top of page

Action, bon, capitalisation, diversification, effet de levier, fonds commun de placement, fonds indiciel, gain en capital, indice boursier, marché des capitaux, obligation, portefeuille, société de courtage, valeurs mobilières, titre de participation, valeur au pair, volatilité... ces quelques termes liés aux investissements sont à même de dérouter tout néophyte. Dans cette chronique, un expert en investissements répond aux questions des lecteurs désireux de bien se préparer pour l'avenir.

Table des matières

Investir

Investir dans l’immobilier ou acheter des actions?

 

La vraie question est « Êtes-vous prêt à prendre le temps nécessaire pour vous renseigner sur le sujet? » Sinon, je n’appellerais pas ça tant « investir » que « jouer à la loterie ». En réalité, la plupart des gens passent peu ou pas de temps à effectuer des recherches sur leurs « investissements » et si c’est ce que vous faites, vous n’investissez pas vraiment, vous ne faites que jouer, de la même façon que si vous alliez au casino. Si vous n’êtes pas vraiment intéressé, manquez de temps, trouvez cela trop intimidant ou pour toute autre raison, la bonne nouvelle est que vous pouvez quand même investir dans des actions sans avoir besoin de comprendre quoi que ce soit, en acquérant des fonds indiciels. De la même manière que les fonds communs de placement, les capitaux y sont mis en communs dans le but d’acheter un grand nombre d’actions. Toutefois, contrairement aux fonds communs de placement, ils visent la moyenne du marché; ils ne tentent pas de surpasser le marché, ils sont égaux au marché. Il s’agit des seules actions ou biens immobiliers que je vous recommande si vous ne prenez pas le temps de faire des recherches et de vous renseigner sur les actions ou les biens immobiliers.

Je ne vous recommanderai pas non plus l’achat de fonds communs de placement à moins que vous preniez le temps d’effectuer des recherches sur le sujet. La plupart d’entre eux produisent moins bien que le marché (fonds indiciels) et en fait, encore moins bien si l’on tient compte de leurs frais. Les sociétés qui se consacrent à la promotion des fonds communs de placement ont tendance à exiger des frais élevés qui écornent grandement les profits, surtout une fois les impôts retirés. Par 

exemple, un fonds commun de placement qui vous rapporte 5 %, mais comprend 3 % de frais avec une inflation de 3 % finit par diminuer votre investissement de 1 %. Et cela, sans compter les taxes inhérentes.

 

Les frais d’acquisition des fonds indiciels sont généralement très bas, presque négligeables. Ils ne donnent pas non plus lieu à des versements de commissions à la personne qui vous les vend, y compris votre institution bancaire. C’est ce que vous pouvez aisément constater lorsque vous allez y acheter des REER, surtout durant la période de production des déclarations de revenus. La plupart des banquiers vont tenter de vous vendre des fonds communs de placement en vous posant des questions au sujet de votre tolérance au risque. Je n’ai encore jamais vu de banquier se servir des frais inhérents à l’acquisition des fonds communs de placement comme faisant partie des arguments de vente. En vérité, vous verrez qu’on aura tendance à vous proposer les fonds communs de placement qui rapportent les meilleures commissions, souvent ceux qui comportent les plus hauts frais. Si vous vous enquérez au sujet des fonds indiciels en insistant sur le fait qu’il s’agit de votre unique intérêt, vous remarquerez que l’on tentera de vous ignorer ou même que l’on poursuivra avec l’option des fonds communs de placement. Ou encore, on abandonnera et tentera de clore la transaction le plus rapidement possible, puisqu’elle ne génère aucun profit pour l’institution bancaire.

Je soulignerais aussi que les gens qui vendent des fonds communs de placement, en général des banquiers déguisés en conseillers financiers pour vous aider à acheter des REER (la raison pour laquelle vous devez avoir un rendez-vous alors qu’en fait vous n’en avez pas besoin) vont vous questionner sur votre tolérance au risque en spécifiant que plus le risque est grand, plus le potentiel de rendement sera élevé. Ceci est complètement faux. Des risques plus élevés ne signifient pas un meilleur potentiel de rendement. Il n’y a aucune corrélation, c’est simplement plus facile à dire pour vendre à une personne qui ne s’y connaît pas en placements financiers. Demandez-leur exactement en quoi est-ce plus risqué et pourquoi cela aboutirait à des gains potentiellement plus grands. Plus précisément, quelles sont les actions considérées comme étant plus risquées et pourquoi? Je n’ai pas encore rencontré une seule personne en mesure de m’expliquer ceci de manière significative. Si l’on ne peut pas vous répondre, comment peut-on être qualifié pour vous dire quel fonds est meilleur qu’un autre? 

* * *

Actions

Avantage et inconvénients des actions

Puisque nous parlons déjà des actions, voyons voir quels sont leurs avantages et leurs inconvénients. Les actions sont en général beaucoup moins risquées en ce sens que vous n’avez pas besoin d’emprunter une grosse somme d’argent pour investir, vous pouvez, en règle générale, commencer un portefeuille d’actions avec 5 000 $. Vous pouvez aussi commencer avec moins, mais il est plus difficile de justifier les frais de transactions. Quoi qu’il en soit, l’important est que vous ne pouvez pas perdre plus que ce que vous y placez. Bien... on peut acheter des actions sur marge (emprunter pour les acheter), mais ce N’EST PAS recommandé. Le plus gros problème avec les actions est que la plupart des gens « investissent » (c.-à-d. jouent) dans les actions sans faire aucune recherche. Ils ne connaissent que la compagnie et présument qu’elle représente un bon investissement simplement parce qu’ils l’aiment. Ou encore parce que cette compagnie a ouvert de nouveaux magasins près de chez eux, que les affaires ont l’air de bien marcher, etc. Ce qui ne détermine aucunement si une action est un bon investissement ou pas.

À titre de comparaison, disons que vous décidez d’ouvrir un kiosque à sandwich près de chez vous. Les clients commencent tout de suite à fréquenter votre établissement et vous engagez immédiatement du personnel pour les servir. Le problème est que les revenus des sandwichs sont moindres que vos coûts. Vous semblez réussir parce qu’il y

a plein de nouveaux clients et qu’il y a toujours une file d’attente devant le kiosque, mais chaque sandwich vendu vous enfonce financièrement. Et en réalité, il se peut que la raison pour laquelle votre kiosque a tant d’achalandage soit que vous vous êtes sous-évalué. L’entreprise peut avoir l’air de croître et d’aller super bien, mais sous les coutures, vos dettes

augmentent rapidement et ce n’est qu’une question de temps avant que la situation ne soit plus viable et que vous deviez fermer boutique. Comment est-ce possible qu’une entreprise où les clients faisaient la queue tous les jours puisse fermer? Et bien de cette façon!

C’est pourquoi la clé de l’investissement dans des actions est d’apprendre comment lire les données financières de la compagnie et de faire des recherches sur celle-ci. Et le plus grand secret de tous est que si vous êtes pour investir dans des actions, prétendez que vous achetez toute la compagnie pour la valeur totale de ses stocks (ce que l’on

appelle la capitalisation boursière), puis décidez si ça vaut le prix. En se servant de l’analogie avec le kiosque à sandwich, est-ce que les données financières du kiosque valent le prix de vente de sa capitalisation boursière? Cette seule perspective va considérable-ment changer votre point de vue et vous éviter de simplement parier au lieu de réellement investir dans des actions. Vous allez vous retrouver dans la peau de quelqu’un qui évalue le prix d’une

compagnie pour sa valeur (capitalisation boursière) de la même manière qu’un kiosque à sandwich local.

Dans le cas du kiosque, vous constateriez que pour chaque dollar en revenu, il fallait dépenser 1,05 $, ce qui signifiait 5 ¢ de perte par dollar. Et alors, vous ne l’achèteriez probablement à aucun prix. Par contre, si le kiosque générait des bénéfices de 20 ¢ par dollar en revenu, cela pourrait valoir son achat. Le mot important ici est « pourrait ». C’est ce qui vous permet de déterminer si le kiosque vaudrait la peine qu’on l’achète à son taux de profit actuel. Vous allez aussi rapidement constater que le cours d’une action est en fait très peu significatif et que le paramètre principal est la capitalisation boursière. Reprenant l’exemple de notre kiosque à sandwich, que l’on vende 100 actions à 1 000 $ ou une action à 100 000 $ importe peu, dans les deux cas la valeur du kiosque est de 100 000 $. L’important est de savoir s’il vaut vraiment 100 000 $ dans ses états financiers actuels. C’est la même chose pour les actions.

Pour revenir à l’immobilier, si vous êtes prêts à prendre le temps et à mettre la main à la pâte (au moins au début), alors l’immobilier a le potentiel de générer des bénéfices plus élevés puisque le rendement de votre placement est basé sur le montant du levier plutôt que le montant réel investi. Ce que je veux dire par là est que si vous versez des arrhes de 20 000 $ sur une propriété de 350 000 $ et que vous obtenez un rendement de 5 %, cela signifie que vous faites un bénéfice de 5 % sur 350 000 $ (soit 17 500 $), et non 5 % sur 20 000 $ (soit 1 000 $). Cependant, le revers de la médaille est que si vous perdez 5 %, vous perdez alors 17 500 $, c’est-à-dire presque la totalité de votre investissement! C’est la raison pour laquelle les gains acquis sur le montant du levier sont appelés une arme à double tranchant, ils coupent des deux côtés, et quand ils coupent, ils coupent plus profondément.

* * *

Avantages et inconvénients de l'immobilier

Le principal avantage de l’immobilier est qu’il vous permet d’être en contrôle. Non seulement vous choisissez les propriétés (actions) que vous achetez, vous pouvez aussi choisir vos locataires, établir les règlements de vos locations (dans les limites légales) et ainsi de suite. Autrement dit, vous êtes plus impliqués et c’est sous votre contrôle. Mais encore une fois, c’est une arme à double tranchant. Si vous n’êtes pas prêt à consacrer du temps pour vous renseigner sur la façon de louer des propriétés, cela se retournera contre vous et durement. Par exemple, si vous sautez des étapes dans la sélection de vos locataires ou tentez de le faire sans trop d’efforts, vous pourriez vous retrouver avec un terrible locataire qui détruira tous vos profits. Si vous évitez d’avoir recours aux services d’un inspecteur d’habitations ou tentez d’obtenir le moins cher possible, vous pourriez finir par acquérir une terrible propriété. Le côté positif est que même si vous n’achetez rien, vous pouvez vous renseigner, trouver quelqu’un pour vous conseiller, et cela fera toute la différence. Il existe toujours des groupes locaux d'investissement immobilier et des gens désireux de s’entraider, et c’est un excellent endroit où commencer. La clé de l’immobilier est d’être très actif et impliqué.

estimation-bien-immobilier.jpg

L’autre différence importante avec l’immo-bilier est que ça exige généralement beaucoup plus de capital pour démarrer.
Ce sera très difficile de le faire à moins de 20
 000 $ en espèces. À tout le moins, vous aurez besoin de verser les arrhes de votre immeuble à usage locatif. Vous aurez aussi probablement besoin d’argent supplémen-taire pour préparer la propriété à la location,

être en mesure de payer le deuxième prêt hypothécaire pendant que vous trouvez un locataire, etc. Bien entendu, vous êtes mieux d’avoir une bonne cote de crédit pour être en mesure d’obtenir une deuxième hypothèque afin d’obtenir votre première location. Avec les actions, votre mise de fonds initiale peut être très minime.

Lequel puis-je vous recommander? Les deux, si vous êtes prêts à y mettre temps et effort.

Bien franchement, je vois des gens consacrer beaucoup plus d’efforts à faire des recherches pour l’achat d’un téléviseur ou le choix d’un hôtel durant leur voyage que lorsqu’ils « investissent » plusieurs fois le même montant dans des actions ou des fonds communs de placement.

J’ai vu bien des gens acheter des actions en n’y accordant aucune ou peu d’attention et se demander par la suite pourquoi cela n’a pas bien marché. Cliqueriez-vous sur le bouton « Acheter ce voyage » d’un site Internet sans même vérifier où se trouvent les hôtels, simplement parce que votre ami vous a dit qu’il s’agissait de bonnes vacances? Et pourtant, bien des gens font tout le temps la même chose avec les actions. Ou encore, ils présument que telle ou telle compagnie représente un bon investissement seulement parce que son nom leur est familier. Combien de Canadiens ont perdu de l’argent de cette façon avec Nortel? Même quand ses actions étaient en train de s’effondrer, les gens continuaient d’y mettre de l’argent parce que la compagnie était connue et qu’on en parlait. Je me souviens en avoir discuté avec une personne qui planifiait en acheter davantage parce qu’elles étaient tellement bon marché à 1 $ l’action comparativement à leur coût au moment où elles rapportaient 5 $ l’action. Achèteriez-vous un kiosque à sandwich pour 10 000 $ qui perdrait 50 000 $ annuellement simplement parce que tous les autres kiosques à sandwich se vendent 100 000 $ et que ça semble être un bon achat en comparaison? Pourtant, c’est ce qui s’est produit.

Malheureusement, cela se produit aussi avec l’immobilier, un peu moins souvent à cause du montant d’argent nécessaire pour démarrer. Cela s’est produit sur une grande échelle aux États-Unis en 2008. Nous pouvons le voir maintenant en Chine sur une plus grande échelle encore. De la même manière que les actions, l’achat de propriétés mises en location est basé sur la profitabilité, signifiant que vous devriez pouvoir générer un profit en louant à un locataire. Si ce n’est pas possible, même avec une importante baisse, alors c’est que le marché est surévalué et a besoin d’être corrigé. Donc, si quelqu’un vous demande si une propriété est bien évaluée, vous pouvez répondre par une autre question « Pourriez-vous faire un profit en la louant? » Certains diront que vous pouvez faire un profit sur l’augmentation de la valeur de la propriété, mais quand il s’agit de la seule façon de réaliser un profit, vous vous dirigez vers une correction éventuelle des prix, surtout si les taux d’intérêt sont à un creux historique comme ils le sont actuellement. Chaque marché local est différent, mais l’indicateur clé d’un bon investissement est la profitabilité de la location.

Encore une fois, les deux types d’investissement peuvent être très lucratifs, enrichissants... et amusants. Mais je vous recommanderais d’investir dans l’un ou l’autre seulement si vous êtes prêts à y mettre temps et effort, sinon, je vous suggère d’investir dans des fonds indiciels. C’est votre meilleur choix si vous ne voulez pas vous en occuper et obtenir les mêmes profits que le marché. Cependant, n’oubliez pas que le marché a ses hauts et ses bas et que vous allez également les suivre. Vous N’ALLEZ PAS battre le marché, mais serez de pair avec lui, ce qui est encore une bonne affaire.

Un dernier conseil qui s’applique aux deux types d’investissement : le plus longtemps vous pouvez les conserver, le moins de taxes vous paierez et meilleurs seront les revenus à long terme. Donc, si vous planifiez investir dans un ou l’autre, vous obtiendrez de bien meilleurs résultats à long terme si vous achetez des biens que vous pouvez conserver longtemps, disons plusieurs années. C’est plus courant dans l’immobilier, mais tout aussi important avec les actions.
 

Immobilier
Pointage

Le pointage de crédit – est-ce vraiment important?

 

Votre pointage de crédit est très important, car c’est lui qui détermine si vous pouvez obtenir des prêts : prêt pour une voiture, hypothèque pour une maison, cartes de crédit, etc. Le montant d’intérêt que vous allez payer sur vos prêts est aussi déterminé par votre pointage de crédit. Un jour ou l’autre, nous avons presque tous besoin d’emprunter de l’argent, que ce soit pour l’achat d’une maison ou l’acquisition d’une carte de crédit. Et meilleur est notre pointage de crédit, le plus de chance nous avons d’obtenir un prêt et à un meilleur taux d’intérêt.

 

Au Canada, les pointages de crédit font généralement partie de l’une des cinq catégories suivantes :

Excellent – entre 760 et 900

Bon – entre 725 et 759

Moyen – entre 660 et 724

Mauvais – entre 560 et 659

Très mauvais – entre 300 et 559

Pointage_de_crédit.jpg
  • En plus de la grande facilité d’emprunter de l’argent, un excellent pointage de crédit permet d’emprunter à des taux d’intérêt très faibles. Peu de gens entrent dans cette catégorie, car cela exige d’avoir un important et solide dossier de crédit ainsi qu’un bon ratio d’endettement (ce concept est exploré plus loin).

  • Un bon pointage est très semblable à un excellent pointage, sauf que vous n’aurez peut-être pas les meilleurs taux d’intérêt possible.

  • Bien entendu, la majeure partie de la population canadienne possède un pointage de crédit moyen. Avec ce pointage, vous pouvez toujours obtenir de bons taux d’intérêt. Pas comme les taux offerts à ceux qui ont un excellent pointage, mais bons tout de même. Dans la plupart des cas, vous pouvez obtenir des prêts où souvent le facteur limitatif sera davantage votre ratio d’endettement que les taux d’intérêt eux-mêmes. Ceci implique, par exemple, que vous obtiendrez un montant inférieur à celui que vous désirez pour votre hypothèque. Ce qui n’est pas nécessairement une mauvaise chose puisque vous voudrez rarement acheter une maison à votre indice d'accessibilité maximum.

  • Un mauvais pointage de crédit signifie que vous aurez de la difficulté à obtenir un prêt, qu’on vous en refusera fort probablement quelques-uns et que vous devriez vous attendre à payer des taux d’intérêt plus élevés.

  • Avec un très mauvais pointage de crédit, ce sera un réel défi d’obtenir n’importe quel prêt, la plupart du temps, chaque prêt qui vous sera accordé devra être titrisé (p. ex. avec un nantissement) et vous pouvez vous attendre à payer des taux d’intérêt élevés, fort probablement les plus hauts taux qu’un prêteur a légalement le droit d’imposer. Dans cette situation, vous ne pouvez pas blâmer le prêteur, puisque vous n’avez pas l’habitude de rembourser vos prêts, par conséquent, il doit se protéger.

 

Donc, en chiffre, quelle est vraiment l’importance du pointage de crédit et quel impact peut-il réellement avoir? Voici un exemple concret :


Vous avez une hypothèque de 100 000 $ (un beau chiffre rond);

  • La différence de paiements mensuels entre 4 % et 5 % sur 25 ans équivaut à 55,58 $ (581,60 $ - 526,02 $) pour chaque 100 000 $.

    • Si votre hypothèque est de 300 000 $, cela représente 166,74 $ de plus par mois.

  • Dans le cas où la différence est de 2 % (entre 4 % et 6%), le montant mensuel N’EST PAS seulement doublé, c’est plus que ça. À 6 %, vous devrez payer 639,81 $ par mois, c’est-à-dire 58,21 $ supplémentaire au lieu d’un autre 55,58 $.

    • Pour une hypothèque de 300 00 $, vous paierez 174,63 $ de plus. Ce qui veut dire qu’au bout de 25 ans, vous aurez payé 52 389 $ de plus pour votre maison. Et c’est seulement une différence de 2 %. C’est presque la moitié du paiement mensuel d’une nouvelle voiture.

 

Ces montants s’additionnent encore plus rapidement si l’on considère les cartes de crédit. La différence entre un faible taux d’intérêt de 12 % et un taux maximum de carte de crédit d’environ 30 % peut être sidérante.

 

Par exemple :

  • Sur un montant de 10 000 $ dû sur votre carte de crédit, un taux d’intérêt de 12 % entraîne un paiement minimum d’environ 200 $ par mois, mais avec un taux d’intérêt de 30 %, le paiement minimum grimpe presque au double, soit à 350 $. Ce qui fait vraiment peur est le montant total que vous finirez par payer pour rembourser votre dette. Au taux d’intérêt de 12 %, vous paierez une somme totale d’environ 9 500 $ en intérêts sur une période de 27 ans en n’effectuant que les paiements minimums.

  • Dans le cas du taux d’intérêt de 30 %, vous paierez environ 24 000 $ en intérêts sur une période de 30,5 ans, en ne payant encore ici que les paiements minimums.

 

La différence est notable. Et l’on ne parle que des intérêts, il faut encore rembourser l’emprunt initial.

C’est donc dans votre intérêt de maintenir votre pointage de crédit aussi élevé que possible. Ce pointage va certainement fluctuer légèrement au fil des années et parfois certains événements de la vie, dont vous n’avez aucun contrôle, auront  un impact négatif sur votre pointage de crédit, mais plus vous serez capable de le garder élevé, mieux vous vous porterez à long terme.

 

Votre pointage de crédit est calculé selon l’ensemble des facteurs suivants :

Habitudes de paiement 35 %

Dette active 30 %

Durée de vos antécédents en matière de crédit 15 %

Nouvelles lignes de crédit et enquêtes 10 à 15 %

Emploi, divers 10 à 15 %

Facteurs

Facteurs qui influencent votre pointage de crédit

 

HABITUDES DE PAIEMENT

La question ici est : « Payez-vous vos factures à temps? » Les prêteurs sont très heureux de prêter aux gens qui remboursent leurs dettes à temps. Pris sous un autre angle, imaginez que vous avez un ami à qui vous prêtez parfois de l’argent et qui a tendance à éviter de vous rembourser, vous rembourse toujours plus tard qu’à la date prévue, vous oblige à courir après pour récupérer votre argent ou ne vous rembourse tout simplement pas. Aurez-vous tendance à lui prêter de l’argent à nouveau? C’est la même chose pour les prêteurs et les banques. Ils désirent prêter aux gens qui vont les rembourser, et ce, au moment prévu. Bien entendu, ils veulent bien prêter aussi aux gens qui ont des antécédents de mauvais paiements, mais ils vont le faire à un coût plus élevé en augmentant le taux d’intérêt. Vos habitudes de paiement affectent directement votre pointage de crédit et en représentent l’aspect le plus significatif. Donc, payez vos factures et vos dettes, et payez-les à temps.

présentation_powerpoint.jpg

DETTE ACTIVE

Imaginez qu’un de vos amis vient vous demander de lui prêter de l’argent. Vous savez qu’il a déjà plusieurs autres emprunts, qu’il n’a pas d’argent à la banque, qu’il ne possède ni auto ni maison, rien du tout. Il y a de fortes chances que vous soyez réticent à lui prêter de l’argent. Par contre, disons que ce même ami n’a qu’un seul petit emprunt, a entièrement payé sa voiture et sa maison, a de l’argent à la banque, etc., vous aurez davantage confiance en sa capacité à vous rembourser. 

C’est la même chose avec les prêteurs et les banques. C’est la raison pour laquelle lorsqu’ils procèdent à une vérification de votre crédit, celle ci va inclure la liste de vos dettes en plus de votre pointage de crédit. On va ensuite vous demander d’énumérer vos avoirs, combien valent votre maison, votre voiture, le montant de vos épargnes, etc. selon le type de dette et le montant que vous voulez emprunter. Pour la même raison, on voudra savoir combien d’argent vous gagnez... mais nous allons parler de cela plus loin.

DURÉE DE VOS ANTÉCÉDENTS EN MATIÈRE DE CRÉDIT

Si vous n’avez jamais emprunté d’argent auparavant, les prêteurs ne peuvent pas savoir si vous serez capable d’effectuer vos remboursements de prêts, ils doivent donc présumer le pire. Par exemple, si un nouvel ami vous demandait de lui prêter de l’argent et que vous acceptiez, vous ne lui prêteriez qu’un petit montant, juste pour être prudent. Vous ne prêteriez probablement pas l’argent pour acheter une nouvelle voiture à quelqu'un que vous venez tout juste de rencontrer. 

Les prêteurs fonctionnent de la même façon : vous devez établir votre dossier de crédit. Cela peut être un défi pour les nouveaux emprunteurs, mais dans le fond, c’est assez facile. Vous n’avez qu’à commencer avec de petits emprunts à des taux d’intérêt plus élevés, ce peut-être quelque chose d’aussi simple qu’une carte de crédit plafonnée à 500 $ ou à 1000 $. Cela ne vous prendra pas de temps pour être considéré comme étant un bon emprunteur. Cela prend généralement de un à deux ans pour obtenir un dossier de crédit avec un pointage de solvabilité moyen, mais il faut faire des efforts.

NOUVELLES LIGNES DE CRÉDIT ET ENQUÊTES

Il s’agit principalement des deux façons de prévenir les fraudes et les abus en vous empêchant d’obtenir 20 emprunts de 20 prêteurs différents dans la même journée avant que l’un deux n’ait eu le temps de réagir et de constater que votre ratio d’endettement est beaucoup trop élevé. Chaque nouvelle enquête et dette diminue temporairement votre pointage de crédit.

Ce qui veut dire que chaque fois que vous faites une demande de prêt et que l’on procède à une vérification de crédit, cela diminue habituellement votre pointage de crédit de quelques points. Il n’y a pas à s’inquiéter de quelques points perdus dus à une seule vérification, c’est un chiffre négligeable. Cette procédure a toutefois été mise en place pour prévenir les abus et, comme je l’ai dit auparavant, chaque fois où vous recevez un nouvel emprunt, votre pointage diminuera temporairement, sauf dans le cas des emprunts où il s’agit d’un montant plus élevé.

Dans cette optique, la prudence est de mise lorsque l’on magasine pour une hypothèque ou un prêt-auto. Par exemple, plusieurs concessionnaires d’automobiles préfèrent consulter votre dossier de crédit aussitôt que possible afin de savoir combien vous êtes en mesure d’emprunter et si vous remplissez les conditions requises pour acquérir la voiture de votre choix. Ils n’ont pas de temps à perdre. Ils se servent aussi de ces renseignements pour savoir exactement combien vous pouvez dépenser et en profiteront pour essayer de vous vendre une voiture plus chère que ce que vous avez prévu... mais c’est une histoire pour une autre fois. Dans tous les cas, le problème est que si vous allez chez… disons trois ou cinq concessionnaires d’une même marque de voiture pour les faire rivaliser sur le prix, et que vous faites la même chose pour une autre marque (Honda, Ford, Toyota, BMW, etc.), vous aurez magasiné chez une vingtaine ou une trentaine de concessionnaires pour obtenir la meilleure offre, cela se traduit par environ 30 X quelques points... qui équivaut à presque 100 points. Et 100 points peuvent signifier que votre pointage de crédit est passé de très bon à moyen, ce qui peut entraîner une différence significative du taux d’intérêt. Dans le cas d’un prêt-auto, cela peut représenter la différence entre une offre de prêt spécial de 1 % sur approbation de crédit et un prêt auto de 6 % ou plus. C’est donc important que votre dossier de crédit ne soit consulté qu’au moment de clore la vente de la voiture désirée, et non pas avant d’entamer les négociations. Les concessionnaires feront tout leur possible pour le consulter, mais faites en sorte de l’éviter jusqu'à ce que vous ayez négocié un prix.

C’est tout aussi vrai pour les hypothèques. Si vous allez, disons chez CIBC, BMO, Banque Royale, etc., et qu’à chaque banque on consulte votre dossier de crédit, combiné avec les courtiers en hypothèques, etc., tout ceci finit par représenter un montant significatif. C’est la raison pour laquelle, si vous devez magasiner pour une hypothèque, il est fortement recommandé d’utiliser les services d’un courtier en hypothèques. Il peut consulter votre dossier de crédit en une seule fois et le soumettre aux divers prêteurs grâce aux systèmes qu’ils ont mis en place. C’est encore plus important de procéder ainsi pour avoir le meilleur taux d’intérêt dans le cas des hypothèques, vu que les montants impliqués sont beaucoup plus élevés. En fait, pour la plupart des gens, cela représente le plus gros type d’emprunt qu’ils auront à faire dans leur vie.

DIVERS

De plus, il y a d’autres facteurs plus petits qui entrent en ligne de compte dans le calcul de votre pointage de crédit. Ils peuvent inclure des choses comme : si vous avez déjà fait faillite, un casier judiciaire, et ainsi de suite.

EMPLOI

Nous avons vu que vos habitudes de paiement, votre dette active, la durée de vos antécédents en matière de crédit, vos nouvelles lignes de crédit et enquêtes récentes servent à calculer votre pointage de crédit. Parlons maintenant d’un autre facteur important qui n’est pas inclus dans votre pointage de crédit, mais qui contribue néanmoins à informer les prêteurs de vos qualités à titre d’emprunteur. Pour reprendre la même analogie que précédemment, imaginez que votre ami a le même emploi depuis une dizaine d’années lui permettant ainsi d’avoir un revenu stable. Il y a de fortes chances que vous lui prêteriez de l’argent puisqu’il a un revenu constant et qu’il devrait être en mesure de vous rembourser. Par contre, si votre ami a la manie de passer d’un emploi à l’autre tous les quelques mois, il est fort probable que vous allez être plus réticent à lui accorder un prêt, parce qu’il pourrait ne pas être capable de vous rembourser même s’il le voulait.

 

Vous voudrez peut-être aussi vérifier combien votre ami gagne pour déterminer le montant que vous pouvez lui prêter. Disons qu’il ne travaille que quatre heures par semaine au salaire minimum et vous demande de lui prêter 50 000 $ pour s’acheter une belle voiture, vous savez bien qu’il ne gagne pas suffisamment pour pouvoir vous rembourser. Par contre, s’il gagne 100 000 $, n’a aucune autre dette et vous demande de lui prêter 1 000 $, les chances sont élevées que vous récupériez votre argent. En fait, c’est malheureux à dire, mais plus vous avez besoin d’emprunter de l’argent, moins vous avez de chances que l’on vous en prête. En fin de compte, quand on y pense bien, c’est tout à fait logique.

distribution_de_votre_cote_de_credit_sel

L’autre raison pour laquelle les prêteurs examinent vos revenus d’emploi est qu’il existe des montants et des ratios particuliers qui déterminent exactement combien vous pouvez emprunter. Ce calcul comprend aussi vos coûts mensuels et vos obligations. Plus spécifiquement, on ne peut allouer que 32 % à 40 % du revenu total à la dette (le ratio varie selon le type de dette, par exemple une carte de crédit ou une hypothèque). Le minimum permis se situe en réalité entre 39 % et 44 %, mais aucun prêteur ou presque n’ira si haut, et s’il le fait, c’est généralement accompagné de taux d’intérêt beaucoup plus élevés ou pour d’autres raisons qui relèvent d’une situation particulière. En plus de ces ratios, on s’attend à ce que vous ayez des actifs, comme un versement initial sur une maison par exemple. Ainsi, s’il vous arrivait d’être incapable de payer, le prêteur peut en reprendre possession et au moins, récupérer son argent.

 

Un autre obstacle en ce qui concerne l’emploi, et ceci est en train de changer peu à peu, est que les prêteurs préfèrent que vous ayez un emploi plutôt que d’être à votre compte, que de posséder votre propre entreprise, ou d’œuvrer à titre de consultant. La croyance est qu’avoir un emploi signifie que vous avez une source de revenus plus stable et par conséquent, êtes plus en mesure de rembourser votre emprunt. Le type d’emploi, plus particulièrement celui d’être travailleur autonome, est d’habitude beaucoup plus significatif qu’on le pense. Cela peut être aussi significatif que d’être mené à se faire refuser une hypothèque même si vous avez un revenu supérieur à ce que vous gagneriez dans un emploi similaire pour la même compagnie. Donc, si vous voulez être un travailleur autonome, assurez-vous d’organiser au préalable vos finances et d’explorer vos options avant de faire le grand saut.

 

Les prêteurs se penchent aussi sur l’âge de la dette, soit, combien de temps vous conservez vos dettes. Plus particulièrement, ils essaient d’éviter les gens qui passent d’une offre de lancement à une autre offre de lancement, parce que cela signifie qu’ils vont perdre de l’argent. Alors si vous êtes le type de personne qui transférez chaque année votre dette de carte de crédit à une nouvelle carte de crédit pour profiter d’un nouveau taux d’intérêt de 0 %, ceci finira par avoir un effet négatif parce que chaque compagnie de carte de crédit perd de l’argent sur l’intérêt de 0 %. Bien sûr que c’est mieux de payer 0 % d’intérêt, mais en procédant ainsi pendant plusieurs années de file, vous finirez par y perdre au change.

 

Les prêteurs préfèrent aussi prêter aux gens qui n’ont pas déjà emprunté au maximum de leur capacité. Par exemple, si vous avez quatre cartes de crédit avec une limite de 1 000 $ chacune pour un total de 4 000 $, et que vous avez une dette de 3 000 $, c’est mieux d’étaler cette dette sur les quatre cartes de crédit plutôt que d’atteindre la limite de crédit maximum sur vos trois cartes et en avoir une sans aucune dette. En d’autres mots, on préférera voir quatre cartes de crédit avec chacune une dette de 750 $ que trois cartes dont la limite de 1 000 $ a été atteinte et une sans dette. Plus précisément, garder un solde de plus de 75 % de la limite de crédit maximum a généralement un effet négatif sur votre pointage de crédit. Ce n’est pas énorme, mais cela s’accumule si vous avez plusieurs petites cartes qui sont toutes près de leur limite de crédit maximum.

 

Finalement, c’est une bonne idée d’exécuter régulièrement un rapport sur votre solvabilité et de vérifier s’il y a des erreurs. Même si cela arrive rarement, de temps en temps il peut y avoir des erreurs sur votre rapport de solvabilité et si c’est le cas, vous devriez les faire corriger le plus tôt possible. L’autre avantage est que si quelqu’un essaie de voler votre d’identité, vous avez plus de chance de vous en rendre compte maintenant que plus tard. La dernière chose que vous voudriez qu’il vous arrive est de trouver la maison de vos rêves, de faire une demande auprès de la banque et de constater qu’elle est refusée parce que quelqu’un a frauduleusement fait plusieurs emprunts en votre nom. Encore ici, c’est assez rare, mais c’est une bonne habitude à prendre de vérifier votre rapport de solvabilité de temps en temps, plus pour les erreurs que pour les fraudes, mais c’est néanmoins une bonne idée. De juste relever une seule erreur au cours de votre vie et cela en vaudra probablement la peine.

 

Outre ceci, le meilleur conseil que l’on peut vous offrir est de faire semblant que vous êtes le prêteur et de regarder tout ce que vous exigeriez d’un étranger avant de lui prêter de l’argent, en somme, de vous mettre dans les souliers du prêteur. Si vous ne vous prêteriez pas d’argent, pourquoi d’autres le feraient-ils? Donc, faites en sorte d’être le plus attrayant possible auprès des prêteurs et cela aura fort probablement pour effet d’augmenter votre pointage de crédit.

Obligations

Les obligations

L’individu moyen est familier avec les actions qui sont tout simplement des parts de la propriété d’une entreprise. Par contre, lorsqu’on parle d’obligations, beaucoup moins de gens les connaissent, même s’il ne s’agit que d’une autre forme d’investissement. Bien des raisons peuvent expliquer cette situation, la plus importante étant qu’on ne voit pas le même intérêt dans les obligations parce qu’en général, leur prix ne fluctue pas aussi vite ou certainement pas autant. Par exemple, une obligation ne va jamais augmenter de 10 fois sa valeur en un an, mais de la même façon, elle n’aura pas tendance à s’écraser aussi souvent ou aussi rapidement. Cependant, elles tendent à être un peu plus complexes à comprendre et à évaluer. Une obligation n’est en fait qu’un prêt de la part d’une entité à un détenteur d’obligation. Par conséquent, la valeur d’une obligation repose sur la capacité de remboursement de l’émetteur de cette obligation (compagnie, gouvernement ou autre entité qui emprunte de l’argent). Les obligations ont acquis une certaine notoriété durant la Deuxième Guerre mondiale parce qu’elles ont servi à payer 

les efforts de guerre. Aussi, durant les années 80, les obligations de pacotille (à haut risque) sont devenues très populaires pour permettre aux entreprises de procéder à des achats par endettement ou à des prises de contrôle hostile.

e268ba0e2c58073d29ac90a3cc782e32--war-bo
téléchargement.jpg
wFVENpqjDzEtmsPLfFhrHxio.png

Alors, qu’est-ce qu’une obligation exactement? Une obligation est une dette qui vous est due par une compagnie, un pays, une ville, une municipalité, etc. La façon la plus simpliste de considérer les obligations est d’imaginer qu’elles sont le contraire de votre hypothèque où, au lieu que vous empruntiez de l’argent auprès d’une banque, c’est la banque qui vous en emprunte. Sauf qu’au lieu d’être une banque, il s’agit d’un pays, d’une ville, etc. qui emprunte de l’argent. Contrairement à une hypothèque toutefois, une obligation est une petite portion du montant total de l’emprunt, exactement comme une action est aussi une petite portion du montant de l’emprunt. L’emprunt est divisé en petits montants qui seront partagés par plusieurs personnes (par exemple, chaque obligation vaudra 1 000 $ du montant total de l’emprunt). L’obligation (votre part de l’emprunt) va comprendre le taux d’intérêt, les conditions de remboursement, le prix, la date d’échéance et ainsi de suite.

Pour mieux expliquer les obligations, prenons un exemple précis. Nous allons suivre une compagnie imaginaire qui émet des obligations. Ce pourrait être tout aussi bien une ville, un pays ou autre. Dans notre cas, la compagnie s’appelle Les cornets glacés de Jim et elle vend des cornets glacés aux gens qui habitent au nord du cercle polaire arctique. Grâce à une formidable équipe de vente, Jim a pu faire croître son entreprise, malgré que les chances de réussite étaient fortement contre lui. Au tout début, il a eu de la difficulté à obtenir des prêts de la banque et il a tout financé lui-même. Lorsque sa compagnie a pris de l’ampleur, il a pu obtenir quelques prêts bancaires. Aujourd’hui, l’entreprise de Jim est très importante et elle vaut plus d’un milliard de dollars.

Jim veut maintenant étendre ses activités à plusieurs îles tropicales. Il est très enthousiaste à l’égard des perspectives, mais pour cela, il doit installer de nouvelles usines et des magasins sur les îles tropicales et cela coûte plus que ce qu’il possède en ce moment. Son entreprise est une société cotée en bourse (ses actions sont négociées sur les marchés boursiers) et Jim peut emprunter de l’argent auprès des banques ou il peut décider d’offrir des obligations, c’est-à-dire emprunter de l’argent auprès d’individus comme vous. Jim décide qu’il préfère offrir des obligations pour emprunter l’argent dont il a besoin pour prendre de l’expansion.

Il existe plusieurs raisons pour lesquelles une entreprise préférerait émettre des obligations plutôt que d’emprunter auprès d’une banque, ou vice versa, mais dans ce cas-ci, Les cornets glacés de Jim émet des obligations parce qu’elle croit qu’elle obtiendra des conditions plus favorables. D’abord, Jim croit pouvoir obtenir un taux d’intérêt plus bas que celui offert par les banques à cause de son bon pointage de crédit et parce que le marché aime vraiment beaucoup son entreprise. L’autre important bénéfice pour la compagnie de Jim est qu’il peut fixer les intérêts des obligations à 5 % pendant 20 ans, alors que les banques ne vont fixer les taux d’intérêt que pendant 5 ans. Mais le plus important est que les banques posent comme condition au prêt que la compagnie ne puisse s’étendre à d’autres parties du monde tant que le prêt n’est pas remboursé dans sa totalité. Il n’y a aucune restriction de ce genre avec une obligation.

Même si Jim a beaucoup plus de contrôle sur les termes du prêt avec des obligations, s’ils sont trop en sa faveur, les obligations ne se vendront pas et il ne pourra pas obtenir l’argent dont il a besoin. Jim doit arriver à un équilibre en rendant les termes de l’obligation attrayante pour les investisseurs de façon à pouvoir en vendre pour 100 millions de dollars. C’est difficile à équilibrer.

Au-delà des termes des obligations, les investisseurs vont tenir compte de la capacité de Les cornets glacés de Jim de rembourser les obligations. Un peu de la même façon que la banque examine votre revenu et vos dépenses, entre autres, pour vous accorder un taux de crédit sur votre hypothèque, il existe des services qui procurent un taux de crédit aux compagnies. Les trois grandes agences de cotation de crédit sont Moody’s, S&P et Fitch Ratings. Ces agences émettent une cotation entre « AAA » et « D » (en défaut). Plus élevée est la cotation, plus grandes sont les chances que vous remboursiez votre emprunt. Une cotation trop basse, et l’on jugera que votre société offre des « obligations de pacotille », autrement dit des obligations de moins bonne qualité. Ceci équivaut à quelqu’un se faisant refuser une hypothèque parce que leur pointage de crédit est trop élevé, à moins d’être prêt à payer des taux d’intérêt très élevés.

Tableau des différentes échelles de notation des principales agences de cotation des titres :
Moody's, Standard & Poor's (« S&P ») et Dominion Bond Rating Service (« DBRS »).

tableau de notation.jpg

Pour vous donner un exemple plus concret, des obligations cotées triple A (AAA) vont certainement se vendre à des termes et taux d’intérêt très avantageux. Jusqu’à tout récemment, on considérait le gouvernement des États-Unis comme étant la norme « or » et ses obligations avaient la plus haute cotation grâce à sa capacité de les rembourser. Il n’a jamais failli et peut accroître les taux de taxation pour rembourser ses obligations. En 2011, sa cotation a baissé à AA+ ce qui représente toujours une cotation extraordinaire même si elle est plus basse. Il n’y a que deux compagnies qui ont une cotation supérieure : Microsoft et Johnson & Johnson.

En comparaison, les obligations du Vénézuéla sont présentement considérées des obligations de pacotille avec une très forte probabilité de faillir à rembourser à cause de ses problèmes économiques. Le taux d’intérêt accordé à ses obligations, en ce moment, est d’environ 15 %, mais le vrai rendement est de plus de 50 %. Cela signifie que vous pouvez obtenir un revenu d'intérêts de 50 % sur des obligations émises par le Vénézuéla comparé à... disons 5 % sur des obligations des États-Unis. C’est une énorme différence! Mais n’oubliez pas que les chances que le Vénézuéla faillisse et ne rembourse rien du tout de vos obligations sont beaucoup plus élevées.

* * *

Différence entre les taux d’intérêt et le rendement

Pourquoi le rendement des obligations du Venezuela est-il tellement plus élevé que leur taux d’intérêt? Pour expliquer ceci, revenons à Les cornets glacés de Jim et imaginons que Bob a bien réussi et qu’il est en mesure d’offrir une obligation dont les conditions attirent beaucoup d’investisseurs. Il vend pour 100 millions de dollars d’obligations à 1 000 $ avec un taux d’intérêt de 5 %. Dans ce cas, au moment de la vente, le rendement est égal au taux d’intérêt, c’est-à-dire que le rendement total est de 5 % par 1 000 $. Toutefois, si le prix de l’obligation change par la suite, disons pour le double, alors le rendement diminue de moitié et si le prix diminue de moitié, alors le rendement double. Plus précisément, avec une obligation d’une valeur de 1 000 $, vous recevez 50 $ par année (sur la base de 5 % d’intérêts). Si le prix de l’obligation double à 2 000 $, vous recevrez encore 50 $ par année, mais le taux réel d’intérêt ou de rendement est maintenant à 2,5 %. Dans le cas contraire, si le prix de l’obligation descend à 500 $ vous faites toujours 50 $ par année, mais votre rendement est de 10 %.

 

Le prix d’une obligation peut varier parce que, comme les actions, les obligations sont achetées et vendues sur le marché. Au départ, le prix de vente d’une obligation sera celui que vous avez payé, mais avec le temps, le prix change en fonction du bon rendement de l’entreprise. Les termes de l’obligation ne peuvent changer, mais le prix peut fluctuer. Les taux d’intérêt peuvent avoir un effet sur la valeur des obligations. Par exemple, si l’intérêt monte, une obligation à taux d’intérêt bas verra sa valeur diminuer et vice versa, si les taux d’intérêt baissent, alors une obligation à taux d’intérêt élevé vaudra davantage. Une autre chose qui peut influencer le prix d’une obligation sera la capacité de Les cornets glacés de Jim de rembourser son prêt. Par exemple, il se pourrait que la compagnie de Bob éprouve des difficultés et qu’elle soit incapable de payer ses obligations. Alors le prix de l’obligation peut se diriger dans la catégorie des obligations de pacotilles et finir par n’être que de 300 $. Ou vous l’avez peut-être achetée à 300 $ à ce moment-là, et maintenant la compagnie va très bien et votre obligation se vend maintenant 1 100 $. Il y a donc plusieurs facteurs qui entrent en ligne de compte, un peu comme pour les actions.

Notes souveraines attribuées par Standard & Poor's

World_countries_Standard_&_Poor's_rating

Un autre exemple concret : en ce moment, les obligations du Venezuela offrent un rendement de plus de 50 % parce qu’elles valent 28 ¢ au dollar. Autrement dit, si vous avez acheté une obligation de 1 000 $, elle se vend en ce moment 280 $ sur le marché. La réduction du prix implique que vous recevez maintenant plus de 50 % sur l’obligation. Ce qui veut dire que tous les deux ans, vous récupérez votre argent intégralement. Le bémol est que, à n’importe quel moment, les bons peuvent ne plus rien valoir du tout et vous ne recevrez aucun argent.

 

C’est donc à vous, à titre d’investisseur, de déterminer combien de risque vous êtes prêt à prendre. Plus le risque est grand, meilleur est le rendement. Les obligations de pacotilles des années 80 furent très populaires parce que des petites compagnies, qui parfois n’avaient aucune valeur, s’en servaient pour racheter d’autres compagnies par endettement. C’est ce qui a alimenté toutes les fusions et acquisitions, et les prises de contrôle hostile des années 80, et c’est ce dont il est question dans le film Wall Street avec Michael Douglas et Charlie Sheen. Parce que les plus petites compagnies n’ont souvent que peu d’actif, elles doivent émettre des obligations de pacotille. Le principe est qu’après l’acquisition, la petite compagnie pouvait se servir des revenus de la plus grande pour rembourser les obligations. C’était une stratégie risquée et c’est la raison pour laquelle ces obligations étaient définies « de pacotille ». Ça a fonctionné pendant un temps, mais, tout comme le krach immobilier, ça s’est arrêté subitement à la fin des années 80 parce que personne n’était plus intéressé à investir dans ces obligations de pacotille à cause de leurs risques élevés. Bien entendu, c’est plus compliqué que ça et si vous voulez en apprendre davantage sur cette époque, je vous recommande de lire au sujet de la crise financière qui a touché les épargnes et les prêts.

 

Quelques obligations sont un peu plus complexes à évaluer parce qu’elles peuvent comporter certaines conditions spéciales. Par exemple, un gouvernement peut émettre des obligations exonérées d’impôt. Ce genre d’obligation est courant chez les obligations municipales, que l’on appelle des munis. Le problème est que pour obtenir l’économie fiscale, vous devez en général vivre dans un endroit particulier. Par exemple, une obligation exonérée d’impôt de la Californie va probablement représenter un coût fiscal pour les détenteurs d’obligations au Canada. C’est donc important de vérifier les détails de ces obligations « libres d’impôt ». Ce genre d’obligations est souvent émis dans le cadre de projets locaux comme des ponts, des hôpitaux, des écoles, des routes, etc.

 

En général, les obligations peuvent être un excellent investissement et plusieurs personnes telles que Warren Buffett (une des personnes les plus riches au monde) ont fait fortune avec des obligations. La chose à se rappeler est que, contrairement aux actions où vous considérez la capacité de croissance d’une compagnie, vous considérez plutôt la capacité du porteur de l’obligation de rembourser ses prêts. Il y a là une différence subtile, mais majeure. Une compagnie qui ne croît pas peut être très bonne à rembourser son emprunt, par exemple si elle est située dans un marché stable et qu’elle génère des ventes régulières. De même, une compagnie qui croît à vue d’œil peut se servir d’un effet de levier (emprunter pour prendre de l’expansion) et ses obligations peuvent en fin de compte constituer un très mauvais investissement. Tant que vous gardez à l’esprit les différents objectifs, vous devriez réussir très bien dans le monde des actions et des obligations.

Recommandations de lecture :

Desjardins.jpg
Café_de_la_bourse.jpg
Différence
Biais

Le biais des coûts irrécupérables

Il existe de nombreux livres, magazines, articles, blogues et sites Web pour apprendre comment faire de l’argent, mais très peu pour apprendre comment éviter de perdre l’argent que l’on a gagné.

Je n’avais personnellement jamais vraiment pensé à ça jusqu’à ma lecture du livre What I Learned Losing A Million Dollars (Ce que j’ai appris en perdant un million de dollars) que je recommande fortement. Jim, l’auteur du livre, explique qu’il existe plusieurs façons de gagner de l’argent, mais beaucoup moins de la perdre en supposant qu’on ne la dépense pas frivolement en achetant des voitures et des biens de consommation, en organisant des fêtes, en la perdant au jeu, etc. La clé pour conserver votre fortune amassée tout au long de votre vie tient à la compréhension des forces psychologiques qui nous entraînent à perdre notre argent. Une de ces plus grandes forces étant le biais des coûts irrécupérables.

90259728_s.jpg

Cela peut arriver à n’importe qui, et en fait ça arrive à chacun de nous tout le temps, mais juste à petite échelle. Le plus effrayant est la vitesse à laquelle cela peut se produire si l’on ne fait pas attention, surtout lorsqu’il s’agit de nos plus grandes richesses, actions, obligations, biens immobiliers, etc.

Toutefois, être conscient du problème peut vraiment vous aider dans vos 

investissements. Jim a rapidement compris, lorsqu’il effectuait ses recherches, la raison pour laquelle certaines personnes demeurent riches alors que d’autres ont tendance à perdre leur richesse en cours de route. Il a découvert que la façon dont ils gagnaient leur argent n’avait pas autant d’importance que la façon dont ils ne perdaient pas leur argent (en supposant qu’ils ne l’ont tout simplement pas dépensé).

Il a découvert que les investisseurs prospères savent quand arrêter et laisser tomber un investissement. Ils savent quand rester à l’écart et attendre que les marchés soient propices à leur stratégie ou à leur méthode d’investissement. Ils ne sont pas la proie d’autant de pièges psychologiques que les gens ordinaires. De fait, c’est le seul lien commun que Jim a pu trouver chez les investisseurs qui connaissent un grand succès.

Aujourd’hui, nous allons parler de l’un des plus grands pièges psychologiques appelé le biais des coûts irrécupérables. C’est ce qui se passe lorsqu’on considère les coûts précédents afin de déterminer si l’on devrait aller de l’avant.

Par exemple, disons que vous avez acheté une voiture d’occasion au coût de 10 000 $ et que vous finissez par devoir payer 2 000 $ en réparation au moment de l’acquisition pour la remettre en bonne condition. Vous pouvez avoir acheté de nouveaux pneus et installé de nouveaux freins, rien de trop dispendieux, mais ça compte tout de même. Vous commencez à la conduire et quelques mois plus tard, il y a un problème et vous devez l’apporter au garage pour faire des réparations. Disons que les réparations coûtent 1 000 $, la plupart des gens vont assumer les coûts puisqu’ils viennent d’acheter la voiture et qu’elle a de nouveaux pneus et de nouveaux freins. Si le coût est de 2 000 $, ils vont quand même procéder aux réparations. Même s’il est de 4 000 $, la plupart des gens vont payer en espérant que ce sera la fin des réparations et qu’ils sont chanceux. Mais à partir de quel montant, cela ne vaut-il plus la peine de faire réparer la voiture? Et si c’était seulement 1 000 $, mais que le mois suivant c’est 1 000 $ de plus, puis quelques mois plus tard 1 500 $ de plus et ainsi de suite. On retrouve plusieurs voitures d’occasion sur la route sur lesquelles les propriétaires continuent de dépenser plus en frais de réparations annuellement que ce que l’achat d’une nouvelle voiture leur coûterait! Et c’est à cause du biais des coûts irrécupérables.

C’est parce que les gens considèrent le montant qu’ils ont déjà investi dans leur voiture, ce qui est la mauvaise façon pour décider si oui ou non ils devraient la faire réparer. Vous devriez toujours considérer qu’elle est la valeur de votre voiture PRÉSENTEMENT et décider si cela vaut la peine de la faire encore réparer AUJOURD’HUI,

maxresdefault.jpg

tout en ignorant ce que vous avez déjà dépensé pour cette voiture. C’est une différence subtile, mais qui a un impact très significatif et important. Et c’est la raison pour laquelle beaucoup de gens tombent dans le piège de payer davantage en réparations que s’ils achetaient une nouvelle voiture. Ils croient que s’ils font cette réparation supplémentaire, la voiture ne brisera plus parce qu’ils ont déjà investi beaucoup d’argent pour la faire réparer. La clé est que nous devons cesser de penser « parce que nous avons déjà investi beaucoup d’argent pour la faire réparer » et simplement constater l’état de la voiture présentement.

Voici où cela devient encore plus difficile : plus vous dépensez d’argent pour les réparations de la voiture, plus le biais des coûts irrécupérables s’accroît. Par exemple, disons que vous avez dépensé 500 $ en réparations sur votre voiture durant l’année, c’est beaucoup plus facile de décider de changer de voiture que si vous aviez dépensé 5 000 $ ou même 10 000 $ pour la faire réparer. Mais avez-vous réellement ajouté 10 000 $ à la valeur de la voiture avec ces réparations? Et est-ce que ces réparations vont empêcher d’autres bris de se produire, et ce à des coûts de réparations plus élevés que ceux requis pour l’acquisition d’une autre voiture? Autrement dit, plus vous dépensez pour une voiture, plus il est difficile de décider de la changer, alors que cela devrait être le contraire dans la plupart des cas. Plus vous dépensez pour une voiture, plus il est probable que des réparations supplémentaires seront nécessaires.

Le même biais est vrai pour à peu près tout. Il arrive fréquemment que les gens aient beaucoup plus de difficulté à changer d’emploi lorsqu’ils y ont investi plusieurs années. Si vous travaillez pour une entreprise depuis un an seulement, c’est plus facile de changer d’emploi que si vous avez travaillé pour la même entreprise depuis 10 ou
20 ans. Après tout, vous avez déjà beaucoup investi dans ce travail et cette entreprise. J’ai même entendu des commentaires du genre « Ça fait maintenant 20 ans que je suis à ce poste et il ne m’en reste que 15, je vais donc tenir le coup puisque j’ai déjà investi de nombreuses  années ». Cela vaut peut-être la peine, mais le facteur décisif ne devrait pas être parce que j’ai investi 20 ans, mais plutôt que la logique est bonne même si vous avez investi 20 ans. Très peu de gens examineront leur situation actuelle telle qu’elle est et ils vont plutôt porter leur attention sur ce qu’ils ont investi dans leur travail pour déterminer s’il est temps de changer ou non.

Le jeu est aussi extrêmement susceptible à ce biais. Combien de fois avez-vous entendu quelqu’un dire « J’arrête aussitôt que je récupère ma mise. » Ils vont essentiellement continuer à gager de plus en plus d’argent pour revenir à leur point de départ parce qu’ils ont déjà tellement investi d’argent. En un rien de temps, ils ont retiré de l’argent de leur compte de

file-20180313-30994-1d202l8.jpg

banque et perdu bien plus en essayant de récupérer leur mise que ce qu’ils avaient perdu initialement.

 

Comment cela s’applique-t-il à l’investissement et à la perte de sa richesse? C’est exactement la même chose. Disons que vous avez acheté un immeuble locatif et investi beaucoup d’argent en rénovations, puis le marché commence à baisser, que faites-vous? La plupart des gens vont tenter de conserver la propriété jusqu’à ce que le marché revienne au même niveau qu’il était lorsqu’ils y sont entrés. Mais il pourrait ne pas y revenir. Et durant le temps qu’elle est sur le marché, ils vont devoir continuer de supporter les coûts de maintien de la propriété en plus des intérêts, etc. Encore une fois, ils devraient examiner la valeur de la maison présentement et ce que le résultat devrait être selon la situation actuelle, et NON selon le montant qu’ils ont investi dans la propriété. 

sunk.jpg

C’est la même chose pour les actions. Il y a quelques années, Nortel était une compagnie canadienne très populaire dans laquelle plusieurs Canadiens ont achetés des actions. La valeur de la compagnie grimpait et les gens étaient enthousiasmés par leurs gains. Et soudainement, Nortel a commencé à éprouver des difficultés et le prix des actions a commencé à s’écrouler. Qu’est-ce que la plupart des gens ont fait alors? Ils se sont accrochés à leurs actions parce qu’elles leur avaient coûté cher. Plusieurs ont même profité de l’occasion pour acheter encore plus d’actions puisqu’elles étaient moins chères. Le problème est que la plupart des gens n’ont pas examiné les éléments essentiels, mais ont plutôt

considéré combien ils avaient déjà investi. Je me souviens avoir eu une discussion avec quelqu’un qui, à l’époque où l’action était évaluée à 1 $, avait l’intention d’en acheter davantage pour essayer de récupérer son argent. Le problème est que la compagnie gagnait 5 $ par action, oui, MOINS 5 $ par action. Cela ne fait aucun sens. Achèteriez-vous pour 100 000 $ un restaurant Subway qui perd 500 000 $ par année? Et pourtant les gens l’achetaient pour récupérer leur argent. Ils ne voyaient pas sa valeur réelle, ils ne voyaient que ce qu’ils avaient déjà dépensé pour décider ce qu’ils allaient faire.


Encore une fois, la réalité est que nous devrions toujours vérifier si quelque chose vaut la peine en fonction de sa valeur actuelle et ignorer ce que nous avons déjà dépensé. Les gens qui conservent leur richesse sont en général mieux capables de faire cela. Ils prétendent quasiment acheter ce qu’ils ont aujourd’hui et ignorent combien ils ont déjà investi ou perdu auparavant. Ils ont tendance à mieux accepter les pertes pour ce qu’elles sont au lieu de courir après la mauvaise monnaie avec encore plus d’argent. Connaître le biais des coûts irrécupérables est certainement utile si vous êtes capable de vous en rendre compte, mais il est toujours trop facile de tomber dans son piège. Néanmoins, si vous voulez rester riche, c’est important de toujours le garder à l’esprit et d’essayer de vous empêcher de tomber dans ses serres parce que plus il vous empoigne, plus c’est difficile d’échapper à son étreinte.

Conseil

Et maintenant? Nous savons que le prix d’une action est un mauvais indicateur de sa valeur, mais où est le vrai conseil? Le vrai conseil, le meilleur conseil que je peux vous donner, est que lorsque vous achetez des actions d’une compagnie, vous devriez prétendre que vous achetez toute la compagnie, et pas seulement quelques actions. Prétendez que vous achetez le dépanneur familial au coin de la rue, un café-restaurant ou, comme dans l’exemple ci dessus, une voiture d’occasion. La clé est de prétendre que vous achetez toute la compagnie.

Le meilleur conseil en matière de marché boursier

Lisez bien ce qui suit, parce qu’il s’agit du meilleur conseil que vous recevrez de votre vie sur la façon d’investir à la Bourse. Ce seul conseil est suffisant pour déterminer si vous ferez fortune ou non! Et heureusement pour vous, peu de gens s’en servent, même après l’avoir reçu.

Mais avant d’y arriver, revenons en arrière pour examiner la façon dont la plupart des gens investissent à la Bourse. Et plus particulièrement, comment ils décident si une action est bon marché ou chère. Je vous révèle un secret : la plupart des gens se fient au prix de l’action pour déterminer si elle est bon marché ou chère, ce qui est une très mauvaise façon!

Prenons un exemple : imaginez que je vous dis qu’une action vaut 100 $. Est-ce bon ou mauvais? Est-ce cher ou non? Qu’arrive-t-il si l’on compare cette action à une autre qui vaut 10 $? Laquelle est la plus chère? La plupart des gens vont répondre que c’est l’action à 100 $, mais ce n’est pas toujours vrai et, en réalité, cela n’indique pas du tout si une action est bon marché ou chère.

Et c’est là où réside le problème! Le prix d’une action est une terrible mesure de sa valeur. Le prix d’une simple action ne veut rien dire. Oui, RIEN. C’est tout à fait inutile hors contexte.

Pourquoi? Voyons voir. Jetons un coup d’œil à deux compagnies.

La compagnie A possède 1 000 actions à 10 $ chacune.
=> Le prix total de la compagnie est donc 10 000 $.
La compagnie B possède 100 actions à 100 $ chacune.
=> Le prix total de la compagnie est donc 10 000 $.

Dans ces deux exemples, posséder 100 $ en actions de n’importe laquelle des deux compagnies s’équivaut. Autrement dit, posséder 10 actions de la compagnie A à 10 $ l’action vaut la même chose que posséder une action de la compagnie B à 100 $.

Il s’agit ici d’un exemple facile et, bien que ce soit plus complexe dans la vraie vie, le concept demeure le même. Malheureusement, la complexité du monde réel des finances fait en sorte que la capitalisation boursière (la valeur de toutes les actions combinées) n’est pas toujours égale à la valeur réelle d’une compagnie. Par ceci, je veux dire que la compagnie A et la compagnie B peuvent toutes les deux être entièrement achetées pour 10 000 $, mais cela ne veut pas dire qu’elles valent toutes les deux 10 000 $. Une peut valoir beaucoup plus et l’autre, beaucoup moins. C’est comme l’achat d’une voiture d’occasion : le prix peut être de 10 000 $, mais elle peut en valoir 8 000 $ ou même 12 000 $.

Quoi qu’il en soit, pour déterminer si la voiture est bon marché ou chère, en comparaison avec sa valeur, il nous faut d’abord être en mesure de calculer son prix de vente, dans ce cas 10 000 $. Ce n’est que lorsque nous connaissons ce prix (la valeur totale de toutes les actions) que nous pouvons savoir si la voiture (ou la compagnie) est sous-évaluée ou surévaluée.

vraie valeur.jpg

En faisant cela, vous vous efforcez d’examiner la compagnie comme un tout. Vous n’allez pas simplement regarder le prix arbitraire de l’action sans aucun contexte, vous regarderez le prix réel pour acquérir la compagnie. Eh oui, le prix de l’action est totalement arbitraire parce qu’une compagnie peut procéder à une division ou à un regroupement d’actions en tout temps pour améliorer la perception des investisseurs sur le prix de l’action. Lorsque cela se produit, le prix de l’action change considérablement, mais le prix de l’ensemble de la compagnie demeure le même. Dans notre exemple, ci-dessus, la compagnie B pourrait effectuer une division 10:1, ce qui signifie que vous recevez 10 actions pour chaque action. Pour la compagnie B, cela signifie que ces 100 actions deviennent 1 000 (10 x) actions et le prix serait ajusté à 10 $ l’action au lieu de 100 $ l’action. Essentiellement, vous passeriez à la compagnie A.

Si vous prenez le temps de bien y réfléchir, cela vous fera voir l’achat d’actions très différemment et c’est la plus importante partie du conseil. Par exemple, vous n’allez plus considérer seulement le prix d’une action, vous voudrez vous assurer qu’elle en vaut la peine. Achèteriez-vous un café-restaurant qui perd un million de dollars par mois? Pourtant, bien des gens achètent des actions de ce genre parce qu’ils ne regardent pas l’action comme étant l’ensemble d’une compagnie, ils ne voient que le prix individuel de l’action. Achèteriez-vous un café-restaurant pour un million de dollars si le maximum de revenus qu’il peut atteindre est 50 000 $ par année? Cela se produit tout le temps sur le marché boursier. Et si le café-restaurant se vendait au prix de 100 000 $ et qu’il générait des profits de 100 000 $ par année? Et si ces deux cafés-restaurants vendaient chacun leur part au prix de 50 $ l’action, mais avaient simplement un nombre différent d’actions?

Je dirai rapidement que nous ignorons la valeur de l’actif des compagnies, laquelle est aussi très importante. Ce n’est pas le terme correct, mais c’est plus facile à introduire ainsi. Essentiellement, c’est la valeur des actifs de la compagnie après ses profits. Cela pourrait être de l’argent comptant dans une banque, mais cela pourrait aussi être des choses comme des usines, de l’inventaire, des biens immobiliers, etc. Un autre petit conseil : faites attention lorsque vous regardez la valeur comptable (actifs) parce que plusieurs compagnies badinent avec les chiffres, elles trouvent des façons de gonfleur la valeur de leurs actifs. Une façon courante est la survaleur qui peut s’appliquer sur la valeur du nom de marque, entre autres. Aussi, il arrive souvent que la valeur comptable soit plus élevée que la valeur de liquidation. Dans tous les cas, une compagnie qui possède un million en espèces, qui n’a aucune dette et qui tire un profit de 10 % est un meilleur choix qu’une compagnie avec des dettes d’un million et un profit de 10 %. Vous pensez peut-être que cela n’arrive pas, mais cela arrive constamment. Une compagnie (FPI*) dans laquelle j’ai investi, il y a plusieurs années, possédait des biens immobiliers valant plus de deux fois la valeur de l’action, et la compagnie n’avait besoin que de louer à 30 % pour être rentable, mais elle louait constamment à 85 %. Et, parce qu’il s’agissait d’un FPI, la compagnie payait en plus un dividende annuel de 3 à 5 %. Il y a des compagnies qui sont sous-évaluées, sauf qu’elles sont difficiles à trouver dans un marché en effervescence.

Un autre petit conseil qui fait vraiment une différence est la durée de détention, c’est-à-dire combien de temps vous planifiez conserver une action avant de la vendre. Lorsque vous achetez un café-restaurant, l’achetez-vous en espérant le revendre dans quelques jours ou quelques semaines? Probablement pas. Après tout, si vous êtes pour mettre beaucoup de temps et d’efforts dans la recherche et l’acquisition, vous voulez vous assurer qu’il s’agit d’un actif de valeur pour une durée plus longue. Acheter et vendre des actions rapidement va réduire vos profits considérablement pour toutes sortes de raisons, comme les taxes entre autres, par des montants beaucoup plus élevés que ce que la plupart des gens croient. Ça vaut la peine de choisir des actions solides. 

Ce seul conseil, celui de considérer l’achat d’actions comme si l’on achetait l’ensemble de la compagnie au lieu d’une seule action, va modifier considérablement votre façon de penser. C’est un simple conseil qui aura des répercussions profondes et très positives sur votre point de vue concernant les compagnies dans lesquelles vous allez investir. Et c’est grâce à cette différente façon de voir les actions que vos meilleurs gains apparaîtront. De spéculateur, vous allez commencer à devenir un investisseur.

* Fonds de placement immobilier 

Raccourci

Un raccourci facile pour bien budgéter vos finances

 

La plupart d’entre nous désirent budgéter, mais nous ne le faisons pas très bien. Budgéter de la bonne façon signifie que nous devons effectuer le suivi de toutes nos dépenses et de tous nos revenus. Pour la majorité des gens, la partie des revenus est simple, ce sont les chèques de paie que nous recevons de notre employeur. C’est la partie des dépenses qui est difficile parce qu’elle requiert l’enregistrement détaillé et suivi des données afin d’être précise.

 

Avez-vous déjà essayé de calculer toutes vos dépenses mensuelles? En général, cela implique l’achat d’un logiciel comme Quicken et l’entrée de toutes vos données (ainsi que l’intégration de vos informations bancaires dans le logiciel). Alors, avec un peu de chance, l’écart entre ce que vous avez entré et ce que vous avez dépensé n’est pas trop grand. Et n’en doutez pas, il y a toujours un écart, vous dépensez toujours plus que ce que votre budget affiche, d’une façon ou d’une autre. Le budget (ou le logiciel) doit forcément être dans le tort, alors!

20926283_m.jpg

Ou… serait-ce qu’un bon nombre des dépenses payées en espèces ne sont simplement pas enregistrées. Ces cafés quotidiens finissent par totaliser 40 $ par mois. Ou, que dire de ce dîner à 16 $ l’autre jour? Oh! Et le maïs soufflé et la boisson au cinéma la semaine dernière? Tout cela s’accumule!

 

Donc, à moins d’être extrêmement méticuleux, ce que peu d’entre nous sont, votre budget sera toujours sous-financé. Ou... c’est ce que vous pourriez penser. Mais aujourd’hui, je vais vous montrer un moyen très simple de diminuer cet écart, et peut-être même prendre les devants! Et qui plus est, c’est beaucoup plus simple et ça ne demande presque pas d’effort. Le seul inconvénient est que ce n’est pas aussi précis, vous devez donc le faire de la bonne façon. Sinon, vous pourriez y perdre.

 

Cela revient à une règle de base très simple utilisée dans les estimations logicielles. C’est la règle de remplissage.

Pour chaque montant de revenu, laisser le premier chiffre
et réduire tous les autres chiffres à 0.
ET
Pour chaque montant de dépense, augmenter le premier chiffre de 1
et réduire tous les autres chiffres à 0.

* Tout montant inférieur à 10 $ devient 10 $.

C’est très simple. Autrement dit, vous minimisez vos revenus et surestimez vos dépenses. Cela laisse de la place aux erreurs et vous procure une marge de manœuvre pour les dépenses non budgétées comme le café et l’affreux gnome qui sert d’ornement de pelouse que vous deviez absolument avoir.

 

Voyons voir : si vous faites 1 230 $ par mois, alors vous l’inscrivez comme un revenu de 1 000 $ par mois. Si vous faites 5 498 $ par mois, vous ne comptez que 5 000 $. Si vous faites 12 942 $ par mois, alors vous ne comptez que 10 000 $. Déjà, vous avez diminué votre revenu d’un bon montant. C’est déjà un bon remplissage.

 

En ce qui a trait aux dépenses, votre café à 8 $ chez Starbucks devient maintenant un café à 10 $. La barre de chocolat à 1,25 $ devient maintenant une barre à 10 $. Votre loyer à 1 200 $ par mois devient maintenant un loyer mensuel de 2 000 $. S’il est de 825 $, il devient 900 $. Remarquez que seul le premier chiffre change dans les deux derniers exemples. Souvenez-vous : seul le premier chiffre change, ceci afin d’équilibrer les choses et garder le tout à l’échelle. Si votre loyer est inférieur à 1 000 $, alors vous gérez probablement des montants de l’ordre de centaines de dollars. S’il est plus élevé que 1 000 $, vous gérez probablement des montants d’un ordre légèrement supérieur, soit dans les milliers de dollars. En ne vous occupant que du premier chiffre, cela offre suffisamment de remplissage pour vous situer sur une échelle qui vous convient. Si l’on continue dans la même voie, vos paiements de voiture de 325 $ par mois deviennent 400 $, la facture d’épicerie de 175,54 $ devient 200 $, et ainsi de suite.

 

Comme vous pouvez le constater, en sous-estimant le montant de vos revenus et en surestimant vos dépenses, vous vous donnez une certaine marge de manœuvre pour respecter votre budget. Vous n’avez pas besoin d’être très précis, seulement d’arrondir correctement vos chiffres. Autrement dit, vous vous donnez une marge d’erreur. Et en prime, ces chiffres arrondis sont beaucoup plus faciles à additionner et à calculer dans votre tête.

 

En me servant de cette simple règle de remplissage, j’ai réussi à bien m’en tirer financièrement pendant des années. Chaque mois, j’avais un surplus d’argent. Même aujourd’hui, j’utilise ce principe activement tous les jours. Cependant, la principale différence maintenant est que je possède et dirige ma propre compagnie (LandlordMax), ce qui m’a obligé à calculer les chiffres précis à la fin de chaque mois. J’ai besoin de cette précision pour transmettre les renseignements sur mes dépenses et revenus au gouvernement à des fins fiscales. Quand j’étais un employé, tout ce dont j’avais besoin était un montant précis de mes revenus (taxes), personne ne s’est jamais préoccupé de ce que je dépensais. Cela n’était tout simplement pas important. Avec une compagnie, vous avez besoin de connaître vos dépenses, car vous pouvez les déduire dans vos déclarations de revenus. Autrement, j’utilise toujours la méthode d’estimation pour mes finances personnelles.

 

Et voilà, le raccourci le plus simple et le plus facile pour budgéter vos finances avec succès. Pour chaque revenu, gardez le premier chiffre et ramenez tous les autres à 0 ET pour chaque dépense, augmentez le premier chiffre de 1 et réduisez tous les autres à 0. Et tout autre montant inférieur à 10 $ devient 10 $.

Description de toutes les chroniques.jpg
bottom of page