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Blandine Legal Dornez s’est engagée à raconter aux lecteurs du Nénuphar,
ses souvenirs de jeunesse à Sainte-Geneviève, son village natal.

Quand arrive le mois d’avril, les enfants sont heureux de pouvoir s’amuser dehors sans trop s’emmitoufler. On peut aussi penser à ensemencer le jardin et le petit champ à la fin du mois.

 

L’année de mes dix ans, mon père a décidé d’acheter la grande maison de son frère qui partait vivre en Ontario. On était tellement excité en voyant la maison arriver près de chez‑nous, une patente tirée par des chevaux. Quelque chose a brisé quand la maison était presque dans notre

entrée et elle a passé trois jours là, avant que les déménageurs puissent réparer le tout. Les enfants des voisins étaient de la partie.

 

C’était une aventure pour tous dans le village. Cette maison fut attachée à la nôtre. Les hommes ont travaillé longtemps avant que tout soit prêt. Mais quand tout fut fini, on avait enfin de la place pour bouger. Mes parents avaient une chambre en bas et nous avions chacun notre coin au 2e étage. Pas de porte, mais de vieux draps pour avoir un peu d’intimité. Papa nous a fabriqué chacun une sorte de bureau ou tablette afin d’y placer notre linge. Maman était ravie de tout ce changement. On était tellement à l’étroit dans notre première habitation qui ne mesurait que 14’ x 20’. Les parents et huit enfants entassés dans un espace si petit avec juste une fenêtre. 

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Notre première maison à Sainte-Geneviève - 1932

Là, nous avions tous une chambre avec une fenêtre. C’était le paradis sur terre. Papa avait aussi bâti un sous-sol pour installer les deux maisons dessus. De la place pour ses quelques outils. À l’automne, on y rangeait le bois nécessaire pour se chauffer l’hiver et maman pouvait y entreposer ses conserves. Mes parents n’avaient pas une bonne santé, mais ils ont travaillé fort pour nourrir et loger leurs enfants. Pour les vêtements, ma grand-mère travaillait pour des familles aisées et l’on héritait de leur linge. On ne s’est jamais couché affamé. Il n’y avait pas toujours de bonnes choses à manger, mais on en avait assez et l’on était heureux chez‑nous.

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Les parents de Blandine,
Marcel et Joséphine Legal, août 1958

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