Qu'il s'agisse de nos vieux albums de photographies ou de photos numériques, de nos documents papier, de cartes de souhaits, de contrats ou autres documents officiels, documents audio et vidéo, il y a dans cette chronique de douze articles tout ce que l’on doit savoir pour préserver, entreposer, numériser et classer notre paperasse importante et nos précieux souvenirs. On nous guidera aussi sur la préparation d'un projet d'histoire orale incluant des conseils sur des techniques d'entrevue.
TABLE DES MATIÈRES
Au secours de vos photos
On a tous dans nos armoires, nos tiroirs ou nos sous-sols, des albums de photographies qu’on aime bien ressortir de temps en temps, pour se souvenir et se rappeler les bons moments. Mais le temps passe, et nos photos jaunissent. L’image pâlit ou des taches apparaissent ici et là. Qu’est-ce qu’on peut faire pour ralentir les dommages du temps?
Il y a plusieurs trucs simples et pas trop dispendieux de prolonger la vie de vos photos pour que vos arrière-arrière-petits-enfants puissent en profiter aussi. Le lieu où on les conserve est crucial. Il faut un endroit où la température et l’humidité sont stables. Évitez donc les sous-sols, les greniers et les garages. Favorisez un endroit placé contre un mur qui ne donne pas sur l’extérieur. Les photos seront alors à l’abri des grandes fluctuations causées par nos saisons canadiennes. Évitez aussi les endroits trop lumineux, puisque la lumière fait pâlir et même disparaître l’image.
C’est pour cette raison que l’on recommande souvent de conserver les photos dans des boîtes plutôt que des albums. Elles seront ainsi bien plongées dans le noir et à l’abri de la poussière. Il faut à tout pris éviter les albums aux pages collantes puisque la colle gruge les photos. De l’électricité statique se forme aussi sur la pellicule de plastique qui les recouvre, ce qui excite les produits chimiques de la photo. L’image reste alors souvent collée sur le plastique. On peut, par contre, trouver des albums et des boîtes dans des boutiques spécialisées qui peuvent faire l’affaire. Les pages de plastique doivent être en polyéthylène, un plastique qui ne favorise pas la création d’électricité statique. Les contenants ne doivent pas seulement être sans acide, mais aussi sans lignine, ce qui ralentit l’acidification du papier avec le temps.
Mais, dans le fonds, en entreposant vos photos dans une bonne
vieille boîte à chaussure située dans une armoire de votre salon
ou dans un couloir, vous venez d’augmenter l’espérance de vie
de vos photos de plusieurs décennies. Si vous ne pouvez plus les
entreposer, pensez au centre d’archives ou à la société historique
de votre région!
Pour de plus amples renseignements, vous pouvez aussi consulter
les sources suivantes :
Institut canadien de la conservation. Soins de bases de documents photographiques.
Consulté le 17 octobre 2017.
Taylor, Maureen Alice (2010). Preserving your Family Photographs: How to care for your family photographs – from daguerreotypes to digital imaging. Lexington :Picture Perfect Press.
Et les photos numériques alors?
Alors qu’il ne reste que peu d’images de certaines époques, parce que la photographie coûtait cher et était difficile (imaginez-vous en train d’apporter un trépied, un gros appareil et une valise de plaques de verres en canot…), la nôtre est presque aussi mal documentée parce que l’on se perd dans la multitude d’informations. Prendre des photos est rendu chose anodine et facile, mais retrouver et préserver ses photos… quel défi!
Il est donc important de prendre le temps d’y réfléchir. La première étape pour préserver nos photographies numériques consiste à recenser tous les appareils où nous avons stocké nos images : appareils photo, cellulaires, ordinateurs, clés USB, serveurs externes, infonuagique (Cloud), médias sociaux, etc. Vous vous rendrez vite compte que vous en avez beaucoup trop.
Il faut donc, dans une prochaine étape, choisir les images que vous voulez préserver à plus long terme, soit celles qui ont une importance pour vous ou qui ont peut-être une valeur esthétique supérieure aux autres. Ce peut être quelques photos seulement, ou un très grand nombre. Mais sachez que plus vous en sélectionnez, plus vous aurez du travail à faire. Soyez judicieux!
Prochaine étape : organisez vos photos. Donnez-leur des titres qui informent sur le contenu ou le contexte de la photo. Par exemple : Lise au Musée des Beaux-Arts.jpg plutôt que DRF80878.jpg. Organisez-les dans des fichiers par sujets, ou de manière chronologique, selon ce qui vous semble le plus logique. Si vous le pouvez, ajoutez des tags ou des métadonnées dans le fichier de la photo pour identifier les individus qui s’y trouvent ou décrire le sujet.
Vient ensuite la question épineuse de l’entreposage. Comment sauvegarder ces images numériques pour le long terme? Nul ne peut prédire l’avenir, et nous savons tous que l’évolution du numérique se fait à la vitesse de l’éclair. Mais pour augmenter les chances de survie de nos images numériques, il faut tout d’abord faire des copies de sauvegarde des photos sélectionnées. Il est recommandé d’en faire au moins deux copies. La première de ces copies peut être enregistrée sur votre ordinateur. Les autres devraient être sur des supports différents (serveurs externes, clés USB, infonuagique, etc.).
Ces supports devraient aussi être entreposés à des endroits différents aussi loin que possible les uns des autres (par exemple, un au travail, l’autre chez un ami ou chez l’un de vos enfants, etc.). Ainsi, en cas de désastre, vous augmentez les chances de retrouver vos photos intactes. Vous devriez aussi ouvrir chaque fichier au moins une fois par année pour vous assurer qu’ils peuvent encore être lus par vos appareils. Il est aussi recommandé d’en créer une nouvelle version à tous les cinq (5) ans pour éviter que le format de votre document ne puisse plus être lu par les nouvelles versions de vos logiciels.
On comprend alors l’importance de limiter le choix des photographies à celles qui vous semblent essentielles. La tâche vous paraîtra alors beaucoup moins insurmontable et vous pourrez continuer à raconter l’histoire de votre vie et de celle de votre famille pour les générations à venir.
Pour de plus amples renseignements, vous pouvez aussi consulter ces sources :
Jonas, Irène. La photographie de famille au temps du numérique. EFG Revue internationale.
Consulté le 18 octobre 2017.
Library of Congress. Personal Archiving – Digital Photographs. Consulté le 18 octobre 2017.
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Mais qui sont tous ces gens?
On a beau dire « une image vaut mille mots »… une image avec des mots a beaucoup plus de valeur. Plus le temps passe, plus nous avons de la difficulté à nous souvenir des gens qui sont sur nos photographies ou des circonstances entourant ce petit moment figé dans le temps.
En tant qu’archiviste, je suis régulièrement confrontée à des boîtes de photographies non identifiées. Même si l’image est belle, je sais très bien que les chances qu’elle serve à un chercheur un jour sont très minces si je n’ai pas d’information pour l’accompagner. Alors, comment bien identifier nos photos?
Il est important de ne pas écrire sur la photographie. En écrivant sur l’image, vous allez la défigurer et accélérer sa dégradation. Si vous écrivez au verso de la photographie, la pression du stylo ou du crayon endommage l’image et on risque d'y voir apparaître de petites bosses. Il existe des crayons spéciaux
pour écrire au dos des photographies. Ces derniers se vendent dans les boutiques d’arts visuels. Le bout de ce crayon doit être épais et rond.
Vous pourriez aussi entreposer les photos dans des enveloppes, ou les intercaler entre des cartons (sans acide de préférence) sur lesquels vous pourriez écrire l’infor-
mation. Vous pourriez aussi simplement numéroter la photographie et inscrire sur un document à part les renseignements intéressants qui s'y rapportent. La
même chose peut se faire pour les photographies
numériques. Mais dans ce cas, il faut s’assurer de ne pas perdre
le document et il faudrait qu’il soit facilement repérable au cas où vous ne seriez
pas là pour le trouver.
Pour identifier des photographies, il faut évidemment, et dans la mesure du possible, identifier les gens et les lieux qu'on y aperçoit. Il est intéressant aussi de savoir la date et dans quel contexte la photographie a été prise. Que se passait-il cette journée-là? Une visite chez grand-mère? Un séjour à la plage? Certaines choses peuvent nous sembler anodines aujourd’hui, mais elles pourraient prendre une tout autre signification dans quelques années. Prenez soin aussi d’indiquer qui a pris la photo si vous le savez. Cette information est souvent utile pour comprendre ce qui se passe ou pour la diffusion de l’image si jamais vous voulez l’utiliser. Il y a, après tout, quelques lois à respecter lorsqu’on utilise une image dont, entre autres, la Loi sur le droit d’auteur.
Qu’importe la méthode utilisée, il est primordial pour vous, vos enfants et ceux qui vont suivre, de prendre le temps d’identifier les photos et les faits qui s'y rapportent. Vous arriverez ainsi non seulement à réaliser leur valeur pour vous, mais également pour tous ceux qui vous entourent. Et s’ils n’arrivent pas à la réaliser, vous arriverez sans doute à convaincre un centre d’archives près de chez vous…
Pour de plus amples renseignements, vous pouvez aussi consulter les sources suivantes :
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Charbonneau, Normand et Robert, Mario (dir.) (2001). La gestion des archives photographiques. Sainte-Foy : Presses de l’Université du Québec.
Jonas, Irène. La photographie de famille au temps du numérique. EFG Revue internationale.
Consulté le 18 octobre 2017.
Library of Congress. Personal Archiving – Digital Photographs. Consulté le 18 octobre 2017.
Taylor, Maureen Alice (2010). Preserving your Family Photographs : How to care for your family photographs – from daguerreotypes to digital imaging. Lexington : Picture Perfect Press.
La préservation du papier
Il est aussi recommandé de retirer toutes les agrafes, élastiques, pinces et trombones qui pourraient endommager le papier. Les métaux rouillent. Et oui, même l’acier inoxydable finit par rouiller avec le temps. La rouille s’attaque ensuite au papier qui ne s’en remettra pas. Mieux vaut donc retirer tous les métaux s’il est possible de le faire sans trop endommager les documents. Les élastiques sèchent et restent souvent collés sur le papier. Ils laissent alors une marque qui ne pourra pas s’effacer. Pour maintenir les documents ensemble, il est plutôt recommandé d’utiliser des trombones faits d’un plastique inerte de préférence, ou encore mieux, de tout simplement placer une feuille blanche entre chaque document.
Pour les documents vraiment précieux, vous pourriez peut-être penser à les entreposer dans des chemises exemptes d’acidité et de lignine. Cela réduit les réactions chimiques entre les feuilles de papier et permet donc une conservation plus longue. Rangez vos dossiers dans un classeur ou même dans des boîtes exemptes d’acidité pour leur donner un environnement optimal à la conservation. Vous pourrez ainsi profiter de vos documents encore longtemps. Et n’hésitez pas à consulter les archivistes qui travaillent près de chez vous. Ils ont souvent plein de bons conseils à vous offrir.
Pour de plus amples renseignements, vous pouvez aussi consulter les sources suivantes :
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Bibliothèque et Archives nationales du Québec. À l’abri de l’oubli – Petit guide de conservation des documents personnels et familiaux. Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Québec, 2008.
Centre de conservation du Québec. Le soin des œuvres sur papier. Consulté le 10 janvier 2018.
Institut canadien de la conservation : Soins de base – Documents papier et coupures de journaux. Consulté le 10 janvier 2018
Le numérique a beau prendre de plus en plus de place, on ne peut pas encore dire que nous sommes devenus une société sans papier. Nous avons tous chez nous des documents papier que nous aimerions préserver, que ce soit des cartes de souhaits, des contrats ou autres documents officiels par exemple. Mais comment faire pour les conserver longtemps?
Il est tout d’abord important d’avoir un bon système de classement. À quoi sert de conserver nos documents si on ne peut les retrouver? Mais cela fera l’objet d’une autre chronique.
Tout comme les photographies, le papier déteste la poussière et la lumière. Évitez donc de trop l’exposer à la lumière et au soleil. Il déteste en outre les écarts de température. Un climat trop humide encourage l’apparition de moisissures. Un climat trop sec rend le papier très friable. Mais le pire reste encore les changements fréquents de climat qui modifie sans cesse la grosseur des cellules qui composent le papier et le rend extrêmement fragile. Mieux vaut donc entreposer vos documents papier à l’intérieur de la maison, dans un lieu où vous habitez et où la température reste relativement stable. Évitez les greniers, les sous-sols mal isolés, les entrepôts extérieurs ou les garages.
Je ne trouve plus rien!
Le système de classement que vous adoptez devrait s’appliquer à la fois à vos documents papier et à vos documents numériques. Ainsi, il vous sera plus facile à vous, et à vos proches, de retrouver les documents dont vous pourriez avoir besoin.
Pour classer un document, il faut tout d’abord en prendre connaissance et identifier de quel type il s’agit ou quel en est le sujet. Il faut aussi déterminer dans quel contexte il se situe afin de le joindre à l’ensemble des documents qui sont relatifs à la même activité. Vous pouvez ensuite repérer sa place dans votre plan de classification et ouvrir un nouveau dossier s’il y a lieu. Pour faciliter le repérage, vous pouvez aussi placer vos documents en ordre chronologique à l’intérieur du dossier.
Tentez le plus possible de classer vos documents dès leur réception ou leur création. Vous éviterez ainsi que les documents à ranger s’accumulent sur votre bureau jusqu’à ce que la tâche ne devienne trop grande.
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Bibliothèque et Archives nationales du Québec. À l’abri de l’oubli : Petit guide de conservation des documents personnels et familiaux, BAnQ, 2008.
Héon, Gilles, Marc Beaudoin et Natalie Bissonnette. Comment gérer vos documents personnels, Québec, Association des archivistes du Québec.
Héon, Gilles et al. Comment classer vos archives personnelles et familiales, Sillery, Association des archivistes du Québec, 2000.
Nous avons tous un système de classement, qu’il soit une pile sur une table, un classement en ordre chronologique ou quelque chose d’un peu plus sophistiqué. L’important c’est qu’on s’y retrouve. Plusieurs guides ont été publiés au fil des années pour vous aider à mieux classer vos dossiers, vos archives de familles, etc. Ce qui est généralement recommandé, c’est le classement par type de documents. Un tel classement vous permet de rapidement repérer les documents qui peuvent être éliminés lorsque leur période de conservation arrive à échéance (sujet de la prochaine chronique).
Bibliothèque et Archives nationales du Québec recommande, par exemple, un classement en 12 thèmes :
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Histoire et généalogie
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État civil, citoyenneté et autres documents officiels
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Loisirs, divertissements et voyages
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Relations familiales et sociales
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Études et perfectionnement
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Emplois
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Logement et biens immobiliers
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Biens mobiliers
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Services professionnels et entreprises de service
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Revenus, épargne et placements
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Prêts
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Opérations bancaires
Ce n’est qu’un système parmi tant d’autres, mais qui illustre bien le type de documents que l’on peut retrouver chez nous.
Pour de plus amples renseignements, vous pouvez aussi consulter les sources suivantes :
Qu’est-ce que je garde?
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Roxanne Saulnier, Trier, ranger, jeter vos documents personnels, Canalvie.com, consulté le 19 mars 2018
Bibliothèque et Archives nationales du Québec. À l’abri de l’oubli : Petit guide de conservation des documents personnels et familiaux, BAnQ, 2008.
Héon, Gilles, Marc Beaudoin et Natalie Bissonnette. Comment gérer vos documents personnels, Québec, Association des archivistes du Québec.
Héon, Gilles, et al. Comment classer vos archives personnelles et familiales, Sillery, Association des archivistes du Québec, 2000.
Vous pouvez, par exemple, consulter les ouvrages suivants :
Il existe plusieurs guides pour vous aider à déterminer quels documents vous devriez conserver et quels documents vous pouvez détruire. La réponse facile : je garde tout et voilà! Mais est-ce la bonne réponse? Non. Mais tout jeter non plus. Tout garder veut dire que vous allez rapidement manquer d’espace. Tout jeter peut avoir des conséquences légales et aura certainement des conséquences sur votre mémoire.
En gros, ce que l’on conserve, c’est ce qui documente votre histoire et celle de votre famille : documents personnels qui racontent votre histoire (correspondance, photographies, livres souvenirs, diplômes, etc.), documents légaux (certificats de naissance, actes notariés pour l’achat d’une maison, contrats, etc.) ou des documents que vous avez produits (journaux personnels, conférences, vidéos, dessins, etc.). Ce qu’on détruit, ce sont les documents qui ont une valeur temporaire ou qui sont remplacés par une nouvelle version, comme le permis de conduire, la majorité des documents financiers, les ententes d’hypothèques, etc. En utilisant les guides produits à cet effet, vous pourrez facilement identifier ce que vous devez détruire et combien de temps vous devez les conserver avant de le faire.
Faites attention lorsque vient le temps de détruire des documents contenant des renseignements confidentiels. Pour éviter les risques de fraude ou de vol d’identité, il est fortement recommandé de faire déchiqueter vos documents avant d’en disposer.
Bon ménage!
Numérique = trou de mémoire?
Il ne fait aucun doute que de nombreuses données historiques se perdent à la vitesse de la lumière depuis que le numérique a fait son apparition. Nous sommes mal équipés pour assurer la survie de ces données non conçues pour une préservation à long terme. Pourtant, elles sont toutes aussi importantes que les documents papier. Les générations futures perdent ainsi des traces importantes de leur histoire. Il en va de même pour les documents numériques qui peuplent vos ordinateurs personnels. Que laisserez-vous à vos descendants?
Pourtant, il existe des solutions et elles ne sont pas si différentes de celles que l’on utilise pour le papier ou les photos. Un peu comme pour les photographies numériques, il faut tout d’abord sélectionner les documents que l’on juge importants et que l’on veut conserver à long terme. En faisant régulièrement le ménage de vos documents numériques, vous aurez ainsi davantage d’espace sur vos serveurs pour ce qui est vraiment important. Vous minimisez aussi les efforts que vous aurez à faire par la suite.
Vous pouvez choisir de stocker tous vos documents sur le même appareil, dans l’infonuagique (cloud) ou sur plusieurs appareils, mais assurez-vous de vous rappeler où ils se trouvent. Pour les archiver, suivez la même méthode de classement que vous utilisez pour vos documents papier. Vous aurez ainsi moins de difficultés à vous y retrouver. Sauvegardez vos documents dans des formats communs, qui sont très répandus à travers le monde. Ces formats ont plus de chance de perdurer. Par exemple, pour les documents textuels on préconise le format PDF; pour les images, TIFF ou JPEG.
Il est suggéré de stocker les documents numériques sur au moins deux supports différents, à des endroits différents, pour s’assurer d’avoir une copie de sauvegarde. Pour l’instant, le support conseillé est le serveur externe. Cependant, il ne s’agit pas seulement de stocker vos données sur ce serveur. Il est recommandé d’ouvrir tous les documents qui s’y trouvent au moins une fois tous les deux ans afin de s’assurer de la mise à jour des formats dans lesquels ces documents ont été sont enregistrés. Sinon, vous risquez de ne plus être capable de les ouvrir dans quelques années.
De plus en plus de gens se dirigent aussi vers l’infonuagique, un outil attrayant lorsque l’espace de nos serveurs est limité. Assurez-vous par contre de bien lire la documentation concernant ce service infonuagique. Restez-vous propriétaire de vos documents ou non? Si vous souhaitez détruire un document, est-ce qu’il sera réellement détruit ou sera-t-il toujours disponible quelque part sur un serveur? Le serveur du fournisseur est-il au Canada ou dans un autre pays? Si le serveur est à l’étranger, ce sont les lois de ce pays qui s’appliquent à vos documents. Quel impact cela aura-t-il sur la protection de vos données personnelles?
Mais rassurez-vous, de plus en plus de compagnies prennent conscience de l’importance de la conservation à long terme de nos documents numériques. Nous aurons bientôt davantage d’outils à notre disposition.
Cinéma maison
Les films se conservent mieux à la verticale. Ils sont aussi très sensibles à la température et à l'humidité. Trop sec, la bande devient très friable. Trop humide et la moisissure risque de s'y installer. Évitez donc d’entreposer vos films dans des sous-sols, greniers ou garages. Mieux vaut les conserver dans une pièce où la température est assez stable, comme une zone habitée de la maison. À des températures variant entre 18 et 20 degrés, à la noirceur dans de bons contenants, on peut espérer conserver le film une quarantaine d'années avant que des signes de dégradation fassent leur apparition. On peut sentir cette dégradation puisqu’elle dégage normalement une odeur de vinaigre. Cependant, les films magnétiques préfèrent des températures plus froides. Pour prolonger leur durée de vie, il est possible de congeler les films. Le processus est assez simple, mais je vous recommande de consulter un archiviste avant de vous lancer.
En ce qui concerne les DVD, ou même les Blu‑ray, même s'il fut une époque où l’on nous disait le contraire, leur durée de vie n'est en fait pas très longue. Ces derniers sont extrêmement vulnérables à la poussière et à toute forme de manipulation. Il ne faut qu'une dizaine d'années aussi pour qu’une forme de moisissure propre aux disques numériques s'y installe. Mieux vaut numériser les DVD et les conserver sur un disque dur externe. Les formats recommandés pour la préservation à long terme est, pour le moment, le format MJPEG2000. Choisissez bien les films que vous voulez préserver. Ces derniers prendront beaucoup d'espace sur le serveur et il vous faudra les ouvrir régulièrement pour faire les mises à jour du logiciel.
Les films de famille, les productions locales ou les enregistrements effectués lors d'activités variées sont d'un grand intérêt pour les centres d'archives de votre région. Ces derniers sont généralement bien équipés pour assurer une préservation à long terme. En faisant don de vos films à un centre d'archives, vous permettrez peut-être à vos arrière‑petits‑enfants de vous voir faire vos premiers pas…
Recommandations de lecture :
-
Bibliothèque et Archives nationales du Québec. « La numérisation de documents : méthodes et recommandations ». 2012.
-
Film Forever. « The Home Film Preservation Guide »
Émissions préférées, films de famille ou activités de classe, nous sommes nombreux à conserver un ou même plusieurs films sur nos étagères ou bien rangés dans des boîtes. Ces films ont pris plusieurs formes au cours des années : films 16 mm, cassettes Beta, VHS, DVD et aujourd'hui le format WAV, ou une multitude d’autres formats. Comment faire pour s'y retrouver?
Premièrement, le pire ennemi des bandes magnétiques, tout comme les disques numériques, c'est
la poussière! Quelques grains de poussière mal placés peuvent rapidement rendre la bande illisible. Malheureusement, la statique qui se crée sur ces bandes devient facilement un aimant à poussière. Il faut donc s'assurer, au minimum, de conserver le film dans leurs boîtiers, la bande vers l'intérieur pour réduire les risques que la poussière s'y installe. Si vos films sont dans des contenants de métal, jetez‑y un œil régulièrement. Les particules de rouille causent autant de dommage que la poussière.
Documents sonores
Il y a quelques années déjà, je faisais une visite guidée de notre entrepôt d’archives à des élèves du primaire. Pour leur montrer la variété des supports de documents que nous avions, j’avais monté une petite exposition dans laquelle on voyait divers supports d’archives sonores : bandes audio, cassettes huit pistes, disques en vinyle, cassettes magnétiques, disques compacts, etc. Je n’avais pas encore trente ans à l’époque et déjà, je me suis sentie vieille. J’avais connu tous ces supports dans ma jeunesse alors que les enfants qui étaient devant moi n’en avaient jamais vu à l’exception du disque compact (que les enfants d’aujourd’hui ne connaîtront pas non plus). Les supports qui recueillent les archives sonores se sont transformés à une vitesse folle, difficile alors de suivre ce train technologique.
Chaque support pose évidemment ses propres
défis de conservation. La poussière reste
l’ennemi numéro un pour tous les formats.
Un grain de poussière au mauvais endroit et le disque
ou la cassette deviennent illisibles. Il est donc important
de conserver les documents audio dans des boitiers qui protègent bien soit la bande magnétique ou la surface du disque. Lorsque l’on nettoie un disque, mieux vaut commencer par le centre du disque et ensuite vers le bord extérieur du disque. En faisant le tour du
disque avec un linge, on risque d’incruster les grains de
poussière dans les rayons. On peut aussi nettoyer les
rubans magnétiques en utilisant de l’alcool, un coton-tige
et un magnétophone qui fait dérouler la bande tout doucement.
Mais même si l’on réussit à sauvegarder nos vieux disques, l’appareil lui, ne suit pas toujours. Le moyen le plus efficace est donc de transférer le contenu sur de nouveaux supports. Il faut donc bien choisir les documents que l’on veut transférer, puisque cela exige beaucoup de travail, lequel sera sans
doute à refaire dans quelques années puisque la technologie est continuellement en évolution. Malgré ce qu’on a pu nous faire croire il y a quelques années, il n’existe aucun format pouvant être conservé pendant 100 ans, et qui sera encore accessible.
Le support le moins coûteux et le plus efficace pour le moment est le disque dur individuel. On peut y stocker beaucoup de données audionumériques. Mais ces supports sont vulnérables aux chocs mécaniques. Il est donc fortement recommandé d’enregistrer au moins trois copies à plusieurs endroits différents. Les disques durs doivent être remplacés au moins tous les cinq ans. Sinon, il reste l’infonuagique, mais assurez-vous de bien lire le contrat avant de considérer utiliser ces services.
Il existe plusieurs appareils permettant de brancher des lecteurs de cassettes ou de disques à un ordinateur pour les convertir en format numérique. Il est recommandé de conserver au moins une des copies en format WAV qui préserve la totalité de l’information, mais d’utiliser le format MP3 ou MP4 pour l’écoute. Assurez-vous que la bande sonore est bien solide avant de la faire jouer. Le simple fait de la mettre dans un lecteur pourrait la briser si elle est trop fragile. Si c’est le cas, vous devrez sans doute faire appel à des services professionnels.
Bonne écoute!
Pour plus de renseignements :
-
Association for Library Collections and Technical Services. Minimum Digitization Capture Recommendations. 2013. (visité le 19 juin 2018)
-
Indiana University Digital Library Program. Sound Directions: Digital Preservation and Access for Global Audio Heritage. 2008. (visité le 19 juin 2018)
-
Institut canadien de conservation. La numérisation des bandes magnétiques audio. Bulletin technique no. 30, 2012. (visité le 19 juin 2018)
Histoire orale : préparation à l’entrevue
Nous avons bien souvent autour de nous une grand-mère, un voisin ou une connaissance qui a bien du vécu. Ces derniers regorgent d’histoires du passé qu’on aimerait bien enregistrer et conserver précieusement. L’histoire orale a autant de valeur que les documents d’archives et préserver les souvenirs de vos ancêtres peut être aussi important que de conserver leurs photographies.
Il y a plusieurs étapes pour mener à bien un projet d’histoire orale. Les prochaines chroniques vous offriront quelques conseils pour mener à bien un projet d’histoire orale étape par étape, que ce soit pour enregistrer les histoires d’une seule personne ou celles d’un village.
Image tirée de Sociétés et Territoires
Chaque projet nécessite une certaine préparation avant de passer à l’entrevue même. Vous devez d’abord déterminer le but de votre projet. De quels sujets voulez‑vous discuter lors de l’entrevue? Sur quelle période de temps portera-t-il? Quel est le but de l’entrevue? Voulez-vous conserver ces enregistrements dans la famille ou souhaitez-vous en faire don à un centre d’archives ou à un musée? Vous devez d’abord déterminer tous ces éléments avant de poursuivre. Ils vous aideront à préparer votre questionnaire et les documents qui devront accompagner votre enregistrement.
Une fois cette étape complétée, vous devez prendre le temps de faire un peu de recherche. Cherchez à mieux comprendre l’époque qui va être discutée. Qu’est-ce qui se passait au village durant les années qui vous intéressent? Que produisait l’usine où le narrateur a travaillé? Quelle information avons-nous déjà et par conséquent, quelle nouvelle information pourrais-je découvrir par cette entrevue ou plutôt quel vide d’informations cette entrevue viendrait combler? Par exemple, tout le monde sait qu’il y a eu un grand incendie en 1948 qui a détruit la moitié de la ville. Pas besoin de le demander à votre narrateur. Par contre, ce que l’on ne sait pas, c’est de quelle façon les gens qui étaient présents l’ont-ils vécu? Comment s’est passée la reconstruction? Etc.
Évidemment, vous pouvez faire cette recherche dans des livres ou sur Internet, dans les journaux locaux et dans les archives. À la suite de cette recherche, il est recommandé de produire une bibliographie ainsi qu’une liste de dates, d’endroits et de noms en lien avec votre sujet. Cette liste pourra vous servir de guide durant l’entrevue.
Utilisez ensuite les résultats de votre recherche pour identifier les sujets ou les thèmes que vous voulez aborder durant votre entrevue. Cette liste de sujets deviendra votre « carte routière » et vous guidera dans vos questions. Faites la liste de sujets dans un ordre qui vous semble logique, mais n’oubliez pas qu’il se peut que la personne que vous allez interviewer les aborde dans un ordre différent. Quand vous faites votre liste, posez-vous comme question : qu’est-ce que je veux savoir? Écrivez votre liste de questions, puis transformez-la en liste de sujets.
Il n’est pas recommandé d’avoir des questions toutes préparées. Une liste de thèmes à aborder vous permet de discuter librement de sujets. Elle permet au narrateur de s’exprimer dans l’ordre dans lequel il est à l’aise et vous permet de ne pas être prisonnier de vos questions. Vous avez une liste de thèmes à couvrir. Servez-vous de cette liste pour ramener le narrateur dans le sujet de votre discussion s’il s’éloigne, tout en le laissant s’exprimer librement.
Avec tous ces outils en main, vous êtes maintenant prêt à trouver et à contacter vos narrateurs…
Pour plus d’informations, vous pouvez aussi consulter ces sources :
-
Baylor University Institute for Oral History. Introduction to Oral History, visité le 8 janvier 2016.
-
Moyer, Judith. Step-by-Step Guide to Oral History, 1993 (révisé en 1999), visité le 7 janvier 2016.
-
Université Concordia. Centre d’histoire orale et de récits numérisés, visité le 25 janvier 2016.
Note : Dans ce texte, le mot narrateur désigne la personne qui sera interviewée.
Histoire orale : préparer le narrateur
Vous avez fait les préparations nécessaires pour commencer à interviewer vos narrateurs[1]. Il faut tout d’abord sélectionner vos narrateurs. Choisissez des individus évidemment capables de bien s’exprimer sans l’aide d’autrui si possible. La présence d’une tierce personne peut décourager les questions plus personnelles et empêcher le narrateur d’être complètement ouvert dans ses réponses.
Sélectionnez aussi des gens avec des points de vue différents sur le sujet que vous tentez d’explorer. Par exemple, lorsque vous voulez retracer l’histoire d’une usine, parlez aux anciens patrons, mais également aux anciens employés.
Lorsque vous contactez le narrateur pour la première fois, prenez le temps de lui expliquer le but de l’exercice, comment va se dérouler l’entrevue, le type de questions auquel il devra répondre et fixez un rendez-vous. Pour vous aider dans votre préparation, demandez quelques informations biographiques concernant le narrateur, pour que vous puissiez mieux vous préparer à l’entrevue.
Si c’est possible, il est recommandé de rendre visite à votre narrateur avant l’entrevue. Vous pourrez ainsi commencer à bâtir la relation de confiance nécessaire à une bonne entrevue. Vous pourrez aussi vérifier l’étendue des connaissances du narrateur sur le sujet qui vous intéresse et ainsi mieux ajuster vos questions. Cette rencontre vous permettra de voir si le narrateur risque d’avoir besoin de matériel pour rafraîchir sa mémoire (p. ex : photos, cartes, etc.). Si le narrateur est de santé fragile, vous pourriez décider de faire plusieurs entrevues de plus courte durée. N’utilisez pas cette première visite pour tester vos questions par contre. Le narrateur ne sera pas aussi naturel dans ses réponses s’il vous a déjà raconté son histoire lors de votre première rencontre.
Préparez ensuite votre équipement. Pour ne pas être distrait lors de l’entrevue, il est recommandé de l’enregistrer. Vous devrez donc faire un choix : enregistrement audio ou vidéo? Il n’y a pas de meilleur choix. La vidéo vous permet d’enregistrer les expressions corporelles du narrateur. Par contre, beaucoup de gens sont encore mal à l’aise devant une caméra et arrivent plus facilement à oublier l’enregistreur audio. Si vous choisissez la caméra vidéo, donnez le temps à votre narrateur de s’habituer à la présence de l’appareil avant d’entrer dans le vif du sujet.
Vérifiez les piles. Il n’y a rien de plus enrageant que de faire une entrevue d’une heure pour se rendre compte en fin d’enregistrement que les piles sont mortes lors de la première demi-heure. Testez votre équipement. Vous devez être à l’aise avec le matériel. Vous serez ainsi plus en confiance lorsque viendra le temps de faire l’enregistrement, et votre narrateur aussi.
Et finalement, si ce n’est pas déjà fait, compilez une liste de sujets dont vous aimeriez discuter. Adaptez cette liste de sujets en fonction de ce que vous savez déjà sur votre narrateur. Exercez-vous à poser des questions à partir de cette liste de sujets afin d’être à l’aise avec son contenu. Les questions devraient être ouvertes et permettre au narrateur d’exprimer son histoire à sa manière. N’écrivez pas vos questions par contre, pour ne pas rester prisonnier de votre plan. Vous devez pouvoir vous adapter à l’ordre et au rythme de votre narrateur.
Et voilà! Vous êtes maintenant prêt à faire vos entrevues…
Pour plus d’informations, vous pouvez aussi consulter ces sources :
-
Baylor University Institute for Oral History. Introduction to Oral History, visité le 8 janvier 2016.
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Moyer, Judith. Step-by-Step Guide to Oral History, 1993 (révisé en 1999), visité le 7 janvier 2016
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Université Concordia. Centre d’histoire orale et de récits numérisés, visité le 25 janvier 2016.
[1] Dans ce texte, le mot narrateur désigne la personne qui sera interviewée.
Histoire orale : entrevue
Vous êtes maintenant prêts à faire l’entrevue avec votre narrateur.[1] Vous avez préparé ce dernier à l’entrevue, vous avez fait votre recherche préliminaire et vous avez votre liste de sujets. Même si l’entrevue doit durer à peu près une heure, donnez-vous au moins trois heures. Vous aurez ainsi le temps de vous installer, de vous mettre à l’aise et de signer tous les documents requis.
Pour vous installer, choisissez un endroit tranquille. Prenez le temps de changer une horloge de place, de sortir le chien, de fermer les fenêtres ou les portes pour qu’il y ait le moins de bruit possible dans la pièce. Assurez-vous que le narrateur soit installé confortablement et qu’il comprenne bien à quelle sera l’utilité de cette entrevue. Si vous voulez enregistrer l’entrevue, installez votre équipement entre vous deux, même s’il faut déplacer des meubles pour le faire. Testez les micros avec votre voix et celle du narrateur afin de vous assurer que l’équipement capte bien vos deux voix. Prenez le temps d’enregistrer une introduction à votre entrevue qui mentionne le nom du narrateur, le vôtre, la date et le lieu de l’enregistrement ainsi que le sujet de l’entrevue.
L’entrevue devrait ressembler à une conversation. Évitez d’utiliser des termes trop académiques, mais ne traitez pas votre narrateur comme un enfant non plus. Posez des questions ouvertes qui permettront au narrateur de raconter son histoire. Évitez aussi les questions qui portent un jugement sur le narrateur ou sur l’événement qu’il raconte. Par exemple, au lieu de dire « Pensez-vous que les religieuses étaient trop sévères? » dites « À quoi ressemblait la discipline au collège?» Vous évitez ainsi de trop diriger les réponses.
N’éloignez pas la conversation du sujet d’expertise du narrateur. Il pourrait devenir mal à l’aise et être moins participatif pour le reste de l’entrevue. Écoutez attentivement, sans l’interrompre. Prenez plutôt des notes, si vous désirez revenir à un sujet plus tard. Le silence est important ici, n’essayez pas de le combler. Donnez tout le temps au narrateur de terminer sa pensée, même si cela aura pour effet de causer quelques minutes de silence entre chaque question. Assurez-vous aussi qu’il a bien répondu à la question initiale avant de poser votre prochaine question.
N’ayez pas peur de demander des définitions et des explications pour des mots ou des acronymes utilisés par le narrateur. Dans le même ordre d’idée, écrivez les noms mentionnés lors de l’entrevue. À la fin de l’entrevue, vous pourrez vérifier auprès du narrateur si le nom est bien écrit et obtenir le nom complet de l’individu en question.
Vous pouvez encourager votre narrateur en lui disant de temps en temps que l’information qu’il vous donne est très intéressante et utile. Mais évitez de le faire constamment avec des « oui » ou de petits bruits qui vont jurer dans l’enregistrement. Soyez flexible et laissez le narrateur vous guider dans l’entrevue, même s’il ne suit pas l’ordre des sujets que vous avez déterminés. Vous pourrez y retourner par la suite. Par contre, respectez le droit du narrateur de ne pas discuter d’un sujet s’il ne le souhaite pas. Évitez aussi de faire une entrevue pendant plus d’une heure et assurez-vous de ne pas épuiser le narrateur. Mieux vaut faire plusieurs petites entrevues qu’une seule qui s’essouffle à mi-parcours.
Si vous souhaitez faire don de ces entrevues à un centre d’archives, ou si vous souhaitez publier / diffuser ces entrevues, n’oubliez pas de demander au narrateur de signer certains formulaires dans lesquels ce dernier peut indiquer certaines restrictions d’accès, s’il le souhaite, et faire don de ses droits d’auteur. Vous en trouverez divers modèles dans les ouvrages cités ci-dessous. Profitez-en pour prendre une photo, celle-ci pourrait accompagner l’entrevue dans une publication.
Surtout, n’oubliez pas de faire une copie de l’enregistrement et de bien l’identifier. Ce serait malheureux de le perdre. L’entrevue n’est pas complète sans la documentation qui l’accompagne. Ces informations seront utiles à la transcription et à la compréhension du contexte du narrateur. L’enregistrement doit donc être accompagné de vos notes de recherches préliminaires, des formulaires signés par le donateur, de l’information biographique sur le narrateur et de tous les documents que ce dernier aurait pu vous donner. Vous pouvez aussi décider de produire une transcription verbatim de l’entrevue. Dans ce cas, elle devra être relue par le narrateur et approuvée par ce dernier.
L’histoire orale est riche en informations qui ne se trouvent pas ailleurs, ni sur papier ni dans les enregistrements sonores ou vidéo. Vous découvrirez l’histoire telle qu’elle a été vécue par plusieurs de ses acteurs, tous aussi importants les uns que les autres. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter de belles découvertes.
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter ces sources :
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Baylor University Institute for Oral History. Introduction to Oral History, visité le 8 janvier 2016.
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Moyer, Judith. Step-by-Step Guide to Oral History, 1993 (révisé en 1999), visité le 7 janvier 2016.
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Neuenschwander, John A. A Guide to Oral History and the Law, Oxford University Press, New York. 2006.
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Université Concordia. Centre d’histoire orale et de récits numérisés, visité le 25 janvier 2016.
[1] Dans ce texte, le mot narrateur désigne la personne qui sera interviewée.