, je n'ai pas eu le temps de changer la position de ma jambe et j'ai été forcé dans une position trop étendue. J'ai ressenti une petite déchirure à la hanche et une douleur aiguë au genou. J’ai crié de douleur. Au début, mon partenaire ne s'est pas rendu compte que j'avais mal, pensant que je criais juste de défaite. Mais au bout d'un moment, il a commencé à me demander ce qui n'allait pas.

Le temps s’est figé quelques instants. Je me suis recroquevillé dans une position de crevette, tout mon corps frissonnant, craignant le pire. Je ne pouvais pas penser, je ne savais pas quoi faire. Soudain, je l'ai entendu me demander ce qui n'allait pas. Évidemment, j’étais blessé. Bientôt, d'autres gens sont venus m'entourer. Ensuite, ils m'ont ramassé et m'ont transporté hors des tapis. J'ai été placé sur une civière et on m'a donné de la glace. Mon adversaire m'a juste demandé ce qui s'était passé et il est parti peu de temps après pour retourner à l'entraînement.

Je me suis vraiment détesté à ce moment-là. Pourquoi n'ai-je pas simplement accepté la chute? Je savais que cette blessure n'était pas aussi simple que la précédente. Yasuhiro Yamashita sensei est venu me voir, puisque je souffrais il m'a demandé ce qui n'allait pas. Je lui ai expliqué ce qui s'était passé et il a maladroitement touché ma zone blessée, puis s'est éloigné. L'un des entraîneurs a eu la gentillesse de me montrer quelques exercices sur la façon d'aider ma jambe à guérir une fois qu'elle serait assez forte pour bouger, mais qui sait quand elle le sera...?


J'ai perdu beaucoup d'espoir ce jour-là. Je ne comprenais pas pourquoi c'était arrivé. J'ai vraiment fait de mon mieux pour suivre les entraînements et même si je me fais plaquer au sol toute la journée, je me motive à rester combatif.

J'ai appelé mon ami Chipa afin qu'il puisse m'aider à retourner au dortoir parce que je savais que je n'en serais pas capable tout seul. Lorsque nous sommes arrivés, j'ai rajouté de la glace sur ma jambe. J'ai mis de la glace au moins six fois ce jour-là. J'ai appelé ma sœur et je lui ai dit ce qui s'était passé. Elle m'a donné quelques conseils supplémentaires sur ce qu'il faut faire et ne pas faire.

Je suis allé me coucher, complètement dévasté, ma jambe surélevée sur mon oreiller.

Le lendemain, je boitillais pour me rendre à mes cours. Beaucoup de gens m'ont demandé ce qui n'allait pas, et je ne peux pas les blâmer : ma démarche était ridicule. Ma jambe me faisait très mal. Une de mes amies, Valentina, l'a remarqué et m'a suppliée d'aller à l'hôpital et m'a même proposé de m'accompagner. Alors après l'école, elle m'a aidé à boiter jusqu'à la gare routière, à monter dans le bus, à descendre du bus et à entrer dans une clinique près de la gare, où elle était allée quand elle s'était cassé la rotule il y a quelques mois.

Après avoir attendu quelques minutes et rempli les papiers nécessaires, nous avons boité pour aller rencontrer le médecin. Il pouvait voir que je souffrais beaucoup. Après quelques tests, son diagnostic était une déchirure au 2ᵉ degré du LCI (ligament collatéral interne). Il m'a alors recommandé d'utiliser un support. J'ai essayé, mais cela ne semblait m’offrir aucune protection. Sa deuxième recommandation était de plâtrer. Je n'avais jamais eu de plâtre et j'étais donc un peu hésitant. J'ai appelé ma sœur pour lui demander son avis, mais il était environ 1 h du matin au Canada, donc elle dormait. Après quelques minutes de mûre réflexion, j'ai pris une décision.

C'était la première fois que je voyais comment on pose un plâtre. Une chose que je dois dire au sujet des médecins ici, c'est qu'ils sont... différents de ceux du Canada. Ils étaient environ quatre autour de moi, deux tenant ma jambe et la bougeant trop rapidement à mon goût. J'avais tellement peur que quelqu'un trébuche dessus ou la laisse tomber, ou quelque chose comme ça. Ils ont placé un tissu sur ma jambe et le médecin l'a moulé sur ma jambe. J'ai dû attendre un peu que le tout sèche, la jambe placée sur un tabouret.

Valentina était à mes côtés, et j'étais reconnaissant de sa présence. Mais je n'ai pas pu m'empêcher de verser quelques larmes. Je devrais porter ce truc pendant deux semaines, et au total, mon rétablissement complet prendrait jusqu'à trois mois...

Après avoir payé les factures et pris des béquilles, je suis sorti de là en boitant. C'était vraiment difficile d'utiliser les béquilles. J'ai cherché la bonne manière plus tard sur YouTube, juste pour être sûr. 

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Première fois que je porte un plâtre.

15 janvier : Cela fait maintenant une semaine et deux jours que je me suis blessé. Mardi dernier, le 13 janvier, je suis retourné voir les médecins et leur ai demandé de retirer le plâtre, parce que quand ma sœur a appris au sujet du plâtre, elle était un peu sceptique et m'a dit qu'il valait mieux que j'utilise ma jambe. Par conséquent, j'ai d'abord utilisé ma jambe dans le dortoir, et deux jours plus tard, je n'utilisais plus les béquilles. Le plâtre mettait BEAUCOUP de pression sur différentes zones de ma jambe, et j'ai dû prendre des analgésiques, ce que je ne fais jamais. Mais je savais que plus tôt je commencerais à utiliser ma jambe, plus tôt je guérirais.

Le médecin a utilisé un outil qui ressemble à un cutter, mais qui ne fait que fondre et couper le plâtre. Une fois le plâtrage retiré, ma jambe était tellement faible, ça me faisait peur. Cela me démangeait beaucoup et, alors que j'essayais de la plier, elle tremblait de manière incontrôlable. J'ai même commencé à regretter ma décision. Après avoir bandé ma jambe, je suis parti. J'ai rappelé Chipa pour qu’il vienne m'aider à marcher afin d'aller trouver l'hôpital du club de judo, car mon père m'avait recommandé d'y aller. J'ai oublié où j'étais allé la dernière fois, et donc nous nous sommes beaucoup promenés avant d'appeler Mᵐᵉ Mitsumoto pour obtenir son aide. Il nous a fallu encore 20 minutes pour s’y rendre.

Une fois sur place, j'ai consulté le Dʳ Miyazaki et il a opté pour une plus petite orthèse, il m'a aussi donné quelques conseils. J'étais reconnaissant à Chipa d'être là parce que même avec l'orthèse, pour le reste de la journée, ma jambe était très faible.

Aujourd'hui (15 janvier) : Ma jambe devient de plus en plus forte. Je peux maintenant descendre et monter les escaliers. Ma démarche se rapproche de plus en plus de la normale, mais je ressens encore parfois des douleurs aiguës lorsque je fais un faux pas. Hier, je suis allé au dojo pour dire bonjour et commencer ma rééducation. J'ai d'abord marché avec mon orthèse, puis sans, pour réhabituer ma jambe à marcher. Après cela, j'ai passé une demi-heure à plier et à déplier lentement ma jambe. Ça faisait terriblement mal, et elle tremblait beaucoup. Ensuite, j'ai terminé la séance avec des tractions et des pompes. Après avoir mangé, j'ai appliqué de la glace sur ma jambe pour la laisser refroidir. Aujourd'hui déjà, je vois que les efforts d'hier ont payé. Comme je l'ai déjà dit, je peux maintenant descendre les escaliers, ce qui est tout un défi, car cela m’oblige à plier la jambe à un certain degré.

L'espoir est là, mais je sais que cela prendra du temps, donc je ne me précipite pas. Je ne vois aucune raison de ne pas sourire. Après tout, je peux encore étudier et parler avec mes amis donc inutile de perdre du temps à me plaindre!

Remarque : Ma famille m'a tellement soutenu que c'en est fou. Ma « tante » est venue de Tokyo pour me rendre visite pendant seulement 10 minutes, car elle était inquiète. De plus, de nombreux amis m'ont beaucoup soutenu, et je tiens à vous remercier!

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15 janvier 2015

Résolutions du Nouvel An : 2015 - Une année à surpasser toutes les autres

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10. Utiliser moins les réseaux sociaux
- Je perds trop de temps à faire défiler les pages sans raison. Limiter mon utilisation quotidienne à une durée précise est probablement préférable.

9. Accroître mes connaissances par la lecture
- Sérieusement, j'ai besoin de lire juste un peu chaque jour.

8. Arrêter de me plaindre
- Tirer le meilleur parti de tout et profiter de chaque moment.

7. Être reconnaissant
- J'ai tellement de raisons d'être reconnaissant, alors pourquoi ne pas sourire?

6. Fini les dépenses
- Cette année, je ne dépense plus d'argent pour moi. Si j'ai besoin de quelque chose, je ferai tout mon possible pour utiliser ce que j'ai déjà.

5. Être confiant
- Dans le passé, ma confiance a été plus basse que ce que je laissais voir. Je veux vraiment changer ça.

4. Essayer de nouvelles choses
- Il est normal pour les gens de vouloir rester dans leur zone de confort lorsqu'il s'agit de la vie, et il n'y a rien de mal à cela. Mais si je veux vraiment changer ma vie, j'aurai besoin d’explorer et de voir ce qu'il y a d'autre ailleurs.

3. Écouter davantage
- Je pense qu'apprendre à écouter est toujours une bonne chose, et pour moi, apprendre des expériences et des idées des autres me permet de comprendre beaucoup de choses que je ne comprendrais pas par moi-même.

2. Rester motivé
- Dans le passé, j'ai souvent perdu ma motivation à cause de petits échecs, mais je dois prendre en considération l'ensemble de la situation, rester positif tout en travaillant à corriger les erreurs et les échecs et à améliorer mes forces.

1. Vivre pleinement ma vie
- Je veux vraiment tout donner à la vie et n'avoir aucun regret. Vivre la vie à mon plein potentiel et profiter de chaque instant.

J'essaie aussi, bien sûr, de mieux manger pour perdre du poids, et comme d'habitude, gagner plus de muscle, de vitesse, d'explosivité : tout ça pour le judo, mais aussi pour mon propre corps.

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16 janvier 2015

Mochi-tsuki

Le 9 janvier, un groupe de bénévoles appelé TICC (Tokai International Communication Club) ici à Tokai a organisé un événement pour faire des mochis afin de célébrer la nouvelle année. Mochi-Tsuki comme on dit en japonais, est une tradition japonaise du Nouvel An, donc, je me suis dit, pourquoi ne pas y aller?

En gros, nous nous sommes rassemblés à l'extérieur autour d'une certaine zone, et au centre il y avait un marteau et un tonneau en bois pour tenir le mochi. L'un des assistants ajoutait de l'eau au mochi, puis n'importe qui pouvait saisir le marteau et essayer de frapper le riz humide. J'ai essayé, et j'ai presque frappé les doigts de la fille.

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Quoi qu'il en soit, une fois le mochi terminé, ils l'apportaient à différentes tables déjà mises en place afin de créer chacune un type de saveur différent pour le mochi. Ensuite, chacun pouvait en manger autant qu'il le voulait. Je n'avais jamais rien goûté d'aussi sucré que le mochi, alors j'ai été surpris quand on m'a donné du shōyu (sauce soja) comme trempette.

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Ce fut une expérience agréable, culturellement parlant, et bien que cette nuit-là ait été la pire nuit pour ma douleur à la jambe pendant que je portais mon plâtre, j'ai adoré ça!

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Moi donnant un coup de marteau sur le mochi.

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27 janvier 2015

Yokohama

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Pendant la période des Fêtes, j'ai aussi fait un voyage à Yokohama. À l'origine, je devais y aller avec mon colocataire, mais il n'a pas pu venir, alors j'ai invité quelques autres amis : Chipa, Anastasia et Elena. Plus tard, Kahea nous a rejoints.
 

Nous sommes arrivés vers midi après avoir pris plusieurs trains différents. Nous nous sommes dirigés vers la patinoire pour voir si nous pouvions essayer de patiner. Je voulais vraiment aider Chipa à patiner, car il n'a jamais fait ça de sa vie, mais il y avait trop de monde et nous avons abandonné cette idée. Nous sommes ensuite retournés au centre commercial et avons mangé. Nous avons tous fini par prendre un repas coréen :

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Bon et épicé

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Un jeune garçon a commencé à nous parler à la patinoire. Je pense qu'il avait le béguin pour Elena.

Après ça, nous nous sommes promenés un peu pour voir le paysage et admirer ce bel endroit.

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Superbe photo panoramique que j'ai prise de Yokohama.

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Nous avons décidé d'aller dans un autre centre commercial, un plus grand, où Kahea a trouvé sa boutique Ghibli¹, qu'il adore. Par la suite, nous décidons de nous diriger vers la grande roue. De là, nous avions une vue spectaculaire sur la ville.

Une fois descendu, tout le monde s'est mis d'accord pour aller manger quelque chose, alors nous nous sommes dirigés vers le quartier chinois que mon père m'avait tant recommandé. Nous avons fini par choisir un restaurant au hasard, ce qui, à mon avis, n'était pas le meilleur choix. Mon père aurait probablement su lequel choisir. Mais de toute façon, j'ai commandé un chow mein et des gyozas.

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Je ne suis pas certain de mes impressions concernant ce repas…

Le ventre plein, nous sommes rentrés chez nous.

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Chipa et moi dans le train.

Honnêtement, il y avait un peu de frustration ce jour-là et l'ambiance était un peu bizarre, mais malgré tout, j'ai quand même apprécié le voyage.

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Yokohama la nuit.

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Chipa et moi à Yokohama.

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26 janvier 2015

Concours de discours Bekka (Classes de 6ᵉ et 7ᵉ)

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Avant la fin des cours, en décembre dernier, nous avions déjà commencé à préparer notre discours avec nos professeurs. Pendant la période des Fêtes, j'ai fini le mien et je l'ai envoyé à mon professeur pour qu'il le vérifie. Après ça, j’ai commencé à le mémoriser.

C'était censé être un discours de 3 à 5 minutes, mais je crois que le mien était plutôt d'environ 3 minutes, car mon discours précédent avait été beaucoup plus long. Cette fois, j'ai fait TOUTES les traductions moi-même et, comme je l'avais prévu, c’était beaucoup plus facile de mémoriser le tout. Une autre chose que j'ai faite cette fois-ci : je suis resté serein. Pour être honnête, je n'ai même pas parfaitement mémorisé tout mon discours. J'ai juste souri et j'ai décidé de voir comment ça se passerait si je me détendais.

Donc la première représentation a eu lieu le 15 janvier, et ça s'est plutôt bien passé. Tout le monde de ma classe a présenté son discours ce jour-là ainsi que quelques étudiants japonais qui viennent habituellement pour notre cours de culture. J'ai plutôt bien performé, et même si ce n'était pas parfait, j'étais l'un des rares à en avoir mémorisé la majeure partie. Tonosaki sensei a choisi les trois meilleures performances : deux à égalité pour la 2e place (Jaeyun, de la Corée et Kara, d’Hawaii, aux États-Unis, probablement les deux autres étudiants les plus sérieux à part moi), puis moi en tant que gagnant. Tonosaki sensei nous a offert à tous des petits cadeaux; j'ai reçu une serviette bleue de Tokai!

J'étais heureux bien sûr d'en avoir reçu une, mais surtout que les nerfs ne m'aient pas lâchés ce jour-là. J'ai pu me « racheter » de la dernière fois, et ça fait du bien. J'ai également maintenant la chance de concourir avec la classe de 7ᵉ, une en dessous de la mienne, la semaine prochaine.

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Kara, moi et Jaeyun  prêts à affronter la classe de 7ᵉ.

Après avoir montré mon discours à ma famille et à ma grand-mère Masako, ils m'ont tous donné quelques conseils qui m'ont vraiment aidé, je crois, pour le second tour.

Le concours a eu lieu une semaine plus tard. Cette fois-ci, en entrant dans la prochaine « compétition », j'avais un avantage puisque j’avais gagné la première place dans la classe qui était supérieure à l’autre, et donc je savais que j'avais de bonnes chances de gagner. Je me suis entraîné un peu tout au long de la semaine, et un peu plus la veille. Cette fois, je me sentais plus nerveux probablement parce qu'il y avait plus de pression : mon japonais serait jugé non seulement par tous ceux de la classe inférieure, mais aussi par Nishiyama sensei, le professeur préféré de ma sœur pendant son séjour à Tokai.

Ma prestation s'est bien déroulée. J'avais apporté mon texte devant moi, mais je ne l'ai même pas regardé. Ce n'était pas parfait malheureusement, mais apparemment c'était assez bon.

Mon colocataire, Cho, était l’avant dernier à se produire et j'étais très heureux qu'il ait commencé avec professionnalisme et confiance. Même s'il a fait quelques fautes, il était bien meilleur que tous ceux de la classe de 7e. D'habitude, il ne parle pas beaucoup et il est un peu timide, alors ça m'a un peu surpris. Mais comme je l'ai dit, j'étais content de voir ça de sa part.

La dernière était Kara, et son discours était le plus long de nous tous, écrit. Par conséquent, tout mémoriser était une tâche ardue. Kara et moi avons ceci en commun que nos pères sont japonais. Par conséquent, notre schéma de pensée est généralement assez proche et, en ce qui concerne la pression, je peux comprendre ce qu'elle ressentait. Mais je pense qu'elle s'est vraiment trop investie ce jour-là. Lors de sa prestation en classe, elle avait beaucoup utilisé sa feuille lorsqu'elle oubliait ses mots. Mais cette fois, elle a laissé sa feuille à côté de moi, puisque nous étions assis l'un à côté de l'autre, et s'est avancée devant tout le monde et a commencé à parler. Ça s'est bien passé au début, mais par la suite, elle a commencé à oublier. À un moment donné, je pouvais voir qu'elle n'allait pas arriver à se souvenir, alors j'ai rapidement regardé sur sa feuille, et grâce à ma capacité à bien lire le japonais, j'ai rapidement trouvé où elle était rendue et j'ai prononcé quelques mots du début de la phrase suivante. Elle m'a regardé, surprise, puis s’est souvenue du reste et a continué. Après cela, elle a trébuché plusieurs fois et j'ai dû lui lire de nombreuses parties. Elle termina et s'assit gênée à côté de moi.

Les professeurs avaient encore une fois désigné deux gagnants pour la 2ᵉ place et un pour la première place. Jaeyun et mon colocataire Cho ont été appelés pour les gagnants de la deuxième place. J'étais content pour Cho, il le méritait vraiment. Jaeyun, eh bien, il est juste fou haha.

J'ai été appelé pour recevoir le certificat de la première place. J’avais réussi! J'étais fier, et cela ne faisait que confirmer les efforts que je mettais en classe. J'ai aidé Kara à se remettre sur pied après ça, parce que je pense qu'elle était plutôt secouée. Elle avait beaucoup d’attente envers elle-même, et « perdre » face à quelqu'un d'une classe inférieure n'est pas la chose la plus facile. Mais j'ai aussi appris quelque chose de toute cette situation. Même si la pression est une bonne chose, trop de pression ne peut que vous tuer. Maintenant, je me demande si je peux performer correctement devant une grande foule...

 

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Jaeyun, moi-même et mon coloc : les finalistes du concours de discours.

* La chambre 304 a vraiment performé ce jour-là! 304 est le numéro de notre chambre, mon colocataire et moi.*

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Deuxième tournoi à Tokai

Le 11 janvier, il y a eu un deuxième tournoi de judo au sein du club. Je pense que celui-ci visait à déterminer ceux qui participeraient à un autre tournoi plus tard. J'avais encore mon plâtre à cette époque, donc c'était assez difficile de me déplacer sans me faire remarquer ce jour-là.

C'était à peu près la même chose que le dernier, sauf qu'ils se sont battus dans trois zones de combat, et ils n'ont combattu que ceux qui étaient dans une seule catégorie de poids. Cela a duré environ 7 heures au total, et j'ai fini par dîner et souper en un seul repas.

Pas grand-chose à dire ici, mais une chose qui était bien à ce sujet est que les autres membres et les entraîneurs pouvaient me voir, et ainsi ils pouvaient constater que je n'avais pas simplement abandonné après avoir été blessé.

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29 janvier 2015

Un dîner avec des Coréens!

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Samedi dernier, j'ai été invité par mes amis coréens à partager un dîner avec eux. Ils avaient acheté des denrées, et ils prévoyaient cuisiner et manger ensemble. Au moment où j'ai reçu l'invitation, j'étais sur le point de mettre mes nouilles sur la cuisinière, alors je les ai rapidement remises dans le placard, j'ai retiré l'eau et l'huile du feu, j'ai pris

rapidement une douche et je me suis précipité dans la cuisine. J'ai contribué 1 000 yens pour ma part du repas.

J'ai aidé à faire cuire la viande dans une poêle à frire, ainsi qu'à couper les oignons verts en tranches VRAIMENT fines. Une fois que tout était prêt, une des filles m'a montré comment faire des… (je ne sais pas comment ça s’appelle) et m'en a fourré un dans la bouche. On prend un morceau de laitue, on y place des oignons verts, un morceau de viande et de la sauce, et l’on enveloppe le tout dans la laitue. Je me suis amusé à en faire quelques-uns et à les mettre ensuite dans la bouche des autres.

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Ha ha... On s'est bien amusé!

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Cuisiner, couper, échanger.

Ils avaient aussi fait de la soupe coréenne, qui était épicée, mais vraiment bonne. C’est la première fois que je participais, même si ce n'était pas leur premier repas en commun. Et, c'était probablement la dernière fois, mais je dois dire que j'ai vraiment apprécié. Je me suis fait de nouveaux amis coréens, j'ai mangé de la bonne nourriture et passé un bon moment à danser et à discuter pendant que nous mangions. Une des nombreuses choses qui rendent ce voyage inestimable.

cliquez sur les photos pour lire les descriptions

Ils vont partir ce semestre, donc peut-être que je les verrai en Corée? *clin d’œil*

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Coupes de cheveux dans le Kaikan

 

J'ai eu ma troisième coupe de cheveux il y a environ une semaine, et encore une fois, elle a été réalisée dans le dortoir par Jaeyun, mon ami coréen.

 

J'ai aussi coupé les cheveux de mon ami ce jour-là pour l'aider à réparer les erreurs qu’il a commises en se coupant les cheveux.

 

Je dois dire que se couper les cheveux ici dans le Kaikan (notre dortoir) est un moment assez amusant!

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Hejae est dingue de ses cheveux.

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1ᵉʳ février 2015

Cuisine en rénovation

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En ce moment, nous avons environ deux mois de vacances jusqu'au début du prochain semestre, ce qui est différent des semestres canadiens. De février à mars, nous n'avons pratiquement pas de cours. Par contre, j'ai encore des pratiques de judo, bien sûr, mais j'avais prévu

d'essayer de cuisiner davantage afin d’être plus habitué d’ici le prochain semestre, et peut-être aussi de trouver de petits trucs pour le faire plus rapidement. 

Mais non. Il se trouve que pendant la majeure partie de notre pause, notre cuisine sera en rénovation. Ils vont tout refaire, ce qui signifie que si l’on veut cuisiner, il faut aller du côté du dortoir des filles. On pourrait penser que ce n'est pas un problème, mais laissez-moi vous expliquer pourquoi cela a détruit tous mes espoirs de cuisiner régulièrement tout au long de cette pause.

D'abord, nous devons transporter tout le matériel jusqu’à leur dortoir. Cela comprend non seulement les denrées pour le repas, mais aussi tout l'équipement tel que les casseroles, les couteaux, les planches à découper, etc. Nous devons également acheter et apporter notre propre savon, car le L Kan (la résidence des filles) n'en fournit pas. Enfin, nous n’avons l’accès qu’à une seule cuisine, ce qui signifie un environnement super entassé.

J'ai donc décidé de reporter ce plan pour l'instant... 

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2 février 2015

Une journée de célébrations

C’est au cours du dernier jour de janvier qu’a eu lieu la cérémonie de remise des diplômes pour les étudiants qui terminent le programme ce semestre. Cela comprenait la plupart des Coréens, des Hawaïens et quelques autres étudiants également. Notre professeure nous avait demandé d'y aller (même ceux qui n'étaient pas encore diplômés comme moi), juste pour appuyer nos camarades. Toute la cérémonie se déroulait dans le bâtiment Comsquare, celui-là même où avait eu lieu l'International Friday Night, et où la plupart des célébrations ont lieu ici à Tokai.

Tous les étudiants étaient appelés un par un pour recevoir leur diplôme, ce qui est tout à fait normal, mais ce qui différait des cérémonies canadiennes, c'est que chacun d'eux devait s’incliner devant la foule, les officiels, puis, à nouveau lorsqu’ils avaient reçu leur diplôme. Avec environ 30 étudiants diplômés, cela fait beaucoup de courbettes...

Après la cérémonie, un buffet a été servi et nous avons pu discuter et profiter de ce moment qui serait probablement notre dernière fois tous ensemble. J'ai dû partir un peu plus tôt, car il n'y a apparemment pas de repos pour les membres du club de judo.

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Taoda sensei, moi-même et Tonosaki sensei.

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C’est la fête!

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Des mets…

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D’autres mets…

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… et encore d’autres.

Après la cérémonie de remise des diplômes aux étudiants qui partaient, je devais me diriger vers mon entraînement de judo. Mais une fois l’entraînement terminé, je me suis précipité vers mon dortoir pour changer de vêtements et j'ai descendu la colline pour rejoindre ma classe au restaurant « yaki-niku » (viande de style barbecue).

Quand je suis entré dans la pièce, les gens avaient déjà commencé à manger! Nous avions tous commandé le repas de style buffet à volonté et boissons à volonté... Mais le meilleur était que notre professeure, Taoda sensei, était avec nous. Je dois dire qu'elle est assez jeune, ce qui n'a fait qu'améliorer les choses.

La nourriture était délicieuse et je crois que je n’ai jamais autant mangé. Comme j'étais en retard, j'avais en principe une demi-heure de moins pour manger et boire, mais je suis à peu près certain que j'ai mangé plus que n'importe qui dans cette pièce ce jour-là. J'ai probablement bu plus que quiconque aussi ha ha, mais ce n’est pas entièrement de ma faute. Pendant le repas, on m'a offert pour la première fois, je crois, du « nihon shu », qui est l'alcool de riz japonais. Il nous a été servi chaud et j'ai été surpris de voir à quel point c'était bon. Mais ma professeure n'arrêtait pas de m’en servir de plus en plus, ce qui a fini par un peu m’étourdir la tête à la fin du repas.

L'estomac plein, notre groupe a quitté le restaurant pour aller au karaoké à proximité. Notre professeure est également venue. C'était la deuxième fois que j'allais au karaoké depuis mon séjour au Japon, mais la première fois en groupe. Nous avons chanté de tout notre cœur, et j'ai fini par chanter beaucoup puisque je connaissais presque toutes les chansons qui étaient présentées. Je suis content que personne n'ait enregistré quoi que ce soit ce soir-là parce que je pense que l’on chantait assez faux.

Après la soirée, les étudiants thaïlandais et moi avons ramené Taoda à son appartement, car elle marchait d’une façon assez hésitante.

C’était une bonne façon de terminer le semestre à mon avis.
 

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La plupart de mes camarades de classe du programme Bekka.

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Notre professeure s'est aussi bien amusée!

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5 février 2015

Sobetsukai - Une fête de fin d'année pour le club de judo

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Au Japon, le semestre scolaire se termine fin janvier. Par conséquent, le 31 janvier, le club de judo a organisé sa fête annuelle de remise des diplômes pour les élèves de quatrième année. En même temps, ils profitent de cette célébration pour féliciter ceux qui ont participé à la All Japan University Team Competition qui s'est tenue à Osaka en octobre dernier.
 

Tout d'abord, permettez-moi de commencer en vous expliquant le déroulement de l’entraînement ce matin-là. Tout le monde était évidemment excité en raison de la célébration ce soir-là. Mais il y avait aussi autre chose de complètement différent. En regardant, j'ai réalisé que tous les élèves de quatrième année participaient aux combats et j’ai eu l’impression qu'ils n'étaient pas autorisés à en refuser. Par conséquent, combats après combats, ils se sont battus encore et encore, devenant ainsi de plus en plus fatigués. Mais je suppose que puisque c'était peut-être l'un de leurs derniers combats, ils se sont bien amusés. Tout le monde riait parce qu’ils étaient tellement fatigués.

Pendant les 30 dernières minutes de l'entraînement, les élèves finissants ont tous été placés sur une ligne en avant et ils ont été autorisés à appeler qui ils voulaient lancer trois fois, pour une dernière fois. Après avoir été lancé, chacun pouvait également lancer le senior trois fois. À ce moment-là, je pouvais vraiment voir l’expérience acquise au fil des années de chaque membre. Chacun voulant se faire jeter une dernière fois par ses aînés, peu importe la taille, en riant et en se rappelant de vieilles blagues. Et à ce moment-là, je savais que je ne faisais pas partie de ce groupe. J'étais encore l'étranger solitaire. Sauf que j'ai réalisé assez tôt qu'un de mes amis, Daisuke, faisait la queue pour lancer tout le monde. J'avais oublié qu'il était diplômé. Ma jambe me faisait toujours mal, alors j'ai hésité un instant, mais faisant confiance à mon cœur, je me suis avancé devant lui pour encaisser mes chutes. Il m'a souri et m'a remercié d'être venu. Il m'a lancé légèrement à cause de ma jambe, puis j'ai essayé moi-même trois lancers. Nous nous sommes inclinés, je l'ai félicité et je suis revenu rejoindre les autres qui attendaient de l'autre côté de la natte.

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Des lancers, des lancers et encore des lancers.

L’entraînement s'est terminé par une annonce que nous devions porter des costumes pour la cérémonie.

Le hic est qu'ils possèdent tous exactement le même costume, ce que je savais. Trois heures plus tard, je me suis présenté à Comsquare, avec mon costume gris. Un des élèves de quatrième année m'a dit que je paraissais bien, mais dès que je suis entré, comme prévu, tous les regards se sont posés sur moi. Imaginez ceci, tous ces Japonais dans leurs costumes noirs, chemises blanches, et moi, l'étranger, apparaissant avec un costume gris et une chemise violette. Je me sentais un peu fier, mais encore une fois, je crois que j’ai été le sujet de conversation brûlant pendant les 15 premières minutes.

Finalement, après environ 20 minutes d'attente, nous avons été appelés à l'avant de la salle. De nombreuses personnes sont venues faire des discours, pour la plupart inconnues de moi, et ont félicité les gagnants du concours par équipe ainsi que les diplômés. La nourriture avait été servie devant nous, et seuls les élèves de quatrième année et les entraîneurs avaient été autorisés à manger. Les élèves de première, deuxième et troisième année ont dû attendre. Et mon Dieu qu’ils ont attendu! Après environ... deux heures de discours et de commentaires, et tout et tout, ils ont finalement pu manger.

J'ai discuté un peu ici et là avec des membres que je connaissais, pris quelques photos, offert un cadeau à Agemizu sensei, puis j'ai dû faire mes adieux. Je devais aller faire le DJ à la soirée d'adieu pour les élèves internationaux. De plus, la plupart d'entre eux allaient boire, s'ils ne l'avaient pas déjà fait. La majorité des élèves de quatrième année étaient déjà saouls, ce qui rendait le spectacle vraiment amusant à regarder. Après avoir félicité Daisuke une dernière fois, j'ai pris congé, me demandant comment ça devait être, d'être à leur place.
 

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Présentation de fin d'année de Kendo/Judo

 

Le deuxième week-end de janvier, il y a eu la présentation de fin d'année entre le club de kendo et le club de judo. Au début, Kotaro Sasaki m'a demandé de diriger les autres athlètes étrangers et de m'assurer qu'ils étaient tous assis et organisés.

 

La première partie était consacrée au dojo de kendo. Le club de kendo a présenté quelques katas dont certains, avec le naginata que je n'ai jamais vu auparavant. Ensuite, les élèves de première année du club de judo ont exécuté un kata de base avec les membres du club de kendo. Mon ami Masaya était hilarant à regarder, car il ne s'en souvenait visiblement pas.

 

Ensuite, nous sommes passés au club de judo. Mais alors que nous avancions, Agemizu sensei est venu vers moi et m'a dit de m'assurer que les étrangers étaient assis au bon endroit. Cela m'a donné une grande responsabilité, mais ça m'a aussi rendu fier. On m'avait confié une tâche en tant que membre du club. C'est du moins ce que je ressentais…

 

Là, le club de judo a exécuté quelques katas, et les élèves de première année du club de kendo se sont également essayés à quelques lancers. Quand les gars du judo exécutaient le nage-no kata, Kotaro a oublié l'épée une fois, et je l'ai vu revenir en courant pour aller la chercher devant tout le monde. C'était hilarant à regarder.

 

Une fois cela fait, certains des élèves de quatrième année avaient monté une petite pièce qui consistait en un homme qui se perdait et demandait son chemin à diverses personnes, mais tout le monde semblait vouloir le tabasser. Pour se défendre, il a utilisé des techniques de kata et de judo pour humilier complètement ses adversaires. C'était une comédie en même temps, et je pense que c'était une manière intelligente de montrer les principes fondamentaux du judo.

 

Je n'ai pas pu prendre de photos, mais je suis content d'avoir pu assister à cette présentation.

 

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15 février 2015

Costco au Japon!

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Le 25 janvier, je suis allé à Ebina avec Chipa. Nous avions prévu il y a environ une semaine d'essayer d'aller acheter de la VRAIE pizza chez Costco, ici au Japon, et après avoir découvert que notre amie Mina avait une carte de membre, nous avons rapidement décidé d'y aller. Bien sûr, nous ne voulions pas acheter uniquement des pizzas, mais

aussi d'autres types de nourriture qu’on ne trouve pas ordinairement dans les supermarchés japonais. Cependant, ce serait pénible de ramener tout ça dans le train. Nous avons donc décidé de louer une voiture pour nous y rendre! Et c'est là où Chipa et moi sommes allés ce jour-là : à l’agence de location de voitures.

Sur le chemin, une des judokas se trouvait dans le même train que nous et j'ai décidé de l'aborder pour la première fois. Bref, c'est vraiment mignon de pouvoir faire sourire une fille juste en lui parlant… 

Mina nous attendait à la gare, et après quelques minutes de marche, nous arrivâmes à l’agence de location de voitures. Quelques minutes plus tard, nous étions dans une voiture rose, en route pour Costco.

Je n'étais jamais allé chez Costco, même au Canada, et j'ai donc trouvé ça assez intéressant que ma première introduction se fasse au Japon. Il a fallu environ 30 minutes pour y aller en voiture, mais nous avons branché mon iPhone pour écouter de la musique et nous nous sommes également amusés à jaser, ce qui a fait passer le temps.

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L'intérieur immense de Costco.

Ça ressemblait à un Costco normal, j’imagine, mais cela faisait un moment que je n'avais pas été dans un supermarché « à l'américaine », donc j'ai vraiment apprécié. C'est fou comment le cerveau fonctionne parce que, en entrant dans le magasin, j'avais déjà une idée de l'endroit où se trouvaient les choses et de la façon dont le magasin serait organisé. Dans les supermarchés japonais, je n'ai généralement aucune idée et je me promène jusqu'à ce que je trouve ce dont j'ai besoin.

 

J'ai fini par acheter des pizzas, des biscuits, des brownies, des céréales et... de la tartinade aux noisettes Nutella! Je dois dire que j'ai engraissé au cours des deux semaines suivantes.

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PIZZA... Oh comme tu m'as manqué!

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Il semblait y avoir un accident ou quelque chose d’autre devant nous, alors tous ceux qui étaient dans les environs ont dû s’arrêter.

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Le butin. Oh! Que c’était bon!

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Shibuya - En haut, en bas et à travers?

 

Durant la semaine du 8 au 14 février, j'ai fini par me rendre trois fois à Shibuya.
La première fois, j'y suis allé avec une amie qui s'appelait Mari. Je pensais que ça allait être un rendez-vous galant, mais à la fin de cette journée, j'ai pu voir que j'avais visiblement échoué ha ha. J'ai quand même apprécié la journée. Elle m'a fait visiter la région et m'a montré un peu les attraits touristiques de Shibuya et de Harajuku, qui se trouve juste à côté.

 

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Hachiko et moi. Si vous ne connaissez pas son histoire, vous pouvez la lire ici : Hachikō.

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SHIBUYA!

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Mari et moi devant la rue Takeshita, une rue piétonne
populaire auprès des jeunes.

La fois suivante, je suis allé à une fête avec Chipa. Nous y sommes allés en soirée, et puisque je venais d'y aller, c’était intéressant de réaliser que mon cerveau avait déjà mémorisé l'endroit. Je me souviens encore de ce moment où, il y a trois ans, je suis venu rendre visite à ma sœur au Japon avec mon père et j'ai fini par la guider un peu dans Tokyo. C’est un don que j'ai reçu, un bon sens de l'orientation, et au Japon, je dois dire que c'est assez pratique.

 

Nous sommes donc entrés dans un petit bar et y sommes restés trois heures. Pendant ce temps, j'ai eu l'occasion de parler à de nombreux Japonais. C'est pour ça que nous y sommes allés, car c'était une bonne pratique. Mais croyez-moi, lorsque vous essayez d'impressionner quelqu'un dans une langue que vous ne maîtrisez pas à 100 %, cela peut être assez stressant. Le temps a rapidement passé et Chipa et moi avons dû nous précipiter afin d’attraper le dernier train pour Tokai.

 

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Lisa, une nouvelle amie que je me suis faite ce soir-là. Elle se tenait avec Chipa et j'ai même pensé qu'elle « travaillait ». ha ha

La dernière fois, c'était le jour de la Saint-Valentin. Comme je n'avais rien à faire cette soirée-là, j'ai décidé de sortir. J'ai réussi à convaincre mon ami Miguel de venir avec moi, et bientôt nous sommes partis. C'était une chose un peu folle à faire, et pour être honnête, c'était la première fois que je sortais aussi tard, mais nous avons fini par prendre le dernier train pour y aller, alors vous pouvez imaginer à quelle heure nous sommes revenus... Mais c'était amusant. Cette fois, la salle était remplie d'étrangers et la musique battait son plein. J'ai rencontré une fille qui venait de Tahiti, et elle m'a raconté sa vie et comment elle a déjà parcouru le monde, ou presque. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser que j'aimerais aussi faire ça.

 

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Ça va être une folle nuit!

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Le DJ s'est installé. Il fallait que j’observe ce qu’il faisait. mdr

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Les salles étaient plutôt cool, je dois dire.

Dans l'ensemble, j'ai pu voir tous les aspects de Shibuya, ce qui, à mon avis, est une expérience irremplaçable. Bien sûr, je me suis amusé, j'ai beaucoup appris, mais j'ai aussi pu voir le Japon sous un angle différent. Je dois dire que j'aime bien la vie nocturne, mais je ne pourrais pas faire ça tous les soirs. Les gens sont vraiment fous.

 

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24 février 2015

Muneta est venu s'entraîner!

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Aujourd'hui, grâce à mon père, j'ai pu reconnaître Yasuyuki Muneta qui est venu avec l'équipe policière s'entraîner à Tokai. Pourquoi grâce à mon père ? Eh bien parce qu'il a pris le temps de me montrer toutes ces vidéos des légendes du judo japonais à la maison.
 

Apparemment, M. Yasuyuki a travaillé pour l'Académie de police nationale japonaise et il entraîne leur équipe de judo. Je regardais innocemment l'entraînement quand j'ai repéré ses yeux. Je l'ai reconnu tout de suite. Un coup d'œil au nom sur son dos, et bien sûr, c'était lui. Il était assez bruyant, criant à son partenaire alors qu'il se battait. Bien sûr, sa carrière est terminée, mais je dois dire que j'étais assez content de l'avoir vu en personne.

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Moi et MUNETA !

Pour ceux qui ne le savent pas, Muneta est un ancien Senior A (+100kg) du Japon, double Champion du Monde (2003 et 2007). Vous pouvez le voir en action dans cette vidéo :

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Maintenant, je vais aussi prendre le temps de vous faire un rapport sur l’état de ma blessure de judo.

 

Je suis passé d'un plâtre à un appareil orthopédique à rien du tout, à être capable de faire du vélo, de courir, de faire des poids et bientôt, très bientôt, de m'entraîner. Je fais à nouveau des poids avec l'équipe depuis au moins deux à trois semaines maintenant, et pendant la plupart des entraînements, je descends pour faire des poids par moi-même. J'ai aussi commencé à courir un peu et j'irai à mon premier entraînement en montagne demain. J'y suis officiellement allé auparavant, mais cela s'est transformé en un entraînement rapide à l'université, après quoi certains d'entre nous sont restés en arrière et ont joué au soccer. Au début ça allait, et je courais dans tous les sens, mais après quelques contacts avec l'autre équipe, je savais que je ne pouvais pas continuer sans aggraver ma blessure. Mais jouer au soccer est toujours amusant surtout que ça changeait le mal de place.

 

Je prévois reprendre l'entraînement complet d'ici la fin mars.

 

Mon poids a atteint son point culminant depuis le début de la nouvelle année, à 73 kg, mais il est stable à environ 71,8 kg depuis quelques semaines. C’est VRAIMENT difficile de perdre du poids lorsque vous n'avez pas un grand chef qui cuisine tous vos repas (ma mère) ou que vous ne pouvez pas vous entraîner à fond. En plus de ça, je continue de recevoir tous ces gâteaux et friandises d'amis et de connaissances haha donc ça n'aide pas non plus.

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28 février 2015

L'anniversaire de Fubuki!

 

Le 10 février, c'était l'anniversaire de Fubuki Watanabe! Fubuki est l'un des futurs puissants combattants de Tokai et il est devenu mon ami depuis que je suis arrivé à Tokai. Quand les gars m’ont demandé de sortir avec eux afin de lui choisir un cadeau, j'ai décidé d’embarquer.

Kotaro Sasaki, Ryo Yamashina et moi nous nous sommes dirigés vers Machida un après-midi où nous n'avions pas d'entraînement. À Machida, nous nous sommes promenés pour trouver un magasin spécialisé en valises. Apparemment, Fubuki voulait avoir une petite valise pour les petits voyages ici et là. Il nous a fallu 30 bonnes minutes pour décider laquelle choisir. Les valises au Japon sont tellement chères. Après l'avoir fait emballer, nous sommes retournés aux dortoirs.

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L’appétit de Ryo est bien plus grande que sa bouche ha ha.

Nous avions choisi une petite valise bleue à coque rigide, mais notre second choix aurait été tout aussi bien selon moi. Mais de voir la réaction de Ryo à cette valise, j'ai appris quelque chose d'important ce jour-là. Quelque chose que je savais déjà, mais que j'ai pu constater en direct. L'image est très importante au Japon. Ainsi, obtenir quelque chose qui diffère de la norme, surtout si vous faites partie de ce genre de club, peut faire de vous un sujet de ridicule pendant longtemps.

Une fois de retour, Ryo nous a laissés pour vaquer à d’autres occupations, alors Kotaro et moi nous nous sommes dirigés vers sa chambre. Nous avons d'abord fait un arrêt au supermarché pour acheter quelques ingrédients. Kotaro m'avait invité à cuisiner un repas ensemble dans son dortoir. Je n'avais pas encore été dans ce dortoir-ci, donc j'étais très excité. Je l'ai aidé à cuisiner le poulet ainsi que les légumes que nous avions achetés. Pendant que nous cuisinions, certains des autres gars du judo sont entrés dans le dortoir, me remarquant et se demandant ce que je faisais là. Mais à partir de cette nuit-là, j'ai eu une meilleure idée de ce que c'était que de vivre dans leur dortoir. Je peux vous dire que j'ai BEAUCOUP de chance de vivre là où je vis. Leur cuisine n'est... pas une cuisine. Il y a UNE cuisinière portable, un micro-ondes et si vous utilisez les deux en même temps, le disjoncteur tombe en panne. Pas de tables, pas de chaises, et c'est dans la même pièce que les lavabos et la buanderie.
 

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Leur « cuisine »...

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Leur « poêle »...

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Ce que nous avons concocté. Simple, mais on était bourré après.

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Kotaro est fier de sa nouvelle chambre.

Après notre repas, Kotaro et moi avons attendu que Fubuki revienne, mais malheureusement j'ai dû partir pour revenir à temps à mon dortoir et je n’ai pas pu l’attendre. J'ai entendu dire, cependant, qu'il était assez content de son cadeau.

Honnêtement, je dois dire que ça fait du bien d'être invité à sortir avec des amis. Surtout les gars du judo. Ça me donne l'impression de faire partie du groupe.
 

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3 mars 2015

Yokohama encore une fois

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Grâce à Anzu, j’ai pu réserver mon voyage à Kyoto sans trop de problèmes, mais une autre bonne chose était que le lieu de départ était Yokohama. Pourquoi est-ce une bonne chose? Eh bien, j’avais déjà prévu de rencontrer quelques amis ce jour-là à Yokohama, donc cela a rendu les choses beaucoup plus faciles.

Ce jour-là, j’avais prévu rencontrer Arisa Oginuma à Yokohama dans l’après-midi. Elle allait me faire visiter les alentours de Yokohama, et me montrer les endroits célèbres de la région. Je n’avais jamais été seul avec Arisa auparavant et de plus, je lui avais à peine parlé, alors j’avais un peu peur de la façon dont ça allait se passer. 

Arisa et moi dans le quartier chinois.

Il nous a fallu un certain temps pour nous retrouver à travers la gare, parce qu’au cas où vous ne le sauriez pas, la gare de Yokohama est É-NOR-ME. Une fois rencontrés, nous sommes sortis de la gare et nous nous sommes dirigés directement vers le quartier chinois. C’est intéressant de voir comment fonctionne le cerveau. Je me suis souvenu de beaucoup de rues et de magasins de ma dernière visite. Mais cette fois, Arisa m’a donné plus d’explications historiques, même si j’en ai oublié la plus grande partie. Cela a rendu la visite beaucoup plus agréable. Nous nous sommes arrêtés et avons mangé du nikuman, une sorte de grosse boulette blanche.

Notre conversation s'est bien déroulée et je dois dire que j’ai vraiment apprécié notre temps ensemble. Après le quartier chinois, nous avons traversé la ville, vu des rues célèbres, des restaurants et enfin le port maritime. Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire de Yokohama et la raison pour laquelle elle est célèbre, Yokohama a été l’une des premières villes du Japon qui s’est ouverte au monde pour le commerce au 18ᵉ siècle. Ainsi, il y a beaucoup d’éléments en lien avec le commerce qui s’ajoutent à l’histoire de la ville. Je dois vous dire que la vue était superbe. Il y avait beaucoup de vent ce jour-là, mais c’était vraiment magnifique!

Port de Yokohama.

Nous avons marché sur l’un des bateaux / plates-formes touristiques et voici la vue à partir de cet endroit.

J’adore les panoramas.

Il y avait BEAUCOUP de vent.

De là, on pouvait se rendre dans la partie sous-marine du bateau. À cette époque, il y avait les championnats du monde de Koma 2015. (Koma est le mot japonais pour top.) Quoi qu’il en soit, j’ai pu voir comment c’était. Je ne savais même pas qu’une telle chose existait. Nous avons quitté l’endroit pour retourner à la gare, mais nous avons fait un arrêt au Starbucks pour un Cherry Hot Latte. Arisa travaille dans un autre Starbucks à proximité, alors elle savait que c’était le premier jour où l’on offrait la saveur de cerise. Puisqu’on approchait la période de floraison des cerisiers (sakura hana-mi), Starbucks a créé ce produit pour attirer la clientèle. Mes leçons de marketing me sont revenues en mémoire. Quoi qu’il en soit, comme elle travaille dans un Starbucks, nous avons eu un petit rabais. Nous avons siroté tout en discutant, et avons fini par rester trop longtemps ha ha. Nous nous sommes précipités à la gare, avons pris le train et avons couru à la rencontre d’Anzu et de Keigo à l’endroit déterminé.

 

Centre-ville de Yokohama.

De là, nous avons tous les quatre marché ensemble au restaurant qu’Anzu avait choisi et fait des réservations pour nous. Alors que nous nous asseyions, tout le monde a ri du fait que je ne portais qu’un polo. J’ai ce problème depuis que je suis arrivé ici, je trouve la température beaucoup plus chaude que la plupart des gens. Quoi qu’il en soit, nous avons eu un excellent souper. Je ne savais pas trop comment ça allait se passer, car je n’avais jamais passé beaucoup de temps avec Keigo. Mais je dois dire que ce fut assez amusant. J’étais déjà pas mal fatigué à ce moment-là, mais leur énergie m’a gardé éveillé. Nous avons mangé un délicieux repas, avec des mets que je n’avais jamais goûtés auparavant. Après cela, nous sommes partis et ils m’ont emmené à la gare. Je pensais que j’allais leur dire au revoir une fois rendu là, mais nous avions encore environ quatre heures à attendre avant l’arrivée de mon bus, alors ils ont décidé d’aller dans un autre restaurant ha ha... Nous avons commandé des boissons, quelques petits amuse-gueule et des gâteaux. Nous avons parlé d’à peu près n’importe quoi, la conversation ne s’arrêtant jamais. Et nous avons beaucoup ri. Tout le monde était probablement fatigué à ce moment-là. Je sais que moi, j’étais épuisé. 

Quelques mets

Géniale présentation!

Après environ 45 minutes, nous avons décidé de vérifier où se trouvait l’arrêt de bus. Mais à ce moment-là, il nous restait encore une heure avant le départ. Je leur ai dit qu’ils pouvaient tous rentrer chez eux puisqu’il était déjà 22 h 30, mais à ma grande surprise, ils sont restés avec moi jusqu’à ce que je monte dans le bus. Nous sommes entrés dans un Starbucks et avons pris quelques verres de plus. Nous nous sommes assis et avons bavardé jusqu’à la fermeture du magasin à 23 h. Mon téléphone était en train de mourir et j’allais utiliser mon chargeur, mais Arisa m’a forcé à utiliser le sien (chargeur de batterie portable). Nous avons pris des photos rigolotes, fait des blagues et encore des blagues, et beaucoup ri encore un peu. C’était très agréable et j’étais extrêmement reconnaissant. Ils sont restés tout le temps avec moi. Bientôt arrivé 23 h 20, nous nous sommes dirigés vers le bus et je les ai salués d’un signe de la main une dernière fois avant de partir.

J’ai une bien meilleure impression de Yokohama depuis ce jour-là. Je suis vraiment un gars chanceux. 

 

Boissons...

Ils ont attendu avec moi jusqu’à la fin. Je leur en suis très reconnaissant.

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3 mars 2015

Un rendez-vous avec Nishiyama sensei

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Quand ma sœur était ici il y a trois ans, Nishiyama sensei fut une de ses enseignantes durant le deuxième semestre. Grâce à sa gentillesse, Nishiyama sensei est rapidement devenue l’enseignante préférée de ma sœur. Quand je suis allé rendre visite à ma sœur en 2012, j’ai eu la chance de la rencontrer. Nous l’avons rencontrée une fois rapidement

alors qu’elle travaillait, puis une seconde fois où elle m’avait acheté un cadeau. Ce n’est pas le cadeau qui comptait vraiment, mais le fait qu’elle pensait à moi, m’ayant à peine rencontré. J’avais vraiment hâte de la revoir trois ans plus tard lors de mon séjour au Japon, et j’espérais qu’elle serait aussi mon enseignante pendant un semestre.

Quand je suis arrivé à Tokai, nous avons dû aller plusieurs fois au bâtiment n° 8 (où tous les étudiants internationaux étudient le japonais) et je me souviens de l’avoir rencontrée à chaque fois, souriante, parlant dans un japonais lent pour me faciliter la compréhension. Elle m’avait présenté à quelques personnes pour s’assurer que j’avais des amis dès le départ.

Finalement, elle n’a pas été mon enseignante (elle ne pouvait pas choisir), mais elle enseignait la classe au niveau inférieur, située juste à côté de la mienne. Chaque fois que nous nous voyions dans les couloirs, nous échangions quelques mots. Nous étions censés sortir dîner, mais comme j’étais occupé par le judo et les études, nous avons fini par ne jamais y aller… jusqu’à ce que les vacances de printemps arrivent.

Quand nous nous sommes finalement rencontrés, c’était le 20 février. Nous nous sommes rejoints à l’université, après son travail, et nous avons marché jusqu’à un petit restaurant qui offre des mets du Moyen-Orient. Le restaurateur parlait assez bien japonais, et croyez-moi, nous en avons beaucoup entendu ce soir-là. Il nous parlait presque tout le temps. Mais quand nous avons réussi à nous parler, elle et moi, c’était agréable. J’aime vraiment discuter avec Nishiyama sensei. Elle est douce, très gentille, mignonne bien sûr, et elle a un bon point de vue sur les choses en général. De plus, la nourriture était vraiment bonne, donc cela a rendu le tout encore meilleur. Le seul problème était que j’ai commencé à avoir mal au ventre, mais j’ai réussi à le cacher.

Je la verrai tout au long du prochain semestre, et j’espère vraiment qu’elle deviendra mon enseignante.

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C’était un bon souper!

Elle est trop mignonne ha ha!

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9 mars 2015

Kyoto, une visite à l’ouest du Japon

Pour aller à Kyoto, j’ai dû faire des réservations d’autobus, et je n’aurais probablement pas pu le faire sans l’aide d’Anzu. Elle m’a montré le site Web, et par le biais de Skype, elle m’a guidé à travers les différentes étapes.

 

De plus, le jour de mon départ, le 15 février, elle et deux autres amis, Arisa et Keigo, ont attendu avec moi jusqu’à ce que je monte dans le bus! J’ai vraiment apprécié leur présence.

Un de mes premiers moments à Kyoto.

Je suis monté dans le bus et j’ai dormi durant presque tout le trajet, me réveillant de temps en temps lorsque le bus s’arrêtait, puis me rendormant immédiatement. Je dois dire que j’étais épuisé. Je suis arrivé à l’heure prévue, 6 h 05 à la gare de Kyoto. J’ai demandé quelques directions, puis j’ai trouvé un Starbucks dans lequel je pouvais m’asseoir et me détendre un peu. Pendant que j’étais là-bas, j’ai pris le temps de skyper avec ma famille, puis je suis parti seul à Fushimi Inari. Ce n’était qu’à la prochaine gare ferroviaire, et à la sortie, je n’étais qu’à trois minutes de l’entrée du temple.

C’était un long chemin jusqu’en haut, mais après avoir passé ce qui semblait être une rangée interminable de portes rouges, je suis arrivé au sommet où j’ai trouvé... d’autres portes rouges ha ha! Mais la beauté et la paix de l’ensemble du lieu étaient au-delà de ma capacité à l’expliquer. Voici quelques photos de ce que j’ai vu.

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Une fois que j’ai eu fini de me perdre dans le labyrinthe rouge, je me suis précipité en bas de la colline, car j’étais un peu en retard. Après être arrivé à la gare, j’ai attendu environ 30 minutes que Kengo arrive. J’ai réussi à trouver la porte par où il allait arriver (rappelez-vous, les compagnies ferroviaires sont différentes de Tokyo dans cette partie du Japon). Il est arrivé, boitant, avec une béquille et un étrange sourire au visage. Il m’avait dit qu’il était blessé, mais qu’il était assez bon pour se promener, donc je ne m’attendais pas à cela.

Je lui ai tendu un café, et nous avons marché autour de la gare pendant un moment, en décidant de l’endroit où nous allions aller en premier. Je ne vais pas passer en revue tous les détails de chaque endroit, vous en auriez pour un mois. Je vais simplement laisser parler les images.
 

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Kengo m’a également fait visiter le premier campus de l’Université Doshisha! Et moi qui pensais que Tokai était joli...

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Panorama depuis le milieu du campus

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L’endroit préféré de Kengo à Kyoto

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Ce bâtiment et l’arbre à côté sont deux symboles
qui représentent cette université.

Sans voix...

J’ai aussi pu manger dans le quartier de Kyoto appelé Ramen Town. C’était la première fois que j’essayais un ramen où la sauce est séparée des nouilles. C’était très bon.

Avant de venir, Kengo m’avait informé que je pourrais dormir chez lui ce soir-là. Nous sommes donc retournés à son appartement, nous nous sommes brossé les dents, nous avons pris une douche et nous nous sommes préparés à aller se coucher. Je dois dire que j’étais assez fatigué après cette longue journée.

Kengo s’ennuie du Canada; il porte un chandail à capuchon de l’Université du Manitoba.

Le lendemain, après notre réveil et nos ablutions, nous sommes partis pour visiter le deuxième campus de l’Université Doshisha. Comme l’espace est un gros problème au Japon, l’université a dû séparer le campus sportif, qui a besoin de beaucoup plus d’espace, du campus principal. C’est à environ une heure du campus principal. Voici ce que j’ai vu :

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J’ai également eu la chance d’assister à une partie de la pratique du club de judo de l’Université Doshisha. À ce moment-là, j’ai réalisé beaucoup de choses à propos de ma situation actuelle. Tout d’abord, je dois dire que je me sens très chanceux de pouvoir m’entraîner avec l’équipe de Tokai. Deuxièmement, j’ai ressenti une sorte de fierté venant de Tokai, surtout après avoir regardé la pratique de Doshisha. J’ai compris un peu pourquoi Tokai est si strict. J’ai aussi pensé : « Que se serait-il passé si j’étais venu ici? ». Après avoir parlé avec Kengo, j’ai aussi réalisé que Tokai avait beaucoup plus de combattants que les clubs ordinaires, alors qu’avant cela, je pensais que presque tous les clubs universitaires au Japon avaient au moins 80 combattants. Il n’y avait rien de pas correct avec le club de judo de l’Université Doshisha, je crois juste que j’en suis venu à voir cela d’une manière différente. Comme mon père m’en avait averti, retourner au Manitoba va être un choc.

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L'alignement

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Le dojo

Après avoir vu la pratique, j’ai compris le comportement de Kengo au Canada. J’en suis venu à comprendre le comportement japonais en général, et je peux voir maintenant qu’il y a plus que ce que l’œil voit à propos du club de judo, et comment il est géré.

 

Après cela, Kengo a décidé de revenir avec moi aujourd’hui et de visiter les endroits suivants :

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Tout le voyage s’est terminé dans l’ordre inverse. Kengo m’a amené au même endroit où j’étais descendu du bus, dans lequel je suis monté et j’ai dormi la majeure partie du trajet pour me réveiller à Yokohama d’où j’ai pris le train, le plus rapide, pour retourner à Tokai.

 

Mes impressions? J’ai hâte d’y retourner et de voir le reste.

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9 mars 2015

Six mois au Japon – Réflexions et avis

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C’est le moment pour moi de jeter un regard sur ce qui s’est passé jusqu’à présent.


Voici un petit récapitulatif : je suis arrivé en septembre, il y a déjà six mois. Je ne parlais pas beaucoup japonais et je craignais encore les

coups à la tête à cause de ma commotion cérébrale. Je ne savais pas à quoi m’attendre et je ne connaissais presque personne.

En arrivant, j’ai été pris en charge par les Iwasa, je me suis installé dans le dortoir international et j’ai commencé les cours et les séances d’entraînement de judo. Après une première blessure, j’ai passé mon examen de mi-parcours avec excellence. J’ai accompagné l’équipe à Osaka, je me suis fait des amis et j’ai donné quelques câlins gratuits. J’ai rencontré ma grand-mère et une tante et j’ai été capable de parler avec elles. J’ai fait quelques discours ici et là. J’ai célébré le Nouvel An avec les Iwasa et j’ai réussi mon examen final avec d’excellents résultats. J’ai participé à quelques célébrations avec ma classe, le club de judo, des amis et des professeurs, et j’ai passé environ trois semaines à m’amuser. Jusqu’à la fin du mois de février, j’avais encore l’impression de vivre la première partie de mon aventure ici, au Japon.

Points forts :

  • J’ai étudié le japonais du mieux que j’ai pu et j’arrive maintenant à tenir des conversations complètes, à exprimer mon opinion et mes sentiments et à comprendre ceux des autres. Je fais maintenant un Skype avec ma grand-mère une fois par semaine, ce qui répond à un de mes objectifs pour ce voyage : pouvoir parler avec ma grand-mère. Grâce à ces progrès, je peux également communiquer davantage avec les membres du club, ce qui favorise la socialisation.

  • Dans une certaine mesure, je me suis taillé une place dans le club. Les gens s’assoient maintenant à côté de moi sans trop y penser. Je participe à toutes les séances d’entraînement, les courses et les exercices de musculation et, en général, je maintiens la cadence. Ça me permet en outre d’établir des liens d’amitié et de gagner tranquillement le respect ainsi que la confiance de mes coéquipiers. Sato sensei (l’instructeur en chef) m’appelle à l’entraînement comme si j’étais un étudiant ordinaire. J’en suis venu à comprendre 70 % de ce que les entraîneurs nous disent, et je participe à des activités que les autres étrangers ne font pas. J’ai fait de mon mieux pour m’habituer au rythme de ce style de vie des judokas.

  • Je me suis maintenant habitué à la vie ici, au Japon. Bien sûr, il y a encore des accrocs ici et là, mais en général, je peux m’orienter et reconnaître beaucoup d’endroits à Tokyo et dans les environs. Le train n’est plus un problème, je sais où sont les bons magasins et je n’hésite pas à demander mon chemin. La lessive, la préparation des repas, l’épicerie, la vie est devenue stable. Je peux commencer à prendre des décisions d’achat plus intelligentes, à perdre moins de temps et d’argent, et l’excitation initiale d’être au Japon s’estompe déjà.

  • J’ai beaucoup d’amis. Certains proches, certains que je connais à peine. Certains cohabitent dans le même dortoir que moi tandis que d’autres habitent à deux heures de route. Certains viennent d’ailleurs dans le monde et beaucoup sont japonais. Certains font du judo, d’autres non. En tout les cas, je ne me sens plus aliéné.

  • J’ai réussi à acquérir de l’expérience en tant que DJ au Japon. J’ai également commencé une série de mixages, fait quelques chansons et remixages, attiré beaucoup de nouveaux fans et attiré l’attention de quelques entreprises. Je me suis imposé aux yeux de beaucoup et j’ai réussi à trouver de nombreux débouchés en ligne, et peut-être même au Japon.

Points faibles :

  • J’ai atteint un point où la courbe d’apprentissage est beaucoup plus lente. Comme je comprends beaucoup plus, je peux m’en tirer en hochant la tête, même si quelques mots ici et là me sont encore obscurs. Je peux rire aux bons moments même si je ne comprends pas toute la blague. Pourquoi est-ce mauvais? Je n’ai plus besoin de demander le sens des mots, donc je ne l’apprends pas. De plus, je peux comprendre beaucoup de grammaire et de mots, mais cela ne signifie pas que je les utilise moi-même en parlant. J’utilise beaucoup les mêmes schémas de phrases, mon cerveau n’étant plus vraiment obligé de chercher la bonne façon de dire les choses. En d’autres termes, mon cerveau est devenu paresseux, afin d’économiser du temps et d’éviter les ennuis en demandant des explications.

  • J’ai été blessé deux fois, ce qui m’a empêché de m’entraîner pleinement depuis environ quatre mois maintenant. Je lève toujours des poids et je fais des courses avec les gars, mais mon judo ne s’améliore pas. Mon corps est également très lourd, environ 73 kg la plupart du temps, et j’ai perdu le goût de me battre. Bien que je me pousse dans tout le reste, je ne fais pas beaucoup de progrès en judo, et je ne profite plus beaucoup des entraînements.

  • Je n’ai pas très bien compris la culture japonaise et cela crée des problèmes ici et là. Qu’il s’agisse d’amis, de judo, de professeurs ou simplement de la vie en général, une petite erreur cause parfois beaucoup de problèmes.

Objectifs pour le prochain semestre :

  1. Continuer à étudier fort. Mais cette fois, je veux maîtriser la situation et, si possible, étudier encore plus par moi-même.

  2. Faire le suivi de mes progrès en judo et en entraînement. Jusqu’au mois de mars, je n’ai pas écrit grand-chose à ce sujet.

  3. Ne pas me perdre dans l’instant. Faire en sorte que le moment présent fasse partie de moi. 

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Shibuya la nuit.

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25 mars 2015

Un mois chargé!

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Je m’excuse de ne pas avoir écrit depuis un moment, j’ai été très occupée. Depuis la dernière semaine de février ou à peu près, j’ai décidé de me consacrer pleinement aux études et au judo. Qu’est-ce que je veux dire par là? Eh bien, voici mon horaire de presque tous les jours au cours du dernier mois :

6 h 45 – Alarme (avec des rappels pendant 15 min)
7 h – Réveil; déjeuner de céréales et de fruits
7 h 30 – Étude
8 h 25 – Préparation de mon sac pour aller à l’entraînement de judo
8 h 35 – Départ pour l’entraînement
9 h – Entraînement de judo
12 h – Fin de l’entraînement et retour au dortoir
12 h 15 – Préparation de mon dîner (généralement un sandwich ou une salade)
13 h – Fin du dîner; reprise des études
* Pendant les trois premières semaines, j’ai dû cuisiner dans la L-kan (résidence) en raison de la reconstruction de notre cuisine.
14 h 30 – Préparation de mon sac pour aller à l’entraînement
14 h 40 – Départ pour l’entraînement
15 h – Entraînement (soit courir en montagne ou des poids)
16 h – Fin de l’entraînement.
16 h 30 – Étude
17 h 30 – Préparation du souper
19 h – Fin du souper
- À partir de ce moment-là, je faisais habituellement de la musique, une compilation ou un peu d’étude.

Pourquoi mon emploi du temps est-il si serré? Eh bien, il semble que j’aie trop d’intérêts. J’ai trop d’objectifs et il y a trop de choses que je veux faire. Je dois donc utiliser chaque seconde au maximum.

L’un de mes principaux objectifs en ce moment est d’entrer dans la classe de troisième niveau du programme Bekka le semestre prochain. C’est pourquoi j’étudie si fort.

« Aujourd’hui pour demain. » – Yukihiro Shiokawa
 

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Le genre de sandwichs que je fais.

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27 mars 2015

Osaka, en reprise

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Aujourd’hui, je pars pour Osaka. La première question que mon père m’a posée quand il l’a appris a été : « Pourquoi? »


Pourquoi est-ce que j’y retourne? Eh bien, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, je veux revoir mes amis japonais qui étaient venus à Winnipeg

dans le cadre d’un programme d’échange l’an dernier. J’avais promis d’aller les voir, alors je tiens cette promesse. Ensuite, je voulais voir Osaka, Nara et les parties de Kyoto que je n’avais pas pu voir la dernière fois. Et enfin, j’avais besoin d’un peu de temps libre : loin du judo, loin des études, loin des gens d’ici. Un peu égoïste? Peut-être, mais pourquoi ne pas faire d’une pierre deux coups?

Alors que j’étais sur le point de partir, un nouvel étudiant du prochain semestre est arrivé au dortoir. Il vient de Finlande, mais c’est à peu près tout ce que je sais. C’est un sentiment étrange parce que beaucoup ont quitté le kaikan et à présent, d’autres arrivent. Pendant que je serai à Osaka, tous les nouveaux étudiants seront déjà arrivés. C’est une nouvelle vague, un nouveau départ, et cette fois, c’est moi qui serai le plus ancien.


J’ai pris le bus de nuit depuis la même gare que la dernière fois quand je suis allé à Kyoto, bien que cette fois, je ne me sentais pas aussi épuisé. Je n’ai donc pas dormi tout le long. Je me suis plutôt endormi deux heures avant la fin du trajet, ce qui a rendu mon réveil très difficile au moment de sortir du bus. À moitié endormi, j’ai erré en cercle pendant environ 10 minutes pour comprendre par où sortir. Après cela, j’ai trouvé mon chemin vers une gare, et de là, j’ai cherché comment me rendre au mont Kōya. Après avoir passé 30 minutes à chercher un casier à jetons dans la gare, afin de ranger mes articles inutiles pour cette journée, puis à comprendre comment fonctionne cette gare, je suis finalement monté dans un train en direction du sud. J’en ai profité pour dormir.

Mon ami Andreas, qui y était allé il y a quelques semaines, m’avait recommandé de visiter le mont Kōya, et c’est ce que j’ai fait. Je n’avais vraiment aucune idée de ce que c’était, mais c’était un peu comme un déjà-vu de mon voyage à Kyoto. La première chose que j’avais faite ce jour-là avait été de visiter Fushimi-Inari, seul, juste comme ça, et ça m’avait époustouflé. Je ne peux pas vraiment expliquer la beauté de cet endroit… Les photos de mon iPhone ne rendent même pas un peu la réalité, malgré tous les clichés que j’ai faits. Je n’ai pas escaladé toute la montagne, mais j’ai pu voir le cimetière sans fin.

Je ne sais pas si l’un d’entre vous a fait l’expérience d’essayer de dormir dans un train public, mais c’est assez bizarre : vous restez à moitié réveillé, vous vous réveillez de temps à autre en bavant, avec le cou dans la position la plus étrange qui soit, puis vous vous rendormez.

Quand je suis arrivé, j’étais évidemment hors de la ville. La gare menait au train suivant qui se trouvait être un train à câble qui monte en diagonale en suivant la montagne. Après cela, on nous a demandé d’acheter un laissez-passer d’une journée pour la région. La première destination que j’ai choisie était le temple Kongobu sur le mont Kōya, dans la préfecture de Wakayama, qui est essentiellement un cimetière sans fin.


C’était un peu comme mon voyage à Kyoto, puisque le premier endroit que j’avais visité était une rangée interminable de portes orange, et j’étais seul. Encore une fois, j’ai vraiment adoré. Voici ce que j’ai vu :

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Après cette longue journée de marche, je me suis carrément évanoui de fatigue en entrant dans le train. Une fois de retour à ma gare de départ, il m’a fallu environ 10 minutes pour retrouver mon casier à jetons et récupérer mes affaires. Je suis sorti me promener et j’ai trouvé un Starbucks dans un centre commercial à proximité, ce qui m’a permis de manger un peu. J’ai aussi décidé de sortir mon ordinateur portable et de faire de la musique. La date limite était encore le 31 mars pour publier mon mini-album, même si je doutais d’y arriver.

Ce fut l’un de mes moments les plus productifs pour ce qui est de faire de la musique au Japon.

Kengo avait de nouveau accepté de me laisser demeurer chez lui pendant que j’étais au Kansai, mais ce jour-là, il m’a demandé de venir après 21 heure. J’ai donc pris mon temps et j’ai passé environ deux heures à un café et à travailler sur mon ordinateur portable. J’ai quitté le magasin vers 21 heure et je suis arrivé chez Kengo une heure plus tard. Nous étions tous les deux fatigués. Alors nous nous sommes préparés à aller nous coucher, avons bavardé un peu et avons dormi jusqu’au matin.

Samedi matin, le 28 mars, Kengo et moi avons tous les deux quitté sa résidence vers 9 h 15. À la gare, nous nous sommes séparés : il allait s’entraîner, je partais pour Nara. Je suis arrivé à Nara, mais j’étais descendu par erreur un arrêt trop tôt. J’ai donc décidé de marcher jusqu’à destination. Comme petit-déjeuner, j’ai pris des crêpes bon marché au combini et je me suis souvenu qu’il y a trois ans, j’en avais beaucoup mangé tous les matins. Après 30 minutes de marche, je suis arrivée au parc de Nara. Et comme prévu, la première chose qu’on voit à Nara, ce sont les cerfs. Il y avait aussi de petits stands partout où on vendait des craquelins de riz pour nourrir les cerfs. J’ai décidé de ne rien acheter au début et de seulement regarder. J’ai traversé le parc et j’ai rencontré une dame et un homme qui distribuaient des tonnes de nourriture à un troupeau de cerfs affamés.

Après les avoir regardés pendant un moment, j’ai continué ma promenade et découvert le reste du parc. Il semblait y avoir un festival ou quelque chose qui se passait puisque qu’on avait installé des tentes et que certains haut-parleurs faisaient entendre de la musique. J’ai vu un cerisier en fleurs. C’était la première fois que j’en voyais un en vrai. Lors de mon voyage au Japon d’il y a trois ans, ils avaient tardé à fleurir et j’avais raté ce spectacle.
 

J’ai trouvé ma petite amie!

Ils savent comment prendre des autoportraits!

Après ça, j’ai eu l’idée géniale de me frotter l’œil avec la main qui avait touché de nombreux cerfs. Comme certains d’entre vous le savent peut-être, je suis allergique aux chevaux, aux chats et à la poussière, mais cela s’étend à peu près à tout ce qui a de la fourrure. Au bout de 10 minutes à me rincer l’œil à l’eau du robinet, je suis sorti de ce bâtiment que j’avais trouvé au hasard.

Mon œil tourne au rouge.

Je me suis alors souvenu que je pouvais aller voir le Daibutsu à Nara et me suis dirigé dans cette direction. Voici ce que j’y ai trouvé.

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Je suis rentré fatigué à l’appartement de Kengo, et une fois de plus, la journée s’est terminée dans le calme.

Le lendemain, j’avais réservé du temps pour voir mes amis qui avaient passé un an au Canada l’an dernier. Nous nous sommes retrouvés dans une immense gare et l’un d’eux a dû venir me chercher parce que je n’avais aucune idée où aller. Après ça, nous avons trouvé un restaurant qui servait des repas de style Okinawa. Nous nous sommes assis, mais nous avons dû nous diviser en deux groupes, en raison de la taille de la table. J’étais bien placé, puisque je n’avais pas vraiment parlé à ces deux filles auparavant, et ça m’a donné l’occasion de le faire.
 

Miyuki et Miho! *Miho porte le chandail de l’Université de Winnipeg.

Après cela, nous sommes montés dans la grande roue, et j’en ai profité pour effrayer les jeunes filles. Ensuite, nous avons pris quelques photos dans un purikura, très étroit quand sept personnes tentent d’y entrer… nous nous sommes ensuite dirigés vers un autre café. Durant tout ce temps, j’essayais juste d’engager une conversation et, surtout, de m’exercer à parler japonais avec eux. J’étais un peu surpris par Nick, car je m’attendais à ce qu’il parle mieux japonais que moi, mais malheureusement, il n’avait pas fait beaucoup de progrès depuis que je l’avais vu pour la dernière fois au Canada.

Après avoir fait rire les dames, nous nous sommes séparés et sommes rentrés chez nous. Comme Miho et moi allions dans la même direction, nous sommes retournés ensemble. Cette fois, cependant, je l’ai guidée à travers la gare grâce à ma mémoire visuelle, et nous sommes montés dans le train. Là, nous avons eu toute une conversation et elle m’a dit qu’elle était très impressionnée par moi. Haha, oui, eh bien, je me fais dire ça souvent. 

Moi, Nick, Yuka, Ayaka, Sachika, Miyuki, Miho

Après être descendus à mon arrêt, Miho et moi avons décidé de passer voir si Miyuki, qui nous avait quittés plus tôt pour aller travailler, travaillait vraiment. Son lieu de travail n’était qu’à 5 minutes de l’appartement de Kengo, alors nous sommes entrés dans le supermarché, et elle était bien là! Je crois qu’elle a été agréablement surprise de nous voir!

Après cela, j’ai ramené Miho à la gare, et nous avons fait nos adieux.

Le lendemain, j’avais initialement prévu de rencontrer mon amie Mina à Nagoya, mais elle a dû annuler et je n’avais donc aucun plan avant midi, quand Ayaka a décidé de passer du temps avec moi. En fait, j’ai décidé de me rendre chez elle. Nous avons pris le train ensemble, puis nous nous sommes dirigés vers sa maison, avons emprunté la voiture de sa mère, et sommes repartis. Ayaka m’a conduit dans un centre commercial dans lequel travaillait une de ses amies. Je lui avais dit que je n’avais jamais mangé de natto, et elle a donc insisté pour que j’y goûte. Nous sommes entrés dans un supermarché, avons acheté du natto et nous sommes assis à une table.

Avant même de commencer à manger, je savais que je n’aimerais pas ça. En fait, j’ai réussi à en manger, même si c’était plutôt difficile à avaler après la deuxième bouchée. Mais je peux maintenant dire officiellement que j’ai mangé du natto, et que c’est l’un des seuls mets japonais que je ne peux pas manger… ha! ha!

Après cela, nous sommes allés au lieu de travail de son amie, un restaurant de sushis. Nous avons commandé différents types de sushis, et son amie nous en a également recommandé quelques-uns. Au moment de payer, son amie s’est assurée qu’il n’y avait personne dans les environs, puis nous a amenés à la caisse. Nous avons fini par payer seulement 155 yens pour notre repas, lequel aurait coûté environ 2000 normalement.

Nous avons marché un peu plus, puis sommes retournés chez elle. Là, j’ai donné le reste du natto à sa mère puisque je n’avais plus l’intention d’en manger. Sa mère est sortie et a commencé à me complimenter sur mon apparence, mon japonais, mes études, le judo, le fait que je sois mi-canadien, mi-japonais, bla-bla-bla… mais ce qui m’a vraiment surpris, c’est quand elle a commencé à me toucher le ventre… ça m’a vraiment pris au dépourvu. Quoi qu’il en soit, après cela, Ayaka m’a ramené à la gare et m’a fait quelques recommandations à propos du train à prendre, et je suis rentré chez moi.

Maintenant, je veux juste dire que pendant tout ce temps, je l’avais fait pas mal rire. Nous faisions des blagues bizarres, mais c’était vraiment la première fois que je sentais que je pouvais parler comme ça à quelqu’un en japonais. Je me sentais juste heureux d’avoir pu dépasser cette étrange maladresse due à mon incapacité de communiquer. C’est une drôle d’impression. C’est à ce moment-là que le langage montre sa beauté.

Le lendemain, j’ai déjeuné avec Kengo puisque c’était la dernière fois que nous nous voyions. J’étais vraiment reconnaissant envers Kengo, car il m’avait permis de rester chez lui, même si je n’avais pas l’intention de passer du temps avec lui cette fois-là.
 

Lors de mon dernier jour au Kansai, j’avais prévu de voir Chipa, qui venait à Osaka pour une formation à son entreprise. Chipa vient d’obtenir son diplôme de l’Université de Tokai (programme régulier) en septembre, mais il est maintenant embauché par une entreprise et est sur le point de commencer sa formation. J’ai donc décidé de passer du temps une dernière fois avec lui.

Il est arrivé à midi en shinkansen, mais n’était libre qu’après 16 h. C’est à ce moment que nous nous sommes retrouvés pour nous diriger vers le château d’Osaka! J’y étais allé la dernière fois que je suis venu à Osaka (octobre 2014), mais cette fois, il y avait des sakura (fleurs de cerisier)!

J’ai eu de la chance d’apercevoir des cerisiers en fleurs!

Nous nous sommes ensuite promenés dans ces longs couloirs extérieurs remplis de toutes sortes de magasins! J’ai vraiment apprécié ce genre de quartier commerçant, car nous n’avons pas cela près de chez moi. Il y a des restaurants, des dépanneurs, mais aussi des bijoutiers et des supermarchés.

Chipa a ensuite insisté pour que nous mangions au Coco Curry House, son restaurant de curry préféré. Quand nous sommes entrés, il a tout de suite commandé et j’ai eu la brillante idée de commander un curry épicé de niveau 4. Ne vous méprenez pas, j’aime la nourriture épicée puisque ma mère cuisine elle-même un assez puissant curry merci, mais celui-ci fut mortel. Je pouvais à peine le terminer. Je peux quand même dire que j’ai apprécié l’expérience!

Nous avons ensuite traversé le fameux pont Namba, nous avons bavardé une dernière fois, puis nous nous sommes dirigés vers la gare où nous nous sommes dit au revoir. Je le verrai probablement encore quelques fois pendant mon séjour au Japon, mais il sera occupé par le travail et nous aurons moins de temps.

Après cela, je me suis dirigé vers l’arrêt d’autobus, le même qu’à mon arrivée, et j’ai attendu mon bus au milieu d’une grande foule. Cet arrêt d’autobus était plutôt intéressant. Très fréquenté, je dois dire. Il y avait beaucoup de gens qui criaient les heures de départ des bus et répétaient des renseignements, de manière à s’assurer que tout le monde comprenne. Pour l’un des bus, quelqu’un était en retard, et ils l’ont appelé par son nom à plusieurs reprises. J’ai dû vérifier avec eux deux fois que je n’avais pas manqué mon bus, parce qu’il y en avait trois de la même compagnie pour la même destination, juste à 10 minutes d’intervalle. Quoi qu’il en soit, je suis monté dans le bus et… je n’ai pas dormi. Le gars à côté de moi sortait fumer à chaque arrêt, ce qui me réveillait chaque fois, jusqu’à ce qu’il décide de changer de siège avec moi, ce qui m’a réveillé tout à fait…

Je suis retourné à Shinjuku où j’ai pris le premier train pour rentrer chez moi. Ce fut un long voyage. Long, mais agréable.

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14 avril 2015

Retour sur le mois de mars : 1- Le pays des enfants

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Au cours du mois de mars, j’ai également réussi à me rendre à cet endroit appelé Kodomo no kuni qui signifie : le pays des enfants. C’est juste le nom d’une ville où vit mon amie Shizuka. Miguel et moi y sommes allés pour faire un gâteau avec elle, car je voulais apprendre à faire des gâteaux. Miguel et moi avons également décidé de lui

préparer un souper pour lui rendre la pareille. Je dois dire que je n’ai pas appris grand-chose puisque les instructions étaient en japonais et que Shizuka allait très vite, mais le curry que nous avons cuisiné et le gâteau étaient plutôt bons.

Shizuka et Miguel

Le gâteau...

Plus tard dans la nuit, la mère de Shizuka est rentrée à la maison et a goûté à nos mets… il semble qu’elle ait apprécié. Quoi qu’il en soit, nous nous sommes bien amusés!

Oishii - signifie délicieux en japonais

Retour sur le mois de mars : 2 - Ouvrez les yeux et jetez un coup d’œil autour de vous
 

Quand je vous ai dit, dans le dernier blogue, que je n’ai rien fait pendant le mois de mars, eh bien c’était un mensonge. En plus des études, j’ai réussi à aller dans de nombreux nouveaux endroits.

Pour commencer, Miguel, mon ami espagnol, m’a amené à une rivière qui se trouve au sud de l’université. Nous avons simplement marché près de la rivière jusqu’à ce que je décide de la traverser pieds nus. Ce n’était vraiment rien de très spécial, mais c’était une belle petite expérience hors du commun.
 

C’est drôle que je sois ici depuis environ six mois et que je ne savais pas que cette rivière existait.

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Retour sur le mois de mars : 3 - Anniversaire au Japon
 

Le 11 mars, c’était mon anniversaire. Je n’y avais pas vraiment pensé. J’avais encore de l’entraînement et de l’étude à faire. Mais la nuit du 10, à minuit, Miguel se présente dans ma chambre. Je ne comprenais pas pourquoi au début, mais ensuite il a crié « Otanjoubi omedetou » qui signifie « Joyeux anniversaire! », ha ha je n’ai pas pu m’empêcher de rire. Je lui ai offert des collations et nous nous sommes assis sur mon lit pour jaser. Quelques instants plus tard, Chipa est arrivé, avec deux cadeaux. Tout d’abord, il m’a donné un cadre avec un message amusant que je ne recopierai pas ici... Et il a aussi décidé de me donner sa guitare électrique, ce qui est complètement fou!

Nous avons parlé pendant environ 30 minutes pendant que je contemplais la guitare, mais j’ai dû les jeter dehors, car j’avais besoin de dormir avant l’entraînement du lendemain matin. C’était agréable de voir au moins mes deux meilleurs amis se souvenir de mon anniversaire et venir me voir.
 

Attendez, c’est l’anniversaire de qui? Ha ha

Le lendemain, je suis allé à l’entraînement, j’ai étudié, je suis allé m’entraîner à nouveau, et puis quand je suis revenu, Miguel m’a dit que nous devions aller manger ensemble. Nous avons préparé le souper au L-kan, le dortoir des filles, et un autre ami de Miguel nous a rejoints. Ce souper, c’était un mélange de tous les ingrédients que nous avions à notre portée. L’ambiance était intéressante, je dois dire.

Je pense qu’ils ont apprécié le repas plus que moi ha ha.

Quand je suis revenu à ma chambre, j’ai fait un peu de ménage, mais Chipa m’a ensuite appelé pour aller les rejoindre. Miguel avait accidentellement vendu la mèche, mais j’ai joué mon rôle et je suis arrivée en ayant l’air surpris. Chipa attendait avec quelques autres gars (Shotaro (Japon), Shingo (Japon), Miguel (Espagne) et Bato (Mongolie). Haruki s’est également joint à eux par la suite. Ils avaient tous contribué pour acheter une pizza, et nous avons regardé un film choisi par Chipa dans le hall du Kokusai Kaikan. Le film était Hitch, avec Will Smith, et je pense que compte tenu de ce que Chipa et moi avions vécu ces dernières semaines, c’était parfait.

J’étais très reconnaissant qu’ils aient fait cela pour moi. C’était un anniversaire assez relaxe, et j’ai apprécié.

 

 

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16 avril 2015

 

Mars expliqué : 4 – Fête surprise en retard

Le samedi 14 mars, Kotaro m’a demandé d’aller chez lui pour dîner. Il m’a dit qu’il voulait pratiquer un peu l’anglais, alors je me suis dit pourquoi pas. Après avoir terminé tout ce dont j’avais besoin pour le lendemain, je me suis dirigé vers sa chambre.

 

Quand je suis arrivé, il était en train de réparer quelque chose sur son lit. Je suis entré et nous avons bavardé un peu. Je m’attendais à ce qu’il commence à parler d’anglais, mais il ne l’a jamais fait. Nous sommes restés là à regarder la télévision pendant environ 20 minutes avant que, de nulle part, Fubuki et Ryo ne se présentent dans la chambre de Kotaro. Ils se sont assis avec nous et nous avons tous regardé la télévision pendant un moment. Je commençais à avoir une idée de ce qui se passait, mais encore une fois, j’ai joué mon rôle.

 

Ensuite, nous nous sommes dirigés vers le restaurant derrière leur dortoir, où je suis allé plusieurs fois (avec Iwasa et Masari). Avant de commander, Kotaro a annoncé qu’ils allaient célébrer mon anniversaire aujourd’hui. J’ai souri de joie et tout le monde a ri. Nous avons commandé nos repas et mangé abondamment! Tous les trois ont payé mon repas. Nous avons eu des conversations amusantes ce soir-là, et même si c’était juste pour cette soirée-là, j’étais content qu’ils aient consacré du temps pour moi!

 

Moi, Fubuki, Ryo et Kotaro

La célèbre pose de Kotaro

Nous sommes retournés dans la chambre de Kotaro et j’ai pu essayer une bière chinoise (Tsingtao) que Kotaro avait rapportée de son récent voyage en Chine. Nous sommes restés là à regarder la télévision jusqu’à 22 heures.

Durant cette même période, j’ai également reçu mon uniforme de l’équipe de judo de Tokai que j’avais commandé en décembre. Cela a pris du temps, mais j’étais très excité de l’avoir enfin reçu.
 

Seuls les membres de l’équipe sont autorisés à porter cette veste.

Voilà pour les études anglaises...

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18 avril 2015

Retour sur le mois de mars : 5 - Cérémonie de remise des diplômes (Un dernier adieu)

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Le 25 mars, il y a presque un mois déjà, j’ai pu assister à la cérémonie de remise des diplômes de l’Université de Tokai.

J’aimerais maintenant vous donner juste un peu de contexte sur la culture japonaise. Tout d’abord, la plupart des étudiants doivent rester

aux études durant une période fixe de quatre ans, le premier semestre commençant en avril, et le second en septembre. Ils le font pendant quatre ans, et tant qu’ils réussissent tous leurs cours, la plupart d’entre eux obtiennent leur diplôme en même temps. En outre, il est très courant que certaines personnes n’assistent pas à leur propre cérémonie de remise des diplômes. Certains d’entre eux ont déjà trouvé un emploi et travaillent dur ou sont en formation.

Cette journée était une journée très spéciale. Je dirais qu’environ… 80 % des amis que je me suis faits jusqu’à présent au Japon recevaient leur diplôme ce jour-là. Cela signifiait que ce serait probablement la dernière fois que je les verrais avant de rentrer chez moi. J’ai donc emballé certains des savons biologiques pour les mains que j’avais apportés du Canada dans de petits emballages, un pour chacun de mes amis. J’ai également imprimé et encadré une photo pour Chipa et Anzu, qui sont ceux qui m’ont le plus aidé depuis que je suis ici.

Maintenant, je devais assister à deux cérémonies. Comme ils devaient tous obtenir leur diplôme ce jour-là, mais qu’il y avait trop d’étudiants pour entrer dans le gymnase, les cérémonies ont été séparées entre les arts et les sciences. Et pourtant, la salle était remplie! C’est d’abord Chipa qui a reçu son diplôme. Il est diplômé du département d’architecture. J’ai assisté à la cérémonie qui a duré environ une heure. On a donné un cadeau à ceux qui avaient excellé, on a prononcé des discours, on a présenté une vidéo et ce fut le temps de partir.

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Ce gymnase est énorme, mais regardez le nombre d’étudiants au rez-de-chaussée. Incroyable.

Song, de la Corée, et Chipa sortent de leur cérémonie de remise des diplômes.

Chipa et moi après l’obtention de son diplôme.

Hommes : costumes noirs. Filles :… partout

Après cela, j’ai donné son cadeau à Chipa, et il s’est rendu dans son département pour recevoir son certificat.

Deux heures plus tard, je suis retourné au gymnase pour assister à la cérémonie des étudiants en sciences. Mais cette fois, mon ami Kenta, qui était membre du personnel du dortoir, nous a invités à descendre avec lui. Étant un peu fous, nous étions quatre qui n’étaient pas censés recevoir de diplôme à nous être joints aux futurs diplômés pour regarder la cérémonie du point de vue d’un étudiant. C’était assez drôle, et ça ne dérangeait personne. Comme je ne serai pas vraiment un diplômé de Tokai, cela m’a donné l’occasion de savoir ce que cela fait d’être diplômé d’une université japonaise. À part cela, la cérémonie était exactement la même. 

Pendant la cérémonie : Kenta, diplômé; Shotaro, du Japon; moi et Bato, de la Mongolie. Shingo était aussi là avec nous.

À la fin de la cérémonie, j’ai dû courir après tous mes amis pour prendre des photos avec eux et leur offrir des cadeaux. Ils devaient tous se rendre à leur département. C’était donc toute une aventure d’essayer de les repérer parmi les centaines d’étudiants qui arrivaient sur la route. Les voici, tous habillés pour la cérémonie!

cliquez sur les photos pour lire les descriptions

Anzu Honda
Mina Sakuma
Kenta Uozumi
Arisa Oginuma
Yukie Kamei
Azusa Takeda
Mariko Ando
Asami Hiraoka
Sachiho Horiuchi

* Je n’ai pas les photos de tout le monde, car certains d’entre eux l’ont prise sur leur téléphone et ne les ont toujours pas envoyées… *

 

La plupart de mes amis étaient diplômés du département international, alors je les ai suivis là-bas, et j’ai fini par écouter le dernier discours de leur professeur. Je dois dire que j’avais vraiment l’impression d’obtenir mon diplôme. Beaucoup d’entre eux m’ont demandé si j’étais diplômé. Haha!

Un fait amusant, les gars du judo qui étaient diplômés m’ont repéré à un moment donné, et m’ont demandé de prendre une photo avec eux. La plupart d’entre eux ne m’avaient jamais parlé auparavant, mais cela ne me dérangeait pas. Toutefois, je ne pense pas que je verrai un jour cette photo, puisque je ne les ai pas comme amis sur Facebook.

Après avoir dit au revoir à tout le monde une dernière fois, je suis retourné au Kaikan. Ce soir-là, nous avons dîné pour célébrer la remise des diplômes de Chipa et Kenta, et leur départ du dortoir.

Mes impressions :

 

  • Tout d’abord, la plupart de mes amis vont partir, ce qui me rend assez triste. J’avais vraiment établi cette ambiance familiale avec tous ces amis que je croisais sur le campus universitaire. Beaucoup d’entre eux m’avaient aidé au moins une fois, et je leur étais vraiment reconnaissant.

​​

  • Cela signifie que le semestre prochain, je vais recommencer « à zéro ». Comme la plupart de mes amis japonais partent, cela me rend anonyme à nouveau. Ce n’est pas une mauvaise chose, je suppose.

​​

  • Chacun d’entre eux a dit que leurs quatre années avaient passé trop vite et qu’ils voulaient rester ici. Tout ce à quoi je pouvais penser, c’était à quelle allure mon propre voyage s’était déroulé jusqu’à présent, et j’ai commencé à avoir peur de ne pas pouvoir atteindre tous mes objectifs durant la période de temps qu’il me reste.

Une chose que vous remarquerez peut-être, et que j’ai également remarquée ce jour-là, c’est que la plupart de mes amis sont des filles! Eh bien, que puis-je dire… haha, non, je ne l’ai pas fait exprès. C’est parce que le japonais de la plupart des filles est assez facile à comprendre, et elles m’apprennent le japonais. De plus, les gars japonais m’approchent simplement pour avoir une « expérience internationale », et je préfère donc garder mes distances, même si je pense que je pourrais modifier cette attitude au prochain semestre. Nous verrons. 😉

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18 avril 2015

Retour sur le mois de mars : 6 — Déménager, au Japon (Chipa)

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Après avoir obtenu son diplôme, Chipa était maintenant obligé de quitter le dortoir. Il s’y était préparé et avait déjà trouvé un appartement à Tokyo qui lui permettrait d’accéder rapidement à son nouveau lieu de travail. Mais au cours des nombreuses années qu’il a passées au Japon, il a accumulé beaucoup de choses, et m’a donc demandé de l’aider à déménager. 

Si vous pensez que nous avons tout transporté jusqu’à Tokyo, laissez-moi vous dire que cela aurait été impossible. Chipa avait contacté une entreprise de déménagement, et deux heures avant qu’ils ne viennent chercher ses affaires, nous nous sommes dirigés vers l’appartement de son ami où il avait tout entreposé. Nous avons tout déplacé à l’extérieur pour qu’il soit plus facile pour les gars de charger leur véhicule.

Une fois arrivés, Chipa et moi avons éclaté de rire parce que le véhicule que Chipa avait choisi en ligne était minuscule. Mais après environ 25 minutes passées à bouger et déplacer les choses, les deux travailleurs ont réussi à tout faire rentrer! 

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Quand j’ai dit minuscule, je voulais dire minuscule…

Chipa est ensuite parti en train jusqu’à son appartement, où ils allaient apporter ses affaires.

Lentement mais sûrement, Chipa s’éloignait et laissait sa vie antérieure derrière lui, en quittant Kaikan et en quittant Tokai. 

¹ Kōdōkan : un dojo fondé en 1882 par Jigorō Kanō, le créateur du judo. Source : Wikipédia

² On parle ici du Nippon budōkan, un budōkan (dojo où l’on pratique les arts martiaux) du centre-ville de Tokyo. Source : Wikipédia

³ Okonomiyaki : un plat japonais qu’on peut comparer à une pizza, à une crêpe ou à une omelette. Source : Wikipédia

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Le mois de mars expliqué : 7 — Lutte 

Au cours du mois de mars, et après quelques discussions, Miguel et moi avons décidé de faire de l’exercice ensemble. Nous avions plusieurs choix, et l’un d’eux était la lutte. Miguel, un peu fou, a osé me combattre dans la cour arrière du Kaikan. 

Miguel et moi avons livré quelques combats, que j’ai appréciés pour plus d’une raison. C’était de l’exercice qui me permettait en même temps de pratiquer le judo, ce qui pouvait m’aider à me rétablir de ma blessure. Je dois dire que Miguel est assez courageux, mais il n’y avait aucun risque que je perde contre lui. Je l’ai envoyé au sol à quelques reprises, parfois dangereusement, car Miguel n’avait jamais fait de judo et ne s’attendait pas à certains mouvements. 

Après cette première fois, nous avons invité Chipa à nous joindre. Il a accepté et, un jour, nous nous sommes retrouvés à l’arrière du Kaikan, à nous bousculer. Maintenant, Chipa est beaucoup plus fort que Miguel, et probablement plus fort que moi, mais il n’avait pas encore eu d’expérience au combat corps à corps. Il m’a projeté à terre une ou deux fois au début, mais j’ai ensuite compris son style et, à sa grande surprise, je l’ai fait revoler.

Pourquoi est-ce important? Eh bien, comme je l’ai dit, ça me permettait de « pratiquer » un peu de « judo » sans être surveillé ou jugé par tout le monde. Aussi, en combattant Chipa, j’ai vraiment senti sa force. Je veux dire, il pèse 10 kilos de plus que moi, et il joue au rugby, ce qui le rend assez difficile à bousculer. Mais je suis toujours resté solide, et j’ai réussi à trouver un moyen de le prendre à revers. D’accord, ce n’est pas un match équitable, mais cela m’a quand même donné un petit regain de confiance et m’a aussi révélé que notre plus grand ennemi est nous-même. Je pense qu’il est temps que je surmonte mes propres peurs. 

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18 avril 2015

Test de placement et résultats

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Tout comme le semestre précédent, tous les étudiants qui étudient le japonais doivent passer un test de classement afin que l'enseignant évalue leur niveau de langue japonaise, et ainsi créer des classes appropriées pour tout le monde.  Maintenant, après avoir étudié pendant la majeure partie de la semaine de relâche, j'avais de grandes

attentes. Ma sœur elle-même avait réussi à sauter quatre niveaux tout en étudiant ici à Tokai. Dans cet esprit, le 2 avril, j'ai passé le test qui semblait beaucoup plus facile que la dernière fois. Je ne pense pas avoir fait de mon mieux; j'étais un peu distrait et troublé ce jour-là.

Alors, comment fonctionne ce test? Eh bien, c'est assez simple. Il y a trois tests supplémentaires en plus d'un test de compréhension orale. Ce dernier commence par l’épellation de mots. Puis, il y a des phrases et des conversations où l’on doit répondre à des questions qui s’y rapportent. Le premier test d’écriture est assez élémentaire; la plupart d'entre nous l'ont terminé en 10 minutes. Le second est à un niveau supérieur, on doit posséder plus de vocabulaire et de kanji pour le compléter, et enfin, la dernière page est assez difficile et comporte deux paragraphes où l’on doit placer les bons caractères aux bons endroits.

Les deux premiers étaient assez faciles, mais le dernier était très déroutant. Le manque de connaissances des kanji et du vocabulaire était très probablement ma plus grande faiblesse. Mais je l'ai finalement terminé et je suis sorti de la pièce, satisfait. Je m'attendais vraiment à me retrouver dans la 3ᵉ classe, car le manuel de 4ᵉ classe du semestre dernier semblait trop facile. Je croyais réellement que mon japonais était d'un niveau assez élevé, car parmi beaucoup d'étudiants internationaux, j'étais celui qui passait le plus de temps à parler avec des Japonais.

Le lendemain, le 3 avril, nous avons appris les résultats de nos tests. Je savais que je n’allais pas être dans la 6ᵉ ou même la 5ᵉ classe, mais il me restait à savoir si je serais dans la 4ᵉ ou la 3ᵉ classe. Lorsque j’ai vérifié mon nom sur la liste ce jour-là, j’ai été assez déçu de voir qu’on m’avait placé dans le niveau 4. Mais je n'ai pas laissé ce résultat me décourager, car j’avais encore une chance lors de l’entretien avec nos professeurs plus tard, de prouver que j’étais assez bon pour le prochain cours.

Je suis arrivé au lieu de l’entrevue environ cinq minutes avant d’être appelé. Je suis entré dans la salle de classe et j’ai vu Yamamori sensei, l’un des enseignants de ma classe précédente, Nishiyama sensei et un autre professeur que je ne connaissais pas. Ils m’ont demandé de lire un texte dans un livre pour voir à quel point j’étais à l’aise ou pas, et malheureusement, les trois kanji qui se trouvaient sur cette page en était trois que je ne connaissais pas. Après avoir lu assez lentement (avec un mal de gorge), l’autre professeur a dit que je devrais rester à ce niveau. J’ai voulu vérifier avec eux si le rythme serait assez bon pour moi, car le semestre dernier, ça avait beaucoup ralenti après les deux premiers mois, mais après quelques commentaires, je suis sorti de la classe, maintenant officiellement inscrit dans la 4ᵉ classe. Un autre facteur décisif a été le fait que je pratique le judo à un rythme difficile, ce qui occupe beaucoup de mon temps. Je ne peux pas dire grand-chose pour argumenter.

J'avais gardé la carte de librairie que j'avais gagnée lors du concours de discours du semestre dernier pour aider à payer mes manuels, et donc je suis allé acheter deux des manuels pour cette classe tout de suite. J'ai également acheté tout un tas d'autres manuels que je prévois étudier par moi-même si le rythme de cette classe devient trop lent.

J'ai passé le reste de la journée seul. J’étais très déçu de moi-même. Beaucoup d'autres étudiants n'avaient même pas touché à leurs livres pendant la semaine de relâche, mais ils avaient sauté trois classes comme moi, ou plus. La plupart d'entre eux ne pouvaient pas parler aussi couramment que moi, du moins c'est ce que je croyais, et passaient la plupart de leur temps à parler anglais ou leur propre langue. Mais cela m'a vraiment humilié et m'a ramené à la réalité. Après avoir entendu tous mes amis japonais me dire que mon japonais était bon, je suppose que cela a pu me monter à la tête. J'ai pris ce temps pour vraiment réfléchir à la situation et voir comment je pourrais l'aborder pour en tirer le meilleur parti.

Peu importe la classe, je sais que j'apprendrai. C'est maintenant à moi de passer au travers, et donner à cette classe le meilleur que je peux. Donc, la 4ᵉ classe est l'endroit où je vais passer les quatre prochains mois à étudier cette langue folle qu'ils appellent le japonais.

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Château d'Odawara : à la sakura

Après le test de classement, j'ai été invité à rejoindre un groupe d'étudiants qui s’en allait au château d'Odawara pour voir les cerisiers en fleur (sakura). Je n'avais pas de plans précis, alors je me suis joint à eux. Je n'avais jamais été à Odawara, qui est en fait la dernière gare de la ligne de train Odakyu (Odawara Kyuko), le seul train disponible de Tokai. En fait, je n'étais même jamais allé dans cette direction, à l’opposé de Tokyo. Oh! ce n’est pas vrai, je suis allé une fois à la gare suivante par accident, car j'étais resté dans le train trop longtemps.

Quoiqu’il en soit, vers 13 heures, nous sommes tous partis pour Odawara. Par « nous tous », je veux dire moi et environ 15 autres étudiants internationaux, dont beaucoup d'Italiens. J'ai passé la plupart de mon temps avec Nnadi, mon ami nigérien. Mai, qui est mi-israélienne, mi-japonaise, nous a également rejoints après un certain temps. C'était un bon moment de détente, et c'était vraiment beau de voir tous les sakura.

Je ne voulais pas vraiment aborder les nouveaux étudiants pour l'instant, alors j'ai gardé mes distances ce jour-là. Mais à part cela, c'était une bonne expérience.
 

Les Sakura ne durent qu’environ deux semaines.

Château d'Odawara

Par la suite, Nnadi voulait aller voir s'il pouvait obtenir un vélo à Machida, alors j'ai décidé de l’accompagner. Nous nous sommes rendus là-bas et avons trouvé son magasin de vélos, mais il s’est avéré fermé. J'ai ensuite fait un peu de lèche-vitrines pour voir si je trouverais quelque chose à mon goût et nous sommes entrés dans quelques magasins intéressants. En passant : ne faites pas toujours confiance à Google Maps ha ha!

En revenant de l'un de ces magasins, j'ai repéré un Coco Curry. Si vous vous souvenez, j'y étais allé avec Chipa à Osaka. J'ai donc invité Nnadi à y entrer, et quelques instants plus tard, nous commandions du curry! Mais cette fois, j'ai juste pris le menu régulier, ayant appris de la dernière fois!
 

Coco Curry à Machida!

Pas trop épicé, pas trop doux, juste bon!

Ensuite, Nnadi a dit qu’il voulait essayer de trouver un chapeau. Maintenant, c’est ce que j’aime le plus dans le fait de pouvoir parler japonais. Je n’avais aucune idée où trouver des magasins de chapeaux, mais je n’avais plus peur de demander. J’ai demandé à environ six personnes de me donner des instructions, non pas parce que je ne serais pas en mesure de le trouver par moi-même, mais pour le plaisir et la pratique. Nous sommes allés dans quelques magasins et Nnadi a essayé quelques chapeaux, mais nous avons fini par conclure que les chapeaux ce n’étaient pas pour lui...

Enfin, il voulait voir s’il pouvait trouver un manuel japonais afin de l’aider à apprendre plus de grammaire. Je lui ai montré le seul magasin que je connaissais à Machida où j’étais allé auparavant avec Anzu. J’ai examiné les manuels avec lui, mais celui qu’il voulait n’était pas disponible dans ce magasin. Je suis donc allé voir la caissière et j’ai appris qu’un autre magasin à environ cinq minutes de là l’avait, et j’ai fait une réservation sous mon nom. Peu de temps après, Nnadi et moi nous y allions. Je ne veux pas me vanter, je veux juste que vous réalisiez que tout cela s’est fait en japonais. Ces situations me permettent de constater à quel point j’ai fait des progrès. Et c’est aussi ce qui me motive à étudier davantage.

Nous sommes arrivés à cette nouvelle boutique et j’ai reçu le livre réservé à mon nom que Nnadi a feuilleté. Ensuite, nous nous sommes dirigés vers la section des livres japonais de cette boutique, j’ai fini par aider Nnadi à choisir un autre livre. Par la suite, nous sommes rentrés chez nous, en attendant nos résultats du test de ce jour-là.

J’ai bien aimé cette randonnée parce que j’ai eu de bonnes conversations avec Nnadi. J’ai également pu retrouver mon chemin autour de Machida sans hésitation. Je me sens vraiment béni d’avoir cette opportunité.

Note : Il y avait beaucoup de belles femmes à Machida! 😎
 

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19 avril 2015

Un autre aspect du Japon : Chinko Matsuri

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Le Japon est bien connu pour sa culture traditionnelle, mais aussi pour son étrange culture. Il y a beaucoup de choses bizarres intégrées dans leur culture que plusieurs personnes apprécient réellement. Par exemple, on vend des magazines pornographiques au dépanneur. Je ne peux toujours pas tout à fait comprendre ça. Il y a aussi beaucoup de

magazines d'animé, de mangas et d'émissions de télévision étranges.

Eh bien, il était question, depuis un certain temps, d'aller à un endroit appelé « Chinko Matsuri ». « Chinko » signifie pénis et « matsuri » signifie festival. Donc, en d'autres termes, il s’agit d’un festival du pénis. Je n'ai aucun intérêt pour ce genre de chose, mais beaucoup d'étudiants m’ont demandé d’y aller et j'ai fini par décider d'aller voir cette manifestation de la culture japonaise. C'était le 5 avril, la fin de semaine avant le début des cours.

J'ai appris que c'est en fait le festival japonais le plus populaire chez les étrangers. Une fois que nous sommes arrivés à la gare, qui était près de Yokohama, les rues étaient déjà remplies de gens, principalement des étrangers. Même le train était bondé. Il pleuvait, alors nous avons dû acheter des parapluies une fois arrivés. Nous nous sommes ensuite dirigés vers le lieu de départ du festival et avons attendu au milieu de centaines de parapluies et d'appareils photo pendant environ 20 minutes. Puis ça a commencé. Ils ont apporté trois énormes pénis tout en criant des mots d'encouragement. Nous avons tous ri très fort!

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Le transport de… l’objet sacré?

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Shotaro, Yoko et Sachiho se sentant… pervers.

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Apparemment, ce gars est célèbre au Japon.

Ensuite, Valentina et moi voulions trouver des bonbons, et nous nous sommes donc mis dans la file d’attente. Après environ 15 minutes, je suis sorti de la boutique avec un sac de bonbons en forme d’organe sexuel. Le simple fait de regarder les gens les manger était vraiment très drôle.

Il faisait assez froid, alors nous sommes retournés à Yokohama, où nous avions prévu de manger dans un buffet chinois! C'était ma troisième visite dans le quartier chinois de Yokohama, mais ma première fois dans un buffet à volonté. Nous avons commandé, entourés d’une atmosphère gaie où les blagues et les rires fusaient, et avons goûté à de nombreux plats!

Le restaurant que nous avons choisi. C'était probablement un hôtel avant, car ça y ressemblait encore.

Quartier chinois à Yokohama.

Shotaro, Yoko et Sachiho se sentant… pervers.

Apparemment, ce gars est célèbre au Japon.

Ceux qui sont assez fous pour assister à un tel festival!

Nous sommes revenus environ une heure et demie plus tard, riant toujours de cette aventure de la journée.

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19 avril 2015

Bonjour l'océan Pacifique!

Le lundi 6 avril, après mon entraînement matinal, je suis allé à mon cours d'orientation, au cours duquel j’ai acheté les deux autres manuels dont j'ai besoin pour ce cours. Par la suite, nous étions libres! Comme nous connaissions déjà le reste de l'information, nous n'avions pas besoin d'assister aux deux autres cours d'orientation. Miguel m'a donc invité à aller à la mer avec Shingo et lui. Je n'étais pas trop sûr de vouloir y aller, car j'avais un entraînement plus tard ce jour-là, mais j’ai fini par accepter.

Nous avons sauté sur nos vélos et nous nous sommes dirigés vers une partie de Hiratsuka (la ville où je vis) que je n'avais jamais vue auparavant. Il y avait encore des sakura pour embellir notre voyage aller-retour. Après environ 30 minutes de vélo, nous sommes arrivés à la plage. Il y avait quelques personnes qui surfaient en combinaison isothermique. Cette journée était la plus chaude depuis la fin de l'hiver, et donc ceux qui étaient fous des vagues avaient pris le risque d’aller dans l’océan. Miguel avait apporté un maillot de bain, mais je ne l'avais pas fait. Mais il faisait vraiment chaud, et donc peu de temps après, Miguel, Shingo et moi sautions tous dans les vagues. De toute ma vie, c'était la deuxième fois que je voyais l'océan, et ma première fois ici au Japon. 
 

Nous nous sommes amusés à prendre des photos en cours de route.

Tout est plus beau grâce aux sakura!

Je ne sais pas si c'était le stress accumulé, ou la pression, ou d'être responsable tout le temps, mais après environ 5 minutes de jeu dans les vagues, je me suis perdu dans l’instant présent. Je peux honnêtement dire que je suis redevenu un enfant, sautant dans les vagues et les laissant me ramener sur le rivage. J'ai ri, et j'ai ri, et j'ai crié, et j'ai ri à nouveau. Miguel et Shingo étaient là avec moi, écrasés par la force des vagues. Je pense que les vagues m'ont juste aidé à enlever le gros stress que je portais depuis un moment. À ce moment-là, je me sentais libre, ce que je n'avais pas ressenti depuis un bon moment.

 

La plage et l'océan. Ma première entrée dans l'océan Pacifique.

De grands moments, de grands souvenirs.

Tout sourire

Nous avons couru le long de la plage, grimpé le long d'un petit ruisseau menant à une rivière, commencé une bataille dans le sable et couru encore. Finalement, nous nous sommes lavés et sommes retournés au Kaikan. Je dois vraiment remercier Miguel pour cette journée parce qu'il m'emmène toujours dans des excursions intéressantes et je les aime beaucoup. C'est quelque chose que j'aimerais pouvoir faire plus souvent, mais y aller une fois a été une grande expérience.

 

Nous nous sommes arrêtés sur le chemin du retour et une dame thaïlandaise nous a pris en photo.

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19 avril 2015

Le 2ᵉ semestre : études en perspective

Le nouveau semestre est déjà commencé. La première semaine a été très facile pour moi. J'avais étudié à l'avance et avais compris la plupart des leçons. Cela m'a donné davantage de temps d’étude avec Miguel. Nous avions un manuel supplémentaire sur le vocabulaire qui nous permettait d’étudier tous les jours un certain nombre de mots suivi d’un petit test. Le test du 7ᵉ jour porte sur la matière de la semaine. Ça s'est bien passé pour la première semaine, mais la deuxième semaine a été trop chargée et nous ne sommes pas allés très loin.

De plus, notre cours de compréhension orale est probablement le plus difficile, car Miyagi Sensei semble très déterminée à forcer nos oreilles et nos esprits à s'adapter à la langue japonaise. Nishiyama Sensei, elle, est assez gentille et douce, et nous enseigne d'une manière simple et facile à comprendre. Yamamori Sensei est la même qu’au dernier semestre : agréable, claire et drôle!

Je veux vraiment avancer ce semestre et je pense que si je peux compléter les deux manuels supplémentaires que j'étudie ainsi que le cours, ça va m'avantager dans tout. Déjà, une partie du vocabulaire et des kanji que j'ai étudiés sont présentés en classe.

Cela étant dit, j'ai aussi l'intention de travailler fort au judo. J’aimerais atteindre le niveau régulier que j'ai commencé depuis le début du mois d'avril, mais je suis encore assez craintif.

Trouver un équilibre et travailler dur est ce que je prévois de faire au cours de ce prochain semestre. C'est parti!

 
Ce que les sakura ont laissé dans la cour arrière comme un dernier au revoir.

 

Ce que les sakura ont laissé dans la cour arrière comme un dernier au revoir.

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20 avril 2015

Nouvelles couleurs

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Lors de la rénovation de notre cuisine, on a aussi installé de nouvelles cuisinières. J’avais hâte de les utiliser, sans y avoir accordé beaucoup d’attention. Mais quand est venu le temps de s’en servir pour la première fois, on m’a dit que mes casseroles habituelles ne fonctionneraient plus sur ces cuisinières. Ils avaient installé des

cuisinières IH (à induction), qui ne fonctionnent qu’avec des casseroles IH (avec un fonds spécial pour permettre à la chaleur de transférer). Je n’ai PAS été impressionné.

Ce soir-là j’ai utilisé la casserole de mon ami Miguel, mais le lendemain, j’ai entrepris d’aller en acheter une pour moi. Shotaro est venu pour s’assurer que je choisissais la bonne sorte. Je dois dire que ces casseroles ne sont pas données. Elles sont assez chères et j’ai pensé que c'était mieux d’en prendre deux. Je n’avais pas payé les précédentes puisque je les avais reçues en cadeau des Iwasa et des Brésiliens. J’ai aussi pris le temps de choisir un meilleur couteau pour couper des légumes, car cela me dérangeait vraiment et devenait dangereux de couper quoi que ce soit.

J’ai fini par obtenir des casseroles de mes couleurs préférées. Regardez ça!

Violet et vert...

Quand est venu le temps d’utiliser la cuisinière, j’ai découvert que je ne pouvais pas soulever la poêle! J’avais appris en observant mon colocataire, comment remuer le contenu de la poêle avec un mouvement du poignet et j’aimais ça. Ça épargne du temps et évite parfois même d’avoir à salir et à laver une spatule. Mais maintenant, aussitôt qu’on lève la poêle de la cuisinière, la chaleur arrête.

 

En d’autres termes, j’ai dû changer ma façon de faire, mais je suppose que ce n’est pas si pire. Voici un exemple de ce que j’ai cuisiné jusqu’à présent avec ces beautés.

Viande et légumes

Les gars du kaikan (dortoir des garçons) ont tous été surpris de la quantité de nourriture que je cuisine. Voyez-vous, chez moi au Canada, chaque fois que ma mère prépare un repas, il y en a habituellement pour environ deux semaines, sinon plus. Maintenant, j’ai pris cette habitude parce que ça me fait gagner du temps au bout du compte : je cuisine une énorme quantité, puis j’en mange toute la semaine. Mais une chose qui attire l’attention de tout le monde ici est la quantité de légumes que j’utilise. Là encore, c’est la faute de ma mère… quand je ne vois pas plusieurs couleurs dans mon assiette, je n’ai pas l’impression que mon repas est complet. Les légumes me coûtent cher, mais je pense que ça vaut la peine.

 

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20 avril 2015

« Shiokawa! »

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Le 13 avril est maintenant devenu un jour très spécial pour moi. Voici pourquoi.


À l’Université de Tokai, et dans la plupart des clubs de judo japonais, les étrangers s’assoient et s’inclinent à la droite des senseis, à l’écart du

reste de l’équipe, au début et à la fin de chaque séance d’entraînement. Cela permet d'établir une différence claire entre ceux qui font partie du club et ceux qui n’en font pas partie. Personne n’enfreint jamais cette règle, même lorsque des Japonais extérieurs à l’Université de Tokai rejoignent la séance d’entraînement.

Quand ma sœur est venue s’entraîner ici à Tokai il y a trois ans, Shirase Sensei lui a permis de s’asseoir avec les filles de l’équipe après quatre mois, n’étant plus considéré comme une parfaite étrangère.

Évidemment, elle ne faisait toujours pas « officiellement » partie de l’équipe, mais je serais prêt à parier que cela a dû être une première dans l’histoire de l’équipe féminine de l’Université de Tokai.

Trois ans plus tard, me voilà à m’entraîner avec plus de 100 gars, chaque séance d’entraînement commençant par l’inclinaison où je me tiens du côté droit des senseis. À ce moment-là, pour ma propre santé mentale, j’avais abandonné l’idée d’être un jour autorisé à me tenir avec l’équipe, pour de nombreuses raisons. Premièrement, l’équipe est une équipe masculine, ce qui signifie qu’elle est beaucoup plus stricte. Deuxièmement, il y a plus de 100 membres, donc beaucoup d’entre eux ne me connaissent pas vraiment bien. Troisièmement, je ne crois pas que le sensei m’aime beaucoup ha ha. Quatrièmement, j’ai manqué beaucoup d’entraînements à cause de l’école, de blessures et de rhumes.

Mais une chose qui s’est produite au cours de ma formation ici, c’est que Sato Sensei s’est intéressé à moi. Je lui suis vraiment reconnaissant de prendre « soin » de moi et de me traiter comme n’importe quel autre membre. Il m’interpellait souvent pendant l’entraînement, s’informait de l’état de ma blessure, me complimentait sur mon japonais et me demandait mon emploi du temps scolaire.

Pourquoi le 13 avril est-il important? Vous l’avez probablement deviné maintenant. Alors que nous faisions la queue ce jour-là pour terminer l’entraînement, Sato Sensei et moi nous nous sommes regardés dans les yeux, et j’ai eu cette sensation étrange. Je ne m’attendais à rien, alors j’ai repris ma position et je me préparais à m’incliner. Avant que quoi que ce soit ne se produise, Sato Sensei cria : « Shiokawa! » J’ai regardé dans sa direction et il m’a alors fait signe d’aller m’asseoir avec les étudiants de 2ᵉ année. J’ai figé pendant une fraction de seconde, puis j’ai répondu : « Shitsureshimasu » qui signifie littéralement « je serais impoli », mais qui est utilisé dans les situations où l’on a causé du tort à quelqu’un d’autre. J’ai ensuite couru pour me tenir derrière les étudiants de 2ᵉ année, et j’ai eu ma première révérence en tant que membre du club de judo de Tokai.

Cela ne m’a pas vraiment frappé jusqu’à ce que je revienne au dortoir. J’avais fait l’impossible. J’avais atteint l’un de mes objectifs. J’ai persévéré et ça a payé. Cela me motive vraiment à m’entraîner et à vraiment faire partie du club. Cela ne fera que devenir plus difficile, mais je ne voudrais pas qu’il en soit autrement.

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le judo au Japon, voici un résumé du profil de Sato Sensei :

M. Nobuyuki Sato – Instructeur en chef (Université de Tokai), président de la Fédération japonaise de judo, membre du conseil d’administration du Kodokan (berceau du judo), champion du monde en 1967 (poids mi-lourd), champion de l’Open masculin du Japon en 1970. Sato Sensei est bien connu au Japon en tant qu’instructeur de M. Yasuhiro Yamashita.

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20 avril 2015


La fête culinaire japonaise est devenue internationale!

Le 11 avril, le personnel des dortoirs internationaux et l’université ont organisé une fête culinaire japonaise au Kaikan! De nombreux étudiants qui occupent les dortoirs internationaux se sont joints à nous pour nous aider à cuisiner un repas traditionnel. C’était assez amusant en fait, pour ne pas dire délicieux.

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Pour moi, partager un repas, c’est inestimable.

Cuisiner avec des amis du monde entier.

Katayama a perdu une partie de roche-papier-ciseaux, et a été forcé de manger un énorme onigiri²,
une collation de riz japonaise. J’ai des idées vraiment drôles parfois... ;-)

Une fois terminés, nous avons également pu assister à un spectacle d’une heure d’ocarina (une sorte de flûte ovoïde).

 

Des filles thaïlandaises tapent des mains au rythme de la musique.

Ensuite, nous étions pratiquement libres de faire ce que nous voulions, mais comme tout le monde était là, beaucoup d’entre nous en ont profité pour jouer à quelques jeux. J’ai organisé un match de soccer, mais pas un match normal. Les membres des équipes provenaient de six pays (Italie, Nigeria, Japon, Taïwan, Canada, Danemark). C’était un match au rythme très soutenu et nous étions tous épuisés à la fin.

Mais je n’avais pas encore fini. Les Italiens, qui étaient les nouveaux étudiants ici, connaissaient le jeu « Ninja » qui est un jeu auquel je jouais souvent durant l’heure du dîner quand j’étais à l’école secondaire. Je me suis joint à eux et j’ai rapidement attiré l’attention de tout le monde, en gagnant presque tous les matchs. Ensuite, les Italiens ont commencé une autre partie de soccer où j’ai perdu très rapidement, puis je suis allé jouer au baseball avec quelques gars et le doyen du dortoir! Ça me manquait de jouer à la balle avec mon père, car il avait l’habitude de le faire chaque année un peu avant le début de sa saison de balle molle. C’était drôle parce que le style de lancer des doyens de dortoir était assez similaire à celui de mon père, et cela m’a donc donné un peu le sentiment d’être chez moi.

 

Les Italiens!

Oui, ce jeu de soccer est fou!

Plus tard, j’ai réussi à convaincre d’autres personnes de revenir jouer au soccer. Cette fois-ci, nous avons joué beaucoup plus longtemps. Mais à ce moment-là, j’ai réalisé à quel point mon entraînement faisait une différence. Même si j’avais couru tout l’après-midi, ils ont été les premiers à tomber de fatigue. Je n’arrêtais pas de les pousser à continuer de jouer, et nous nous sommes tous encouragés les uns les autres!

Ensuite, Katayama, l’un des nouveaux membres du personnel de ce semestre, et moi, avons pris des raquettes de badminton et avons essayé de jouer, malgré le vent fort qui s'était levé à ce moment-là. Après environ 30 minutes, j’ai décidé qu’il était temps de rentrer et de terminer quelques devoirs et de faire du nettoyage.

J’ai vraiment apprécié cette journée, car j’ai pu pratiquer de nombreux sports. Je m’ennuie vraiment de pouvoir pratiquer divers sports comme je le faisais à l’école secondaire. Cette journée a vraiment généré une bonne ambiance, et j’espère que j’aurai un peu de temps au cours de ce prochain semestre pour continuer dans le même sens.

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21 avril 2015


Travailler dans un festival, une expérience japonaise

Il y a environ deux semaines, il y a eu une annonce à la fin de l’entraînement : une offre d’emploi à temps partiel pour la quatrième période du vendredi suivant. Cela a attiré mon attention, alors le lendemain, j’ai demandé au responsable de l’annonce ce qu’il en pensait. Je lui ai dit que c’était peut-être bizarre, mais que j’aimerais essayer ce travail. Il a dit qu’il se renseignerait si c’était possible.

Environ deux jours plus tard, il m’a informé qu’il me serait possible d’y aller, mais qu’il n’y aurait pas de paiement, juste de la nourriture. Je lui ai dit que j’y penserais, même si j’étais à peu près certain que j’irais. Après avoir vérifié que je n’avais rien ce soir-là, je lui ai dit que je le rejoindrais, et le vendredi 17 avril, j’ai marché jusqu’à l’entrée du gymnase de l’université pour prendre le bus qui venait nous chercher.

Je n’étais pas le seul à y aller bien sûr, 20 autres judokas avaient également été sélectionnés. Il y en avait d’autres qui étaient déjà passés par là. Je me suis arrêté au nouveau dépanneur près de Comsquare (où avait lieu l'International Friday Night), j’ai acheté des pastilles contre la toux et des masques, puis je me suis préparé à prendre le bus.

J’ai pris un siège situé près de l’avant du bus, et personne d’autre ne s’est assis à côté de moi. Je suppose que ça a ses hauts et ses bas. On nous a donné des bentō, qui est le mot japonais pour panier-repas, et nous avons mangé pendant qu’on nous donnait des explications sur notre travail de la journée. Après avoir vérifié auprès de mon ami Kato, j’ai compris que notre travail ce jour-là était d’apporter un o-mikoshi, un sanctuaire portatif tout en haut d’une montagne, en le tirant à l’aide de cordes, que cela prendrait trois heures en tout, et que certaines parties de la montagne avaient une inclination de près de 45°, ce qui la rendait assez raide.

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L’entrée du parc

Nous sommes arrivés dans la ville d’Oiso, et avons été immédiatement dirigés vers un salon pour attendre le début du festival, qui commençait environ une heure et demie plus tard. On nous a donné des biscuits, et notre tenue pour la soirée. Tout le monde a ensuite sorti son téléphone pour se détendre et discuter. Je me suis juste allongé sur mon sac à dos et j’ai dormi environ 20 minutes. Par la suite, nous avons commencé à nous préparer. C’était la première fois que je portais quelque chose comme ça. Je n’avais jamais vraiment réfléchi à la tenue avant, mais c’est vrai que les employés du festival portent tous la même chose. J’étais heureux de pouvoir faire partie du groupe. Il n’y a pas beaucoup d’étrangers qui ont l’occasion de le faire, surtout d’être traités comme des Japonais et non comme des étrangers.

 

On se prépare à... grimper!

Oui, nous sommes cool! Moi, Yohei et Satoshi

Nous avons ensuite quitté le bâtiment pour nous diriger vers le temple principal où le sanctuaire portatif a été placé pour commencer. Les gens se sont rassemblés autour et écouté quelques annonces. Les gars et moi riions de voir à quel point c’était fou. J’avais vraiment peur de me planter, mais je savais que j’allais y arriver. Après la première acclamation, nous nous sommes dirigés vers une certaine partie de la corde. Quelques gars et moi sommes allés au début de la ligne. De là, nous ne pouvions même pas voir le sanctuaire, c’est dire comment loin la corde avait été installée.

Au bout d’un moment, il a commencé à faire sombre et nous avons dû attendre pendant de longues périodes, d’où la raison pour laquelle ce gars est assis.

La première montée de la montagne était ridiculement raide et dangereuse. Bientôt, nous avons reçu le signal de départ et nous avons tiré un peu sur la corde. Je pensais que ça allait être beaucoup plus difficile, mais avec le personnel là-bas, et tout le monde, nous avons eu pas mal de pauses. Tout au long de la montée, nous tirions pendant environ 10 secondes, puis attendions 5 minutes. Ils avaient besoin d’ancrer les cordes un peu partout pour assurer la sécurité du sanctuaire et pour que la corde ne s’emmêle pas trop. Ils criaient : « Hippatte! », ce qui, d'après ce que j’ai compris, signifie tirer ha ha, et nous tirions tous jusqu’à ce qu’on nous dise d’arrêter. C’est ce que nous avons fait tout au long de la montée.

Le soleil s’est rapidement couché et nous ne pouvions pas voir grand-chose, ce qui rendait la situation encore plus dangereuse. Vous entendiez souvent quelqu’un dire : « Abunai! », ce qui signifie dangereux, lorsqu’il glissait ou tombait. Certains des habitants de la vieille ville se promenaient avec des lampes frontales.

J’avais l’impression que nous formions une équipe, ce qui a rendu les choses assez cool, car, comme je l’ai déjà dit, normalement, je n’aurais jamais pu être ici. Voilà le résultat de mes efforts en classe.

Environ 5 minutes avant d’atteindre le sommet, nous nous sommes arrêtés pour faire une pause. On nous a donné de l’onigiri et de l’eau pendant que les reporters et les cameramen tournaient des reportages sur le sanctuaire et certains des gars de judo. J’ai probablement été filmé en arrière-plan quelque part, mais je n’ai pas pris la peine de demander quand cela serait diffusé.

Après cette pause, nous avons transporté le sanctuaire jusqu’à la dernière partie de la montagne et la célébration a commencé. Ils ont commencé à faire rebondir le sanctuaire de haut en bas, comme ils le font très souvent lors des festivals ici au Japon. Mais ce qui était encore plus cool, c’est que j’ai pu porter le sanctuaire moi-même et sauter en cercle avec tout le monde! C’est devenu assez lourd à un moment donné, mais je dois dire que j’étais assez content de l’avoir fait!

Par la suite, ils ont amené le sanctuaire sous une tente, et la partie formelle de la cérémonie a commencé. Un homme vêtu de curieux vêtements entrait et sortait en portant des objets, en disant de longues phrases monocordes qui auraient pu être une prière…? Les noms de personnes importantes relatives à cet événement ont été cités. Au moment où tout ça se déroulait, j’avais trouvé un endroit plus haut dans un arbre pour mieux voir. L’un des hommes en face de moi m’a jeté un coup d’œil et m’a dit d’enlever le ruban que j’avais sur la tête. Après, j’ai regardé autour de moi, et tout le monde l’avait déjà fait. Ils ont dû l’annoncer, mais je n’ai même pas remarqué quoi que ce soit ou remarqué quand tout le monde l’a enlevé. Peut-être que c’est juste une coutume pendant les festivals.

Une fois que cela a été fait, on nous a servi du champagne et peu de temps après, nous étions en train de descendre la colline. Nous avons tous attrapé une partie de la corde et nous sommes revenus lentement. C’était aussi dangereux, mais je suis revenu sans blessure.

Nous avons rendu les tenues et on nous a servi un repas. Nous n’avions que 20 minutes environ pour manger avant le départ du bus, mais ce n’était pas trop mal puisque j’ai reçu deux bentos en tout qui m’ont depuis servi de déjeuner. On nous a déposés devant mon dortoir, heureusement pour moi, et je suis rentré chez moi, dans ma chambre, me sentant accompli et heureux!
 

Le repas qui nous attendait sur le chemin du retour.

¹ Forces japonaises d'autodéfense

² Préparation culinaire japonaise consistant en une boulette de riz, généralement enveloppée d'une algue nori. Source : Wikipédia

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16 mai 2015

Se réchauffer, mais avoir froid?

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Depuis la mi-avril, il fait très chaud ici au Japon, avec des températures allant jusqu’à 30 degrés Celsius, ce qui a entraîné tout un changement dans ma garde-robe, mais aussi en classe.


Malgré ce temps chaud, j’ai attrapé un rhume au début du cours et il

s’accroche. Aujourd’hui, j’ai encore mal à la gorge. Je suis allé chez le médecin, deux fois maintenant, et j’ai pris beaucoup de médicaments, mais je ne semble pas obtenir de soulagement.

Je suis aussi allé voir un dermatologue parce que j’ai eu des taches foncées sur mon visage. Il m’a aussi donné des médicaments, et quelques recommandations.

Je ne vais pas dire que je suis reconnaissant pour cela, mais je suis un peu content d’avoir eu la chance de le faire. Vous voyez, aller à l’hôpital est quelque chose que nous tenons pour acquis à la maison. Mais cette fois, j’ai dû aller dans un hôpital japonais, seul, et tout comprendre par moi-même. J’ai dû remplir des papiers avec des gens que je ne connaissais pas. J’ai dû écouter attentivement ce que le médecin me disait afin de m’assurer que je répondais correctement.

Si j’avais pu éviter le tout, je l’aurais fait, mais d’un point de vue positif, cela m’a permis de tester mon japonais, encore une fois.

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Le 17 mai 2015


Manga

Il y a environ une semaine, j’ai terminé la lecture de mon premier manga japonais.

J’avais déjà lu des mangas, mais ils étaient en anglais. Vers l’âge de 14 ans, je suis tombé amoureux d’une série manga appelée Prince of Tennis. J’avais l’habitude de jouer beaucoup au tennis à l’époque, et il était donc logique que je lise à ce sujet. J’ai lu tous les livres de Prince of Tennis qu’ils y avaient à la bibliothèque de mon quartier et quand cela ne suffisait pas, je leur ai demandé de commander le reste pour moi. J’ai aussi découvert qu’ils avaient une série animée. Alors j’ai commencé à la regarder. Au début, je regardais tout cela en anglais, mais les épisodes sont devenus difficiles à trouver, alors j’ai pris les versions japonaises, avec des sous-titres en anglais. J’ai regardé des centaines d’épisodes.

Depuis que je suis au Japon, je n’y avais pas vraiment pensé jusqu’à ce que mon ami me le mentionne. Je suis donc ensuite sorti pour en chercher, et j’ai trouvé le premier volume de Prince of Tennis (テニスの王子様 en japonais). Maintenant, même s’il y a des « furigana », l’orthographe des caractères kanji, à côté de chaque kanji, le vocabulaire et aussi le mot d’argot qu’ils utilisent dans les mangas, c’était très difficile à déchiffrer. J’ai dû utiliser le dictionnaire tout au long. Mais j’ai fini par réussir. Je peux maintenant dire que j’ai lu un manga japonais en japonais.

Prince of Tennis : Volume 1 - En japonais

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Les commentaires de ma sœur

Mon frère m’a demandé d’écrire un petit article pour son blogue. Le voici.

C’était ma quatrième visite au Japon. Ma première visite, quand j’avais 1 an, ne compte pas. Ma deuxième visite, il y a six ans, a été un court voyage de reconnaissance de deux semaines pour me préparer à mon année au Japon à venir. Puis, trois ans plus tard, j’ai passé une année complète au Japon, à m’entraîner avec l’équipe féminine de judo de l’Université Tokai et à apprendre le japonais.

La tête de Godzilla à Shinjuku.

Cette quatrième visite était un voyage de deux semaines très chargé de visites à mon frère, à ma famille et à mes amis. Il y a six ans, nous n’avions que la famille et les amis de mon père à visiter. Mais maintenant, en plus des vieux amis de mon père, j’ai aussi beaucoup de mes propres amis à voir (grâce à mon année au Japon), et mon frère avait ses propres amis qu’il voulait que nous rencontrions. Cela faisait une longue liste de personnes à visiter! Mais dans l’ensemble, bien que nous n’ayons pas pu voir tous ceux que nous aurions aimé voir, je dirais que nous avons assez bien réussi.

Avec d’anciens enseignants et camarades de classe.

Avec Mme Kinoshita, secrétaire de la résidence internationale.

Avec mon ancienne colocataire, Anzu.

Mon frère fait de l'excellent travail là-bas. Nous avons pu le voir s’entraîner avec le club masculin, malgré les deux blessures qu’il a subies depuis son arrivée. Bien sûr, l’équipe masculine est extrêmement forte et ils peuvent jeter mon frère facilement. Mais le judo de mon frère s’est nettement amélioré, et d’après les matchs que j’ai pu voir (c’est difficile à voir quand il y a 150 hommes sur les tapis!), il est capable de tenir bon. Je sais que ce n’est pas facile pour lui. La dynamique dans le club de judo masculin est différente de celle de l’équipe féminine, et j’ai l’impression que l’attitude que nous devons prouver que nous sommes meilleurs que vous est beaucoup plus forte parmi les membres de l’équipe masculine. Je lui donne donc beaucoup de crédit pour s’être rendu si loin. Continue Mamoru, tu es capable!

Je suis également heureuse de voir à quel point le japonais de mon frère s’est amélioré. Il étudie beaucoup et s’efforce de vraiment s’intégrer, de parler en japonais presque tout le temps, même avec d’autres étudiants internationaux qui peuvent parler anglais. Voir à quel point il s’est amélioré me motive à continuer à apprendre la langue parce que, hé, je ne peux pas laisser mon frère devenir un meilleur orateur que moi, n’est-ce pas?  :P 
 

Avec Nishiyama Sensei qui nous a enseigné à tous les deux.

Depuis mon dernier voyage, il y a trois ans, le Japon n’a pas beaucoup changé. Les rues et les trains sont encore extrêmement bondés. Chaque fois que je pense qu’il n’y a plus de place pour que quelqu’un d’autre monte à bord du train, cinq personnes ou plus entrent et poussent les autres au fond. Le temps reste chaud et humide. Le Japon est toujours le meilleur endroit pour perdre quelque chose. Si jamais vous perdez quelque chose, même un portefeuille ou un téléphone cellulaire, les chances sont incroyablement élevées que soit l’objet perdu sera toujours à sa place ou il aura été apporté aux objets perdus. J’ai été étonnée quand mon père et moi avons mangé à la cafétéria de son ancienne université. Là, vous pouvez commander et manger votre nourriture avant de payer. Nous ne parlons pas d’un restaurant ici, mais d’une cafétéria universitaire!

 

Train bondé

La meilleure partie du voyage a été de renouer avec la famille et les amis. Je skype avec ma grand-mère quelques fois par semaine, mais ce n’est pas la même chose que de la voir en personne et de pouvoir lui donner un câlin avant d’aller au lit. J’ai rencontré quelques-unes des filles au judo avec qui je me suis entraînée. Elles ont toutes obtenu leur diplôme maintenant et ont un emploi. Cette fois, nous nous entendions beaucoup mieux, les conversations étaient beaucoup plus animées, et elles étaient vraiment intéressées par ce que je faisais au Canada. En revanche, quand j’étais là durant toute une année, les filles étaient beaucoup plus gênées et se tenaient entre elles la plupart du temps. Mon père me dit que les Japonais aiment avoir une histoire commune. Une fois que vous avez une histoire commune, les Japonais sont beaucoup plus ouverts et accueillants. J’en ai certainement fait l’expérience lors de notre voyage. 

Ma grand-mère et moi.

Des filles du club de judo.

Malgré le manque de sommeil accumulé pendant le voyage et les longues journées fatigantes, nous avons passé un bon moment. La meilleure partie était de pouvoir parler et rire avec mon frère. Je n’avais pas réalisé à quel point cela me manquait. Je suis aussi vraiment contente de ne pas avoir rencontré d’araignées au Japon.

Avec notre grand-tante Shizuko.

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13 juin 2015

La vie à Yokohama!

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La semaine dernière, je suis allé rencontrer un ami à Yokohama. Ce n'était pas exactement Yokohama, mais c'était dans la région. Nous sommes sortis pour manger et faire du magasinage (ma première fois cette année; oui, oui... Je sais que j'ai rompu ma promesse.). Je ne crois toujours pas à la chance que j'ai de voir ce genre de ville s'illuminer au fil de la journée.

La nuit, la ville est époustouflante, éclairée par les lumières des milliers de magasins.

Sur le chemin du retour, juste en face de la gare, il y avait un homme assis qui jouait de la guitare. Dès que je l'ai entendu, j'ai exhorté mon ami Arisa à venir le voir avec moi.

Ce gars ne jouait pas de la guitare de manière traditionnelle. Il l'avait posé sur ses genoux et jouait de l'instrument avec les deux bras. Il l'utilisait également comme un tambour, tapant un rythme incroyablement rapide qui allait de pair avec sa technique de doigté sophistiquée.

J'ai vraiment apprécié son style de musique, alors j'ai fini par acheter son CD. Je pense que c’est très important de soutenir les artistes, car je sais à quel point c’est difficile d'être un artiste en devenir. Et qui sait? Il pourrait bien être le prochain Ed Sheeran.

Parlant d'Ed Sheeran, il a présenté un concert hier soir à Winnipeg. C'est quelque chose auquel j'aurais vraiment voulu assister, car c’est mon artiste préféré. Mais je suis ici au Japon, à travailler dur. Ha ha!

Mais de toute façon, j'aime vraiment le CD du guitariste! Voici un hyperlien vers l'une de ses chansons.

 

Je suis à peu près sûr que c'est ce que j’ai entendu ce soir-là, mais il l'a joué un peu différemment.


Bonne écoute!

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20 juin 2015

Hôpitaux, hôpitaux... et quoi!? Pas encore...

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Au début de ce semestre, j’ai attrapé un rhume et ça n’a cessé depuis, mais ma voix ne semble tout simplement pas revenir. Jusqu’à présent, j’ai avalé plus de 250 pilules, je suis allé dans trois hôpitaux différents à huit reprises et j’ai énormément réduit mes conversations. J’ai vraiment trouvé ça dur parce que je suis quelqu’un qui aime parler à tout le

monde et les faire sourire. C’est aussi l’une de mes méthodes d’apprentissage.

Aujourd’hui, un autre problème est apparu. Le prochain concours d’éloquence approche, et si ma voix n’est pas forte à ce moment-là, je ne serai pas en mesure de participer.

J’essaie vraiment de ne pas parler, mais c’est presque impossible. Je vais devoir commencer à vraiment ignorer certaines personnes afin de ne pas parler. Ce n’est pas une expérience amusante, mais je suppose que je suis censé apprendre quelque chose de cette situation.

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20 juin 2015

Le sommet est maintenant derrière moi

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Ayant déjà franchi la moitié de mon deuxième semestre, des idées de retour à la maison ont maintenant commencé à surgir dans mon esprit. Mes achats de produits de soins personnels et de nettoyage, tels que le shampooing, le détergent à lessive, etc., doivent maintenant être bien planifiés. Je dois commencer à préparer mes adieux. Je dois aussi

commencer à effectuer un lâcher-prise sur ce monde de magie et de mystère dont je fais partie depuis un an.

Quand je repense à tout cela, je suis passé par tellement d’émotions ici. J’ai dû prendre tellement de responsabilités par moi-même, dont la plupart pour la première fois, ce qui a vraiment éclairé mon chemin : ce que je veux faire, ce que j’aime faire, et les choses qui me sont moins importantes. À ce stade, tout va trop vite et je suis parfois un peu mêlé, mais je pense que l’une des meilleures choses de ce voyage est justement cela. Ça me force à mettre de l’ordre dans mes pensées et à vraiment décider de ce que je veux faire.

En ce moment, je continue à suivre mon cours tout en faisant une petite pause dans le judo. Je vais essayer d’y réfléchir, de tout considérer et d’aller vraiment au fond de mes propres pensées.

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« Sans douleur, il n’y aurait pas de souffrance, sans souffrance, nous n’apprendrions jamais de nos erreurs. » - Angelina Jolie

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4 juillet 2015

Une autre blessure...

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Vendredi dernier, je me suis blessé à l'épaule droite (un ligament) pendant l'entraînement.


C’est vraiment difficile de faire face à ce genre de situations, et laissez-moi vous dire pourquoi. Je veux vraiment m’entraîner, mais avec la

charge de cours que j'ai, et la quantité de choses que je dois faire en plus de cela, c'est très énergivore. Ainsi, je me présente à l’entraînement sans énergie et parfois sans goût de faire quoi que ce soit.

Vendredi dernier était l'un de ces jours, mais j'ai décidé d'être courageux et de me motiver. Durant mon deuxième combat, j'ai été projeté fort sur mon épaule et j’ai tout de suite su que ce n'était pas bon.

Ce n’est pas une blessure trop grave, mais il faudra environ une semaine avant que je puisse recommencer à faire des poids. L’entraîneur de l'équipe m'aide avec des exercices de réadaptation.

 

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Problèmes de bicyclette

La semaine dernière, j'ai brisé un pneu de vélo pour la deuxième fois. Tout comme la dernière fois, je suis allé dans un magasin près de l'université pour le faire réparer. Pas grand-chose à dire là-dessus, mais je trouve intéressant de regarder les deux propriétaires gérer ce petit magasin bourré de toutes sortes d'accessoires et d'outils de vélo.

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Le gentil monsieur réparant mon vélo.

Je vais devoir y retourner parce que l'autre jour, j'ai eu mon premier gros accident de vélo. C'était manifestement la faute de l'autre gars, comme on dit toujours ha ha. Je descendais la colline de Tokai, où l’on peut atteindre beaucoup de vitesse. Juste au moment où j’arrivais au bas de la colline, j'ai jeté un coup d'œil aux vélos qui venaient dans l’autre sens, et j'ai repéré ce gars-là. En même temps, j'ai même dit à haute voix que j'avais un mauvais pressentiment. Tout d’un coup, ce gars arrive droit devant moi et je rentre en plein dedans. J’ai revolé environ deux mètres au-dessus de lui, mais grâce à mes compétences de chute de judo, j'ai réussi à atterrir sans trop de dégâts.

Je me suis levé et je lui ai demandé pourquoi il s'était soudainement retourné, et sa réponse : parce que je veux aller là-bas.

Dans cet accident, j’ai cassé le cadre de ma roue arrière et j'ai dû me passer de vélo durant une semaine. Je l'ai fait réparer la semaine suivante. Par la suite, j'ai dû reconsidérer ma vitesse de conduite à vélo...

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14 juillet 2015


Eh bien... je suppose que vous aviez raison

Comme certains d'entre vous le savent peut-être déjà, j'ai publié quelque chose sur Facebook indiquant que je suis en couple. Eh bien, c'est vrai, je le suis! On m'avait dit avant de partir que j'allais revenir avec une petite amie, mais je n'y ai jamais cru une seule fois. Mais je suppose qu'ils avaient raison. Cela fait maintenant un mois que nous sommes officiellement ensemble. Je n’avais pas été dans une relation depuis quelque temps, je ne suis donc pas sûr de rien, mais je suis prêt à essayer. Maintenant, avant que je vous ennuie tous avec cela, laissez-moi vous en dire un peu plus sur elle.

Elle s'appelle Arisa Oginuma et elle a un an de plus que moi. Elle était inscrite aux études internationales pendant son séjour à l'université et travaille maintenant dans un bureau de poste. Elle aime chanter et sait jouer du piano. Elle a travaillé chez Starbucks, où elle a développé son goût pour le café.

Comme nous sommes tous les deux assez occupés, nous ne nous voyons que le week-end. Maintenant, si vous pensez : « Un instant! Ne reviens-tu pas dans quatre mois Vincent? Pourquoi commencerais-tu quelque chose juste avant de partir? Eh bien, je peux vous dire, vous n'êtes pas le seul. Je ne sais pas ce qui va se passer quand je reviendrai. Elle semble prête à venir me rendre visite de temps en temps.

Disons simplement que je suis heureux. Et c'est assez bien pour moi en ce moment.

 

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19 juillet 2015


Yoroshiku

 

Je vais à l'école avec un masque.

Il y a un mot que les Japonais utilisent TRÈS souvent, et c'est « yoroshiku ». Il n'a pas de façon parfaite de l'expliquer, mais si l'on devait essayer de le traduire en français, ce serait quelque chose comme... « Faites de votre mieux. » Donc, en gros, c'est demander une faveur à quelqu'un et qu'il le fasse bien.

Mais ce que la plupart des étrangers ne réalisent pas immédiatement, c'est que cela ne s’applique qu’au résultat final. En regardant une tâche, on ne se rend pas toujours compte de tout ce qui est nécessaire pour l’accomplir. Oui, nous pouvons simplement dire : « Ne soyez pas en retard pour la réunion. » Mais pour que cela se produise vraiment, cela peut parfois inclure des choses telles que la façon dont vous planifiez votre repas, comment vous planifiez votre journée, comment vous allez voyager et ce que vous allez apporter. En d'autres termes, quand quelqu'un vous demande une tâche, même si cela peut sembler une petite chose, je crois qu'il faut un certain « effort » pour l'exécuter correctement. Mot clé : correctement.

Récemment, ayant de plus en plus de responsabilités à assumer, j'ai pris conscience de l'importance de ce « yoroshiku ». Cela implique même un certain respect, parce que la personne qui vous demande une faveur croit que vous pouvez l'accomplir pour elle.

Juste un peu de saveur à mes pensées ces jours-ci.

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9 juillet 2015

Concours de discours : C'est reparti!

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Depuis que j'ai appris qu'il y aurait un autre concours de discours au cours du semestre de printemps, j'étais déterminé à y participer. La dernière fois, ça ne s'est pas passé comme prévu, et donc je voulais avoir une chance de me racheter. Par conséquent, pendant la semaine de relâche, j'avais l'intention d'écrire mon discours à l'avance. Mais

comme tout autre objectif que je me suis fixé pour cette semaine de relâche, cela ne s'est pas produit. Mais j'ai trouvé un sujet sur lequel je voulais écrire mon discours.

Cette fois-ci, je voulais écrire quelque chose de drôle. Bientôt vint le moment où les enseignants ont commencé à mentionner le concours de discours en classe. Cette fois, ce serait légèrement différent. Je pourrais simplement m'inscrire aux éliminatoires, prononcer un discours et participer au concours universitaire.

Non.

Cette fois, je devais d'abord être dans les trois premiers de ma classe. Ensuite, les trois premiers seraient en concurrence avec les trois premiers de la troisième classe, ce qui nous ferait six au total, mais un seul serait autorisé à participer au concours de l'université.

Quand est venu le temps d'écrire nos discours en classe, c'était en même temps que nous avions à subir notre examen de mi semestre ainsi que faire nos préparatifs pour aller au collège à Yokohama. Je m'étais déjà dit que j'allais me rendre au concours universitaire, mais l'enseignant ne s'en est pas tout à fait rendu compte. On nous a donné très peu de temps pour écrire nos discours dans nos propres mots.

Vous voyez, je voulais d'abord écrire mon discours en anglais, demander à mon père de le traduire, le revoir plusieurs fois avec mes amis, obtenir une variété d'opinions, puis enfin, réviser tout cela avec mes professeurs. Tout ça a fini par se faire, mais sur une période beaucoup plus courte que je ne l'avais prévu.

Enfin, est venu le jour du concours de la quatrième classe. J'ai prononcé mon discours presque parfaitement. Ayant appris de la dernière fois, les nerfs n'étaient pas au rendez-vous. Comme prévu, j'ai été sélectionné parmi les trois premiers de la classe qui seraient ensuite en compétition le lendemain avec la classe supérieure.

Le lendemain, ma nervosité était maîtrisée. Je m’étais assez préparé, j'étais détendu. J'étais là, dans la zone. J'ai fini par être le premier à présenter. Je me suis tenu debout devant les deux classes et j'ai prononcé mon discours. J'ai oublié deux lignes assez importantes au milieu de mon discours cette fois, mais je me sentais toujours bien malgré tout. J'avais appris à suivre le courant, et ne pas montrer que j'ai fait une erreur... ce qui a fonctionné.

Après une courte pause, les professeurs sont retournés en classe avec les résultats en tête. La première fille appelée était Sara, une Mongole de ma classe qui avait parlé de sa vie de jeune mère allant à l'université. À ce stade, je n'étais pas sûr si cela signifiait qu'elle était la seule à participer au concours universitaire, mais mon ami Nadi n'arrêtait pas de me rassurer. La prochaine personne fut Mai, une fille mi-japonaise, mi-israélienne de la troisième classe, qui a parlé des mariages homosexuels dans son pays.

Cette fois, avant d'appeler le nom de la personne suivante, l'enseignant a annoncé que ce prochain étudiant avait prononcé le meilleur discours et serait celui qui participerait au concours de l'université. Plein d’espoir, le cœur battant, j'ai attendu.

...
...
...

Mon nom a été APPELÉ!

J'ai marché jusqu'à l'avant de la classe, fier, et prêt à recevoir mon certificat.

Ce qui signifie que demain, je vais faire mon discours devant de nombreux étudiants japonais et ainsi avoir une autre chance de gagner ce concours. Je suis prêt. Cette fois, je ne laisserai pas le trac prendre le dessus. Cette fois, je vais y aller à fond!

14 juillet 2015

J'ai prononcé mon discours vendredi dernier devant tous les étudiants de Bekka. Je portais une chemise habillée violette avec un pantalon de costume gris. J'étais propre, prêt et calme. J'avais assez pratiqué mon discours. Je savais ce que j'allais dire à mon public. Quand mon tour est venu, je me suis approché du micro, j'ai pris une profonde inspiration et j'ai tout laissé sortir. J'ai fini par faire mon discours un peu trop vite. J'ai aussi inconsciemment oublié quelques mots ici et là, mais je crois toujours que j'ai bien performé. Je suis sorti de scène un peu frustré, mais assez satisfait. Au moment où le dernier concurrent avait terminé son discours, j'étais assez persuadé que j'avais une chance de gagner le concours. Alors que les juges quittaient la salle pour délibérer, quelques étudiants avaient été invités à présenter quelques courts sketchs pour aider à passer le temps. Je suis allé voir mes professeurs, d'abord Mᵐᵉ Nishiyama, qui a insisté sur le fait que j'avais bien performé. Après cela, j'ai passé dix bonnes minutes à parler à Mᵐᵉ Miyagi. Elle m'a dit que mon intonation avait encore du travail à faire et peut-être que le discours aurait également pu être modifié un peu plus.

Je reçois mon certificat. Photo prise par un ami!

Les juges sont revenus dans la salle, et les candidats ont tous été appelés sur scène. La première fille à recevoir un prix était la fille de la classe du premier niveau. Elle avait été la première à se produire, et avait assez bien fait compte tenu de son niveau de japonais. La prochaine personne qu'on a appelée, c'était... moi. J'espérais vraiment gagner le concours, mais je savais à ce moment-là que j'avais été placé en deuxième position. J'ai reçu mon certificat et mon prix d’une carte-cadeau échangeable dans une librairie, et je suis retourné à ma place en ligne. Le gagnant de la première place a fini par être l'élève du quatrième niveau, un sous le mien. Personnellement, j'avais aimé son discours, mais je l'ai trouvé un peu ringard. Mais si les juges l’ont trouvé meilleur, c’est que ça doit être vrai.

Après tout ça, comment est-ce que je me sens? Eh bien, je crois que je me suis amélioré. Tout comme je le dis dans mon discours, mes expériences (erreurs) du passé m'ont amené à un niveau plus élevé de compréhension et de potentiel. Je n'ai peut-être pas gagné le concours, mais j'ai fini par être le deuxième de tous les étudiants de Bekka. C'est tout un exploit à mon avis. J'ai même battu plusieurs étudiants de la classe supérieure.

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23 juillet 2015

Un dernier séjour à l’hôpital... espérons-le!

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Comme je l’ai mentionné précédemment, j’avais attrapé un rhume en avril, et en mai, puisqu’il persistait toujours, j’ai finalement décidé d’aller voir un médecin. On m’a recommandé à un premier médecin, que j’ai vu trois fois et qui m’a prescrit plusieurs médicaments, sans résultat apparent. J’ai demandé à l’université s’ils pouvaient trouver un meilleur

endroit, et ils m’ont envoyé dans une autre clinique où j’ai reçu plus de médicaments (tout en continuant les autres), mais rien ne semblait fonctionner. Au début de juillet, j’ai décidé d’essayer une clinique à Yokohama, recommandée par ma petite amie, mais je n’ai fini par recevoir que des médicaments plus inefficaces, dont la moitié que j’avais déjà.

Après un week-end avec mes amis à Shibuka, Tokyo, mon état de santé a vraiment commencé à devenir sérieux (comme si ce n’était pas déjà le cas après trois mois). À ce moment-là, tout a explosé. J’étais en contact avec ma mère et mon père, et mon père a contacté sa tante, qui a contacté un médecin qu’elle connaissait et qui travaillait à l’hôpital de l’université. En même temps, j’ai attrapé la teigne, qui est une maladie que de nombreux athlètes de judo contractent en raison de l’humidité et des contacts corporels. Maintenant, avec la famille, les médecins, la secrétaire du club de judo ainsi que d’autres personnes impliquées dans mon dossier, tout a atteint un autre niveau. Mais nous avons finalement réussi à m’obtenir un rendez-vous à l’hôpital de l’université, situé à Isehara (à deux gares de train de Tokai).

Cet hôpital n’a rien à voir avec les petites cliniques que j’ai fréquentées. Cet établissement est ÉNORME!! Le 23 juillet, je suis parti en train à 7 h pour la gare d’Isehara où j’ai rencontré ma grand-tante Shizuko qui était venue de Bunkyo-ku (à près de deux heures de route) pour m’aider. Apparemment, elle s’était réveillée à 3 h ce jour-là. Nous avons donc attendu à l’intérieur de l’hôpital jusqu’à ce qu’ils ouvrent pour les patients. Nous avons écrit mes informations sur un papier et avons attendu qu’ils préparent ma carte. (Ils fabriquent des cartes pour tous les hôpitaux du Japon. J’en ai maintenant six...) Une fois que cela a été fait, nous avons été envoyés au service de neurologie pour aller rencontrer le Dr Haida, qui était venu à Tokai une semaine auparavant pour organiser toute cette affaire. Shizuko est une amie proche, et cette relation nous a aidés à obtenir un rendez-vous beaucoup plus rapidement. Après lui avoir expliqué mon état, il nous a envoyés au service approprié, le service d’oto-rhino-laryngologie ha ha, et là, nous avons rempli d’autres papiers et attendu encore un peu. 

En attente au comptoir d’accueil.

Grand-tante Shizuko!

Encore en attente...

Finalement, Shizuko et moi sommes entrés dans le cabinet d’un autre médecin, et après m’avoir posé quelques questions, il a inspecté mes cordes vocales à l’aide d’une caméra insérée par le nez. Ce que j’ai appris ensuite était... instructif, mais déplorable.

J’ai des polypes qui poussent sur les cordes vocales, ce qui explique la douleur quand je parle. Une partie est déjà durcie, tandis qu’une autre est encore molle, ce qui signifie qu’il y a de fortes chances de la soigner à l’aide de pilules. Mais si la situation s’aggrave, je dois me faire opérer, du moins c’est ce qu’on m’a dit.

Je n’ai jamais subi d’opération de ma vie, et c’est assez effrayant. Je suis en contact avec ma famille, et nous verrons comment ça se passe jusqu’à mon prochain rendez-vous dans deux semaines.

 

Shizuko écrivant les renseignements pour moi.
Elle écrit beaucoup plus vite que moi.

Ensuite, nous avons décidé d’aller manger dans un restaurant occidental situé dans l’hôpital.

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2 août 2015

Une année terminée

Près d’un an s’est écoulé depuis que j’ai mis les pieds pour la première fois au Japon. Vendredi, il y a eu la cérémonie de clôture du programme japonais Bekka. Je n’ai pas reçu de certificat, ce qui est bizarre, mais je pourrais recevoir quelque chose plus tard, je suppose. Je pense que c’est dû au fait que je ne suis pas un « étudiant d’échange », mais nous verrons. J’ai eu un examen chaque jour de la semaine dernière, jusqu’à jeudi. J’ai fini avec un score assez bon comme note finale, et, selon le test de compétence en langue japonaise que nous avons passé en classe, je me suis beaucoup amélioré depuis le début de ce semestre. Et comparé avec mon arrivée au Japon, j’ai effectivement fait beaucoup de chemin. Pas seulement avec mon japonais, mais à bien des égards, j’ai l’impression que cette expérience m’a appris beaucoup. Après une année d’études laborieuses et de rude entraînement, tout en vivant dans un pays complètement différent, c’est maintenant le temps de jeter un regard sur mon parcours.

Depuis septembre de l’année dernière, début de mon séjour au Japon, je serais idiot de dire que je n’ai pas changé. En fait, on pourrait même dire que je suis une personne complètement différente. Mon japonais a évolué, passant de la capacité de dire quelques phrases mémorisées à des conversations complexes avec des amis, des enseignants, des inconnus ainsi qu’avec ma famille. Cela étant dit, je me rends compte que j’ai encore beaucoup à apprendre, mais je peux dire que j’ai donné le meilleur de moi-même, et que le meilleur a rapporté.

J’ai aussi pu découvrir la culture japonaise. J’ai eu la chance de visiter de nombreux endroits de renommée mondiale, de participer à de nombreuses activités japonaises et, bien sûr, de me gaver de succulente cuisine japonaise. J’ai pu voir le pays sous différents aspects et sous différents angles, de la vie trépidante de Tokyo à la tranquillité des villages dans la peau d’un étudiant faisant partie d’un club de sport. Maintenant, grâce à mes progrès en japonais, j’ai également pu entendre l’opinion de beaucoup de mes amis et comprendre leur point de vue sur la vie. C’est probablement la chose la plus incroyable que j’ai pu retirer de tout ce voyage.

J’ai aussi eu la chance extraordinaire de me faire des amis provenant de partout dans le monde. Ceux avec qui j’étudiais, qu’ils viennent de Thaïlande ou d’Espagne, m’ont montré que la vie est merveilleuse. J’ai constaté que, peu importe d’où l’on vient, tout le monde a les mêmes besoins. Nous exprimons simplement ces besoins de différentes manières. J’ai pu le voir de mes propres yeux. J’ai pu interagir avec eux, les voir sourire et rire, se mettre en colère ou être frustrés. J’ai pu partager mes idées avec eux et écouter les leurs. Si je pensais, avant de venir ici, que j’étais le seul à mener une bataille, ces nouveaux amis m’ont appris autrement.

Mon séjour au Japon n’est pas encore terminé, mais maintenant que mes études le sont, j’ai l’impression d’avoir atteint un autre chapitre de ma vie. Ce prochain chapitre sera plein de changements, plein de décisions difficiles. Mais grâce à ma famille, j’ai pu acquérir l’expérience qui m’a préparé à cette prochaine étape. Et pour cela, je suis sans mots pour exprimer ma reconnaissance envers eux.

Près d’un an s’est écoulé depuis que j’ai mis les pieds pour la première fois au Japon. Pourtant, j’ai l’impression que c’était hier.

Moi en compagnie de mes professeurs lors de la cérémonie de clôture : Miyage sensei, Yamamori sensei et Nishiyama sensei.

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5 août 2015

Concours de feux d’artifice de Yokohama 2015!

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Hier, j’ai donc pu voir l’un des plus grands feux d’artifice du Japon à Yokohama. Sur le chemin, vers 14 h 30, j’ai croisé quelques amis qui s’y rendaient aussi. Ils m’ont proposé de m’emmener avec eux dans leur voiture. Prendre le train aurait probablement été plus rapide, mais c’était une journée chaude et ensoleillée et j’avais le sentiment d’être

avec des amis. Nous sommes donc partis, sept dans la voiture, pour Yokohama. J’ai joué de la musique avec mon téléphone tout le long du trajet, et nous avons dansé et chanté pendant que certains dormaient. Je dois dire que c’était pas mal amusant. Ça faisait un moment que je n’avais pas été en voiture… par rapport au Canada, où c’est tous les jours.

Autobus en fête, c’est parti!

Ils m’ont déposé une heure et dix minutes plus tard devant la gare de Yokohama. Je leur ai dit au revoir, je les ai remerciés pour le trajet et je suis entré dans la gare pour rencontrer Arisa qui m’attendait. J’ai aussi eu la chance de faire la connaissance de sa mère. Après cela, nous nous sommes dirigés vers la gare, en longeant de nombreux magasins de tout genre, et en nous arrêtant manger dans un restaurant assez sympa. Le repas m’a rappelé la cuisine de ma mère et m’a fait penser à mon retour à la maison.

 

Ensuite, nous avons commencé à nous préparer pour le feu d’artifice. Nous nous sommes d’abord assis à un endroit, mais, dès que le feu d’artifice a commencé, nous avons réalisé que nous ne pouvions en voir que la moitié, alors après une dizaine de minutes, nous avons décidé de changer de place. C’est dans ce genre de situation que le Japon fait ses preuves. Le nombre de personnes qui marchent dans les rues est tout simplement incroyable. Plus de 20 000 personnes étaient présentes pour voir ces feux d’artifice. Ce que vous croyez être une quantité raisonnable d’espace au Canada est réduit d’environ six fois ici. En gros, une mer de gens, dont nous faisions maintenant partie. Nous avons finalement trouvé un meilleur endroit et nous nous sommes retrouvés au milieu de centaines de personnes qui prenaient des photos du ciel.

 

Je dois dire que ces feux d’artifice n’étaient pas mauvais du tout. J’en ai vu qui changeaient de couleur à mi-chemin et d’autres qui changeaient de forme. En fin de compte, j’ai trouvé que cela en valait la peine.

Le Japon est un pays de feux d’artifice, du moins c’est ce qu’on m’a dit...

Beaucoup de monde = beaucoup d’ordures!

Une fois que ce fut terminé, nous avons décidé d’aller voir Anzu qui travaillait près de là chez Cold Stone, un comptoir de crème glacée. Évidemment, après le feu d’artifice, tout le monde se dirige vers le centre commercial, donc c’était bondé. Nous avons repéré Anzu s’évertuant à servir les millions de clients qui se présentaient devant elle. Le Japon est étonnant. Anzu a réussi à leur faire chanter une chanson pour nous, ce qui était vraiment agréable comme expérience. J’avais entendu beaucoup de gens en parler et vu de nombreuses vidéos d’elle dans ce genre de situation, mais le vivre était tellement mieux. Je dois dire qu’Anzu est tout simplement une personne formidable.

Moi, Anzu, Arisa, et une autre fille que je ne connaissais pas qui a décidé de nous rejoindre pour la photo, ha ha.

Tout en mangeant nos délicieuses glaces, nous nous sommes dirigés vers l’Osambashi, une salle en forme de bateau construite à moitié dans l’eau. La dernière fois que je suis venu ici, encore une fois avec Arisa, nous avions assisté à un championnat du monde de Coma. Cette fois-ci, nous y sommes allés tout simplement pour la vue sur la ville. Nous sommes restés là à regarder les lumières de la ville clignoter.

Je ne vois pas ce genre de paysage au Manitoba, et cela m’a vraiment époustouflé. Une ville construite par la société japonaise. Si l’un d’entre vous en a l’occasion, prenez le temps de jeter un coup d’œil à la vue de la ville de Yokohama la nuit depuis Osambashi. C’est quelque chose à voir au cours de sa vie sur Terre.
 

Promenade dans les rues de Yokohama la nuit.

Yokohama, la ville qui a ouvert le Japon au monde.

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5 août 2015

Des projets pour l’été!

Maintenant que l’école est terminée, je peux prendre une vraie pause! Le club de judo est également inactif pour le moment, donc je peux enfin prendre le temps de respirer, de réfléchir et, oui, vous l’avez deviné, de planifier. Même si c’est l’été, je veux profiter de cette période pour me recentrer, prendre le temps de réfléchir et me préparer pour la prochaine vague. Alors, quels sont mes projets pour l’été?

Parlons d’abord de ce que je veux accomplir.

- J’ai vraiment, mais VRAIMENT besoin de nettoyer ma chambre. Comme je ne suis même pas sûr de pouvoir rester ici dans le Kaikan après septembre, autant me préparer au pire des scénarios. En plus de cela, j’ai trouvé que mon état d’esprit n’était pas idéal le semestre dernier, à cause de l’état de ma chambre. Il m’a fallu plus de temps pour trouver des choses et finalement, ça m’a causé plus de stress.

- J’aimerais faire de la musique. Je n’ai pas encore vraiment parlé de ma musique ici, mais je fais toujours autant ce que je peux pour continuer à faire de la musique pendant mon temps libre... Cet été, j’ai envie de composer quelques morceaux de plus et quelques mixages de plus. Je n’ai pas vraiment le temps d’en faire davantage.

- Je veux aller à la plage! Et j’avais déjà prévu d’y aller!

- Je veux continuer à m’entraîner. J’ai un camp d’entraînement avec l’équipe pendant la troisième semaine d’août, donc je veux être au sommet de ma forme pour cela.

- Je veux bien manger. Je veux me gaver de fruits, car je ne l’ai pas vraiment fait depuis que je suis ici. Je veux aussi trouver des recettes faciles qui sont pleines de légumes, riches en protéines et de glucides moyens. De cette façon, je serai prêt pour le prochain trimestre.

- Je veux poursuivre mes études. La langue japonaise fait maintenant partie de moi, mais je dois continuer, surtout pendant que je suis ici.

- Enfin, je veux m’amuser un peu. Je pense que je me suis déjà beaucoup amusé depuis le début de l’été, ce qui est génial.

Maintenant, quelques activités que je veux faire cet été : aller à Disney Sea avec ma copine (9 août), participer au camp d’entraînement avec l’équipe (17 au 22 août) et escalader le mont Fuji, très probablement à la fin de l’été.

Enfin, j’ai un dernier objectif. Je veux écrire beaucoup de blogues, donc autant que possible, j’essaierai d’écrire un blogue par jour (ou par semaine) pendant la majeure partie de l’été. Les sujets peuvent devenir un peu… débordants, mais c’est juste plus amusant, n’est-ce pas?

De plus, je devrais probablement dire que la plupart de ceux avec qui j’ai étudié depuis maintenant un an retourneront dans leur pays d’origine cet été. Miguel va bientôt partir, Carlos est déjà parti. Lentement mais sûrement, le Kaikan se vide tranquillement chaque jour. C’est assez triste de penser que je ne reverrai probablement jamais aucun d’entre eux. Mais qui sait…

(Note à moi-même : je dois garder à l’esprit que je dois commencer à penser à la reprise de mes cours à l’Université de Winnipeg en janvier.)

Shingo, moi et Miguel assis dans la rivière près de l’université. L’été est là, c’est le temps d’en profiter!

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7 août 2015

Gorge --> Polypes

​​

Il y a deux semaines, j’ai découvert que mes problèmes de gorge étaient causés par des polypes qui se sont développés sur mes cordes vocales. J’ai ensuite eu un rendez-vous pour revoir le médecin deux semaines plus tard. Et c’était hier.

J’ai fini par être un peu en retard à mon rendez-vous, mais Shizuko et moi avons finalement réussi à arriver à l’hôpital. Après que le médecin ait pris des photos de ma gorge, il était clair que mon état ne s’améliorait pas. En fait, la situation s’est considérablement aggravée. Les polypes avaient poussé.

J’ai pris un autre rendez-vous avec le médecin dans un mois. À ce moment-là, si cela n’a pas cessé de s’aggraver, je devrai commencer à prévoir de me faire opérer ici au Japon. Selon les médecins, il s’agit d’une opération assez fréquente; de nombreux chanteurs en ont au cours de leur carrière. Je n’ai jamais subi d’opération de ma vie, et c’est donc assez effrayant pour moi. S’ils font une erreur, ma voix pourrait ne pas revenir à ce qu’elle était avant.

Je vous tiendrai tous informés des résultats le mois prochain.
 

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10 août 2015

Chiba, une autre visite (Festival d’été à Showa 2015)

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Samedi, vers l’heure du dîner, je suis parti pour la préfecture de Chiba. J’ai rencontré Arisa à la gare de Chiba, d’où nous sommes partis pour aller à Sodegaura, une petite ville au milieu de nulle part. Pourquoi allions-nous là-bas? Eh bien, il se trouve qu’Arisa devait y donner un concert. À l’école primaire locale, ce festival a lieu chaque année.

L’année dernière, Arisa a été invitée à y chanter, et en raison de ses bonnes performances, elle a été réinvitée cette année encore. Alors elle était partie pour se produire, et j’allais la voir.

Trajet de la gare de Chiba à Sodegaura.

L’entrée de la cour d’école.

L’aménagement

Nous sommes arrivés bien à l’avance, et dès que nous sommes descendus du train, j’ai pu constater l’aspect campagnard de l’endroit, avec ses habitants et ses petits commerces. Nous avons rencontré d'autres artistes à la gare et nous nous sommes rendus au festival. Après une marche d’environ 30 minutes sous un soleil brûlant, nous sommes arrivés à l’école, où l’on s’affairait aux derniers préparatifs du festival. On nous a dirigés vers un endroit pour nous asseoir et on nous a servi du thé. Au bout d’une dizaine de minutes, Arisa m’a regardé et m’a dit que son père était arrivé. Maintenant, je ne veux pas entrer dans les détails de leur relation père-fille, mais en tant que son petit ami, je me sentais un peu sous pression. Nous ne parlions pas beaucoup, il m’a simplement demandé si je pouvais parler japonais et si j’étais à l’aise avec cette chaude température. J’ai répondu aussi poliment que possible et je lui ai fait un beau sourire. Quelques minutes plus tard, Arisa et les deux autres chanteuses sont montées sur scène pour répéter et procéder aux tests de son.

Ensuite, on nous a dit que nous devions nous déplacer. Ha ha, ne me demandez pas pourquoi. Nous nous sommes dirigés vers le gymnase, où il y avait des toilettes et des vestiaires. Le gérant m’avait signifié de ne pas entrer, car la seule pièce disponible pour ranger nos affaires était le vestiaire des dames, mais les dames m’ont dit que c’était correct puisque nous n’étions que quatre. J’ai quitté la pièce pendant qu’elles se changeaient et bientôt elles étaient sur scène pour leur première représentation. Arisa a interprété trois chansons, que j’ai vraiment appréciées. Les trois étaient en japonais, donc je me suis amusé à essayer de comprendre le sens des paroles. Mais ce qui m’a vraiment étonné, c’est sa présence sur scène. Une fois qu’elle a eu terminé, les deux autres dames, qui formaient un duo, ont interprété leurs chansons. Leur chant était moyen, mais elles dansaient en chantant, ce qui contribuait à leur performance. Une fois qu’elles ont eu terminé, Arisa s’est changée et nous nous sommes promenés sur le petit site du festival afin de trouver un endroit où prendre une bouchée.
 

Arisa lors de sa première performance.

Pendant que nous mangions, divers spectacles ont eu lieu sur scène, dont une fanfare du collège voisin. Cela m’a vraiment époustouflé pour plusieurs raisons. D’abord, ils étaient vraiment bons. L’orchestre de notre école secondaire ne jouait certainement pas à moitié aussi bien que ces gamins assis sur une chaise. Deuxièmement, tous, à un moment donné, ont joué de la batterie. Non seulement ils pouvaient jouer de leur instrument respectif, mais ils avaient aussi appris à jouer de la batterie et assez bien, je dois dire. Alors qu’ils défilaient et dansaient, je ne pouvais que crier « SUGOI! », ce qui signifie génial ou cool en japonais. L’une des mélodies qu’ils ont interprétées était un pot-pourri de la célèbre bande sonore de La Belle et la Bête.

L’incroyable fanfare du collège.

L’un des inconvénients d’être là était que je ne me sentais pas à ma place. Plusieurs personnes me dévisageaient avec un air mécontent. Comme c’était une petite ville, je ne peux pas leur en vouloir de ne pas être habitués à voir des étrangers. Et oui, je me démarque ici. Je pense que ce sont mes yeux...

Après environ deux heures, Arisa a remis sa robe de spectacle et j’ai attendu devant la scène. Les politiciens de la région étaient venus prononcer des discours. C’était, comme dans n’importe quel autre pays, assez ennuyeux, mais j’ai fait de mon mieux pour écouter ce qu’ils disaient. Qui sait, j’apprendrai peut-être quelque chose. Ensuite, ils ont lancé 4 000 « mochi » à la foule (des collations japonaises faites de riz emballé et généralement remplies de quelque chose). J’en ai attrapé un pour moi ainsi qu’un pour Arisa. J’ai découvert plus tard qu’ils étaient assez insipides et je n’ai finalement mangé que la moitié du mien.

Ensuite, Arisa est revenue sur scène, brillante et pleine d’énergie. Cette fois, elle a chanté deux chansons, l’une étant le célèbre Let It Go du film Frozen. Elle a chanté la version japonaise, qui était une chanson très populaire parmi les enfants de tout le pays. Je l’ai regardée chanter de tout son cœur tandis que les yeux de nombreux enfants brillaient en silence.
 

Les enfants regardent Arisa chanter Let It Go, figés au sol.

Nous sommes partis peu de temps après qu’elle ait eu terminé. J’ai vraiment apprécié cette expérience. J’ai eu l’occasion d’assister à un petit festival authentique, de visiter un nouvel endroit où je n’étais pas encore allé, ce que je ne peux pas faire souvent.

Il faut bien gâter une fille après une telle performance.
Je plaisante, elle a payé aussi ha ha!

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12 août 2015

DisneySea : Style japonais

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Dimanche dernier, j'ai fait ce que je croyais ne jamais pouvoir faire : je suis allé à DisneySea.

Arisa et moi sommes arrivés vers 10 h 30. La gare en face du parc était déjà imprégnée de l'esprit Disney. De là, nous avons dû prendre un

autre autobus pour nous rendre à la partie « mer » du parc d'attractions, et cet autobus était bien sûr plein de fenêtres et de poignées en forme de Mickey, etc.

Juste au moment où nous sommes descendus du train à la gare pour Disneyland.

Ma première vue dans le parc.

Fenêtres du train Mickey

Poignées du train Mickey

Une fois dans le parc, nous nous sommes dirigés directement vers la première attraction : la Tour de la Terreur. Cela consistait à entrer dans un vieux manoir où, en raison d'un esprit méchant, notre ascenseur s'écrase, monte et descend. Pour commencer, permettez-moi de vous dire que je n'aime même pas monter dans les ascenseurs normaux. Alors, disons simplement que mon cœur battait plus vite.

L’obtention de notre première super passe. Vous numérisez
le code QR au dos de votre billet. Sophistiqué!

La Tour de la Terreur. Excellente façon de commencer la journée...

En même temps, nous avons saisi une autre super passe pour la tour. Les super passes font partie d’un système permettant de réserver une place dans la voie la plus rapide dans un certain laps de temps. Arisa a vraiment aimé cette attraction, alors elle avait saisi une super passe pour elle. Comme on ne peut pas simplement se doter d’une super passe pour toutes les attractions, nous avons dû attendre encore une heure et demie pour obtenir la prochaine. En outre, le moment où vous prenez votre super passe détermine le moment où vous arrivez à entrer dans l'attraction. J'ai pensé que c'était un système assez intéressant qui nous a évité d'attendre des heures et des heures dans les files d'attente interminables. Japon + Disneyland = nombreuses et longues files d'attente.

Un bateau

Par la suite, nous nous sommes promenés dans le parc et avons trouvé un endroit pour manger. Nous avons fini par manger un genre de tacos, assez bons. Mais au milieu de notre repas, des chanteurs et des danseurs sont venus divertir la foule dans la salle de restauration! On nous a remis des shakers en forme de fruits, on nous a demandé de nous lever et de chanter avec eux. Ils étaient très énergiques et je dois dire que j'ai été impressionné par le trompettiste.

Arisa essayant un chapeau Olaf. Je me demande qui achèterait cela...

Nous avons essayé de manger nos shakers,
mais ils n'avaient pas très bon goût.

Ensuite, nous avons réussi à saisir une autre super passe pour environ 21 heures, ce que nous avons décidé serait probablement notre dernier trajet. Ayant pas mal de temps devant nous, nous nous sommes promenés dans les différentes parties du parc. Nous sommes allés du royaume d'Ariel la Petite Sirène, au centre de la Terre, sur un bateau de pirate et dans un château médiéval jusqu'au pays désertique d'Aladdin. Cela m'a vraiment frappé à quel point Disney est une entreprise merveilleuse. Il parvient à être dans le cœur et l'esprit de tout le monde à bien des égards, et ce n'est qu'une fois là-bas que j'ai réalisé son pouvoir. Pendant quelques heures, je me suis laissé enchanter par ces merveilles qu'ils ont créées. Les robots, les bâtiments, la musique, l'atmosphère, les décorations et l'énergie. J'avais vraiment l'impression d'être dans un monde différent.

cliquez sur les photos pour lire les descriptions

Nous avons soupé dans un restaurant italien, terminant notre repas avec nul autre qu'un tiramisu. Une fois partis, il faisait doucement de plus en plus sombre, et le soir, la vue était fantastique. Par la suite, nous avons décidé que nous avions le temps d'attendre dans l'une des longues files d'attente pour un tour de manège. Quand je dis longue, je veux dire que nous avons attendu... une heure et demie! Mais pendant que nous attendions, Arisa m'a montré de nombreuses chansons japonaises de son téléphone et j'ai joué de la musique avec le mien et j'ai dansé et chanté (je ne peux pas vraiment chanter à cause de ma gorge, donc quand je dis chanter, je veux dire chuchoter les paroles d'une manière pas mal effrayante.) Cela s'est terminé beaucoup plus rapidement que le temps d’attente, mais je suppose que je peux dire que cela en valait la peine. Ensuite, nous avons pris deux autres manèges en terminant avec le trajet en voiture de l'Indiana Jones.

Mmmmhh.... un tiramisu.

Une photo prise lors de notre dernier manège. Je faisais semblant d'être un vrai conducteur dans cette voiture automatisée. 

La vue en soirée. Enchanteur!

En fin de compte, ce n'était pas mal du tout.

Alors pourquoi ai-je dit que je n'aurais jamais pensé que je viendrais ici? Eh bien, disons simplement que d'après ce que j'ai pu voir de la culture japonaise, ils semblent prendre cet endroit un peu trop au sérieux. Beaucoup de filles achèteront un serre-tête avec les oreilles de Mickey Mouse à placer sur leur tête en pensant que c'est la chose la plus adorable au monde. Il me semble juste qu'elles essaient de demeurer des enfants le plus longtemps possible, ce qui est quelque chose avec lequel je ne suis pas trop d'accord. Mais cela étant dit, toutes les filles ne sont pas comme ça. Eh non, soyez rassurés, je n'ai pas acheté d'oreilles de Michey.
 

J'étais reconnaissant qu’Arisa ait pu me montrant le parc. J'ai passé un bon moment.

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Un nouveau manga et une vieille amie

Aujourd'hui, avant de partir à Shinjuku pour rencontrer Anzu, je me suis arrêté à la librairie de la gare. J'avais juste prévu de jeter un coup d’œil aux magazines et aux livres en vue de futurs achats. La dernière fois que j'étais entré dans un magasin de mangas, c'était avec ma sœur à Yaita, où vit ma grand-mère. Là, j'aurais pu acheter une cinquantaine de livres, mais j'ai fini par en choisir deux, ce qui avait été un bon choix. Mais à cette époque, l'un de ces mangas avait attiré mon attention. Il s'appelait Orange et il s'agissait de la vie en tant que Japonais. À l’époque, il m’avait intéressé, mais je ne l’avais pas acheté.

Aujourd'hui, dans la boutique, le même manga était là, et pour une raison quelconque, je l’ai acheté. Je devais pourtant étudier mon manuel scolaire en cours de route, donc ce n'est pas comme si j’allais m’ennuyer. Je n’ai aucune idée de ce qui m’a pris.
 

Le manga Orange.

Le papier qui protège le livre.

Maintenant, en route pour Shinjuku, je me suis dit que je devais étudier au moins un peu, alors j'ai ouvert mon manuel et étudié pendant environ 30 minutes. Puis je suis passé à ce manga que je venais d'acheter. Je dois dire que je trouve cela très intéressant. Il est très probablement fait pour les filles, car il contient des trucs romantiques et le personnage principal est une fille, mais... j’aime ça. L'histoire est drôle, c'est TRÈS facile à lire, et j'apprends des expressions japonaises utilisées par les jeunes!

Avec Anzu, je me suis amusé à Shinjuku. En gros, nous nous sommes promenés, nous avons mangé un très bon riz au curry, puis nous avons pris la ligne Yamanote, qui tourne en rond, en nous arrêtant à Shibuya. Là, nous avons marché un peu plus, mangé des pommes de terre frites et sommes bientôt repartis. 
 

Curry de poulet épicé...

Monter dans le train de la ligne Yamanote juste pour le plaisir.

Sur le chemin du retour, debout, assis, j'ai juste continué à lire. J'ai lu pendant toute la durée du trajet. Je ne lis certainement pas aussi vite qu'une personne japonaise, mais j'aime vraiment ça. Je ne crois pas que je sois en mesure de passer à travers un livre complet, mais un manga permet de lire même avec une petite connaissance de la langue.

C'était agréable de voir Anzu! Elle est géniale!

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