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Un an au pays de mon père

Les enfants de Yuki, après deux ans d’université au Manitoba, ont chacun leur tour à trois ans d'intervalle, consacré une année entière à étudier le japonais à l’Université Tokai au Japon et à s’entraîner avec son réputé club de judo, les deux, de façon intensive. Nous vous présentons les écrits combinés de leur journal de bord respectif, lesquels seront émaillés de notes rétrospectives et d’échanges sur leur expérience.

14 septembre 2011

Bonjour tout le monde!

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Si vous lisez ceci, vous savez probablement que je m’en vais vivre au Japon pendant un an. Et pour ceux qui ne connaissent pas toute l’histoire, voici : je vais étudier à l’Université Tokai, située au sud-ouest de Tokyo.

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Je vais y étudier le japonais avec d’autres étudiants étrangers, et je vais aussi m’entraîner six jours par semaine avec le club de judo de l’université. Ce club a une excellente réputation pour avoir formé plusieurs athlètes de haut niveau.

 

Voici quelques statistiques pour mettre les choses en perspective :

 

          Population du Japon : plus de 127 millions d’habitants

          Population de la région métropolitaine de Tokyo : 35 millions

          Population du Canada :  ≈ 33,7 millions

          Population de l’Université Tokai : ≈ 29 000 étudiants

          Population de l’Université de Winnipeg : ≈ 10 000 étudiants

 

Je ferai de mon mieux pour vous transmettre régulièrement mes impressions, mes pensées et des photos. N’hésitez pas à consulter ce blogue en tout temps et soyez à l’aise de me faire part de vos commentaires ou de poser des questions.

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Trois ans plus tard...

29 août 2014

7 jours avant le jour J (jour du départ)

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Je pars dans sept jours.

 

Pour être honnête, je n’ai pas encore vraiment réalisé... je crois que c’est dû au fait que je ne suis pas en mesure de comprendre quels sont les changements que j’aurai à vivre. Je n’ai aucune idée de tout ce que j’ai

ici et que je tiens pour acquis, mais je sais qu’un de mes plus grands défis sera de compenser ces choses une fois rendu là-bas.

C’est difficile d’avoir la pleine connaissance de ce qui m’attends de l’autre côté de la planète. Oui, bien sûr, j’ai quand même une certaine idée, vu que ma sœur a vécu la même expérience il y a trois ans. Mais franchement, c’est trop à assimiler.

 

Une question que tout le monde me pose ces temps-ci : « Es-tu prêt? »

 

Ma réponse : « Je suis NÉ prêt! » C’est une blague, ha! ha! Je n’ai aucune idée si je le suis, mais je crois que ça n’a pas d’importance. Je sais que peu importe ce qu’il va arriver, je vais toujours faire de mon mieux et pour moi, cette pensée seule est suffisante pour m’empêcher de laisser la panique me faire perdre la tête.

 

Je ne dis pas que je ne suis pas inquiet, parce que croyez-moi, je le suis. J’ai peur de ne pas être accepté. J’ai peur de ne pas être assez bon pour m’entraîner avec l’équipe. J’ai peur de subir une autre commotion cérébrale. J’ai peur que mon japonais ne soit pas assez bon. J’ai peur de faire des erreurs. J’ai peur de faillir.

 

Ceci dit, ça me laisse beaucoup de place pour me surprendre moi-même.

 

J’ai passé les derniers jours à la planification et l’organisation d’une activité de collecte de fonds qui aura lieu demain au bar The Oak. Pas vraiment la meilleure façon de se préparer à partir pour un an...

 

J’espère que lorsque ce sera fini, je pourrai me concentrer sur ce voyage. J’ai déjà commencé à faire mes bagages et j’ai aussi envoyé quelques boîtes par la poste avec des articles dont j’aurai besoin là-bas.

 

Mais quand j’y pense, cela fait plusieurs années que ce voyage s’organise. Lentement mais sûrement, mon père m’y a préparé. Je n’ai aucune idée s’il savait que j’allais le faire ou non, mais comme d’habitude, il avait fait ses plans. C’est peut-être la raison pour laquelle je ne me sens pas dépassé par cette FOLLE aventure. Je présume que je ne réaliserai jamais complètement les bienfaits de son encadrement.

 

Je pars dans sept jours...

 

            … je pars dans sept jours!

 

4 septembre

La veille

Plein d’idées me passent par la tête. Suis-je prêt? Ai-je peur? Et si...

 

J’ai passé la plus grande partie de ma dernière journée à la maison, à faire mes bagages, à nettoyer et à passer du temps avec ma famille. Ma mère a cuisiné un excellent repas, comme d’habitude. Mon dernier repas ici. C’est ce genre de pensée que j’ai pour chaque chose : « Oh! c’est la dernière fois que je fais ceci avant un an. »

 

Au fur et à mesure du temps qui s’écoule, je sens mon esprit s’échapper. Tout semble flou, irréel même. Je ne peux m’empêcher de penser à ce qui m’attend là-bas. Serai-je à la hauteur du défi?

 

Au revoir Canada, prends soin de ceux que j’aime pendant mon absence.

 

À dans un an!

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14 septembre 2011

 

Officiellement au Japon!

Le trajet vers le Japon a mal commencé. J’ai brisé mes écouteurs durant le premier vol. Puis, avant l’embarquement pour le prochain vol, j’ai couru m’en acheter une

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Après des mois (des années vraiment) de planification et de prépara-tion, je vis, respire et sue maintenant AU JAPON! C’est dur à croire... mais incroyable tout de même!

 

 autre paire... pour réaliser, une fois à bord, qu’Air Canada n’avait pas mis à jour son programme de divertissement à bord et que j’avais déjà vu tous les films qui m’intéressaient lors de mon voyage précédent en Chine. J’aimerais pouvoir dire qu’au moins la nourriture à bord valait la peine, malheureusement, je ne peux pas dire ça.

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J’ai atterri sans encombre au Japon, ce qui est la chose la plus importante. Ensuite, avec mes deux bagages à main de 10 kg chacun, au milieu d’une foule de citoyens japonais, je me suis rendue jusqu’aux comptoirs de l’immigration, j’ai réclamé mes bagages et traversé les douanes sans aucun problème. Mes « nouveaux parents » m’attendaient à la sortie pour me conduire chez eux, un endroit que je suis reconnaissante de pouvoir appeler « ma maison » durant mon séjour au Japon.

 

Une fois arrivée à la maison, nous avons partagé un repas et j’ai eu un avant-goût de ce à quoi je peux m’attendre d’expérimenter durant mon année au Japon : de L’EXCELLENTE NOURRITURE! Nous avions des gyozas (sortes de quenelles), du poulet, du riz (bien sûr), de la soupe au miso, une salade fraîche et tout avait très bon goût. Je vais définitivement aimer la nourriture ici. Je le savais d’ailleurs avant de partir. ;)

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Premier repas au Japon... un avant-goût de la suite!

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Mes nouveaux parents, Shigenori et Reiko

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 7 septembre 2014

Premier jour au Japon

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Bien, le titre est faux, puisque ça fait deux jours que j’y suis, mais on laisse passer ça sur le compte de l’effet dramatique ha ha.

 

Jour 1 : Le vol s’est bien déroulé sans trop de turbulence. Par chance, le siège à côté du mien était libre, ce qui m’a donné plus de liberté de

mouvement. J’ai regardé trois films durant le vol de 14 heures : X-Men : Days of Future Past, The Amazing Spider-Man 2 et Godzilla. J’ai aussi réussi à dormir environ une heure et demie, ce qui veut dire que j’étais éveillé le reste du temps. Qu’ai-je fait

d’autre? J’ai écouté de la musique en remplissant les formulaires de douanes et d’entrée au Japon. J’ai dû poser beaucoup de questions pour être certain que tout était correctement rempli, et même là, j’ai réussi à faire quelques erreurs. J’ai aussi lu un peu et mangé.

 

Voici un des repas pris à bord de l’avion. Pour ne pas nuire à la réputation de la ligne aérienne, je ne vais pas oser une comparaison avec la nourriture de ma mère... ;-)

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Au moment où j’ai débarqué de l’avion, j’ai tout de suite ressenti l’humidité et la chaleur comme un choc au visage. J’avais été averti, mais je m’attendais à un peu plus d’air conditionné dans les confins de l’aéroport. En traversant l’aéroport, ma mémoire visuelle est entrée en fonction et je me suis souvenu de presque tout de ma visite précédente, trois ans auparavant. Très utile dans un pays dont on ne comprend pas très bien la langue.

 

On dirait bien que j’attire le trouble parce que ça ne faisait même pas 20 minutes que j’étais au Japon que ça a commencé. Ça m’a pris une heure pour passer par les services d’immigration et de douanes. C’est assez épeurant quand trois Japonais discutent, tes papiers à la main, en regardant dans ta direction. Et c’est comme ça que ça a fini. Il ne m’ont pas laissé entrer, et j’ai été renvoyé au Canada.

C’est une blague! Une fois passés les services d’immigration et de douanes, je suis sorti et j’ai tout de suite trouvé mon ami Shigenori Iwasa qui m’attendait. Nous avons échangé des embrassades, pris des photos, puis avons entamé le long trajet de quatre heures jusqu’à sa maison située à Tama-shi, dans la préfecture de Tokyo. Shigenori m’a surnommé « ame otoko », qui se traduit littéralement par « homme de pluie » parce qu’apparemment, j’ai causé la pluie et le traffic pour le trajet de retour à la maison. Après quelques mauvais tournants, quelques arrêts, beaucoup d’appels téléphoniques et bien des discussions, un arrêt au supermarché pour acheter ma literie (futon, couvertures et oreiller), Iwasa-san et moi sommes arrivés à la maison...

… où Reiko, la femme de Shigenori, nous attendait avec son large sourire coutumier. J’ai aussi eu la chance de rencontrer leur troisième fils pour la première fois, Yoshiki.

Après les introductions, c’était évident que Reiko voulait me parler exclusivement en japonais. Au moins, ça me donne une bonne pratique. Mon japonais n’est pas si pire que je croyais, mais c’est clair que je suis venu au bon endroit pour apprendre.

NOURRITURE! Dans notre famille, la cuisine de Reiko a toujours eu bonne réputation. Vous allez certainement voir plusieurs de ses repas ici, chaque fois que je vais visiter les Iwasa. Je laisse parler l’image (vous avez le droit de saliver).

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Après avoir skypé avec ma famille au Manitoba, j’ai pris un bain relaxant, style japonais, dans lequel j’ai bien failli tomber endormi, pour me retrouver enfin dans mon lit.

Jour 2 : Ma chambre au Canada n’a pas de fenêtre (c’est illégal, je sais...). Ainsi, il n’y a aucune lumière la nuit, ce qui me permet de faire la grasse matinée tranquille. Je n’ai pas ce luxe au Japon ni n’importe où ailleurs en fait. Je me réveille donc à 6 h 30, souffrant du décalage horaire, mais pleinement réveillé. Reiko n’était pas prête à préparer mon déjeuner, mais c’est pourtant ce qu’elle fait gentiment. Bon, par déjeuner, je veux parler du déjeuner japonais qui, pour nous étrangers, correspond à un repas complet trois services. Néanmoins délicieux, ça demande quelques ajustements pour manger tant de nourriture si tôt dans la journée. 

J’ai réussi à étudier un peu de japonais avec le manuel que j’ai apporté avec moi du Canada. J’ai aussi pu saluer Kenzo, le deuxième fils des Iwasa, avant son départ pour l’école. Il a de l’école un DIMANCHE!! Un gars courageux qui doit étudier pendant toute une année pour arriver à être accepté à son université de choix.

Vers midi, je décide de faire un somme pour m’aider à récupérer du décalage horaire. J’avais imaginé dormir pendant deux heures. Apparemment, mon corps avait d’autres idées. J’ai dormi jusqu’à 18 h 45, où j’ai sauté hors du lit. Reiko a simplement ri quand je lui ai expliqué et m’a conduit à la table à manger.

En finissant de souper, j’ai réussi à avoir une profonde conversation avec Reiko et Shigenori, ce que je considère comme inestimable. Nous avons parlé pendant une heure et pourtant ça n’a pas paru si long. Probablement parce que la nourriture de Reiko est telllllement délicieuse. Pardon maman, mais

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tu as de la sérieuse compétition ici.  

 

Reiko a préparé des gyozas en mon honneur parce qu’elle savait que j’aime bien ça et semble-t-il que les gyozas et la bière vont bien ensemble. L’intention derrière cette photo est de rendre papa jaloux. :P)

Kenzo est arrivé de l’école peu après et nous avons visionné une partie du festival de l’école de Yoshiki. On avait demandé à Yoshiki d’agir à titre de commentateur pour un combat humoristique de lutte entre deux drôles de personnages. C’était très divertis-

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(Gauche : Kenzo Iwasa
Droite : moi, bien habillé)

sant et je regrette de n’avoir pas pu comprendre ce qui se disait. Par la suite, Shigenori a voulu que je lui démontre mes talents de DJ. J’ai donc joué un de mes mixages pendant que je lui expliquais comment je procédais pour l’enregistrement. Puis, je l’ai amené à ma chambre, ainsi que Kenzo, où j’avais installé mon portable. Je leur ai fait une courte démonstration de la production de musique de danse électronique, même si c’est assez difficile à comprendre. Surtout en l’expliquant en anglais.


Peu après ça, Reiko m’a aidé à préparer mon habit et ce dont j’aurai besoin demain. Je vais me rendre à l’Université Tokay pour rencontrer quelques personnes et obtenir mon visa. Après un bain chaud et la rédaction de mon blogue, je suis allé au lit.
 

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