Cette chronique se veut une forme d’éditorial qui exprime certains des points positifs et quelques fois moins positifs de nos réseaux de la santé, par des rencontres et des lectures que je fais dans mon quotidien. Espérons qu’elle vous inspirera à aiguiser votre sens critique et à comprendre que la véritable santé part de nous-mêmes et de nos actions de tous les jours.
Mise en garde du Nénuphar : Les opinions présentées dans ce texte représentent le point de vue de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement le point de vue du magazine.
Décoder notre génome pourrait-il favoriser notre bien-être?
Il y a quelques années, nous pensions que le décodage du génome humain nous permettrait de prédire nos maladies. On nous promettait surtout que les thérapies géniques qui consistent à insérer de nouveaux gènes dans notre code génétique nous permettraient de guérir toutes les maladies. Jusqu’à maintenant, très peu de ces traitements ont fonctionné, mais une chose très positive en est ressortie, et c’est le développement de techniques de plus en plus sophistiquées et précises pour la lecture et l’analyse de nos gènes.
En effet, depuis quelques années, plusieurs laboratoires ont commencé à offrir la lecture de nos gènes à un coût très abordable, afin d’évaluer des caractéristiques uniques à chacun d’entre nous. À mon avis, d’ici peu, ce sont ces technologies de pointe, basées sur la science, qui vont complètement modifier cette relation encore malsaine entre la médecine moderne et les approches complémentaires comme la naturopathie. Je m’explique…
Récemment, la science a démontré que nos gènes peuvent être modifiés par l’environnement et notre style de vie (épigénétique). Ces nouvelles analyses de notre génome tiennent maintenant compte des caractéristiques individuelles qui permettent non pas de prédire nos maladies, mais de prendre des actions préventives afin de s’assurer d’être en bonne santé dans le futur ou de briser un cercle vicieux dans lequel nous serions déjà engagés. Imaginez qu’une évaluation de nos caractéristiques génétiques nous oriente sur les aliments qui nous font du bien ou ceux qui nous nuisent, sur les types de médicaments qui nous conviennent ou non, sur les nutriments comme les vitamines, minéraux ou acides gras pour lesquels nous aurions, par exemple, une capacité limitée d’absorption.
Cartographie permettant d’identifier des gènes co-responsables de cancers colorectaux, avec à la clé, la création de thérapies ciblées pour combattre ces cancers à la source.
Source : Carving Data – Colorectal Cancer Aggressiveness Explorer
Même les médecins, qui quelquefois ont des réticences sur l’utilisation de suppléments alimentaires ou qui ne croient pas, par exemple, que l’alimentation pourrait améliorer le comportement d’un enfant, n’auront d’autres choix que de constater notre individualité et devront s’en remettre à la science de nos gènes. Il y a longtemps que les professionnels de la santé complémentaire disent que les patients sont tous uniques et qu’il est difficile de les traiter tous de la même façon, comme on le ferait dans une étude clinique. La difficulté était de le démontrer de façon scientifique, et c’est ce que ces évaluations génétiques modernes permettent de faire, de mieux en mieux, aujourd’hui.
Imaginez que l’un de ces tests vous apprenait que 60 mg de vitamine C sont loin d’être suffisants pour vous, que votre taux normal de cholestérol devrait être plus haut que la moyenne, que certains aliments comme le sel ou le café modifient vos gènes de façon plus marquée qu’un autre individu, que votre métabolisme ne réagit pas bien à certaines diètes, que votre organisme n’arrive pas à éliminer certains médicaments ou à subir certains traitements comme la chimiothérapie, etc. Vous serez d’accord avec moi qu’on pourrait prévenir les maladies et les guérir de façon beaucoup plus efficace. C’est vraiment de cela qu’on parle dans les cercles pointus de la médecine fonctionnelle.
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