Investir dans l’immobilier ou acheter des actions?
– Partie II –
Puisque nous parlons déjà des actions, voyons voir quels sont leurs avantages et leurs inconvénients. Les actions sont en général beaucoup moins risquées en ce sens que vous n’avez pas besoin d’emprunter une grosse somme d’argent pour investir, vous pouvez, en règle générale, commencer un portefeuille d’actions avec 5 000 $. Vous pouvez aussi commencer avec moins, mais il est plus difficile de justifier les frais de transactions. Quoi qu’il en soit, l’important est que vous ne pouvez pas perdre plus que ce que vous y placez. Bien... on peut acheter des actions sur marge (emprunter pour les acheter), mais ce N’EST PAS recommandé. Le plus gros problème avec les actions est que la plupart des gens « investissent » (c.-à-d. jouent) dans les actions sans faire aucune recherche. Ils ne connaissent que la compagnie et présument qu’elle représente un bon investissement simplement parce qu’ils l’aiment. Ou encore parce que cette compagnie a ouvert de nouveaux magasins près de chez eux, que les affaires ont l’air de bien marcher, etc. Ce qui ne détermine aucunement si une action est un bon investissement ou pas.
À titre de comparaison, disons que vous décidez d’ouvrir un kiosque à sandwich près de chez vous. Les clients commencent tout de suite à fréquenter votre établissement et vous engagez immédiatement du personnel pour les servir. Le problème est que les revenus des sandwichs sont moindres que vos coûts. Vous semblez réussir parce qu’il y
a plein de nouveaux clients et qu’il y a toujours une file d’attente devant le kiosque, mais chaque sandwich vendu vous enfonce financièrement. Et en réalité, il se peut que la raison pour laquelle votre kiosque a tant d’achalandage soit que vous vous êtes sous-évalué. L’entreprise peut avoir l’air de croître et d’aller super bien, mais sous les coutures, vos dettes

augmentent rapidement et ce n’est qu’une question de temps avant que la situation ne soit plus viable et que vous deviez fermer boutique. Comment est-ce possible qu’une entreprise où les clients faisaient la queue tous les jours puisse fermer? Et bien de cette façon!
C’est pourquoi la clé de l’investissement dans des actions est d’apprendre comment lire les données financières de la compagnie et de faire des recherches sur celle-ci. Et le plus grand secret de tous est que si vous êtes pour investir dans des actions, prétendez que vous achetez toute la compagnie pour la valeur totale de ses stocks (ce que l’on

appelle la capitalisation boursière), puis décidez si ça vaut le prix. En se servant de l’analogie avec le kiosque à sandwich, est-ce que les données financières du kiosque valent le prix de vente de sa capitalisation boursière? Cette seule perspective va considérable-ment changer votre point de vue et vous éviter de simplement parier au lieu de réellement investir dans des actions. Vous allez vous retrouver dans la peau de quelqu’un qui évalue le prix d’une
compagnie pour sa valeur (capitalisation boursière) de la même manière qu’un kiosque à sandwich local.
Dans le cas du kiosque, vous constateriez que pour chaque dollar en revenu, il fallait dépenser 1,05 $, ce qui signifiait 5 ¢ de perte par dollar. Et alors, vous ne l’achèteriez probablement à aucun prix. Par contre, si le kiosque générait des bénéfices de 20 ¢ par dollar en revenu, cela pourrait valoir son achat. Le mot important ici est « pourrait ». C’est ce qui vous permet de déterminer si le kiosque vaudrait la peine qu’on l’achète à son taux de profit actuel. Vous allez aussi rapidement constater que le cours d’une action est en fait très peu significatif et que le paramètre principal est la capitalisation boursière. Reprenant l’exemple de notre kiosque à sandwich, que l’on vende 100 actions à 1 000 $ ou une action à 100 000 $ importe peu, dans les deux cas la valeur du kiosque est de 100 000 $. L’important est de savoir s’il vaut vraiment 100 000 $ dans ses états financiers actuels. C’est la même chose pour les actions.
Pour revenir à l’immobilier, si vous êtes prêts à prendre le temps et à mettre la main à la pâte (au moins au début), alors l’immobilier a le potentiel de générer des bénéfices plus élevés puisque le rendement de votre placement est basé sur le montant du levier plutôt que le montant réel investi. Ce que je veux dire par là est que si vous versez des arrhes de 20 000 $ sur une propriété de 350 000 $ et que vous obtenez un rendement de 5 %, cela signifie que vous faites un bénéfice de 5 % sur 350 000 $ (soit 17 500 $), et non 5 % sur 20 000 $ (soit 1 000 $). Cependant, le revers de la médaille est que si vous perdez 5 %, vous perdez alors 17 500 $, c’est-à-dire presque la totalité de votre investissement! C’est la raison pour laquelle les gains acquis sur le montant du levier sont appelés une arme à double tranchant, ils coupent des deux côtés, et quand ils coupent, ils coupent plus profondément.
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