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Investir dans l’immobilier ou acheter des actions?

 

La vraie question est « Êtes-vous prêt à prendre le temps nécessaire pour vous renseigner sur le sujet? » Sinon, je n’appellerais pas ça tant « investir » que « jouer à la loterie ». En réalité, la plupart des gens passent peu ou pas de temps à effectuer des recherches sur leurs « investissements » et si c’est ce que vous faites, vous n’investissez pas vraiment, vous ne faites que jouer, de la même façon que si vous alliez au casino. Si vous n’êtes pas vraiment intéressé, manquez de temps, trouvez cela trop intimidant ou pour toute autre raison, la bonne nouvelle est que vous pouvez quand même investir dans des actions sans avoir besoin de comprendre quoi que ce soit, en acquérant des fonds indiciels. De la même manière que les fonds communs de placement, les capitaux y sont mis en communs dans le but d’acheter un grand nombre d’actions. Toutefois, contrairement aux fonds communs de placement, ils visent la moyenne du marché; ils ne tentent pas de surpasser le marché, ils sont égaux au marché. Il s’agit des seules actions ou biens immobiliers que je vous recommande si vous ne prenez pas le temps de faire des recherches et de vous renseigner sur les actions ou les biens immobiliers.

Je ne vous recommanderai pas non plus l’achat de fonds communs de placement à moins que vous preniez le temps d’effectuer des recherches sur le sujet. La plupart d’entre eux produisent moins bien que le marché (fonds indiciels) et en fait, encore moins bien si l’on tient compte de leurs frais. Les sociétés qui se consacrent à la promotion des fonds communs de placement ont tendance à exiger des frais élevés qui écornent grandement les profits, surtout une fois les impôts retirés. Par 

Avantage et inconvénients des actions

Puisque nous parlons déjà des actions, voyons voir quels sont leurs avantages et leurs inconvénients. Les actions sont en général beaucoup moins risquées en ce sens que vous n’avez pas besoin d’emprunter une grosse somme d’argent pour investir, vous pouvez, en règle générale, commencer un portefeuille d’actions avec 5 000 $. Vous pouvez aussi commencer avec moins, mais il est plus difficile de justifier les frais de transactions. Quoi qu’il en soit, l’important est que vous ne pouvez pas perdre plus que ce que vous y placez. Bien... on peut acheter des actions sur marge (emprunter pour les acheter), mais ce N’EST PAS recommandé. Le plus gros problème avec les actions est que la plupart des gens « investissent » (c.-à-d. jouent) dans les actions sans faire aucune recherche. Ils ne connaissent que la compagnie et présument qu’elle représente un bon investissement simplement parce qu’ils l’aiment. Ou encore parce que cette compagnie a ouvert de nouveaux magasins près de chez eux, que les affaires ont l’air de bien marcher, etc. Ce qui ne détermine aucunement si une action est un bon investissement ou pas.

À titre de comparaison, disons que vous décidez d’ouvrir un kiosque à sandwich près de chez vous. Les clients commencent tout de suite à fréquenter votre établissement et vous engagez immédiatement du personnel pour les servir. Le problème est que les revenus des sandwichs sont moindres que vos coûts. Vous semblez réussir parce qu’il y

a plein de nouveaux clients et qu’il y a toujours une file d’attente devant le kiosque, mais chaque sandwich vendu vous enfonce financièrement. Et en réalité, il se peut que la raison pour laquelle votre kiosque a tant d’achalandage soit que vous vous êtes sous-évalué. L’entreprise peut avoir l’air de croître et d’aller super bien, mais sous les coutures, vos dettes

augmentent rapidement et ce n’est qu’une question de temps avant que la situation ne soit plus viable et que vous deviez fermer boutique. Comment est-ce possible qu’une entreprise où les clients faisaient la queue tous les jours puisse fermer? Et bien de cette façon!

C’est pourquoi la clé de l’investissement dans des actions est d’apprendre comment lire les données financières de la compagnie et de faire des recherches sur celle-ci. Et le plus grand secret de tous est que si vous êtes pour investir dans des actions, prétendez que vous achetez toute la compagnie pour la valeur totale de ses stocks (ce que l’on

appelle la capitalisation boursière), puis décidez si ça vaut le prix. En se servant de l’analogie avec le kiosque à sandwich, est-ce que les données financières du kiosque valent le prix de vente de sa capitalisation boursière? Cette seule perspective va considérable-ment changer votre point de vue et vous éviter de simplement parier au lieu de réellement investir dans des actions. Vous allez vous retrouver dans la peau de quelqu’un qui évalue le prix d’une

compagnie pour sa valeur (capitalisation boursière) de la même manière qu’un kiosque à sandwich local.

Dans le cas du kiosque, vous constateriez que pour chaque dollar en revenu, il fallait dépenser 1,05 $, ce qui signifiait 5 ¢ de perte par dollar. Et alors, vous ne l’achèteriez probablement à aucun prix. Par contre, si le kiosque générait des bénéfices de 20 ¢ par dollar en revenu, cela pourrait valoir son achat. Le mot important ici est « pourrait ». C’est ce qui vous permet de déterminer si le kiosque vaudrait la peine qu’on l’achète à son taux de profit actuel. Vous allez aussi rapidement constater que le cours d’une action est en fait très peu significatif et que le paramètre principal est la capitalisation boursière. Reprenant l’exemple de notre kiosque à sandwich, que l’on vende 100 actions à 1 000 $ ou une action à 100 000 $ importe peu, dans les deux cas la valeur du kiosque est de 100 000 $. L’important est de savoir s’il vaut vraiment 100 000 $ dans ses états financiers actuels. C’est la même chose pour les actions.

Pour revenir à l’immobilier, si vous êtes prêts à prendre le temps et à mettre la main à la pâte (au moins au début), alors l’immobilier a le potentiel de générer des bénéfices plus élevés puisque le rendement de votre placement est basé sur le montant du levier plutôt que le montant réel investi. Ce que je veux dire par là est que si vous versez des arrhes de 20 000 $ sur une propriété de 350 000 $ et que vous obtenez un rendement de 5 %, cela signifie que vous faites un bénéfice de 5 % sur 350 000 $ (soit 17 500 $), et non 5 % sur 20 000 $ (soit 1 000 $). Cependant, le revers de la médaille est que si vous perdez 5 %, vous perdez alors 17 500 $, c’est-à-dire presque la totalité de votre investissement! C’est la raison pour laquelle les gains acquis sur le montant du levier sont appelés une arme à double tranchant, ils coupent des deux côtés, et quand ils coupent, ils coupent plus profondément.

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Avantages et inconvénients de l'immobilier

Le principal avantage de l’immobilier est qu’il vous permet d’être en contrôle. Non seulement vous choisissez les propriétés (actions) que vous achetez, vous pouvez aussi choisir vos locataires, établir les règlements de vos locations (dans les limites légales) et ainsi de suite. Autrement dit, vous êtes plus impliqués et c’est sous votre contrôle. Mais encore une fois, c’est une arme à double tranchant. Si vous n’êtes pas prêt à consacrer du temps pour vous renseigner sur la façon de louer des propriétés, cela se retournera contre vous et durement. Par exemple, si vous sautez des étapes dans la sélection de vos locataires ou tentez de le faire sans trop d’efforts, vous pourriez vous retrouver avec un terrible locataire qui détruira tous vos profits. Si vous évitez d’avoir recours aux services d’un inspecteur d’habitations ou tentez d’obtenir le moins cher possible, vous pourriez finir par acquérir une terrible propriété. Le côté positif est que même si vous n’achetez rien, vous pouvez vous renseigner, trouver quelqu’un pour vous conseiller, et cela fera toute la différence. Il existe toujours des groupes locaux d'investissement immobilier et des gens désireux de s’entraider, et c’est un excellent endroit où commencer. La clé de l’immobilier est d’être très actif et impliqué.

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L’autre différence importante avec l’immo-bilier est que ça exige généralement beaucoup plus de capital pour démarrer.
Ce sera très difficile de le faire à moins de 20
 000 $ en espèces. À tout le moins, vous aurez besoin de verser les arrhes de votre immeuble à usage locatif. Vous aurez aussi probablement besoin d’argent supplémen-taire pour préparer la propriété à la location,

être en mesure de payer le deuxième prêt hypothécaire pendant que vous trouvez un locataire, etc. Bien entendu, vous êtes mieux d’avoir une bonne cote de crédit pour être en mesure d’obtenir une deuxième hypothèque afin d’obtenir votre première location. Avec les actions, votre mise de fonds initiale peut être très minime.

Lequel puis-je vous recommander? Les deux, si vous êtes prêts à y mettre temps et effort.

Bien franchement, je vois des gens consacrer beaucoup plus d’efforts à faire des recherches pour l’achat d’un téléviseur ou le choix d’un hôtel durant leur voyage que lorsqu’ils « investissent » plusieurs fois le même montant dans des actions ou des fonds communs de placement.

J’ai vu bien des gens acheter des actions en n’y accordant aucune ou peu d’attention et se demander par la suite pourquoi cela n’a pas bien marché. Cliqueriez-vous sur le bouton « Acheter ce voyage » d’un site Internet sans même vérifier où se trouvent les hôtels, simplement parce que votre ami vous a dit qu’il s’agissait de bonnes vacances? Et pourtant, bien des gens font tout le temps la même chose avec les actions. Ou encore, ils présument que telle ou telle compagnie représente un bon investissement seulement parce que son nom leur est familier. Combien de Canadiens ont perdu de l’argent de cette façon avec Nortel? Même quand ses actions étaient en train de s’effondrer, les gens continuaient d’y mettre de l’argent parce que la compagnie était connue et qu’on en parlait. Je me souviens en avoir discuté avec une personne qui planifiait en acheter davantage parce qu’elles étaient tellement bon marché à 1 $ l’action comparativement à leur coût au moment où elles rapportaient 5 $ l’action. Achèteriez-vous un kiosque à sandwich pour 10 000 $ qui perdrait 50 000 $ annuellement simplement parce que tous les autres kiosques à sandwich se vendent 100 000 $ et que ça semble être un bon achat en comparaison? Pourtant, c’est ce qui s’est produit.

Malheureusement, cela se produit aussi avec l’immobilier, un peu moins souvent à cause du montant d’argent nécessaire pour démarrer. Cela s’est produit sur une grande échelle aux États-Unis en 2008. Nous pouvons le voir maintenant en Chine sur une plus grande échelle encore. De la même manière que les actions, l’achat de propriétés mises en location est basé sur la profitabilité, signifiant que vous devriez pouvoir générer un profit en louant à un locataire. Si ce n’est pas possible, même avec une importante baisse, alors c’est que le marché est surévalué et a besoin d’être corrigé. Donc, si quelqu’un vous demande si une propriété est bien évaluée, vous pouvez répondre par une autre question « Pourriez-vous faire un profit en la louant? » Certains diront que vous pouvez faire un profit sur l’augmentation de la valeur de la propriété, mais quand il s’agit de la seule façon de réaliser un profit, vous vous dirigez vers une correction éventuelle des prix, surtout si les taux d’intérêt sont à un creux historique comme ils le sont actuellement. Chaque marché local est différent, mais l’indicateur clé d’un bon investissement est la profitabilité de la location.

Encore une fois, les deux types d’investissement peuvent être très lucratifs, enrichissants... et amusants. Mais je vous recommanderais d’investir dans l’un ou l’autre seulement si vous êtes prêts à y mettre temps et effort, sinon, je vous suggère d’investir dans des fonds indiciels. C’est votre meilleur choix si vous ne voulez pas vous en occuper et obtenir les mêmes profits que le marché. Cependant, n’oubliez pas que le marché a ses hauts et ses bas et que vous allez également les suivre. Vous N’ALLEZ PAS battre le marché, mais serez de pair avec lui, ce qui est encore une bonne affaire.

Un dernier conseil qui s’applique aux deux types d’investissement : le plus longtemps vous pouvez les conserver, le moins de taxes vous paierez et meilleurs seront les revenus à long terme. Donc, si vous planifiez investir dans un ou l’autre, vous obtiendrez de bien meilleurs résultats à long terme si vous achetez des biens que vous pouvez conserver longtemps, disons plusieurs années. C’est plus courant dans l’immobilier, mais tout aussi important avec les actions.
 

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exemple, un fonds commun de placement qui vous rapporte 5 %, mais comprend 3 % de frais avec une inflation de 3 % finit par diminuer votre investissement de 1 %. Et cela, sans compter les taxes inhérentes.

 

Les frais d’acquisition des fonds indiciels sont généralement très bas, presque négligeables. Ils ne donnent pas non plus lieu à des versements de commissions à la personne qui vous les vend, y compris votre institution bancaire. C’est ce que vous pouvez aisément constater lorsque vous allez y acheter des REER, surtout durant la période de production des déclarations de revenus. La plupart des banquiers vont tenter de vous vendre des fonds communs de placement en vous posant des questions au sujet de votre tolérance au risque. Je n’ai encore jamais vu de banquier se servir des frais inhérents à l’acquisition des fonds communs de placement comme faisant partie des arguments de vente. En vérité, vous verrez qu’on aura tendance à vous proposer les fonds communs de placement qui rapportent les meilleures commissions, souvent ceux qui comportent les plus hauts frais. Si vous vous enquérez au sujet des fonds indiciels en insistant sur le fait qu’il s’agit de votre unique intérêt, vous remarquerez que l’on tentera de vous ignorer ou même que l’on poursuivra avec l’option des fonds communs de placement. Ou encore, on abandonnera et tentera de clore la transaction le plus rapidement possible, puisqu’elle ne génère aucun profit pour l’institution bancaire.

Je soulignerais aussi que les gens qui vendent des fonds communs de placement, en général des banquiers déguisés en conseillers financiers pour vous aider à acheter des REER (la raison pour laquelle vous devez avoir un rendez-vous alors qu’en fait vous n’en avez pas besoin) vont vous questionner sur votre tolérance au risque en spécifiant que plus le risque est grand, plus le potentiel de rendement sera élevé. Ceci est complètement faux. Des risques plus élevés ne signifient pas un meilleur potentiel de rendement. Il n’y a aucune corrélation, c’est simplement plus facile à dire pour vendre à une personne qui ne s’y connaît pas en placements financiers. Demandez-leur exactement en quoi est-ce plus risqué et pourquoi cela aboutirait à des gains potentiellement plus grands. Plus précisément, quelles sont les actions considérées comme étant plus risquées et pourquoi? Je n’ai pas encore rencontré une seule personne en mesure de m’expliquer ceci de manière significative. Si l’on ne peut pas vous répondre, comment peut-on être qualifié pour vous dire quel fonds est meilleur qu’un autre? 

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